Barre des Écrins | |||
![]() Face nord de la barre des Écrins, avec ledôme de neige des Écrins à droite et labarre Noire à gauche. | |||
Géographie | |||
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Altitude | 4 101 m[1] | ||
Massif | Massif des Écrins (Alpes) | ||
Coordonnées | 44° 55′ 19″ nord, 6° 21′ 34″ est[2] | ||
Administration | |||
Pays | ![]() | ||
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | ||
Département | Hautes-Alpes | ||
Ascension | |||
Première | parAdolphus W. Moore,Horace Walker etEdward Whymper, avecChristian Almer etMichel Croz, par lecouloir Whymper en face N | ||
Voie la plus facile | versant nord et arête ouest (PD+)[3] depuis lerefuge des Écrins | ||
Géologie | |||
Roches | Gneiss etgranite[4] | ||
Type | Pic pyramidal | ||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Hautes-Alpes | |||
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Labarre des Écrins est un sommet desAlpes françaises culminant à 4 101 mètres d'altitude. Point culminant dumassif des Écrins, du département desHautes-Alpes et plus généralement duDauphiné, il est le plus méridional des « 4 000 alpins ». Avant l'annexion de la Savoie en1860, il était le point culminant de laFrance.
La barre des Écrins est le plus haut sommet de la régionProvence-Alpes-Côte d'Azur et desAlpes du Sud. Elle se trouve sur la commune dePelvoux dans laVallouise et est située à l'écart de la ligne de séparation des eaux entre laDurance et leVénéon. Cette ligne passe à l'ouest du sommet, sur l'arête sommitale aupic Lory (4 087 mètres).
La face sud est rocheuse tandis que la face nord est glaciaire (point de départ duglacier Blanc).
La barre des Écrins est entourée de quatreglaciers : au nord-ouest du sommet leglacier de Bonne Pierre, au nord-est leglacier Blanc, au sud-ouest le glacier du Vallon de la Pilatte et enfin au sud-est leglacier Noir. Elle est séparée dudôme de neige des Écrins (4 009 m) par la brèche Lory (3 974 m) à l'ouest, de labarre Noire (3 751 m) par la brèche des Écrins (3 661 m) au nord-est et duFifre (3 699 m) par le col des Avalanches (3 499 m) au sud.
Le col de référence de la barre des Écrins pour le calcul de saproéminence par rapport à lapointe Louis-Amédée près dumont Blanc est lecol du Lautaret à 2 057 m d'altitude en France. Sa hauteur de culminance est donc de 2 043 m[5].
La barre des Écrins est constituée degneissmigmatisés, une roche acide de compositionquartzo-feldspathique ; sur les versants supérieurs du sommet, les gneiss prennent un facièsamphibolique et surmontent les gneiss migmatisés formant le sommet. Cet ensemble chevauche un grandplutongranitique qui compose le sommet duPelvoux[6],[7],[8].
La barre des Écrins n'est découverte par les géographes que tardivement, auXIXe siècle, alors qu'elle est le point culminant de la France jusqu'en 1860 (laSavoie faisant précédemment partie du royaume de Sardaigne)[9],[10].
Cette barre rocheuse est, en fait, située aux confins de l'Oisans et duBriançonnais, le point culminant lui-même étant déjà complètement en Briançonnais. Ils étaient parfois nommés « pointe des Arsines » par les locaux[9].
Les AnglaisAdolphus W. Moore,Horace Walker etEdward Whymper, guidés par le chamoniardMichel Croz et le suisseChristian Almer, font la première ascension de la barre des Écrins le. Ils taillent des marches sur la face nord de la Barre jusqu'à atteindre la partie supérieure de l'arête orientale en passant par le couloir Whymper. Ils atteignent ensuite le sommet par cette arête aérienne et composée de rochers très instables. Edward Whymper a décrit cette ascension dans son livreEscalade dans les Alpes de 1860 à 1868[3],[11].
William Auguste Coolidge réalise la premièredirecte de la face nord de la barre des Écrins en, en taillant500 marches[12].
La première ascensionsans guide, en 1878, est au crédit deFrederick Gardiner en compagnie de Charles Pilkington et Lawrence Pilkington.
Le versant sud est gravi pour la première fois en 1880 parPierre Gaspard, en compagnie deHenry Duhamel. Le pilier sud, qui part duglacier Noir et aboutit au sommet, a été gravi pour la première fois en 1944, par le célèbre couple d'alpinistes, Jeanne etJean Franco[3].
En 2014, à l'occasion du150e anniversaire de la première ascension de la barre des Écrins, l'Union nationale des géomètres-experts (UNGE) organise avec les sociétés Geotopo et Geomesure une expédition dans lemassif des Écrins afin de réaliser des mesuresGPS de ses trois sommets principaux. Les scientifiques obtiennent des mesures avec une précision inédite de la barre des Écrins[13].
La barre des Écrins, en tant que point culminant de cette partie des Alpes, attire beaucoup d'alpinistes. Il en résulte de nombreuses voies d'ascension[14].
La barre des Écrins est traditionnellement gravie depuis lepré de Madame Carle, dans la Vallouise (1 874 m). L'itinéraire, par la voie normale, consiste à remonter l'intégralité duglacier Blanc. Il est très fréquenté car il constitue aussi la voie normale dudôme de neige des Écrins, un des « 4 000 » les plus faciles des Alpes[14].
Les guides dela Bérarde ont équipé le col des Écrins de câbles, leur permettant ainsi d'emmener leurs clients sur ce sommet[réf. nécessaire].
La voie normale, essentiellement glaciaire, part durefuge des Écrins (3 170 m) et emprunte la face nord jusqu'aux environs de la brèche Lory (3 974 mètres, séparation entre les voies normales duDôme et de la Barre), puis suit l'arête sommitale (mixte) jusqu'au sommet[15].
On peut aussi gravir en fin de printemps ladirecte Coolidge, à l'aplomb du sommet, avec crampons et piolet, puis en effectuant le franchissement aléatoire de la rimaye. Selon les conditions de neige, cet itinéraire peut également être emprunté à skis[16].
La traversée sud-nord de la barre des Écrins fait également partie des itinéraires classiques du massif[17].
En été, il est possible d'escalader une des voies de la vertigineuse face sud, lepilier Sud étant la voie la plus parcourue, bien que d'un niveau de difficulté élevé[18].
Lerecord d'ascension à pied (en courant) est de1 h 55 min, réalisé parMathéo Jacquemoud en, au départ dupré de Madame Carle (1 874 m), par la voie normale duDôme et le couloir Whymper. Il améliore ainsi l'ancien record de Hubert Fievet (2 h 3 min en 1998)[19][réf. non conforme].
Le record pour l'aller-retour enski-alpinisme est de2 h 51 min, réalisé par Nicolas Bonnet en 2009 depuis le Pré de Madame Carle[réf. nécessaire].
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