Siègebernois de la Banque nationale suisse sur laplace FédéraleLa Banque nationale suisse (BNS) à ZürichReserves d'or (1975)Action de la Banque nationale suisse en date du 6 juin 1907
LaBanque nationale suisse (BNS ; enallemand :Schweizerische Nationalbank ; enitalien :Banca nazionale svizzera ; enromanche :Banca naziunala svizra) est labanque centrale de laSuisse.
La BNS est unesociété anonyme[1] régie par la loi sur la Banque nationale[2]. Conformément aux règlements spéciaux, elle a deux sièges, àBerne et àZurich.
La banque s'est formée à la suite de la nécessité de réduire le nombre de banques d'émission, qui était de 53 quelque temps après 1826. Lors de la révision de laConstitution fédérale de 1874, elle a été chargée de surveiller les lois concernant l'émission de billets de banque. En 1891, la Constitution fédérale a été révisée à nouveau pour confier à la Confédération le droit exclusif d'émettre des billets de banque.
La Banque nationale suisse a été fondée en vertu de la loi fédérale sur la Banque nationale suisse, entrée en vigueur le 16 janvier 1906. Les activités ont débuté le 20 juin 1907. Au cours de laPremière Guerre mondiale, leConseil fédéral suisse a demandé pour la première fois à la banque de mettre en circulation des billets d'une petite coupure[3]. Le Conseil fédéral a dévalué le franc suisse en 1936 et, en conséquence, une somme d'argent a été mise à la disposition de la Banque nationale, que celle-ci a ensuite stockée dans une réserve du Compte de péréquation des devises étrangères pour l'avenir, pour être utilisée dans des situations d'urgence.
LaConfédération suisse ne possède aucune action. La part dubénéfice qui dépasse ledividende revient pour un tiers à la Confédération et pour deux tiers aux cantons[2].
La direction générale est composée de trois membres nommés par leConseil fédéral sur proposition du Conseil de banque (l'organe de surveillance de la banque). Ses trois membres sont le président, le vice-président et un membre du directoire[8].
La BNS est la banque centrale chargée par le gouvernement suisse de gérer lapolitique monétaire du pays. Elle est responsable de la mise en circulation dufranc suisse.
Elle gère les comptes que laConfédération a ouverts dans cette banque pour effectuer les paiements.
Elle émet les emprunts de la Confédération.
Elle conseille laConfédération pour placer temporairement son argent.
La Banque nationale n'est pas unebanque commerciale, mais une banque émettrice de billets et de pièces enfrancs suisses. La loi sur la Banque nationale lui assigne la mission de contribuer à la stabilité dusystème financier. Les établissements classés par la Banque nationale comme étant d'importance systémique, dont font actuellement partie le groupeCrédit Suisse,UBS SA, laBanque cantonale de Zurich (ZKB), le groupe Raiffeisen et PostFinance SA, doivent satisfaire à des exigences particulières en matière de fonds propres ainsi qu'à des exigences particulières en matière de liquidités et de distribution et doivent être en mesure de présenter des plans de risques et d'urgence[9].
Le, selon les statistiques de l'institut publié, dejuillet àseptembre, la BNS a acheté 11 milliards de devises et a continué à intervenir sur le marché des changes au troisième trimestre. Par ailleurs, le volume d'achats de la BNS a diminué au troisième trimestre par rapport au premier semestre2020, au cours duquel la banque centrale avait acquis un total de90 milliards de francs (38,5 milliards au premier trimestre et 51,5 milliards au deuxième trimestre)[10].
Enjanvier2021, la BNS a annoncé un bénéfice d'environ 21 milliards[11].
À la suite de son adhésion auFMI en1992, laSuisse s'est vue contrainte d'abandonner lacouverture or dufranc suisse (jusqu'alors de 40 %), inscrite dans l'ancienneConstitution. Dans la pratique, cela ne se fit qu'après le règlement final de l'affaire des comptes en déshérence et la création duFonds suisse en faveur des victimes de l'Holocauste, en1997, auquel contribua la BNS[13]. Si l'on tient compte de la dévaluation du dollar, ce fut au plus bas historique de ce métal. Ce changement a été inclus dans la nouvelle Constitution entrée en vigueur le1er janvier2000, sans large débat politique. Les lois et les ordonnances qui lui sont subordonnées ont été également modifiées. S'appuyant sur cette décision, la BNS a commencé à vendre 1 300 tonnes d'or (1560 jusqu’en septembre 2007) qui, selon elle, n’étaient plus nécessaires comme réserve monétaire[14]. La recette devait être redistribuée aux cantons ou à une assurance sociale, comme le prônait l'Union démocratique du centre. Cette dernière proposition a été rejetée par le peuple[15].
À la suite de la débâcle financière du groupe bancaireUBS, la BNS s'est procuré de l'argent à crédit auprès de laRéserve fédérale des États-Unis, pour laquelle elle devra payer des intérêts fixés par les États-Unis. L'indépendance de décision dans la fixation du taux directeur de la BNS pourrait s'en trouver réduit[16]. La BNS a annoncé une perte de 21 milliards de francs sur lesopérations de change en 2010[17].
La BNS est critiquée d'interpréter très largement son indépendance afin d'éviter d’aborder certains sujets, tels que lafinance durable, malgré les progrès et la plus grande transparence d'autres banques centrales[18].
La Banque nationale suisse fait fructifier sa fortune, notamment sur le marché desactions. Son portefeuille d'actions s’élèverait à 153 milliards de francs en 2018[12] et 148 milliards en 2021[19].
Selon ses directives, « elle renonce à investir dans des entreprises qui produisent des armes prohibées par la communauté internationale, qui violent massivement des droits humains fondamentaux ou qui causent de manière systématique de graves dommages à l’environnement »[20].
En décembre 2020, la BNS déclare approfondir son analyse des impacts du dérèglement climatique[25] :
« Depuis 2013, nous excluons les actions d’entreprises qui causent de graves dommages à l’environnement, qui violent des droits humains ou qui produisent des armes condamnées. [...] Nous élargissons aujourd’hui le critère d’exclusion concernant les dommages causés à l’environnement, en y intégrant la question du changement climatique. En Suisse, un large consensus s’est formé ces dernières années pour décarboner l’économie. C’est pourquoi nous avons décidé d’exclure de nos placements les titres de toutes les entreprises principalement actives dans l’extraction du charbon. »[26]
Selon une étude de l'Université de Lausanne publiée en 2021, la BNS pourrait réduire les émissions nocives par une meilleure allocation de ses investissements[27]. Une minorité des investissements génère l’essentiel de l’impact carbone[27]. Sans que son mandat soit modifié, la BNS pourrait exclure les entreprises fossiles qui émettent massivement du carbone et réinvestir dans des entreprises renouvelables du secteur de l’énergie[27].
En 2022, la BNS a essuyé une perte record de CHF 142 milliards, principalement sur ses avoirs dénominés en euros[28].
Dès avril 2011, le taux de change euro/franc suisse a commencé à chuter passant de 1,3 EUR/CHF à un minimum de 1,007 le 9 août 2011. Cette appréciation du franc suisse face à l'ensemble des monnaies étrangères et face à l'euro en particulier menace l'économie suisse d'exportation notamment. Pour permettre une adaptation des entreprises exportatrices, la BNS achète massivement des euros à partir du 6 septembre 2011 pour maintenir un plancher minimum de 1,20 EUR/CHF et ce pour une durée indéterminée[29].
Lacrise du rouble de 2014 et les incertitudes sur le marché européen concernant la croissance entraînent une appréciation du franc suisse qui redevient une valeur refuge[30]. Pour défendre ce taux plancher, la BNS introduit des taux d'intérêt négatifs (-0,25 %) le 18 décembre 2014[31].
Face à la remontée du dollar desÉtats-Unis et en corollaire, la baisse de la monnaie unique européenne, la BNS a supprimé ce cours plancher dans la journée du 15 janvier 2015, provoquant le passage de l'euro sous le seuil de parité (bien au-delà, donc, du niveau de 1,20 CHF). Dans la foulée, la BNS réduit encore ses taux d'intérêt qui atteignent désormais -0,75 %[32]. La Bourse de Zurich affichait quelques heures après cette décision, une baisse vertigineuse de 12 %, chiffre d'autant plus étonnant que cette bourse est considérée comme l'une des plus stables du monde. Dans une enquête réalisée en 2019, deux tiers des entreprises suisses ont estimé que le coût des taux d'intérêt négatifs pour l'économie était supérieur à leur avantage[33].
En 2020, la Banque nationale suisse (BNS) a réalisé un bénéfice de 0,8 milliard de francs au premier semestre, annulant la perte de 38,2 milliards du premier trimestre. Cela était le résultat dela crise du COVID-19 et de la forte volatilité du marché qui en résultait[34].
Chaquetrimestre, la BNS publie sesprévisions d’inflation sur trois ans. Les analyses des prévisions publiées entre 2011 et 2020 montrent qu'elles sont systématiquementbiaisées à la hausse : « en donnant l’illusion fallacieuse d’une maîtrise totale grâce aux modèles mathématiques, elle minimise les risques importants auxquels sa politique nous expose et étouffe le débat indispensable à ce sujet »[35].
L'assemblée générale des actionnaires a lieu une fois par an, généralement en avril. En raison du mandat public de la BNS, les pouvoirs de la réunion des actionnaires ne sont pas aussi importants que dans les entreprises d'achat d'actions en droit privé.
La direction et l'organe exécutif de la Banque nationale suisse sont le conseil de direction. Le conseil de direction est notamment responsable de la politique monétaire, de la stratégie de gestion des actifs, contribuant à la stabilité du système financier et de la coopération monétaire internationale.
Le conseil de direction est composé de trois membres[36]) :
↑Horizons et débats,Le taux directeur suisse pris en tenailles par l'Amérique, sous-titré« Economic Hit Men » en Suisse?, par mbü,no 44, 3 novembre 2008,p. 4
↑Mathilde Farine, « La BNS, forteresse conservatrice »,Le Temps,(lire en ligne, consulté le).
↑Mathilde Farine et Duc-Quang Nguyen Nguyen, « Malgré les pressions, la Banque nationale suisse a acheté des actions ExxonMobil et Chevron »,Le temps,(lire en ligne, consulté le).