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À l'origine, le ban est un pouvoir de commandement sur les hommes. Suivant sa nature civile, militaire ou religieuse, le mot a fini, sujet àmétonymie, par désigner le territoire sur lequel il s'applique.
Leban désigne donc, notamment dans l'Est de laFrance, un territoire délimité dont les bornes sont énoncées par la tradition : paroisse, terres d'un village exploitées sous un règlement commun, domaine dépendant d'une institution religieuse.
EnAlsace welche et enLorraine romane, plusieurs toponymes attestent ce sens du mot :
De laWallonie à laSuisse romande, le terme était également utilisé dans ce sens en association avec une forêt ou une parcelle de bois. Calqué sur le terme germaniqueBannwald qu'on retrouve dans lesVosges alsaciennes, on lit le terme régionalBanbois dans les textes de lois communales et les décrets des seigneurs locaux; cela signifie que ce bois a été mis en ban ou en dépens. Il est interdit d'accès, surtout pour la vaine et grasse pâture, et on ne peut le défricher car on le préserve pour un besoin très spécifique et une période prédéterminée, par exemple, pour obtenir du bois de gros œuvre pour la réfection de bâtiments publics. On retrouve ce termeBanbois, parfois écrit Bambois, aujourd'hui en toponymie wallonne, lorraine, comtoise et suisse, surtout sous la forme de microtoponymes.
Dans les départements des Vosges, de la Haute Marne, de la Haute-Saône, du Doubs et du Jura on trouve, dans la toponymie, une forme francisée en "Bois Banal". Le terme "banal" n'a, a priori, pas de lien direct avec le droit seigneurial de banalité mais s'en inspirerait parmétonymie de par le caractère collectif des équipements qui en relevaient (four banal, moulin banal, pressoir banal...). Une autre hypothèse étymologique, qui n'est d'ailleurs pas incompatible avec la précédente, serait que "banal" soit une déformation/francisation directe deBannwald, les deux termes étant assez proches phonétiquement. Dans ce cas, on serait en présence d'untoponyme pléonastique puisque le motbois apparaîtrait deux fois, une fois sous sa forme française et une fois sous sa forme germanique altérée dewald enal.
Enfin, à l'ancien terme régional debanbois répond le terme françaisbanlieue, de structure identique, ancienne coutume dedroit féodal signifiant « espace (d'environ unelieue) autour d'une ville, dans lequel l'autorité faisait proclamer les bans et avait juridiction ». Il se superpose lui aussi à un terme germanique, moyen haut allemandbanmile, composé des élémentsban- et-mile qui a donné en allemandMeile « lieue ».