LesGrecs et lesRomains de l'Antiquité utilisaient déjà des baignoires en pierre ou en métal (le matériau pour les familles les plus riches était en marbre ou en argent). La baignoire auMoyen Âge reste très rudimentaire et peu confortable :cuvier en bois ou métallique pour les familles princières, tonneau ou simple baquet en bois (avec un « fond de bain » en molleton pour éviter des échardes dans le pied) pour les citadins, ruisseaux pour les villageois[1],[2]
Ambroise Paré imagine l’étuve humide à usage hydrothérapeutique, ancêtre de la baignoire individuelle, avecchauffage de l'eau. Ce n'est qu'à partir duXVIIIe siècle que commence à se généraliser la baignoire en métal (tôle galvanisée ou fonte émaillée) dans les familles aisées[3]. Lezinc est utilisé dans la fabrication des baignoires à partir de1840. Au début duXXe siècle, les baignoires étaient en zinc épais, en cuivre étamé, en fonte émaillée et, plus rarement, en grès ou en marbre. Mais dans la plupart des familles, on se lavait surtout au robinet. Leur poids variait de 25 kg, pour celles en zinc, jusqu'à 100 à 130 kg (suivant leur taille) pour celles en fonte émaillée[4].
Laporcelaine et lacéramique font également leur apparition, grâce à l'entreprise Jacob, qui est parvenue à émailler l'argile en1886. Le débordement du liquide étant susceptible de provoquer une inondation, elle est normalement équipée d'untrop-plein ou d'un bouchon de sécurité de baignoire. Ce bouchon est lié à un flotteur, qui entraîne l'ensemble vers la surface - si la pression devient excessive - pour libérer l'orifice de vidange et permettre l'écoulement de l'eau.
Dans les années 1960 sont apparues les bains à remous personnels.
Il existe aujourd'hui des baignoires adaptées à différentes situations comme labaignoire à porte qui permet aux personnes à mobilité réduite, mais aussi aux jeunes enfants ou aux femmes enceintes, de ne plus avoir à enjamber la paroi de la baignoire.
Leur emploi perdure notamment en Asie. On trouve ces baignoires dans l’habitat ancien et traditionnel. Certains hôtels en ont également et, dans ce cas, elles sont collectives. Certaines cures thermales les utilisaient aussi.
Au Japon, la baignoire est considérée comme un lieu de détente. Prendre un bain est un rituel ancestral qui permet l'épanouissement spirituel, tout en lavant et purifiant le corps. On se lave entièrement avant d’entrer dans la baignoire, dont l’eau est très chaude. Le bois permettant de garder cette chaleur très longtemps (plus isolant que l'acrylique ou lafonte), on peut alors s’y délasser tranquillement.
Bain médiéval dans un baquet de bois, vers 1305-1340.
Enfants jouant à donner un bain à une poupée (1927).
Baignoire double à remous en bois.Bad Nauheim (Allemagne).
Le meurtre parCharlotte Corday deJean-Paul Marat dans sa baignoire, le 13 juillet 1793, durant laRévolution française, a donné lieu à de nombreuses représentations graphiques, dans divers types de baignoires.
Des peintres commeEdgar Degas au XIXe siècle ouPierre Bonnard au XXe siècle ont multiplié les scènes d'intérieur montrant des femmes dans leur baignoire.
Labaignoire , dont le nom officiel est lafosse de veille, est l'endroit où s'effectue la veille optique dessous-marins quand ils naviguent en surface. Elle se situe au sommet dukiosque (ou massif). En surface, la fosse de veille est exposée aux paquets de mer, et en plongée elle est entièrement remplie d'eau, d'où son surnom de « baignoire ». Lanavigation et la conduite des opérations se font alors à partir du « poste central » (PC).
Le « supplice de la baignoire » est une forme detorture par l'eau et parasphyxie (appelée en anglaiswaterboarding).
« Eurêka ! » (Archimède prenant un bain chaud), dessin humoristique parJohn Leech, vers 1850.
Selon l'anecdote rapportée parVitruve,Archimède, un grand scientifique de l'antiquité, aurait eu l'intuition du principe fondamental de l'hydrostatique, oupoussée d'Archimède, en prenant un bain alors qu'il avait à résoudre un problème de couronne en or falsifié : il aurait constaté que de l'eau déborde en entrant nu dans une baignoire, s'écriant « Eurêka ! » (J'ai trouvé !).
↑Barthélemy l'Anglais,Le Livre des propriétés des choses : une encyclopédie au XIVe siècle, introduction, mise en français moderne et notes par Bernard Ribémont, Paris : Stock, 1999,
↑Monique Closson,Propre comme au Moyen Âge, Historama n°40, juin 1987
↑Georges Vigarello,Le propre et le sale, l'hygiène du corps depuis le Moyen Âge, Le Seuil, 1987