Bafoussam, ouFussep en langue locale, est une ville duCameroun, chef-lieu du département de laMifi et de larégion de l'Ouest.
Elle a le statut de Communauté urbaine depuis 2008, constituée de trois communes d'arrondissement[1].
Agglomération la plus importante du paysBamiléké, elle est l'une des dixvilles du Cameroun les plus peuplées, à la fois ville et village du peuple du même nom.
Le circuit desdéchets du point de production à la mise en décharge, y compris les points de collecte et de transport, traduit plusieurs formes d’inégalités liées à l’accès au service de propreté urbaine, aux activités de collecte, mais aussi à l’exposition de certains groupes de citadins à la pollution de la décharge municipale[2].
L'histoire duRoyaume Bafoussam est complexe et tumultueuse. Il faut remonter au Royaume Tikar qui constitue le centre de dispersion des royaumes Bamilékés[réf. nécessaire].
On devrait situer la naissance du Royaume Bafoussam à la même période que celle du Sultanat Bamoun[réf. nécessaire]. Il est communément admis que le Roi YendéIer et leNfon Nchare avaient tous pour géniteur un Grand RoiTikar. Déchu par les invasions musulmanes qui ont sévi dans l'Afrique centrale et occidentale de la fin du Moyen Âge, la grande dynastie des Rois Tikar a dû laisser la place au développement desLamidats dont celui deYola était et demeure le plus puissant.
La dynastie Bafoussam a connu plusieurs dizaines de chefs depuis les années 1360, les plus notables étant Yendé1er,Sa'guep I et II, etTaghe (dont le règne dura plus d'un siècle)[3].
Le 10 juillet 1959, cinq chefs rebelles sont fusillés sur la place du marché[4].
Il est né à Bafoussam le ; il accède au trône le 10 décembre 1988 comme97e roi[7]. Après neuf semaines passées auLaakam (moment d'initiation), il est intronisé roi des Fussep le au cours d'une cérémonie officielle en présence des différentes autorités administratives, traditionnelles et religieuses ainsi que tout le peuple Bafoussam.
Avant lui, plusieurs chefs se sont succédé à l'instar de : Ta’a Teh-Ngouong, Tagheu, Mambou, Tchomtchoua...
Architecture à la chefferie Bafoussam.Case sacrée chefferie bafoussam.
L'évolution démographique est relevée par l'Orstom[8] puis par les recensements de la population[9]. Lors du recensement de 2005 (RGPH3) – soit avant la création de la communauté urbaine de Bafoussam en 2008 –, la population de Bafoussam était la suivante[10] :
Bafoussam est instaurée en 1925 comme chef-lieu de subdivision par l'administration coloniale duCameroun français[13]. La subdivision de Bafoussam est instaurée en mai 1931 dans la circonscription de Dschang[14]. Le département de Bafoussam fut créé par la loi n° 60/70 du 30 novembre 1960. Il reçut ensuite le 3 février 1961 (décret n°61-8) le nom de département Mifi. Progressivement l'usage le transformera en département de la Mifi[15].
Cependant, il convient de noter que la Communauté Urbaine de Bafoussam (Ville de Bafoussam)[16] a vu le jour à partir du décret présidentiel n°2008/022 du 17 janvier 2008.Comme stipulé à l'article 2 (alinéa 1) de ce décret, la Communauté Urbaine de Bafoussam est composée de 3 communes, à savoir :
Les maires se succèdent depuis la création de la commune, de 2007 à 2020 la communauté urbaine est dirigée par un délégué du gouvernement nommé par décret présidentiel, depuis 2020, le maire est élu par les conseillers municipaux des trois communes d'arrondissement[20].
La ville de Bafoussam devient en 1996 une commune urbaine à statut spécial dirigée un délégué du gouvernement. En 2008, elle est érigée en communauté urbaine constituée de trois communes d'arrondissement[21].
La cathédraleSaint Joseph de Baleng située dans le quartier Tyo est le siège dudiocèsecatholique de Bafoussam érigé en 1970 par démembrement du diocèse de Nkongsamba, il s'étend sur la région Ouest du pays. Avec la paroisse cathédrale, la doyenné catholique de Bafoussam s'étend sur 11 paroisses : Saint Damien de Lafé, Saint Patrick de la Maétur, Marie Reine des Apôtres des Kamkop, Saint François-Xavier de Koptchou, Saint Jean l'évangéliste de Tougang II, Saint Fidèle de Tyo Baleng, Sainte Cécile de Kouogouo, Sainte Trinité de Tougang, Saint Charles Lwanga de Ngouache et Secteur de Tocket. Les paroisses protestantes EEC de Tamdja, Centenaire de la Mifi, Bamendzi A, Kougouo, Socada, Tocket relèvent de la région synodale de la Mifi de l'Église évangélique du Cameroun.
Le culte musulman est représenté par plusieurs mosquées, dont la mosquée centrale de Bafoussam, et les mosquées de Aladji Dangana, Ahlis Sounna, Ahlous Sounati Wal Djama'a, Camp Oignons, Ndiandam, Stade, Cheick Ali, elles accueillent notamment la communauté bamoun de la Mifi[24].
Peuple assez organisé et dynamique à l'instar de son chef Njitack Ngompé Pélé, le peuple Fussep (Bafoussam) est doté d'une constitution[25]qui instruit tout Bafoussam dans sa vie au quotidien.
Les jours de la semaine et leur signification.
On y retrouve par exemple :
Au nombre de huit, les jours de la semaine ont chacun une signification particulière, une origine.
Lecfo'o
Shienku'u
Ndze Dze
Tamdze
Seinchou
Gossaha
Dzemteh
Dza'à Long
Les différentes réunions secrètes se tenant ces jours. Elles ont pour objectifs généraux :jugement des litiges ou palabres, débats sur les us et coutumes, réflexion sur la vie du village, le fonctionnement, la gestion des affaires courantes... on peut citer :
Leck fefe, Ngne Pofo
Leck-Dze'e, Leck Kwemtong
Leck-Tsep, Leck Dzing
Leck fefeh
Leck siem
Leck Houbem
Leck Méédjouong
Packhekieng
Leck Koumdze
Koumlah
Leck-Koussi (Kam & Quie)
...
On y retrouve aussi, les différents jours de marché (saisonnier chez les Bafoussam), les différentes activités pratiquées, les activités interdites suivant les différents de la semaine...
Il s'agit d'une caste de société secrète représentée par des jeunes fils fussep. Autrefois, elle était réservée aux soldats ou guerriers du groupement bafoussam. De nos jours, le Medjouong est dansé par les acteurs du développement et qui ont à charge certaines activités communautaires pour le village. La particularité de cette danse est qu'au cours de son expression, les acteurs, au rythme des sons de tam-tam, brandissent des cornes d'animaux en guise de trophée de guerre.
Cette caste regroupe des jeunes danseurs de deux groupements notamment les Bafoussam et les Baleng. Ceux-ci se meuvent au rythme des sons de tam-tam pour célébrer la fraternité et l'amour car selon l'histoire, ils étaient à l'origine un seul et même peuple.
Elle est également connue sous le nom de Kabem et n'est réservée qu'aux hommes nobles de la communauté fussep. Ces derniers se différencient alors des autres danseurs par les tenues qu'ils arborent ; il s'agit souvent des peaux d'animaux comme la panthère... Les danses exécutent ici une danse mythique et symbolique passant par là-même des messages à leurs ancêtres.
↑Keh Ngouong Fussep : La constitution de Bafoussam » de Sa majesté Njitack Ngompé Pelé,(ISBN9956-412-09-0), Édition COGNITO, septembre 2008 [extraits en ligne]
↑Keh Ngouong Fussep : La constitution de Bafoussam » de Sa majesté Njitack Ngompé Pelé,(ISBN9956-412-09-0), Édition COGNITO, septembre 2008extraits en ligne
Goustan Le Bayon,Les Prêtres du Sacré-Cœur et la naissance de l'Église au Cameroun :Kumbo,Foumban,Nkongsamba, Bafoussam, Procure des Missions SCJ, Paris, 1988, 156 p. + pl.
Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Bafoussam », inLe Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011,p. 107-111(ISBN978-2-86950-464-6)
Dieudonné Toukam,Parlons bamiléké : langue et culture de Bafoussam, l'Harmattan, Paris, 2008, 255 p.(ISBN978-2-296-07441-5)