Börte Üjin ouBörte (enmongol :Бөртэ үжин ouБөртэ ;үжин,üjin signifiant « dame »), née vers 1161 et vraisemblablement morte avant 1227, est unekhatan (ou qatun), épouse principale deGengis Khan et la mère de ses quatre fils héritiersDjötchi,Djaghataï,Ögödei etTolui.
Börte signifie « aux reflets bleutés », pour désigner unpelage d'animal. Cet adjectif est également utilisé pour désigner leBörte Cino (loup bleu), premier ancêtre mâle mythologique desMongols. Dans l'édition française de l'Histoire secrète des Mongols, les auteurs ont choisi de traduire les noms mongols, et utilisent « Bleutée » ou « Dame Bleutée » pour nommer Börte.
Börte Üjin, née vers 1161[1], est la fille de Dei Sechen, aristocrateKhongirad, et d'une femme nommée Tchotan. Elle a trois frères, Anchen, Huohu et Che[2].
À l'âge de neuf ans, elle est promise par son père à Temüdjin (le futurGengis Khan), fils aîné deYesügei, seigneur des Qiyat et aristocrate Bordjigin. Le père de Temüdjin est assassiné par lesTatars, alors qu’il revient chez lui après avoir fiancé son fils. La famille de Yesügei est alors écartée du pouvoir et Temüdjin connaît plusieurs années d’errance, reconstituant petit à petit un patrimoine.
Entre 1178[3] et 1183[4], a lieu le mariage de Temüdjin et de Börte. Entre 1179[3] et 1184[5], elle est enlevée par lesMerkit et reste entre leurs mains pendant environ neuf mois[5]. Temüdjin réussit finalement à la libérer avec l’aide deToghril, khan desKerait, et deDjamuqa, chef des Djadjirat. Elle est alors enceinte de huit mois, ce qui suscite des doutes sur la paternité de son enfant. Temüdjin reconnaît cependant le fils qu’elle met au monde,Djötchi. Par la suite, naîtront trois autres fils et cinq filles. Börte restera toute sa vie l’épouse principale et ses fils seront les seuls héritiers officiels de Gengis Khan.
En 1206, Temüdjin, après une série de guerres et d'alliances mouvantes, est nommé par leqüriltaï (assemblée plénière),TchingisKhagan[6] et Börte est l'épouse qui figure à ses côtés lors de la cérémonie[7].
Lorsque son époux est en campagne, elle assiste son beau-frère Temüge chargé de gouverner la Mongolie.
Certaines sources ont spéculé que Börte exerce la régence après la mort de Gengis Khan ; cependant, il est vraisemblable qu'elle soit en fait décédée avant son époux mais après 1206/07[8], peut-être entre 1219 et 1224[9]. Selon les hypothèses, l'année de son décès est ainsi fixée soit avant 1227, soit aux alentours de 1230[1].
Khojen Beki, également appeléeFujin Beki ; d’aprèsRashid al-Din, elle était l’aînée des enfants de Gengis Khan et de Börte, et serait donc née en 1181 (ou 1185); fiancée en 1202 à Tusakha, fils de Senggum, fils deToghril, Khan des Kerait ; mariée avant 1206 àButu, fils de Nekün, aristocrate Ikire[10], veuf deTemülün, sœur de Gengis Khan
Alaqai Beki, née vers 1188/1191, mariée en 1207 àAlaqush Digit Quri, roi des Ongüt (mort en 1211) ; remariée en 1211 à Jingue, neveu de Alaqush Digit Quri (mort en 1221) ; remariée vers 1225 à Boyaohe, fils d'Alaqush Digit Quri ; de son second mari, elle eut un fils :
Naküdai, marié à Dümügan, fille de Tolui
Tümelün, née en 1192 ; mariée avant 1206 à Chigu, fils d’Anchen, fils de Dei Sechen, roi des Onggirat
Altalun, née en 1193 ; mariée avant 1206 à Olar, chef Olqunu’ut ; remariée à Taichu, fils d’Olar, chef des Olqunu’ut ; remariée après 1227 à Barshuq Art Tegin, roi des Uighurs ; morte peu après 1227
Checheyigen, née en 1194 ; mariée en 1207 àTörölchi, fils de Quduka beki, roi des Oirat, dont elle a eu trois fils et cinq filles:
Buqa Timur ;
Burtua ;
Pars Buqa, marié à Eli Timur, fille de Tolui ;
Eli Chiqmish Khatun, épouse principale d'Ariq Böke, fils de Tolui ; remariée à Nairaqu Buqa, fils d'Ariq Böke (tradition mongole duLévirat) ;
Kubak Khatun, épouse de Hülegü, fils de Tolui ;
Orqïna Khatun, épouse de Qara Hülegü, fils de Muatugan, fils de Djaghatai ; remariée à Alghu, fils de Baidar, fils de Djaghatai ;
Oljei Khatun, épouse de Hülegü, fils de Tolui ; remariée en 1265 à Abaqa, fils de Hülegü ;
Küchü Khatun, épouse de Toqoqan, fils deBatu, second fils de Djötchi.
↑SimonBerger, « "Une armée en guise de peuple" : la structure militaire de l'organisation politique et sociale des nomades eurasiatiques à travers l'exemple mongol médiéval »,Thèse de doctorat en Histoire, Paris, EHESS,(lire en ligne, consulté le)