La commune est située dans lebassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Sée, le ruisseau du Moulinet, le ruisseau de la Guerinette[1], un bras du Moulinet[2], le fossé 01 de la Haute Guette[3], le fossé 01 des Plataines[4], le fossé 03 de la Porte[5] et le ruisseau de la Porte[6],[7],[Carte 1].
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[10]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatiqueBretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[11]. Parallèlement leGIEC normand, un groupe régional d'experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour larégion Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant auCotentin et à l'ouest du département de laManche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[12].
La commune, bordée par laManche, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[22]. Des dispositions spécifiques d'urbanisme s'y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l'équilibre écologique dulittoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des100 mètres, ou plus si leplan local d'urbanisme le prévoit[23].
La ville d'Avranches se situe sur l'axeCaen–Rennes. Elle est reliée à ces deux villes :
par l'A84 (prolongée au-delà de Caen jusqu'à Paris par l'A13), qui est coupée en deux au niveau de la ville pour former larocade N175 (un contournement à l'est de la ville par l'A84 est projeté[24]) ;
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : La ville est desservie par plusieurs lignes du réseau de transport manchoisManéo) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Le toponyme primitifIngena contient un élémentgen qui semble se retrouver dansGenêts (jadisGenecium ouGenitium) et Argennes (JadisAregenna àSaint-Quentin-sur-le-Homme), lieux des environs[25]. Par ailleurs, cet élément se reconnaît également dansAregenua, ancien nom deVieux-la-Romaine (Calvados) et à l'étranger dansGenua (Genova, Genève) et Gênes (Genua). Cette racinegen- est considérée comme celtique et on reconstruit sa forme allongée*genu- « bouche » cf. pluriel bretongenou, galloisgenau[26]. D'où son utilisation topographique au sens d'« embouchure »[25],[26].
La forme suivanteLegedia est peut-être unecacographie d'Ingena[25]. Avranches a été la capitale dupeuple celte desAbrincates (voir ce nom) et selon un processus courant en Gaule, le toponyme originel a disparu auBas-Empire pour être remplacé par celui du peuple possesseur de la cité (cf. Paris ; Tours ; Le Mans ; Arras ; etc.)[25].
Legentilé moderne estAvranchais ouAvranchinais. Selon l'historien et maireDavid Nicolas, ce dernier désigne plus globalement en principe les habitants de l'Avranchin, pays traditionnel autour de la ville etAvranchois est une forme désuète[27],[28].
Le peuple desAbrincates est mentionné très tardivement dans les sources antiques.Pline l'Ancien nomme ce peupleAbrincatui au premier siècle de notre ère[29]. En revanche, un siècle plus tôt, Jules César, dans La Guerre des Gaules, mentionne une tribu celte, lesAmbibarii[30], dans le sud de l'actuel département de la Manche.
L'étude archéologique d'Avranches, menée depuis plus de trente années par l'archéologue Daniel Levalet, laisse apparaître que la ville est bel et bien une création romaine consécutive à la conquête de César et, plus particulièrement, à la célèbre bataille remportée en parQuintus Titurius Sabinus surViridovix, chef gaulois à la tête de la coalition des tribus celtes d'Armorique. Certains historiens pensent que cette fameuse bataille eut lieu sur la commune duPetit-Celland, au lieu-dit le Chatellier[31]. Cetoppidum fut fouillé en 1938 et 1939 par SirMortimer Wheeler[32], célèbre archéologue britannique. Lesfouilles ont livré la preuve d'une occupation gauloise du site et d'un incendie qui occasionna son abandon. Cette fortification de l'âge du fer était ceinte d'unmur gaulois[33].
Toutefois, l'archéologue britanniqueColin Wells(en) formule de sérieux doutes concernant le déroulement de cette bataille au Petit-Celland. S'il est d'accord pour faire du camp du Chatellier l'oppidum principal des Abrincates, il est convaincu que le lieu du combat entre Quintus Titurius Sabinus et Viridovix reste à découvrir[34].
Dans le contexte troublé desincursions vikings, du milieu duIXe siècle à 933, l'ouest de l'actuelleBasse-Normandie passe sous domination bretonne sans que l'on sache vraiment ce qu'il advint de ce territoire. Seule certitude, plus aucun évêque n'est mentionné à Avranches au cours de cette période ; il est probable que les évêques du diocèse voisin deDol-de-Bretagne aient purement et simplement annexé l'Avranchin. En 889, lors d'une nouvelle incursion normande, la ville est pillée[39].
Avranches qui contrôle l'accès auMont-Saint-Michel, important lieu depèlerinage, devient l'une des plus importantes cités de Normandie, où les ducs passeront souvent[40].
Un évêque normand, nomméNorgod, apparaît dans les sources vers 990 ; il est installé par le duc de NormandieRichard Ier.
Dans la plus ancienne de ces chartes, rédigée vers 1015, Robert donne aux moines duMont-Saint-Michel une propriété du nom de « Thesiacum ». Comme la coutume le veut alors, le document précise que Robert concède ce bien pour le salut de son âme, celui des âmes de ses deux épouses (l'une vivante, Asceline, et l'autre décédée, Billehilde) et de ses trois fils, Guillaume, Robert et enfin Richard qui succéda à son père en devenant le deuxième comte d'Avranches. Parmi les co-souscripteurs de ce document très officiel, figure l'évêque d'Avranches Norgod mais aussi une série de témoins dont les noms fleurent bon l'époque romane : Geraldus, Radulfus, Erembertus, Gauterius, Petrus, Niellus, Drogo, Hasgerius, Griphus, Garmundus, Hutbertus, Gosfridus, Osmundus et Rainaldus.
La terre deThesiacum est facilement localisable : il s'agit d'un petit hameau situé sur la commune deDragey et aujourd'hui appelé Tissey ; jusqu'à la Révolution, ce village dépendait de la baronnie deGenêts tenue par les moines du Mont.
Trois comtes se succédèrent à Avranches dans la première moitié duXIe siècle[41] : Robert, suivi de son fils Richard, lui-même remplacé par son cousin Guillaume Guerlenc.
C'est certainement dans ce contexte de cette prise en main normande des limites occidentales des anciennes frontières de la province ecclésiastique de Rouen que ledonjon d'Avranches fut édifié[42].
Mais, visiblement, ces comtes étaient assez remuants et attirèrent sur eux les foudres de leur duc ; Richard d'Avranches fut contraint de s'exiler, à la façon scandinave, pour ses écarts et notamment pour avoir usurpé deux domaines appartenant à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire[43]. Après labataille de Val-ès-Dunes, en 1047,Guillaume de Normandie transfère le siège comtal d'Avranches versMortain. L'objectif du duc est clair : ces premiers comtes ont de fortes ambitions et pourraient être tentés de faire passer leurs propres intérêts avant ceux duduché de Normandie, alors en pleine constitution. Pour éviter que ce comté d'Avranches ne mute en principauté, Avranches est rabaissé au rang devicomté. Guillaume Guerlenc reste cependant comte et apparaît alors dans les sources avec le titre decomte de Mortain. Cependant, peu après, vers 1050, Guerlenc tombe en disgrâce. Banni par le duc, il est aussitôt remplacé par un nouveau comte, le demi-frère de Guillaume :Robert de Mortain.
C'est alors qu'entre en scène la famille Goz. Vers 1055,Richard Goz est choisi afin de diriger la vicomté d'Avranches. Une nouvelle ère de stabilité et de coopération avec le pouvoir ducal s'ouvre. Le duc Guillaume trouve en cet homme un véritable « serviteur de la cause ducale » qui remplit à merveille son rôle de fonctionnaire du duché. Richard assura aussi, après laconquête normande de l'Angleterre à laquelle il participa, le commandement duchâteau de Saint-James.
Richard, de pure ascendance nordique était le fils de Turstain Goz, vicomte de Hiesmois, et petit-fils de Ansfrid le Danois. Et, preuve de ses liens étroits avec la famille ducale, il épousa Emma de Conteville, demi-sœur du Conquérant. De cette union naquitHugues (c. 1047-1101)[44] qui prit la suite de son père à la tête de lavicomté d'Avranches.
Cet Hugues d'Avranches encore appelé Hugues le Loup, fils de Richard Goz, apparaît dans les textes en 1065 lorsqu'il fonde l'abbaye de Saint-Sever. Après la conquête de l'Angleterre, en 1066, pour avoir fourni soixante navires au duc Guillaume, il obtint du nouveau monarque le comté deChester, l'un des plus stratégiques d'Angleterre. Ce domaine royal avait en effet la particularité de se situer au contact du pays de Galles alors agité par des révoltes. Assumant pleinement son rôle de représentant du pouvoir anglo-normand, Hugues réprima avec une grande cruauté les agissements de ses turbulents voisins.
Devenu le gardien des frontières nord-ouest du royaume, sa fortune immense le propulsa au sommet de l'aristocratie anglo-normande et lui permit de déployer à sa cour un faste hors du commun, digne d'un grand prince.Orderic Vital, moine de Saint-Evroult, n'hésita pas à dresser un portrait sans concession du comte : « soldat capable et dur », il apparaît comme un des plus sanguinaires barons normands ! Sa cruauté s'exerça non seulement sur ses ennemis, qu'il faisait mutiler ou torturer, mais aussi, parfois, sur ses paysans voire certains membres de sa famille. Orderic le dit également « plus chasseur qu'ami des moines », « adonné à la gloutonnerie et énormément gras », « père de nombreux bâtards ». En 1101, devenu impotent et voyant sa fin proche, il prit l'habit bénédictin de l'abbaye Sainte-Walburge à Chester dont il avait été le bâtisseur. Trois jours plus tard, le, il mourait.
Lanfranc de Pavie, clerc et juriste italien formé à Bologne, se rend à Avranches en 1039. Peut-être venu retrouver son compatriote Suppo, alors abbé du Mont-Saint-Michel, il enseigne jusqu'en 1042 à l'école épiscopale d'Avranches. Le passage de Lanfranc à Avranches marque, au sein de l'évêché, la naissance d'un foyer intellectuel nécessaire à la bonne instruction des futurs évêques et du clergé du diocèse. C'est encore Lanfranc, très proche ami du duc, qui plaida en 1049 la cause de Guillaume et Mathilde, dans le différend lié au mariage de ces derniers, face au pape Léon IX.
De 1069 à 1094,Michel, un autre clerc italien, occupe le siège épiscopal d'Avranches. Présent à plusieurs reprises dans l'entourage proche deGuillaume le Conquérant, lors des événements importants du duché, Michel était réputé pour sa grande instruction. C'est d'Avranches que le duc de Normandie Guillaume le Bâtard partira, en 1064, en compagnie d'Harold pour son expédition qu'il mènera contre les Bretons[40].
En 1162, afin de restaurer la monarchie, Henri II nomme en toute confiance un de ses proches,Thomas Becket, chancelier d'Angleterre et archevêque de Canterbury. Mais, deux ans plus tard, le roi tente de limiter l'autorité de l'Église et Thomas, fidèle à Rome, abandonne ses fonctions politiques et choisit l'exil. Cette dispute véhémente oppose les deux hommes pendant plusieurs années, puis, sur la promesse d'une réconciliation, Thomas rentre en Angleterre ; mais la querelle ne tarde pas à se réveiller.
Le roi Henri aurait alors incité quatre chevaliers normands à assassiner l'archevêque dans sacathédrale de Canterbury, le. Ce meurtre secoue l'occident chrétien et le pape Alexandre III n'a d'autre choix que d'excommunier le monarque. Afin de lever l'humiliante sanction, le souverain se soumet à plusieurs pénitences publiques ; l'une d'elles eut lieu à Avranches lors d'unconcile composé des évêques et des abbés de Normandie, sous la présidence des légats du pape, tenu sans la ville le : reçu sur le seuil de lacathédrale, le roi déchu fait amende honorable et implore le pardon du pape représenté par Albert et Thédouin, les deux légats dépêchés pour l'occasion. Lors de ce concile, treize canons furent votés dont la défense de donner aux enfants des prêtres les églises de leurs pères, qui réservaient le tiers desdîmes au profit des prêtres qui desservaient les églises, celui qui interdisaient au mari d'entrer en religion quand sa femme restait dans le monde, si tous deux n'étaient pas hors d'âge d'avoir des enfants, et celui desclercs qui acceptaient les fonctions de juges dans les tribunaux devaient être privés de leurs bénéfices[37]…
En 1199, meurtRichard Cœur de Lion, le célèbre souverain du royaume anglo-normand. À la même époque, son neveuArthur, duc de Bretagne, prête hommage à Philippe Auguste ; furieux de cette alliance,Jean sans Terre, jeune frère et successeur de Richard, emprisonne Arthur à Rouen avant de le faire assassiner en 1203. C'est alors son beau-père,Guy de Thouars, qui prend les commandes de la Bretagne.
Le roi de France, profite de cette nouvelle crise pour convaincre ses vassaux Bretons de l'aider à reconquérir la Normandie occidentale ; en 1204, à la tête de400 chevaliers et de nombreux fantassins, le duc breton franchit le Couesnon et fait main basse sur l'Avranchin. Le retour du duché de Normandie à l'obédience française, ne se passe pas sans heurts pour Avranches : la cathédrale est saccagée par Guy de Thouars, la ville pillée et les remparts démantelés.
La vicomté d'Avranches est arrachée au comte de Chester impuissant ; comme tous les seigneurs anglo-normands refusant de reconnaître l'autorité nouvelle du roi de France, Ranulf perd toutes ses prérogatives et possessions normandes.
De 1226 à 1234, l'Angleterre refuse cette annexion forcée et tente de reprendre pied sur le sol normand en exerçant un harcèlement constant depuis les marches de Bretagne en direction des places fortes deSaint-James etPontorson et sur Avranches en 1229[37]. Puis, en 1232,Saint Louis obtient de la noblesse du Cotentin, et plus particulièrement lafamille Paisnel d'Avranches, qu'elle se ligue contre une Bretagne orientale sous domination militaire anglaise.
En 1236, afin de verrouiller définitivement ce secteur de Normandie et surtout de se prémunir contre d'éventuelles agressions étrangères, le roi de France rachète la vicomté d'Avranches ; Saint Louis, qui séjourne à deux reprises dans la cité en 1256 et 1269, s'attache à lui redonner l'apparence d'une place forte désormais royale en la dotant de nouveaux remparts entourés de fossés[48].
Avranches fut dévastée par leshuguenots en 1562[52].
À la fin duXVIe siècle, l'évêqueFrançois Péricard dirigeait la cité avec son frère Odoard qui occupait la fonction degouverneur de la place forte. Originaires deRouen, les frères Péricard appartiennent à la « Sainte Ligue » et font basculer Avranches dans le camp des catholiques qui refuse de reconnaître le roiHenri IV. Entre les mois de et, en plein hiver, la ville est assiégée par les troupes royales. Dirigée par leduc de Montpensier, l'artillerie royale bombarde la vieille ville où la population s'est retranchée ; les dommages causés par ce harcèlement sont tels que la capitulation est inévitable. Tandis que son frère quitte la ville, François Péricard conserve ses prérogatives épiscopales et tente de réorganiser sondiocèse. En 1619, la place a pourcapitaine etgouverneur René de Carbonnel,lieutenant du roi enCotentin[53].
La production du sel dans labaie du Mont-Saint-Michel remontait à des temps immémoriaux et les salines, petites entreprises réparties sur tout le littoral, faisaient vivre depuis des siècles une grande partie des populations du littoral de l'Avranchin : les « Nu-pieds ». Si leur activité a hélas laissé peu de traces, ces sauniers sont cependant entrés dans l'Histoire lorsqu'en 1639 ils se révoltèrent contreRichelieu.
Sous l'Ancien Régime, l'actuel territoire de laBasse-Normandie n'était pas soumis à lagabelle mais bénéficiait d'un impôt beaucoup plus léger, le quart bouillon : un quart de la production revenait au roi, qui le revendait après l'avoir taxé, les trois quarts restants étaient commercialisés à bon marché par les producteurs puisque dépourvu de taxe.
Toutes les catégories sociales de la population confondues, paysans, laboureurs,sauniers, clercs etnobles, s'agitent un peu plus avant de se soulever avec force au mois de juillet ; le de ce mois, Charles Le Poupinel, officier de justice du roi, est assassiné à Avranches car on pense qu'il porte sur lui l'édit de la gabelle. Des barricades s'élèvent dans les faubourgs de la ville. LesNu-pieds tiennent le pays, conduits par Jean Quétil, membre de la petite noblesse de l'Avranchin.
Rapidement la jacquerie avranchaise prend de l'ampleur et se propage à l'ensemble du territoire bas-normand concerné : Coutances, Saint-Lô, Mortain, Domfront s'enflamment à leur tour. Mais, la répression est impitoyable. L'armée royale envoyée parRichelieu et les troupes en garnison à Avranches, lâchées par le gouverneur Gassion, prennent en tenaille puis massacrent la population.
Les meneurs de la révolte sont pendus ou condamnés auxgalères. Une centaine d'Avranchinais, sympathisants de la cause, sont bannis. Cependant, les nu-pieds ne sont pas morts pour rien. La monarchie renonce à son projet d'extension de la gabelle en Basse-Normandie[54] et maintient le privilège du quart bouillon, qui restera en vigueur jusqu'en 1789.
AuXVIIIe siècle, la construction dupresbytère, dont l'essentiel des frais de construction impute depuis le règne deLouis XV à la paroisse et non plus au curé ou au décimateur, occasionna une dépense importante et le mécontentement des villageois[55].
Pendant lavirée de Galerne, la ville est prise presque sans combat par lesVendéens le. La ville est abandonnée cinq jours plus tard à la suite de l'échec dusiège de Granville et reprise par les Républicains le. Ces derniers capturent plus de800 traînards vendéens, la plupart malades ou blessés, qui sont fusillés au champ de Lansoudière et au plateau de Changeons sur l'ordre du représentant en missionLaplanche[57].
La ville se dota d'une ligne detramway électrique, exploitée parSociété des chemins de fer de la Manche, qui la reliait à sagare. Cette ligne eut un tel déficit qu'elle ne fonctionna que de 1907 à 1915.
Dès le lendemain du débarquement allié du, sur les côtes de la Manche et du Calvados, Avranches connaît le sort de dizaines de villes normandes. De violents bombardements, ayant pour but de couper la route aux renforts allemands, plongent la ville dans le chaos. Des tracts alliés ont été lâchés au-dessus de la région d'Avranches quelques jours avant le, invitant les habitants « à s'éloigner pendant quelques jours » et à « se disperser dans la campagne, autant que possible », mais sans véritablement convaincre la population.
En 2018, les communes d'Avranches et deSaint-Martin-des-Champs projettent de créer en 2019 unecommune nouvelle baptisée Avranches[60]. Cette réflexion était engagée depuis 2016 avec dans le périmètre initial d'étude la commune voisine deSaint-Loup[61]. L'arrêté préfectoral fixant les conditions a été publié le[62]. Une commune déléguée est créée à Saint-Martin-des-Champs mais pas à Avranches.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[67],[Note 9].
En 2022, la commune comptait 10 225 habitants[Note 10], en évolution de +1,56 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 31,4 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 33,8 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 4 734 hommes pour 5 512 femmes, soit un taux de 53,8 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,21 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[70]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
3,6
9,6
75-89 ans
15,5
17,3
60-74 ans
19,5
20,5
45-59 ans
19,9
16,2
30-44 ans
13,6
19,8
15-29 ans
15,3
15,5
0-14 ans
12,6
Pyramide des âges du département de laManche en 2021 en pourcentage[71]
Cyclisme : le Vélo Club avranchinais (VCA). Avranches a été trois fois ville-étape duTour de France comme arrivée en 1993 et 2002; et comme ville départ d'une course contre la montre pour ville d'arrivée le Mont Saint-Michel, le.
Handball : le Patronage laïque d'Avranches (PLA) présente trois équipes seniors masculines et deux féminines dont une enPrénationale[74].
Depuis plus de 170 ans, laSociété d'archéologie d'Avranches œuvre pour la connaissance et la sauvegarde de ce que l'on appelle aujourd'hui « patrimoine » et que l'on nommait jadis « Antiquités ». Toujours active en 2009, cette association possède une histoire riche au cours de laquelle se sont illustrés de véritables figures locales.
La Société d'archéologie, littérature, sciences et arts d'Avranches et Mortain fut fondée le avant d'être autorisée le. Ses principaux membres fondateurs, émules du caennaisArcisse de Caumont, père de l'archéologie française, avaient pour noms Gustave de Clinchamp, Hippolyte Sauvage,Fulgence Girard ou encore Jacques-François Boudent Godelinière. Motivés par une curiosité sans limites, ces hommes rassemblèrent avec obstination les sources historiques qui aujourd'hui encore constituent un socle d'érudition incontournable pour les deux arrondissements deMortain et Avranches. Grâce aux mémoires de la Société, dont le premier tome parut en 1842, ces érudits publièrent le résultat de leurs prospections archéologiques ou recherches documentaires. De nombreuses monographies cantonales et communales virent le jour ; des éléments significatifs du patrimoine historique et culturel de la région furent sauvés grâce à une présence assidue sur le terrain : de multiples excursions ou conférences permirent peu à peu de lever le voile sur de nombreux monuments sombrés dans l'oubli et menacés de disparaître faute d'être connus.
Édouard Le Héricher, né àValognes en 1812 et figure emblématique de l'érudition locale, anima la Société dès les années 1840, d'abord comme secrétaire puis en tant que président, jusqu'à son décès en 1890. Homme charismatique, Le Héricher su attirer à lui élus, magistrats, notaires, négociants, commerçants, rentiers, fonctionnaires, professeurs, médecins, ecclésiastiques, ingénieurs ou encore artisans ; cette grande diversité témoigne d'un bel esprit d'ouverture qui impliquait nécessairement un détachement de chacun vis-à-vis des questions politiques et religieuses. Sous sa présidence, la Société compta près de180 membres répartis dans l'Avranchin et le Mortainais, mais également plus de160 correspondants résidant souvent à l'étranger. Pour se convaincre de son succès il suffit de parcourir la presse locale de ces années et de constater à quel point les activités de la Société d'Archéologie rythmaient la vie d'Avranches et de sa région.Véritable « passeur de savoirs », il initia également plusieurs générations de collégiens dans ses fonctions de professeur de « Rhétorique »[76] et publia de nombreux essais dans des domaines aussi variés que l'histoire, l'archéologie, la philologie, et la botanique ; de tous ses ouvrages l'Avranchin Monumental et Historique est incontestablement le plus fameux.
Dans les années 1980, la bibliothèque municipale, devenue intercommunale depuis peu, fut baptisée de son nom.
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Avranches profite dans une large mesure du tourisme, par sa situation géographique privilégiée — entre autres, sa proximité d'avecle mont Saint-Michel — et grâce aux traces laissées par un riche passé. Elle profite également de l'attraction sur son arrière-pays (commerce, démarches administratives, éducation, médecins et service hospitalier).
D'après l'INSEE, Les Avranchinais et Avranchinaises connaissent en 2013 un taux de chômage de 13,1 % au sens du recensement, chiffre inférieur à la moyenne nationale (13,6 %).
Ledonjon d'Avranches probablement construit au commencement duXIe siècle[79] lors de l'installation d'un premier comte : Robert d'Avranches, fils illégitime du ducRichard Ier de Normandie. Élevé sur les substructions d'uncastellum romain, il n'avait pas de fonction résidentielle vu ses dimensions peu considérables (relevées par lechanoine Pigeon vers 1880-1890). Le donjon a été traversé en 1848 par une rue nouvelle prolongeant la rue d'Office (aujourd'hui rue de la Belle-Andrine), ce qui subsistait du donjon s'est effondré en 1883. Une courtine, située entre le donjon roman disparu et la tour dite du Promenoir, et ornée de créneaux au début duXXe siècle, est souvent présentée à tort comme l'ancien donjon[80].
L'enceinte urbaine, renforcée par une braie, également soutenue de quelquestours circulaires, et unfossé, a été élevée, dès la retraite des Anglais et des Bretons, auxXIIIe et XIVe siècles enserrant laville médiévale autour de lacathédrale Saint-André par l'évêque d'Avranches, Guillaume Burel ; doubleenceinte avecdouves et fossés. On peut encore en suivre son tracé : place d'Estouteville, boulevard des Abrincates, jardin de l'évêché. Les deuxentrées de la ville ont disparu : au sud-est la porte Baudange, place Littré à l'emplacement de l'hôtel de ville (il est possible de la deviner grâce à une maison qui reprend l'arrondi de l'ancienne tour), et qui fut renforcé par unebarbacane et unboulevard, et la porte de Ponts, située au nord-est, dont les tours s'appelaient « La Tourelle » et la « Barbacane », et dont l'emplacement est marqué au sol depuis 2007, au carrefour de la place d'Estouteville avec la rue de Geôle et la rue de Lille ; une tour subsistante fut détruite en 1944[81]. Sur le flanc droit de la cathédrale, l'extrémité ouest était fermée d'unepoterne[52].
Laville close enserrait les principaux monuments de la cité dont : la cathédrale, le palais épiscopal et le château.
Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant de la porte de Ponts on trouvait les éléments de fortifications suivant : la tour de Geôle, du Promenoir, de l'Arsenal, la barbacane, le boulevard, la poterne, la porte Baudange et les murs de la première et de la seconde enceinte[84].
Lacathédrale Saint-André d'Avranches destyle roman apparaît pour la première fois dans les textes en 1025, au moment de sa reconstruction. Celle-ci s'échelonna sur près d'un siècle ; peut-être même y eut-il deux campagnes de construction. Elle fut consacrée le.
La principale faiblesse de la cathédrale résidait dans sa situation : exposée en première ligne, elle fut la cible de toutes les attaques et, à diverses reprises, dut être consolidée.
En 1798, à laRévolution, la cathédrale fut réduite à une simple église paroissiale. Le, la voûte de la croisée s'écroula. Par souci de sécurité, le conseil municipal ordonna d'abattre les derniers murs de la nef et de la tour horloge en 1802. Les deux tours romanes de la façade furent maintenues jusqu'en 1812.
Sur le site de l'ancienne cathédrale Saint-André a été aménagé le square Thomas-Becket, à l'entrée duquel se trouve une dalle située à l'emplacement du portail nord de la cathédrale oùHenri II Plantagenêt vint faire pénitence dans l'espoir d'expier le meurtre deThomas Becket. Aucun vestige de la cathédrale Saint-André ne subsistein situ.Lacathédrale de Canterbury dans le Kent en Angleterre fut bâtie selon les mêmes plans que Saint-André d'Avranches[réf. nécessaire].
Le style « néo-gothique » décidé par l'architecte implique la réalisation d'un bâtiment aux proportions audacieuses qui rompent complètement avec celles de la modeste église que l'on souhaite remplacer. Les moyens de la ville et de la paroisse sont insuffisants, d'autant que la reconstruction de Saint-Gervais a coûté fort cher, et, en 1865 le maire d'Avranches et l'archiprêtre se déplacent à Paris afin de solliciter l'aide financière de l'État. Cette aide longtemps réclamée ne sera finalement octroyée qu'en 1876 et la consécration de l'église, par l'évêqueAbel-Anastase Germain aura lieu le.
La lente construction de l'édifice fut émaillée de nombreux événements parfois tragiques comme, en 1868, le décès d'un ouvrier maçon âgé de27 ans, tombé de la hauteur de la rosace où il travaillait. L'architecte Théberge, mort en 1866, est remplacé par Cheftel. LaPremière Guerre mondiale mobilise toute la main d'œuvre, et les deux tours de la façade sont achevées entre 1926 et 1937. À cette époque, on installe également les grandes orgues dont la soufflerie bénéficie aussitôt de l'électricité. En, l'église est gravement endommagée par un incendie consécutif au bombardement de la ville. Les travaux de restauration se prolongent plusieurs années et la réouverture au culte n'intervient qu'en février 1962.
L'église Saint-SaturninXIXe siècle destyle néogothique, rue Saint-Saturnin, et ses abords immédiats ont livré quelques traces ténues de leur lointain passé, dont les origines semblent remonter au haut Moyen Âge. En 1961, des vestiges de sépultures à sarcophages sont mis au jour rue Saint-Saturnin et complètent les renseignements apportés par la découverte, en 1959, de tombes mérovingiennes sous le chœur de l'église Notre-Dame-des-Champs. En 1988, de nouvelles sépultures à l'emplacement de l'actuel Crédit Mutuel, découvertes lors de travaux, ont confirmé la présence d'un site religieux paléochrétien dans ce secteur de la ville.
Aujourd'hui, rien n'est visible de cette antique occupation, et, hormis quelques maisons de l'époque Moderne, le quartier porte principalement l'empreinte des aménagements urbains duXXe siècle.
Un rapport de 1836 fit état de l'excellent état de l'église, « il est solide et promet une longue durée ». Extérieurement comme intérieurement aucun travail d'entretien ni de réparation ne semblait nécessaire. Toutefois, la transformation de l'église fut décidée en raison de ses modestes dimensions ; en effet, le conseil paroissial affirma vers cette époque « que la population avait augmenté d'un cinquième depuis 1789 et que les jours de marché l'église était bondée ». En 1846, l'abbé Caillemer disait de Saint-Saturnin : « l'église ne pouvait contenir la population de la paroisse qui s'était considérablement accrue par suite de nombreuses constructions élevées depuis vingt ans sur son territoire devenu ainsi le plus beau quartier de la ville ». D'importants travaux eurent alors lieu sous la conduite du prêtre.
Commencés en, les bas-côtés du chœur furent achevés en ; puis, en 1852, les chapelles nord et sud du transept agrandirent encore l'édifice. En 1865, le chœur fut rehaussé afin de s'harmoniser aux nouveaux aménagements.
En 1876, la commune d'Avranches sollicita de l'État un secours pour la reconstruction d'un clocher. Le projet architectural retenu fut celui de l'architecteÉdouard Danjoy, ce dernier dut toutefois simplifier une première étude jugée très coûteuse. Comme pour Notre-Dame-des-Champs, lestyle néogothique fut adopté.
En 1944, l'église ne subit pas de dégâts majeurs et seuls ses vitraux furent soufflés par les explosions ; dès le elle était rouverte au culte.
Rapidement, cette collection devint une référence pour les amateurs d'« antiquités » et le père Cornille, faisant figure de « connaisseur, avisé et habile à réunir bien des objets anciens ou précieux », n'hésitait pas à ouvrir les portes de son antre et à en proposer la visite minutieuse vitrine par vitrine.
Aujourd'hui, les collections amassées par le père Cornille sont sous le contrôle du service de conservation des Antiquités et objets d'Art de la Manche (CAOA), qui inventorie régulièrement les collections et veille à leur bon état de conservation.
Félix Jourdan,Avranches : ses rues et places, ses monuments, ses maisons principales, ses habitants, leurs professions pendant la Révolution, Lafitte Reprints, Marseille, 1977 (1re éd. 1909), 517 p.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l'agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine d'Avranches comprend une ville-centre et quatre communes de banlieue.
↑La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
↑L'évêché d'Avranches sera supprimé en 1801, mais le papePie IX restaurera par décret apostolique du le titre d'évêque d'Avranches qui est conféré aux évêques de Coutances.
↑Pour André Davy, saint Léontinus serait cité vers 394[38].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le).
↑David Nicolas-Méry,Le donjon d'Avranches, redécouverte d'un monument médiéval, dansRevue de l'Avranchin et du Pays de Granville, 2002,t. 79,p. 87-150.
↑Robert-Henri Bautier et Gillette Labory, (ed.) André de Fleury,Vita Gauzlini abbatis Floriacensis monasterii (Paris, 1969 ;Sources d'histoire médiévale, 2)p. 48-51.
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↑Charles de Gerville,« Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dansMémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris),(lire en ligne),p. 262.
↑Brice Evain, « Croquants et Nu-Pieds, les guerres paysannes. »,L'Histoire,no 526,,p. 34-40
↑Jean-Marc Sabathé, « Arrêté n° 18-62 du 19 octobre 2018 portant création de la commune nouvelle d'Avranches »,Recueil des actes administratifs de la Manche - Octobre 2018,,p. 3-4(lire en ligne[PDF]).
↑[1], Résultats de l'élection présidentielle 2012 /Le Figaro.