Attentat de Sousse | |
![]() Piscine de l'hôtel RIU Imperial Marhaba. | |
Localisation | Port El-Kantaoui près deSousse (Tunisie) |
---|---|
Cible | HôtelRIU Imperial Marhaba |
Coordonnées | 35° 54′ 45″ nord, 10° 34′ 50″ est |
Date | |
Type | Fusillade |
Armes | Kalachnikov Grenade |
Morts | 39 (dont l'auteur) |
Blessés | 39 |
Auteurs | Seifeddine Rezgui |
Organisations | ![]() |
Mouvance | Terrorisme islamiste |
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L'attentat de Sousse est unattentatterroriste islamiste survenu le dans la station balnéaire dePort El-Kantaoui près deSousse, enTunisie, et ayant fait 39 morts et 39 blessés[1]. Perpétré par Seifeddine Rezgui, il est revendiqué par l'organisationÉtat islamique.
Il s'agit de la pire attaque terroriste de l'histoire du pays[2].
L'attentat a lieu sur une plage devant l'hôtel Imperial Marhaba de la chaîneRIU Hotels, situé dans la station dePort El-Kantaoui, àHammam Sousse, au nord-ouest deSousse[3].
Le terroriste arrive sur la plage avec la tenue d'un vacancier, son arme étant dissimulée dans unparasol. Il tue d'abord des touristes sur la plage avec uneKalachnikov, puis autour de la piscine, où il utilise unegrenade. D'après un témoin tunisien, il cible les touristes de l'établissement et épargne les Tunisiens[4]. Le terroriste, issu d'une mouvancesalafiste, est abattu[3].
Dans la nuit du au, l'organisationÉtat islamique revendique cet attentat à l'aide d'un communiqué diffusé via l'un de ses comptesTwitter officiels, et indique que l'assaillant connu sous le nom d'Abou Yahya Al Kairaouani, a mené une attaque contre un « bordel » et qu'il « a atteint sa cible, l'hôtel Imperial, en dépit des mesures de sécurité »[5].
Abou Yahya Al Kairaouani, de son vrai nom Seifeddine Rezgui, est un jeune Tunisien de 23 ans originaire deGaâfour, une petite ville dugouvernorat de Siliana (nord-ouest de la Tunisie). À la suite de l'autopsie du corps de l'assaillant, les médecins légistes confirment qu'il était probablement sous l'empire d'unedrogue lors de l'attaque, probablement ducaptagon, utilisée par l'État Islamique[6]. Cependant ces conclusions sont mises en doute par Laurent Laniel, chercheur à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies[7].
Il s'avère que Seifeddine Rezgui s'est rendu de manière illégale àSabratha (Libye), fief d'Ansar al-Charia, en ; il y est formé au maniement des armes[8] et aurait pu côtoyer les deux auteurs de l'attaque du musée du Bardo[9].Lazhar Akremi évoque d'ailleurs un lien avec ces événements[10].
Les autorités tunisiennes annoncent par ailleurs que de nombreux suspects ont été arrêtés dont une fille qui s'avère être la petite amie de Seifeddine Rezgui et dont la police suspecte qu'ils ont passé la nuit ensemble, àKairouan, la veille de l'attaque[11].
Le terroriste a jeté son téléphone dans la mer après avoir passé un dernier coup de fil à la suite de l'attaque. Ce téléphone, qui a été repêché par les forces de l'ordre, aurait révélé que des appels ont été émis vers un chauffeur de taxi qui l'a transporté sur place ; un autre appel d'une durée de onze secondes a été également émis quelques instants avant l'attaque vers un supposédjihadiste vivant à Tunis[11].
Nationalité | Morts | Blessés | Total |
---|---|---|---|
![]() | 30 | 26 | 56 |
![]() | 3 | 0 | 3 |
![]() | 2 | 1 | 3 |
![]() | 1(assaillant) | 7 | 8 |
![]() | 1 | 3 | 4 |
![]() | 1 | 0 | 1 |
![]() | 1 | 1 | 2 |
![]() | 0 | 1 | 1 |
Total | 39 | 39 | 78 |
Le procès de l'attentat du musée du Bardo et celui de l'attentat de Sousse ont lieu en même temps et sont retransmis en direct dans des salles d'audience àParis et enBelgique[14]. 51 personnes comparaissent, soit 25 pour Le Bardo et 26 pour Sousse[14]. Les verdicts sont rendus le : 27 accusés sont acquittés, leurs aveux ayant été obtenus sous latorture selon leurs avocats et n'ayant pas de preuve matérielle de leur éventuelle implication dans les attentats[15]. Sur les 24 restants, sept sont condamnés à la prison à vie, tous les autres écopant de peine allant de six mois à seize ans de prison alors qu'aucune condamnation à mort n'est prononcée[15]. Chamseddine Sandi, considéré comme le cerveau des deux attentats, n'a pas été jugé car il est présumé avoir été tué dans un raid américain enLibye en 2016[15].
Legouvernement tunisien considère cette attaque comme un coup majeur porté autourisme, comme après l'attaque du musée du Bardo, qui avait déjà entraîné en avril une baisse de 25,7 % sur un an du nombre de touristes. Le secteur du tourisme, qui représente environ 7 % duPIB, est considéré stratégique[4]. Laministre du TourismeSelma Elloumi estime que l'impact économique pour la Tunisie de cet attentat pourrait atteindre plus de 450 millions d'euros en 2015[16].
Tard dans la soirée de l'attentat, lechef du gouvernement,Habib Essid, annonce une série de mesures, à l'issue de la réunion de la cellule de crise au siège du gouvernement, notamment :
De même, il souligne que le pays a besoin d'une union nationale renforcée pour lutter contre le terrorisme, de moyens appropriés et d'une coopération internationale agissante[17].
Cependant, la désorganisation duministère de l'Intérieur est pointée comme responsable du lourd bilan de l'attentat[18].
Trois jours auparavant, l'État islamique avait appelé ses partisans à commettre des attaques lors du ramadan. Selon le chercheurRomain Caillet,« le ramadan est considéré par les djihadistes comme le mois du djihad ». Le jour même, deuxième vendredi du mois deramadan, plusieurs attentats sont commis dans le monde par desdjihadistes, àSaint-Quentin-Fallavier enFrance et dans une mosquéechiite auKoweït. EnSyrie, l'État islamique mène un raid au cœur deKobané et massacre au moins 164 civilskurdes. De leur côté, les djihadistes d'Al-Shabbaab, liés àal-Qaïda, prennent d'assaut un camp de lamission de l'Union africaine en Somalie, tuant des dizaines de soldatsburundais[19],[20].
LeMémorial de la vague infinie, situé àBirmingham (Angleterre), a été installé en hommage aux victimes britanniques de cet attentat.
En, l'intrigue du romanSans Véronique de l'écrivain françaisArthur Dreyfus s'inspire de l'attentat de Sousse, et brosse un portrait très proche de celui du terroriste Seifeddine Rezgui[21].
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