Lesatriums, anciennement appeléoreillettes, sont les deux cavités cardiaques supérieures. Ils reçoivent le sang veineux de lacirculation systémique pour l'atrium droit et de lacirculation pulmonaire pour l'atrium gauche et permettent le passage du sang vers lesventricules droit et gauche.
Historiquement, en anatomie un atrium est une cavité de remplissage d'un organe. Le terme est dérivé du latin signifiant entrée ou vestibule.
Le pluriel d'atrium peut êtreatria ouatriums.
L'adjectif se rapportant aux atriums estatrial ; l'ancien termeoreillette avait pour adjectifauriculaire, mais ce terme se rapporte actuellement à l'auricule (pavillon de l'oreille).
Actuellement le terme atrium seul se rapporte aux cavités cardiaques.
Les deux atriums sont les deux cavités cardiaques situées dans la partie supérieure du cœur et interposées entre les retours veineux et les ventricules.
Le retour veineux de la circulation systémique se fait dans l'atrium droit et celui de la circulation pulmonaire dans l'atrium gauche. Les deux atriums sont séparés par leseptum interatrial.
Dans sa partie haute (près de l'abouchement de la veine cave supérieure) est située lenœud sinusal, structure microscopique d'où part l'influx électrique qui assure la contraction du cœur.
Entre l'orifice de la veine cave supérieure et l'anneau fibreux droit de trouve une bande de 5 à 10 mm de largeur pour une longueur de 2 à 3 cm formant l'isthme cavo-tricuspide. Cette zone, constituée de fibres musculaires en faisceaux et de zones fibreuses et adipeuses, joue un rôle de ralentissement de la conduction électrique.
L'atrium gauche est de forme ovoïdale avec un grand axe plutôt horizontal, Il est constitué de deux parties qui se distinguent par leur surface interne :
Lesang pauvre en oxygène est apporté à l'atrium droit par les veines caves. Le sang oxygéné est apporté despoumons à l'atrium gauche par lesveines pulmonaires.
Le remplissage des ventricules se fait normalement en deux temps :
un temps passif, au début de ladiastole ventriculaire (relâchement du muscle cardiaque ventriculaire), le sang s'écoulant d'amont en aval, dans le sens du gradient de pression ;
un temps actif, à la fin de la diastole. Les pressions entre atriums et ventricules étant à peu près égalisées et l'écoulement passif terminé, les atriums se contractent (systole atriale), permettant une optimisation du remplissage des ventricules.
La synchronisation entre les contractions des quatre cavités est assuré par la conduction de l'influx électrique venant dunœud sinusal, se propageant de proche en proche dans les deux atriums et transmise aux ventricules par lenœud atrioventriculaire et lefaisceau de His.
Laradiographie thoracique ne permet de visualiser que l'ombre des atria, leurs contours se confondant avec le bord droit du cœur.
L'échocardiographie permet d'en apprécier la forme et la taille. Cela reste l'examen le plus simple. La taille des atria peut être appréciée par leur diamètre, leur surface ou par le calcul de leur volume (soit par interpolation de deux surfaces sur deux plans orthogonaux, soit par technique d'échographie tridimensionnelle), ce dernier indice, pouvant être indexé par lasurface corporelle, étant mieux corrélé avec le risque de survenue d'accidents, du moins chez les patients enrythme sinusal[3]. Une taille normale de l'atrium gauche est autour de 22 ml/m² de surface corporelle[4]. Les atriums sont cependant des structures relativement profondes et uneéchographie transœsophagienne est parfois nécessaire pour bien les visualiser.
L'angiographie, par injection d'un produit de contraste iodé directement dans les cavités cardiaques, est peu utilisée.
L'analyse des pressions dans les atriums permet de connaître la qualité du remplissage des ventricules (pression de remplissage) et de guider le traitement de certaines maladies. Elle peut être faite de manière invasive (par introduction d'uncathéter directement dans la cavité à étudier) ou indirectement paréchocardiographie.
L'accès de l'atrium gauche est beaucoup plus complexe : il ne peut être abordé par voie gauche rétrograde (en remontant le flux du courant sanguin), l'orifice de la valve mitrale étant à près de 180° de l'orifice de la valve aortique. On se contente le plus souvent de prendre la pression au niveau du capillaire pulmonaire, le cathéter étant poussé par voie droite dans l'atrium droit, le ventricule droit, puis dans l'artère pulmonaire jusqu'à sa distalité. La pression obtenue est alors superposable à la pression de l'atrium gauche.
L'estimation des pressions de remplissage est faite de manière indirecte paréchocardiographie.
La taille augmentée de laveine cave inférieure ou desveines sus-hépatiques, la disparition des variations du diamètre de ces veines suivant le cycle respiratoire (normalement s'écrasent lors de l'inspiration) sont des indices de l'augmentation des pressions dans l'arium droit.
La présence d'une ondeA sur ledoppler mesurée au niveau de l'orifice de la valve mitrale ou tricuspide, témoigne d'une contraction des atria.
L'augmentation de la taille de l'atrium gauche (en dehors d'untrouble du rythme chronique) témoigne le plus souvent d'une augmentation de la pression dans cette dernière[5].
Une diminution de la vitesse de l'anneau mitral (mesurée par doppler tissulaire), rapportée à la vitesse du flux sanguin au début de la diastole au niveau de la valve mitrale, est un bon témoin d'une pression de remplissage gauche élevée.
Sur l'électrocardiogramme, l'activité électrique des atriums est visualisée sous forme d'onde P.
Une analyse plus fine de l'activité électrique nécessite parfois de positionner une électrode directement au contact des atria :
l'atrium droit peut être analysé ainsi en montant une électrode au contact de sa paroi (en passant par une grosse veine et en positionnant l'extrémité de cette dernière sousscopie par rayons X) au cours d'uneexploration électrophysiologique ;
l'atrium gauche peut être analysé en faisant avaler une électrode, l'extrémité se trouvant dans l'œsophage, au contact de la paroi postérieure de l'atrium gauche (enregistrement trans-œsophagien). De manière plus complexe, une électrode peut être poussée dans lesinus coronaire dont l'abouchement est situé dans la partie basse de l'atrium droit : elle se trouve alors également au contact de la paroi de l'atrium gauche.