La division de Paris en arrondissements date de la loi du 19 vendémiaire an IV (), qui instaure un découpage endouze arrondissements. Les arrondissements actuels sont délimités par laloi du[1], qui porte leur nombre à vingt à la suite de l'annexion des faubourgs situés entre les fortifications de l'enceinte de Thiers et lemur des Fermiers généraux.
Chaque arrondissement dispose d'unconseil d'arrondissement, au fonctionnement similaire à celui d'un conseil municipal mais doté de pouvoirs restreints. Depuis2020, les quatre premiers arrondissements sont regroupés en un secteur unique au conseil d'arrondissement commun[2] (voirinfra :Réforme de 2020).
LeCode général des collectivités territoriales fixe le nombre des arrondissements en son article L. 2511-3 et leur nom en son article R. 2512-1[7]. Les appellations remontent au décret impérial du, qui donne au dixième arrondissement le nom, aujourd'hui perdu, d'« Enclos-Saint-Laurent »[8]. Ces appellations administratives ne sont pas employées dans l'usage quotidien.
Paris est divisée en12 arrondissements le. Cette répartition perdure jusqu'en1860, où l'annexion des faubourgs entraîne une refonte totale.
Il existe alors neuf arrondissements sur laRive droite et trois sur laRive gauche, numérotés d'ouest en est et du nord au sud par ordre à peu près croissant. Leur taille varie considérablement. Nettement moins régulière que celle des arrondissements actuels, leur forme peut même défier la logique : les anciens3e et5e se composent de deux sections discontinues se jouxtant par l'un des angles.
Napoléon III remet au baron Haussmann le décret d'annexion à Paris des communes suburbaines (1860).Plaque commémorant la création du16e arrondissement en 1860 à la suite de l'extension de Paris, qui est alors passée de douze à vingt arrondissements.
Pour sa part,Napoléon III, marqué par sa jeunesselondonienne, rêve d'un « Grand Paris » qui engloberait non seulement l'ensemble dudépartement de la Seine mais aussi les communes deMeudon et deSèvres. À cet effet, il crée une commission présidée par le comteHenri Siméon. Son rapport préfigure la réorganisation territoriale de la capitale[10].
Conçu en1859 par lebaron Haussmann, le projet de nouveau découpage de la capitale reprend l'ancien principe de numérotation. Balayant la ville du nord au sud et d'ouest en est, il commence par laRive droite, qui comporte douze nouveaux arrondissements, et se poursuit sur laRive gauche par les huit restants[13]. La circonscription occidentale englobantPassy etAuteuil doit donc recevoir le numéro 13, lefaubourg Saint-Marcel fermant la liste avec le 20. Et là, le bât blesse car certains habitants influents de Passy s'offusquent, n'appréciant pas du tout qu'on les assimile à des personnes vivant enconcubinage (voir13e arrondissement de Paris). Leur maire,Jean-Frédéric Possoz, prend en compte ces protestations. Il propose au préfetHaussmann de répartir les arrondissements selon une spirale partant ducentre-ville, où se trouvent les bâtiments officiels. La distribution est revue en ce sens. C'est un secteur populaire et non revendicatif qui deviendra le13e arrondissement, Passy et Auteuil formant le16e.
Malgré l'opposition de certaines communes limitrophes, la limite de Paris est étendue depuis le mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers. Laloi du 16 juin1859 entérine cette décision[1] :
« Les limites de Paris sont portées jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée (l'enceinte de Thiers). »
Selon l'article 2 de la loi, la commune de Paris comprend désormais vingt arrondissements, qui forment autant de cantons. L'article 3 détermine l'organisation administrative en instituant un conseil municipal de soixante membres[14], dont au moins deux par arrondissement.
La date communément retenue pour cette extension est celle du. Or la loi,promulguée le, n'est entrée en vigueur que le 5. Sa seule disposition applicable1er janvier prévoit l'extension du régime de l'octroi aux nouvelles limites de la ville[16], selon l'article 4. Toutefois, l'exemption de taxes est accordée pendant cinq ans aux usines et commerces implantés dans la couronne. L'objectif est politique : dissuader les industriels de s'établir à Paris et diminueripso facto l'importance de laclasse ouvrière. Pour le même motif, l'ancienne commune deBelleville et lefaubourg Saint-Antoine, traditionnellement turbulents, sont scindés en deux.
Le décret du[17] confirme l'intégration à lavoirie parisienne des 733 voies appartenant aux communes annexées.
Le, en application de la loi du, les faubourgs de Paris compris entre l'ancienmur des Fermiers généraux et l'enceinte de Thiers sont annexés. Cela conduit à la création de vingt arrondissements nouveaux, dont le découpage et la numérotation en spirale diffèrent totalement de l'ancienne répartition (voir :Cas du13e arrondissement).
L'extension concerne vingt-huit communes, quatre étant agrandies par une partie d'anciennes communes intégrées à Paris. Quatre d'entre elles sont supprimées et leur territoire entièrement absorbé par Paris, où leurs noms désignent désormais des quartiers. Des vingt communes scindées par l'enceinte de Thiers, la loi en supprime sept et répartit leur territoire entre Paris et les localités voisines. Amputées de leur territoire situé à l'intérieur de l'enceinte, les treize autres conservent leur nom.
Pour l'essentiel, les arrondissements parisiens n'ont pas changé depuis1860. Seules les limites des arrondissements extérieurs ont été repousséesextra muros en même temps que l'extension de la capitale, conformément à la loi de déclassement des fortifications de Paris du[18] et au décret sur la zone de servitude militaire du[19] :
En, la maire de Paris soumet auConseil de Paris un projet visant à regrouper, à l'horizon2020, les quatre premiers arrondissements en un ensemble unique comptant un peu plus de 100 000 habitants[25]. Cette proposition est agréée par le Conseil de Paris en[26].
Unprojet de loi, présenté en et débattu au second semestre 2016, reprend cette proposition[28],[29]. Il est définitivement adopté et la loi est promulguée en[30],[31].
Applicable dès le lendemain du deuxième tour desélections municipales de 2020[32], la réforme ne supprime pas les quatre premiers arrondissements[33] mais les regroupe en un secteur administratif et électoral unique. Ce secteur est pourvu d'un conseil et d'un maire d'arrondissement communs aux quatre arrondissements, comme àMarseille où les seize arrondissements sont regroupés en huit secteurs. Le nombre desconseillers de Paris reste inchangé.
Le territoire de la ville de Paris doit donc être découpé en dix-sept secteurs qui se superposeront aux vingt arrondissements. Lacommission des lois de l’Assemblée nationale a prévu que la numérotation des secteurs serait identique à celle des arrondissements correspondants[33] : elle passe donc directement du numéro 1 au numéro 5.
« Être marié au treizième arrondissement : se disait, lorsque Paris ne comptait que douze arrondissements, pour Vivre maritalement, sans être marié[36].Le marquis ne fut blâmé par personne de semarier au treizième arrondissement, avec une Béatrix d'occasion. »
↑En 1860, l'arrondissement doit son nom à l'opéra Le Peletier, détruit par un incendie en 1873. Toutefois l'opéra Garnier, inauguré quinze ans après la création de l'arrondissement en 1875, se trouve dans le même arrondissement.
↑ab etcÀ la fin de l'URL, remplacer 75056, le code Insee de Paris, par celui de l'arrondissement désiré, 751XX, où XX varie de 01 à 20, pour obtenir les statistiques y correspondant.
↑« La construction d'une nouvelle enceinte impliquait toutefois si clairement la destruction de l'ancienne, l'annexion à Paris des communes comprises entre les deux lignes semblait une conséquence si naturelle, si directe de la loi des fortifications […] », Delangle, « Rapport à l'Empereur », dansPréfecture de la Seine,Documents relatifs à l'extension des limites de Paris, Paris, Charles de Mourgues Frères, 1859, surGallica.
↑Projet de loi relatif au statut de Paris et à l’aménagement métropolitain , n° 815, déposé le 3 août 2016 (voir le dossier législatif sur le site de l'Assemblée nationale).
↑Collet Anaïs,Montreuil, « le 21e arrondissement de Paris » ? La gentrification ou la fabrication d'un quartier ancien de centre-ville(lire en ligne),p. 12-37.