Pour les articles homonymes, voirChemin.
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Ariane Chemin, née le, est unejournaliste etessayistefrançaise.
Ariane Chemin est née le[1],[2]. Elle est licenciée enlettres classiques et diplômée, en 1986, de l'Institut d'études politiques de Paris[3].
Elle a été pendant de nombreuses années journaliste au quotidienLe Monde au service « politique », « société », avant de devenirgrand reporter dans ce même journal. Elle écrit aussi des livres d'actualité, dontLa Femme fatale avecRaphaëlle Bacqué au lendemain de l'élection présidentielle de 2007. Cette même année, Ariane Chemin publie avecJudith PerrignonLa Nuit du Fouquet's, sur lasoirée du Fouquet's du 6 mai 2007.
En 2008, Ariane Chemin quitte le journalLe Monde pourLe Nouvel Observateur. En 2011, elle retourne au Monde[4].
En 2012, elle participe au documentaire d'Yves JeulandLes Gens du Monde[5].
En 2018, elle reçoit leprix littéraire Hervé-Ghesquière, avecRaphaëlle Bacqué, pour leur ouvrageLa Communauté[6].
En 2023, elle reçoit le prix Out d'Or du « coup d’éclat éditorial » pour avoir mis en lumière dansLe Monde, dans une série de cinq articles « Les années clandestines »[7], la vie des gays dans la France des années 1960-1970[8]. C'est après la lecture de cette enquête journaliste que le sénateur socialisteHussein Bourgi a décidé de déposer une proposition de loi destinée à réhabiliter et réparer les personnes condamnées pour le « délit d'homosexualité » de 1942 à 1982[9].
Le 8 septembre 2001, Ariane Chemin signe dansLe Monde un article intitulé « QuandAlain Lipietz aidait le FLNC à rédiger son programme »[10] alors que celui-ci est encore lecandidat choisi par les Verts pour l'élection présidentielle de 2002. Alain Lipietz est finalement remplacé pour ce scrutin parNoël Mamère le mois suivant[11]. En février 2002, un débat organisé parAcrimed révèle que c'est une ancienne étudiante d'Alain Liepietz qui a rédigé le programme économique du FLNC en s'inspirant de ses cours[12],[13].
L'écrivainMichel Houellebecq, sujet en août 2015 d'une enquête littéraire « non autorisée » en six volets publiée parLe Monde, consacrée à ses lectures, ses influences littéraires, son procès en 2002 contre la Grande mosquée ou ses contributions au journal20 ans, a refusé de participer à des interviews préparatoires avec la journaliste en contestant la qualité du travail d'Ariane Chemin. Il déclare[14] : « Je me suis documenté, j'ai lu plusieurs de ses articles et de ses livres, c'est de très bas niveau : aucun fait important, beaucoup d'insinuations et de on-dit, le tout hâtivement rédigé, farci de clichésd'ambiance, et sur un ton de sournoiserie malveillante, sa marque de fabrique »[15].
Le directeur du journal,Jérôme Fenoglio, a en retour défendu la « qualité » du travail de son enquêtrice et de sa série littéraire, d'abord dans les colonnes duMonde[16], où il a dénoncé « une entreprise de dénigrement personnel », puis surFrance Inter, où il a qualifié l'enquête parue d'« irréprochable »[17]. Après parution, Michel Houellebecq, sous protection policière depuis l'attentat meurtrier contreCharlie Hebdo, a accuséLe Monde d'avoir menacé sa sécurité, une accusation déniée par le siteArrêt sur images[18] etThe Independent[15]. Il a ensuite porté plainte contre le quotidien, accusé de dévoiler sa « correspondance privée ». Il s'agit d'un petit mot manuscrit écrit au cours d'une audience que son propre avocat,Emmanuel Pierrat, avait confié avec autorisation de reproduction à la journaliste[19].
Le, dans l'émissionOn n'est pas couché surFrance 2, Michel Houellebecq a convenu :« Elle paye un peu pour tout le monde [...] et pour les futurs aussi »[17],[20].
En septembre 2015, Michel Houellebecq porte plainte contreLe Monde pour « violation des droits d'auteur et du secret de ses correspondances »[19].
L'audience s'est tenue le devant la troisième chambre civile du tribunal de grande Instance de Paris. L'écrivain demandait 1€ de dommages et intérêts[21]. Le 8 septembre, Michel Houellebecq perd son procès, le tribunal ayant jugé que « ni les journalistes, ni les sociétés d'édition ne sont assujettis au secret professionnel ». « Les écrivains connus ne sont pas maîtres du discours les concernant » a expliqué l'avocat duMonde,François Saint-Pierre. Michel Houellebecq a été condamné à verser 4 000 € au quotidien[22].
Ariane Chemin reçoit, le, le prixMarie Claire de la journaliste de l'année pour cette série d'articles[23],[24].
Le, elle révèle que les coups portés lors de la manifestation du1er mai,place de la Contrescarpe, sur un couple – dont la scène est filmée parTaha Bouhafs – l'ont été parAlexandre Benalla, chargé de mission sécurité au sein du cabinet duchef de l'État. C'est le début de l'affaire Benalla, qui secoue l'exécutif pendant quelques semaines.
Pour avoir, dans ce contexte, enquêté sur le profil d’un sous-officier de l’armée de l'AirChokri Wakrim – qui est alors le compagnon de l’ex-cheffe de la sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout – qui était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe (ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête pour « corruption »), Ariane Chemin est convoquée en mai 2019 par ladirection générale de la Sécurité intérieure (DGSI)[25]. Le quotidienLe Monde rappelle son soutien à la journaliste, et indique que« l’intérêt public suppose de pouvoir enquêter sur les entourages et les liens entretenus par des collaborateurs de l’Elysée ou de Matignon, quels que soient leurs parcours antérieurs ». La même procédure d'audition libre a été utilisée en mai 2019 pour convoquer plusieurs journalistes du médiaDisclose, ainsi qu'un journaliste de la cellule investigation deRadio France[25],[26].
Elle co-scénarise, en association avec le journaliste duMonde François Krug, l'album de bande dessinéeBenalla et moi, traitant de l'affaire Benalla, dessiné parJulien Solé et publié en janvier 2020 auxéditions du Seuil[27].
Robert Faurisson porte plainte à plusieurs reprises contre Ariane Chemin, qui l'a qualifié de « menteur professionnel », « falsificateur » et « faussaire de l’histoire ». La justice donne raison à Ariane Chemin[28].