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L'expression « architecture islamique » suppose que l'on puisse clairement distinguer entre une architecture dite « musulmane » et une architecture non-musulmane, et — si cette distinction est valable — que l'on puisse en donner les caractéristiques et qualités essentielles[2].
Le choix d'un matériau dépend de beaucoup de facteurs : la région où l'édifice est construit, l'accessibilité du matériau, son coût, sa destination…
Il existe cinq types de matériaux utilisés dans la construction en Islam, sans compter le bois largement utilisé, (pour autant qu'il soit disponible), notamment dans lescharpentes. On a tout d'abord labrique crue (tawb) : elle est facile à trouver et à utiliser, et peu coûteuse. Son grand défaut réside dans sa piètre longévité : l'eau lui est fatale, et les vents lui sont aussi contraires. Vient ensuite labrique cuite (adjurr) : très utilisée de l'Irak jusqu'enInde, elle fut également le matériau de prédilection enÉgypte jusqu'auXIIe siècle. Elle est utilisée pour tous types de monuments, des plus simples aux plus importants (mosquées, madrasas, tombeaux…). Bon marché, elle se conserve bien. On relève aussi lemoellon, constitué de pierres mal équarrie, qui tiennent grâce à unmortier de chaux et de sable, auquel ont parfois été ajoutés du charbon et de lachamotte. Enfin, lapierre, qui est en usage de l'Espagne jusqu'enIrak. La nature des pierres utilisées varie selon les régions. En général, lesmarbres sont utilisés pour leurs propriétés décoratives (couleurs).
On trouve aussi, surtout sur lecontinent africain, lepisé (tabya) : il s'agit d'un mélange de terre, de chaux et dechamotte (argile cuite pilée) ou de petits cailloux. Pressé entre deux planches de bois (encaissement), ce matériau est utilisé principalement pour les habitations. Et à côté de cela, l'adobe oubanco, un mélange de terre crue et de paille. Lamosquée Djingareyber de Tombouctou est en banco.
Lesarcs sont un élément majeur dans l'architecture islamique tout comme dans l'architecture occidentale. Certaines formes se retrouvent tant en Orient qu'en Occident :arc en plein cintre,arc brisé, tandis que d'autres sont plus spécifiques au monde islamique, comme l'arc persan, au profil caréné, l'arc polylobé, l'arc àlambrequins ou encore l'arc outrepassé (souvent dit « en fer à cheval »), tous trois très employés en Espagne et au Maghreb.
Les architectes islamiques utilisent deux types de supports : les piliers et lescolonnes. Le premier est un élément maçonné, le plus souvent carré, rectangulaire ou cruciforme. Le second est un support cylindrique. Dans les premiers siècles de l'Islam, on utilise souvent des colonnes de réemplois provenant de bâtiments antiques. Toutefois, ces éléments se faisant progressivement rares, les ouvriers islamiques apprirent à tailler eux-mêmes des colonnes.
Unecoupole est un mode de couvrement hémisphérique, qui repose sur une zone de transition octogonale (le plus souvent) ou carrée, elle-même posée sur quatre piliers. La zone de transition est le grand problème des architectes islamiques: il est en effet délicat de passer d'un carré ou d'unoctogone à un cercle. On utilise en général soit despendentifs, c’est-à-dire des triangles convexes posés sur la pointe (comme dans le monde byzantin) ou detrompes, à savoir de portions de voûtes tronquées, qui proviendraient du monde iranien.
On trouve aussi desnervures qui rythment les coupoles, et lesmuqarnas.Ces éléments, dans le monde islamique n'ont en général pas de véritable fonction architectonique[réf. nécessaire].
Lesiwans sont nés dans lemonde iranien bien avant l'arrivée de l'Islam, sans doute sous la dynastiesassanide. Il s'agit d'un hallvoûté (ou d'un vaste porche voûté) avec une façade rectangulaire ouverte et délimitée par un grand arc[5]. L’iwan du palais de Taq-Kisra est une reprise du registre sassanide[6]. Il est l’un des plus grands et des plus impressionnants.
Lepishtak est également un élément provenant d'Iran. Il s'agit d'un portail en forme d'arc qui fait saillie sur la façade où il se trouve. En général, il est cantonné de deuxminarets, mais ce n'est pas systématique[5],[7].
La fermeture des fenêtres et autres ouvertures est un élément traité de différentes manières dans le monde islamique. Lesmoucharabiehs oupandjaras , des sortes de grillages en bois tourné (ou d'autres matériaux, par exemple le marbre en Inde) sont fréquemment utilisés. Parfois, des barrières de moucharabiehs sont même créées, comme dans les complexes et les mosquées mameloukes.
Il existe mille et une manières de décorer un bâtiment en terres d'Islam. La céramique, la sculpture, la peinture, la mosaïque sont quelques-unes des techniques les plus couramment utilisées. Certains éléments architecturaux ont également une vocation ornementale.
Contrairement à une idée très répandue, le décor architectural, comme l'art islamique en général, est souvent figuratif. Une exception importante, cependant, concerne les édifices à vocation religieuse, qui ne peuvent théoriquement comporter de représentations humaines ni animales.
Évidemment, le décor d'un bâtiment passe tout d'abord par les composants de son architecture. Matériaux, arcs, supports, coupoles sont autant de médiums de décor : ce n'est pas pour rien que laGrande mosquée de Cordoue comporte des colonnes de marbre bleu et blanc, des arcs à claveaux de couleurs alternées parfois polylobés, et des moulures dans ses coupoles ! Dans la conception d'un édifice, l'architecte prend au moins autant en compte les données purement architecturales que les données ayant trait au décor.
Voûte remplie de muqarnas,palais nasrides de l'Alhambra de Grenade.
L'ablaq est également une technique islamique, principalement répandue en Syrie et en Égypte, mais qui se retrouve également parfois en Anatolie. Elle consiste en l'incrustation de pierres de couleurs différentes (marbre le plus souvent) dans le mur[9]. Le chef-d'œuvre de cette technique est le mihrab de la madrasa Firdaws, à Alep, qui date de la période ayyubide, mais les mamelouks utilisèrent également cette technique de manière expansive.
Mosaïque (d'influence byzantine) de la Grande mosquée de Damas, vers 715.Mosaïque du château deKhirbat al-Mafjar,VIIIe siècle.
Lamosaïque est utilisée à plusieurs époques : Califat desOmeyyades, califat desOmeyyades d'Espagne, califat desAbbassides, sultanat mamelouk. Dans les trois premiers cas, on note une forte influence antique etbyzantine (mosaïque à fond d'or). On sait d'ailleurs que des artistes byzantins ont travaillé dans le monde islamique à ses débuts. Pour les mosaïques mameloukes, le cas est un peu différent, car il s'agissait cette fois d'un retour aux sources. Elles sont donc fortement influencées par les mosaïques à fond d'or duDôme du Rocher et de laGrande mosquée des Omeyyades de Damas.
La terre cuite est extrêmement utilisée pour décorer tous types de bâtiments, dans le monde iranien notamment, mais également dans tout le reste du monde islamique. On peut utiliser deux types d'éléments : des éléments structurels, c’est-à-dire des briques,glaçurées ou décorées de quelque manière que ce soit, et des éléments purement décoratifs, à savoir des carreaux de revêtement en céramique.
Les principales techniques utilisent des briques ou de la céramique décorative. Avec lesbriques, on trouve d'une part des jeux sur des motifs dans les briques non-glaçurées, comme auBab Mardum, àTolède; et d'autre part lehazerbaf (« mille tissages », en persan) : il s'agit d'un travail sur le contraste entre briques glaçurées et non-glaçurées. Cette technique s'utilise principalement dans l'architectureil-khanide ettimuride. Parfois, les briques dessinent des mots en calligraphie kufique (répétition du nom d'Allah, par exemple).
Panneau en « cuerd »a seca, provenant du Chehel Sutun, époque safavide.
Du côté de lacéramique décorative, on a les carreaux de revêtement. Selon l'époque, ils peuvent être en forme d'étoile, de triangles, d'octogones qui s'imbriquent, ou plus sagement carrés, formant des panneaux. Les techniques de décor sont variées : carreaux moulés sous glaçure monochrome,lajvardina,cuerda seca, etc. La mosaïque de céramique est assez spécifique à l'art timuride. Il s'agit en fait de formes découpées dans des carreaux de céramiques de couleurs diverses. Cette technique, extrêmement délicate, sera remplacée sous les Safavides par celle de la cuerda seca, moins complexe et moins coûteuse, mais qui permet des effets assez similaires.
Les fonctions d'un bâtiment peuvent être multiples (mosquée et madrasa, par exemple). Il arrive souvent que les archéologues ne soient pas en mesure d'identifier exactement la fonction d'un bâtiment, car des plans identiques peuvent être utilisés pour différents types d'édifices.
Lamosquée est le lieu deprière (salat en arabe) pour les musulmans. Selon leCoran, la prière doit se faire n'importe où, car tout endroit est saint puisqu'il a été créé parAllah. LeProphète lui-même tenait l'architecture pour coûteuse et inutile. Néanmoins, très rapidement après l’avènement de l’Islam, se sont développés des lieux où les musulmans se rassemblaient pour prier. Ces édifices servaient non seulement à rassembler une communauté minoritaire (le monde islamique n'est devenu à majorité musulmane qu'au cours duXIIIe siècle) en mal de repères, mais aussi à marquer les lieux dominés par l'Islam.
En arabe,mosquée se dit « masjid », du motsajada, se prosterner.
Types de mosquées et de lieux de cultes s'en rapprochant
Il existe différents types de mosquées. La plus simple est lamosquée de quartier, qui permet aux croyants de venir prier quand bon leur semble.
Plus importante est lamosquée majeur, dite aussimosquée congrégationnelle ouGrande mosquée (masjid el kabirr), Comme son nom l'indique, elle sert principalement pour la grande prière du vendredi, le jour saint des musulmans. Il n'en existe souvent qu'une pour les petites agglomérations, la ville du Caire, par exemple, en comporte une dizaine.
Enfin, lamusalla est un lieu de prière en plein air, généralement situé en dehors des villes, qui sert lors des grandes fêtes religieuses.
L'enceinte : la mosquée est toujours séparée du monde extérieur par une enceinte. Parfois, elle jouit même d'uneziyada, c’est-à-dire d'un espace vide clos par deux enceintes qui entoure la mosquée et sert pour la purification du croyant.
La salle de prière ouHaram : c'est le lieu où les musulmans prient. Le sol est toujours recouvert de tapis afin de conserver le lieu purifié.
Lafontaine : indispensable dans une mosquée, elle permet au croyant de pratiquer ses ablutions rituelles avant la prière.
Leminaret : haute tour, d'où le muezzin lance l'appel à la prière. Le minaret sert à marquer l'emplacement d'un sanctuaire, car on le voit de loin, tout en permettant, surtout de porter la voix bien au-delà des habitations environnantes, appel faisant. Sa forme varie selon les régions et les époques.
Lemihrab : élément le plus important du bâtiment, car il indique laQibla, la direction de laMecque, vers laquelle prient les musulmans. Le mihrab prend place sur lemur qibli. Le mihrab a en général la forme d'une niche plus ou moins profonde et plus ou moins grande. Il peut en exister plusieurs dans une même mosquée, dès lors ou elles demeurent dans la même direction, (Qibla)
Ladikka : tribune qui permet de répercuter dans la salle de prière le sermon dumuezzin. On n'en trouve que dans les grandes mosquées.
LaMaqsura : il s'agit d'un endroit clos situé près du mihrab, réservé au souverain pour le protéger des attaques. La maqsura n'est pas présente dans toutes les mosquées, car elle s'oppose à l'idéal d'égalité de la religion musulmane.
C'est le premier plan conçu. Il se base sur un modèle plus ou moins mythique : la maison deMahomet à Médine, qui serait actuellement située sous la grande mosquée deMédine. Le plan arabe, ou plan hypostyle, se compose d'une cour à portique et d'une salle de prière à colonnes, lesnefs étant dirigées parallèlement ou perpendiculairement (pour leMaghreb et certaines exceptions) à la qibla. On le trouve dans tout le monde islamique, depuis laSyrie (Grande mosquée des Omeyyades deDamas, par exemple) jusqu'au Maghreb (exemple lagrande mosquée de Kairouan enTunisie, dont l'état actuel date principalement duIXe siècle), à l'Espagne et à l'Irak.
Comme son nom l'indique, ce plan se retrouve quasiment exclusivement dans leGrand Iran, c’est-à-dire dans une région comprenant l'Iran, une partie de l'Afghanistan et du Pakistan et une partie de l'Irak. Cependant, c'est aussi le plan utilisé en Inde avant la dynastie moghole et dans l'actuel territoire de l'Ouzbékistan sous la dynastie desChaybanides. Il apparaît auXe siècle avec la dynastieseldjoukide et se caractérise par l'emploi d'iwans, d'unpishtak et une salle de prière sous coupole. Un iwan est une salle voûtée ouverte sur un côté par un grand arc inclus dans une encadrement rectangulaire. Généralement, les cours des mosquées en comportent quatre disposés en croix. Un pishtak est un portail formant une avancée, souvent surmonté de deux minarets et ouvert par un grand arc. Lamosquée du Shah àIspahan est l'un des plus beaux exemples connus de plan iraniens.
Exemple de plan moghol : Mosquée de Badshahi, Pakistan, vue de la cour.Exemple de plan ottoman : Yeni Cami, Istanbul.
Ce plan se trouve essentiellement dans l'aire indienne à partir duXVIe siècle, et il est influencé par le plan iranien. Il se caractérise par une immense cour à quatre iwans, dont un ouvre sur une salle de prière étroite et rectangulaire, couronnée par trois ou cinq coupoles bulbeuses. Par exemple, dans l'Inde actuelle, les grandes mosquées deDelhi, deFathepur-Sikri et deBîdâr utilisent ce type de plan, ou encore celle deLahore, aujourd'hui auPakistan.
Unemadrasa est généralement considérée comme une école coranique, cependant, c'est principalement un lieu où l'on étudie le droit. Certes, celui-ci est basé sur laCharia, la loi islamique telle qu'expliquée dans leCoran, mais dans le monde islamique, il faut se rendre compte que le Coran régit la plupart des aspects de la vie quotidienne. Les madrasas enseignent un ou plusieurs des quatre rites sunnites (hanafite,chaféite,malékite ethanbalite), qui correspondent à quatre écoles de droit, légèrement différentes sur certains aspects canonique et traditionnel. De plus, on enseigne également dans les madrasas la philologie, la linguistique arabe, la science (sauf la médecine, qui est enseignée dans des écoles spécialisées). Souvent, la madrasa sert de mosquée de quartier, etvice versa. Elles sont toujours administrées enwaqf (fondation pieuse).
La madrasa apparaît enIran auXIe siècle, grâce au célèbre vizirNizam al-Mulk, bien que l'on ne connaisse actuellement aucune de ses « nizamiyya ». Par contre, on retrouve cette origine iranienne dans l'unité architecturale qui caractérise les madrasas : le plan cruciforme, à quatre iwans, semble en être un marqueur.
Lesmadrasas anatoliennes de la période seldjoukide se caractérisent par leur matériau, la pierre et par leur cour étroite, voire inexistante en raison du climat froid de la région. Le portail est généralement prétexte à une débauche de décor sculpté. La tradition de la madrasa se poursuit en Anatolie auxXIVe et XVe siècles, puis sous les Ottomans, ces édifices sont intégrés à d'immenses complexes.
LesAyyubides fondèrent de nombreuses madrasas pour extirper le Chi’isme après la disparition des Fatimides en Égypte.Salah al-Din notamment, en fit construire de nombreuses au Caire et en Syrie, comme lamadrasa Firdaws àAlep (1243). On trouve peut-être encore des influences anatoliennes dans ces bâtiments.
C'est sans doute à l'époque mamelouke que naquit le concept d'un iwan par rite, comme cela est expliqué dans l'acte de waqf du complexe de Sultan Hasan. À cette époque, les madrasas étaient bien évidemment liées aux grands complexes sultaniens et émiraux. C'est dans celui de Qala'un que se trouve la première madrasa mamluke bien conservée, mais celle du complexe de sultan Hasan est sans doute la plus belle.
L'apparition de la madrasa auMaghreb est tardive (pas avant la dynastieMérinide), et a lieu dans un contexte desoufisme vivace. De rite principalement malikite, ces établissements servent principalement à étendre les Sufismes à des populations nomades souvent encore non islamisées. On en trouve de nombreux exemples magnifiques notamment àFez, comme lamadrasa Attarin, lamadrasa Bu' Inaniyya, ou encore àTlemcen avecla Medersa Khaldouniya.
Il existe trois grands types de lieux de retraites : les ribat, les khanqah et les zawiya.
Unribat est un édifice à la fois religieux et militaire, construit généralement dans une zone frontalière ou sur un axe de communication important (littoral, route). Il abrite des militaires tournés vers la foi, c'est-à-dire combattant essentiellement pour lejihad, la guerre sainte. Il contient généralement une mosquée, et peut servir d'hôtellerie, notamment pour accueillir un gouverneur ou un dirigeant, mais il s'agit surtout d'une place forte, d'un endroit fortifié. Les variations architecturales sont très grandes, en fonction des époques et des régions. Le ribat deSousse est l'un des plus connus et des plus anciens.
Lakhanqah ou Khanaqa est le lieu de vie de mystiques musulmans (soufis), mais aussi un lieu de retraite temporaire pour des personnages « civils ». Elle peut se trouver en ville ou en rase campagne, selon l'ordre qui y vit, et comporte généralement une ou plusieurs mosquées et des cellules. Elle peut également abriter une école et sert souvent de lieu funéraire pour son fondateur.
Unezawiya, comme une khanqah, est un bâtiment abritant des soufis et un tombeau (celui du fondateur, en général). Elle diffère de la khanqah par sa taille, plus imposante, et le rôle d'enseignement qui lui est dévolu.
Dans le monde islamique, les musulmans sont normalement enterrés à même le sol, dans un linceul, sans cercueil ni tombe. Cependant, rapidement se sont développés plusieurs types d'architecture funéraires pour les hauts personnages et surtout pour les saints. Cette architecture est née dans l'est de l'aire islamisée, c'est-à-dire enIran, où de nombreuses religions étaient pratiquées et traitaient leurs défunts de manières différentes, et où lechiisme dominait. De par son culte dumartyre, le chiisme a favorisé l'apparition de mausolées, qui servent de lieu de prière et d'invocations de saints, comme àMashhad avec le tombeau de l'imam Reza. Dans le monde persan chiite, es tombeaux de saints sont appelésimamzadeh.
Deux formes émergent en particulier : le mausolée sous coupole et la tour funéraire, mais la typologie varie d'un lieu et d'une période à l'autre. On trouve aussi desNişanı (signe,symbole, enturc ottoman), à savoir des stèles et des pierres tombales dressées, témoignage de l'engagement à honorer la mémoire d'un défunt. On trouve par exemple lesNişans de la famille Kajtezović en Bosnie-Herzégovine.
Un mausolée sous coupole est, comme son nom l'indique, un bâtiment de base polygonale surmonté d'undôme. Ce type existe depuis au moins leXe siècle, comme en témoigne lemausolée des Samanides àBoukhara (actuelOuzbékistan). Les formes les plus diverses existent : carré, octogonal, circulaire, sur arcades, etc. et les tailles varient beaucoup. Ainsi, le mausolée des Samanides ne mesure que quelques mètres de large, mais lemausolée d'Oldjaïtou àSultaniya est un énorme octogone de plus de 38 mètres de diamètre et haut de 77 mètres environ[11] ! Le mausolée deTamerlan leGour Emir à Samarcande se distingue par sa faïence bleue à reflets métalliques.
Il semble que le type de la tour funéraire dérive de rites zoroastriens : les cadavres étaient exposés au sommet de hautes tours. Ainsi, leGonbad-e Qabus, l'une des premières tours funéraires (1007) se rattache encore à cette tradition, même si son commanditaire était musulman. Plus tard, les chambres funéraires furent placées sous la tour, dans une crypte, puis à sa base. Comme les mausolées sous coupoles, les tours peuvent prendre différentes formes : polygonales, étoilés, circulaires, etc. Souvent, le plan intérieur est simplifié par rapport à l'extérieur : ainsi, le visiteur voit une tour étoilée, mais entre dans une pièce circulaire.
Si le type de la tour funéraire est resté assez persan, celui de la pièce sous coupole s'est bien répandu dans le monde arabe, et se retrouve enÉgypte comme enAnatolie. Il est fréquent dans ces régions comme en Perse à partir des Ilkhanides que le tombeau fasse partie d'un complexe funéraire.
Les complexes sont des regroupements de plusieurs bâtiments, dont chacun abrite une fonction spécifique. On trouve généralement dans un complexe une mosquée et/ou une ou plusieurs madrasas, le tombeau du fondateur et de sa famille et des institutions à caractère charitable (soupes populaires, hospices) et/ou médical (maristan oubimaristan (« hôpital »), asile, école de médecine). Un complexe est généralement administré enwaqf, c’est-à-dire que les revenus de boutiques et de logements loués lui sont versés pour son fonctionnement. Ces boutiques et ces logements peuvent ou non se trouver dans le complexe lui-même. Il arrive également que des ateliers d'artistes s'y trouvent, notamment pour les fondations dues à des sultans.
LesMamelouks ont construit nombre de complexes, mais les plus impressionnants sont dus auxOttomans.
Contrairement à leurs homologues occidentaux, les palais en terre d'Islam se présentent sous la forme de petites entités dispersées, souvent dans des jardins qui structurent l'espace. Plusieurs éléments se trouvent presque systématiquement dans les palais islamiques : la salle d'audience (Diwan, qui est aussi le nom du conseil des ministres), leharem, qui ne constitue pas un lieu réservé aux femmes, mais tout simplement les appartements privés de l'habitant, et enfin des pavillons de plaisance.
Les murs de l'Alhambra, àGrenade, enserrent plusieurs palais. De même, on en trouve un particulièrement célèbre àIstanbul, leTopkapı Sarayı et auCaire, il en subsiste également quelques-uns d'époquemamelouke. Cependant, la plupart des palais anciens ont été détruits, par des conquérants désireux d'effacer les traces des dynasties précédentes, ou par le temps, quand ils étaient bâtis en matériaux périssables tels la brique crue et le bois.
Unmaristan (ou bimaristan) est un hôpital. Presque toujours administré enwaqf, il appartient souvent à un complexe, étant donné sa vocation charitable. En effet, un maristan se doit d'accueillir tout musulman (et toute musulmane) et de lui offrir des soins gratuits. Ce qui ne signifie pas, bien au contraire, que le personnel est sous-qualifié : certains des plus grands médecins y travaillaient. Ainsi,al-Razi, dont le traité sur la variole et la rougeole fut utilisé en occident comme en Orient jusqu'auXIXe siècle, travailla de nombreuses années à diriger le maristan deBagdad auXe siècle.
Les principales caractéristiques architecturales de telles structures sont un nombre important de pièces et une attention particulière donnée à l'eau, au travers de fontaines, bassin, canaux…
Des maristans étaient présents dans toutes les grandes villes, depuis Grenade jusqu'à Mashhad, et souvent couplés avec une école de médecine. Les asiles d'aliénés étaient également nombreux, tout comme les imarets (soupes populaires).
Le bâtiment le mieux conservé à l'heure actuelle est sans doute le maristan de Nur al-Din à Alep, et le plus remarquable, celui du complexe funéraire de Qala'un, malheureusement en mauvais état, mais dont les sculptures de stuc subsistantes prouvent la magnificence. Long de près de 70 mètres, il couvrait une surface immense, et s'organisait autour d'une cour à quatre iwans inégaux. Dans cette cour, une fontaine coulait dont partaient quatre canaux qui alimentaient certaines pièces.
Deux sortes de bâtiments contribuent à améliorer l'hygiène des villes : le sabil et le hammam.
Unsabil est une fontaine publique, dont chacun peut puiser gratuitement l'eau. Généralement construite grâce aux dons des puissants, on en trouve beaucoup dans les villes. À partir de la fin de la périodeMamelouke (règne de Qaytbay), le sabil est associé à un quttab, une école élémentaire, qui se situe généralement au-dessus.
Les hammams sont des bains, organisés la plupart du temps sur le modèle des bains romains (salles froide, tiède et chaude). Ils prennent une place prépondérante dans le monde islamique, où la propreté du corps est considérée comme essentielle.
Uncaravansérail est un bâtiment qui accueille les marchands et les pèlerins le long des routes et dans les villes. Selon les endroits, le nom change : dans le monde iranien, il s'appellera plutôtkhan alors qu'au Maghreb, c'est le motfunduq qui est le plus couramment employé. Un caravansérail est toujours fortifié, et comporte à la fois des écuries (ou des enclos) pour les montures et les bêtes de somme, des magasins pour les marchandises et des chambres pour les gens de passage. Il est fréquent que les magasins se trouvent au rez-de-chaussée et les chambres au premier étage.
Leswakala sont des édifices urbains où les marchands déposent et vendent leurs marchandises à des grossistes. L'un des plus importants est lawakala d'Al-Ghuri, au Caire.
Dans les villes, les marchés sont des lieux importants. Ils prennent le nom desouk en arabe et debazar en persan. Ils sont en général organisés par corporations. Les échoppes et les réserves se trouvent au rez-de-chaussée et le premier étage comprend les logements des marchands, et parfois leurs ateliers s'ils vendent leur propre production. Toutefois, les métiers dégageant des odeurs indésirables (tanneries) et présentant des risques d'incendie sont relégués aux extrémités du marché ou à l'extérieur de la ville. On trouve souvent dans les souks des logements à louer.
L'architecture musulmane est d'abord réalisée par ces architectes natifs et découle de ce fait directement de l'architecture perse et byzantine. Les architectes ont plus tard développé leur propre style.
Les mosquées de style perse sont caractérisées par des piliers coniques en briques, de large arcades.
La particularité des dômes perses, les distinguant des dômes des mondesChrétien,Ottoman etMoghol, est l'utilisation de carreaux colorés sur l'extérieur des dômes, contrairement à une utilisation à l'intérieur pour les autres.
La période de l'Ilkhanat de Perse apporte quelques innovations à la construction des dômes, qui permettent aux perses de construire des structures bien plus grandes. Ces changements ouvriront la voie plus tard à l'architecture safavide.
Dans le monde ilkhanide on voit se développer l’architecture soufie avec par exemple le complexe de Sahip Ata à Konya, construit en 1279. Le culte de saints soufis se met en place et se matérialise par des complexes architecturaux comprenant les mausolées des anciens cheikhs[12].
L'apogée de l'architecture de l'Ilkhanat de Perse est représentée par la construction dudôme de Soltaniyeh (1302-1312,Zanjan, Iran), tombe d'Oldjaïtou. Avec ses 50m de haut et 25m de diamètre, il est ainsi le plus grand dôme en brique du monde. Fin, à double coque, il est renforcé par des arcs entre les couches.
L'architecture perse et l'urbanisation atteignent leur apogée sous l'Empire Timouride, avec notamment des monuments comme ceux de la première capitale de l'empire,Samarcande, marqués fortement par l'utilisation de carreaux de céramiques à l'extérieur et de voûtes demuqarnas à l'intérieur.
Timur et ses successeurs accordent une place importante à la production artistique car celle-ci lui permet de diffuser son idéologie impériale. La palais Aq Saray est une construction remarquable de l’époque. Aujourd’hui on n’a conservé que le portail, mesurant 22 mètres de largeur et culminant à 33 mètres. De nouvelles formes architecturales émergent : les bâtiments sont souvent autonomes et recouverts de céramiques architecturales. On peut constater la récurrence de décors en briques bannai, des briques glaçurées et l’utilisation du coufique labyrinthique, en particulier sur les formes rondes comme les tambours des coupoles. Malgré tout on conserve des traces de nomadisme et les tentes font partie de l’architecture à part entière[13].
La période de renaissance dans la construction de dômes et des mosquées persanes arrive lors de ladynastie des Safavides, quand leShah Abbas1er impulse la reconstruction d'Ispahan en 1598, avec pour centre de sa nouvelle capitale : laPlace Naghch-e Djahan.
Ces dômes se sont vite comptés par dizaine dans Ispahan, et cette forme bleue finit par dominer laskyline de la ville. En reflétant la lumière du soleil, les dômes prennent l'aspect de turquoises étincellantes pouvant être aperçues au loin par les voyageurs sur laroute de la soie. Ce style distinctif est un héritage de la dynastieseldjoukide, qui a utilisé la pierre turquoise dans ses mosquées pendant des siècles. Cet usage a été perfectionné par lesSafavides qui ont inventé le style de cuisson de carreauxhaft-rangi, « sept couleurs », un processus qui permet d'appliquer plus de couleurs sur chaque carreau, créant ainsi des motifs plus riches.
Les couleurs de prédilection des motifs perses étaient doré, blanc et turquoise sur fond bleu foncé.
Les vastes bandes de calligraphies et d'arabesques des édifices d'Ispahan ont été conçues et réalisées parReza Abbassi pour la plupart, qui fut nommé chef de la bibliothèque royale et maître calligraphe à la cour du Shah en 1598, tandis queCheikh Bahaï supervisait les projets de construction. Atteignant 53m de haut, le dome deMasjed-e Shah (Mosquée du Chah) devient le plus haut de la ville à la fin de son édification en 1629. Il a été construit à double coque, avec 14m s'étendant entre les deux couches, et reposant sur une chambre octogonale.
Laconquête musulmane de la Perse a également contribué au développement de l'architecture musulmane enAzerbaïdjan. La taille de pierre et l'asymétrie sont des caractéristiques représentatives de l'architecture locale. Ce pays voit naître les écoles d'architecture Nakchivaan et Shirvan-Absheron. L'école Shirvan-Absheron, contrairement au style Nakchivan, utilise pour la construction des pierres à la place des briques.
Mosquée bleue, construite en 1616. (Istanbul, Turquie)
La mosquée ottomane se trouve enTurquie (actuelle) principalement, ainsi que dans certains pays qui ont fait partie de l'Empire ottoman.
Il est en partie inspiré de l'exemple deSainte-Sophie à Constantinople / Istanbul et fut mis au point après laPrise de Constantinople en1453 par l’architecteSinan, le plus célèbre des architectes ottomans. Ce dernier, influencé par les styles byzantin grâce à ses origines chrétiennes, perses et arabo-syriennes, va étendre le style ottoman auquel s'ajoutera son propre style de coupole[14].
Le style ottoman se reconnait à ses vastes espaces intérieurs surplombés de dômes en apparence légers et pourtant massifs, son harmonie entre espaces intérieurs et extérieurs, et sa maîtrise les jeux d'ombre et de lumière, grâce à l'introduction de mosaïques et de fenêtres, allant jusqu'à plusieurs centaines dans une seule mosquée.
L'architecture religieuse islamique, qui consistait jusque-là en bâtiments simples avec de vastes décorations, a été transformée par les Ottomans grâce à un vocabulaire architectural devoûtes, coupoles, demi-coupoles et colonnes. La mosquée a été métamorphosée, d'une chambre sombre à l'étroit et aux murs couverts d'arabesques, en un sanctuaire de l'équilibre esthétique et technique, de l'élégance raffinée et d'un soupçon de transcendance céleste.
Un autre style distinctif est l'architecture indo-musulmane en Asie du Sud, une fusion des modèles persans avec l'architecture hindoue locale. Les exemples les plus célèbres de l'architecture moghole sont la série de mausolées impériaux, qui a commencé avec latombe de Humayun, et dont l'exemple le plus célèbre est leTaj Mahal, complété en 1648 par l'empereur Shah Jahan en mémoire de son épouse bien aiméeMumtaz Mahal.
LeTaj Mahal est parfaitement symétrique — sauf pour la tombe de Shah Jahan, dans lacrypte, qui est décentrée.Cette symétrie étendue à la construction de toute une mosquée de miroir en marbre noir pour compléter la mosquée Mecca-lieu face à l'ouest de la structure principale[Quoi ?].
Lahore abrite lesjardins de Shalimar, un exemple célèbre de jardin moghol de styletchaharbagh, ainsi que lemausolée d'Akbar, sans dôme. ÀAurangabad se trouve le mausoléeBibi Ka Maqbara, une sorte de réplique du Tah Mahal (on l'appelle d'ailleurs familièrement « le petit Taj Mahal », commandé par le sixième empereur mogholAurangzeb en mémoire de son épouse.
La première mosquée chinoise a été créée auVIIe siècle durant ladynastie des Tang à Xi'an. LaGrande Mosquée de Xi'an, dont les bâtiments actuels datent de ladynastie des Ming, ne reprend pas beaucoup des caractéristiques souvent associées aux mosquées traditionnelles. Au lieu de cela, elle imite l'architecture chinoise traditionnelle. Les mosquées dans certaines parties de la Chine occidentale sont plus susceptibles d'intégrer des dômes et des minarets, alors que les mosquées de l'Est chinois sont plus susceptibles de ressembler à despagodes[16].
Une caractéristique importante dans l'architecture chinoise est lasymétrie, qui donne une impression de grandeur ; cela vaut pour tout, que ce soit despalais ou desmosquées, à l'exception des jardins, qui tendent à être plutôt asymétriques. Comme les peintures de défilement chinoise, le principe qui sous-tend la composition du jardin est de créer durable écoulement ; de laisser le patron se promener et profiter du jardin sans ordonnance, comme dans la nature elle-même.
Les bâtiments chinois peuvent être construits avec des briques rouges ou gris, mais les structures en bois sont plus courantes car plus résistantes aux tremblements de terre. Le toit d'un immeuble typiquement chinois est courbe ; il y a des classifications strictes de types de pignon, comparables avec les ordres classiques de colonnes européennes.
La plupart des mosquées ont certains aspects en commun avec l'autre mais comme avec d'autres régions de l'architecture islamique chinoise reflète l'architecture locale dans son style. La Chine est réputée pour ses belles mosquées, qui ressemblent à des temples. Cependant, dans l'ouest de la Chine les mosquées ressemblent à celles dumonde arabe, avec de hauts minarets élancés, arcs, courbes et toits en forme de dôme. En Chine au nord-ouest où le chinois Hui ont construit leurs mosquées, il y a une combinaison de styles orientaux et occidentaux. Les mosquées ont éclaté toits de style bouddhistes fixés dans les cours paroi entré par des arcades avec des dômes et des miniaturesminarets[17].
Dans le sud du Sahara à l'époque de l'Empire du Ghana, l'influence islamique apporta beaucoup à l'architecture locale. À Kumbi Saleh, capitale de l'Empire du Ghana, les habitants vivaient dans des huttes en forme de dôme, tandis que les commerçants avaient des maisons en pierre.
La montée de certains royaumes dans la région de la côte ouest du continent a conduit à une architecture qui a remplacé d'autres traditions indigènes, utilisation du bois. La célèbre ville deBénin, détruite par l'expédition punitive au Bénin était un grand complexe de maisons de boue avec des toits de bardeaux ou de feuilles de palmiers.[Quoi ?] Le palais avait une série de salles d'apparat, et a été décoré avec des plaques de laiton.
Michell, George,Architecture et jardins moghols, Paris, La Martinière, 2013, 401 pages.
O'Kane, Bernard,Creswell Photographs Re-examined: New Perspectives on Islamic Architecture, Le Caire, The American university in Cairo Press, 2009, 332 pages.