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Nom de naissance | Antoine Henri Pierre de La Gandara |
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Antonio de La Gandara, né le àParis 9e et mort àParis 6e le est unpeintre,graveur,lithographe,dessinateur etpastellistefrançais.
Fils d'Antoine Cristino de la Gandara,rentier né àSan Luis Potosí auMexique et de Louisa Maria Antoinette Mayer, née àLiverpool enAngleterre, tous deux célibataires, Antoine Henri Pierre de la Gandara naît le 16 décembre 1861 au domicile de ses parents 75rue Taitbout[2]. Il est influencé par les trois cultures, en, lorsqu'il est admis à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il est élève d'Alexandre Cabanel. L'assiduité de son travail attire l'intérêt du prestigieuxJean-Léon Gérôme.
On le retrouve proche deRodolphe Salis, fondateur du cabaretLe Chat Noir, et contribuant auSalon des incohérents. C'est alors qu'il se lie d'amitié avecHenri Rivière,Émile Goudeau,Alexandre Steinlen,Caran d'Ache etAdolphe Willette.
Il expose pour la première fois auSalon des artistes français de 1882. L'année 1884 lui accorde la mention honorable du jury du Salon pour sonPortrait de saint Sébastien. En 1885, peu fortuné et toujours inconnu, La Gandara rencontre le comteRobert de Montesquiou, dont il fait un portrait[3] qui plaît au mécène, pourtant exigeant. Celui-ci le présente à quelques amis, parmi lesquels la comtesse Jean de Montebello, dont il reproduit l'image gracieuse vêtue de mousseline blanche, la taille petite, la tête couverte d'un chapeau qu'une main légère semble protéger du vent. Puis la baronneAdolphe de Rothschild, lacomtesse Greffulhe,Anna de Noailles, ainsi queVirginie Gautreau, le modèle du tableauMadame X deSargent, s'intéressent à lui.
La Gandara côtoieEdmond de Goncourt dont il fréquente le « Grenier » — Anatole France,Alphonse Daudet,Mécislas Golberg,Jean Moréas — et d'autres auteurs menant une vie moins conventionnelle :Paul Verlaine,Jean Lorrain etColette.
Il fréquente aussi des musiciens commeReynaldo Hahn,Paderewski,Camille Saint-Saëns etGabriel Fauré, mais aussi lagrande-duchesse de Mecklembourg, le princeEdmond de Polignac,Leconte de Lisle, leprince de Sagan,Jean-Joseph Carriès,Sarah Bernhardt,Romaine Brooks, et tant d'autres personnages célèbres ou moins connus de cette époque riche en création artistique.
Vers 1900, Antonio de La Gandara est au sommet de sa gloire, recherché en Europe et aux États-Unis, où il expose, et enArgentine.Émile Verhaeren le dit influencé parChardin, etWhistler par lui-même. LeLarousse mensuel illustré d' le rapproche deZurbarán et deVélasquez. D'autres croient reconnaître dans sa technique le reflet de son admiration pourGoya. William B. Denmore duMetropolitan Magazine, au contraire, insiste sur l'individualité de son style.
Il se fait des ennemis parmi ses rivaux jaloux ou,selon la rumeur[réf. nécessaire], les maris dépités. On le voit souvent en compagnie de l'actricePolaire, de l'épouse deGabriele D'Annunzio, deLiane de Pougy, ou d'Ida Rubinstein.
Peu à peu la critique souligne son attachement à la mode du jour — il collabore notamment àGazette du bon ton. Il devient président de l'Association des peintres costumiers de la mode où le rejoignent notammentRené Préjelan,Adolphe Willette etAlbert Guillaume. Pendant ce temps, un autre peintre duTout-Paris commeGiovanni Boldini fait preuve de plus de nervosité, et d'autres artistes comme le jeunePablo Picasso expérimentent.
Pourtant, la renommée est loin de l'abandonner. LaGazette des beaux-arts estime, en 1910, que« M. de La Gandara atteint cette année la perfection que son art peut donner ».Le Figaro illustré lui fait l'honneur de sa première page. Le journal de laBuffalo Fine Arts Academy le décrit comme l'un des peintres contemporains les plus recherchés et les plus remarquables.L'Écho de Paris qualifie son portrait d'Ida Rubinstein de« rare et parfait ».
Vient laPremière Guerre mondiale. Des amis lui écrivent du front, racontant les horreurs des tranchées. La Gandara se montre généreux envers les œuvres de soutien aux combattants et à leurs familles.
Domicilié 155boulevard Saint-Germain, il meurt d'uninfarctus dans son atelier du 22,rue Monsieur-le-Prince le[4], et c'est son amiAndré Rouveyre qui annonce sa mort àSerge de Diaghilev,Michel Fokine,Tamara Karsavina, Picasso etMarcelle Meyer. Celui qui avait été surnommé le « peintre-gentilhomme »[5] est inhumé à Paris aucimetière du Père-Lachaise (19e division)[6].
Les tableaux les plus réputés de cet artiste sont ses portraits mondains, comme celui, en pied, de la danseuse et mécèneIda Rubinstein (1913), des vues de Paris et des natures mortes.
Il est l'auteur de quelques œuvres inhabituelles, comme quatreDon Quichotte etLa Belle et la Bête, mais aussi de lithographies d'une grande délicatesse qu'il produisit vers 1895 et 1896 et qui attirèrent l'attention du public lors des expositionsArt nouveau chezSamuel Bing.
La Gandara illustra quelques ouvrages littéraires dontLes Danaïdes deCamille Mauclair,L'Aiglon d'Edmond Rostand, et une rare édition desChauves-souris (1892) du poèteRobert de Montesquiou[7].
Plusieurs ouvrages font figurer en frontispice des portraits deRouveyre,Jean Moréas,Achille Segard…
Il exposa àBruxelles,New York,Boston,Saragosse,Barcelone,Munich,Berlin etDresde, villes où la critique souligna les qualités de ce peintre qui refusait de se plier aux courants artistiques à la mode de son temps. Mais de son temps il fut un témoin exceptionnel. Un acteur, aussi, pourEdmond de Goncourt,Jean Lorrain,Marcel Proust,André Rouveyre,Guillaume Apollinaire, ou pour le comte de Montesquiou qui le citent[réf. nécessaire] dans leurs œuvres.
Un roman historique lui est consacré :Intrigues parisiennes de la Belle Époque. Le drame d'Antonio de La Gandara (Éditions L'Harmattan, 2016).
En, lemusée Lambinet àVersailles organise une importante rétrospective regroupant plus de cent œuvres du peintre et de nombreux documents et objets[9].
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