Antiochos IVÉpiphane, « l'Illustre » ou « le Révélé » (engrec ancienAντίoχoς Έπιφανής /Antiochos Épiphanès), né vers et mort en, est unroiséleucide qui règne de à sa mort en
Fils d'Antiochos III, il est décrit comme un « ennemi » dupeuple juif selon la traditionjudaïque, qui inspireHanoucca (ou fête de l'Édification), car il participe à l'hellénisation de laJudée et s'oppose à larévolte des Maccabées qu'il ne parvient pas à réprimer. Réputé instable psychologiquement, il montre tout de même des qualités d'homme d'État et peut être considéré comme le dernier grand souverain séleucide.
Il séjourne ensuite durant trois ans àAthènes avec laquelle il noue des liens étroits. Il se montre plus tard généreux vis-à-vis de la cité en finançant certaines fêtes et constructions et en faisant reprendre la construction dutemple de Zeus Olympien.
Soutenu par le roi dePergame,Eumène II, et probablement par leSénat romain qui aurait été favorable à son avènement[1], il succède à l'automne à son frère Séleucos, assassiné par son ministreHéliodore qu'il élimine rapidement[2]. Il témoigne de sa neutralité dans le conflit entre Rome etPersée de Macédoine et s'engage à verser les dernières indemnités dues dans le cadre de lapaix d'Apamée à travers une ambassade dépêchée en. Le début de son règne est donc marqué par la volonté de s'attacher uniquement à la politique intérieure de son royaume tout en évitant de froisser les Romains dont il a pu apprécier la puissance en tant qu'otage[3].
La titulature d’Épiphane (l'« Illustre »), transmis par la tradition littéraire et attestée par les monnaiesséleucides ainsi que par des dédicaces extérieures à l'empire (Délos etMilet), est habituellement réservée auxdieux. Les épithètes complètes d'Antiochos incluent :Théos Épiphanès (Θεὸς Ἐπιφανής ou « Dieu révélé ») et après sa victoire lors de laguerre de Syrie,Niképhoros (Νικηφόρος ou « Porteur de la victoire »). Il a été le premier souverain séleucide à utiliser des épithètes divines sur des pièces de monnaie, peut-être inspiré par les rois grecs deBactriane ou par le culte royal que son père a codifié. Cette titulature aurait pu servir à renforcer l'autorité royale au sein d'un empire disparate[5].
De à, une sixième (et dernière)guerre de Syrie, dont les causes exactes sont incertaines[N 2], éclate entreSéleucides etLagides. Il est probable que les deux régents dePtolémée VI (fils deCléopâtre Ire et donc neveu d'Antiochos) aient voulu récupérer laCœlé-Syrie alors que les Romains sont occupés par latroisième guerre de Macédoine[6]. La déclaration de guerre émane, quoi qu'il en soit, d'Alexandrie[S 1],[N 3]. Il est tout de même admis qu'Antiochos ait pu avoir intérêt à un conflit dans le but de briser les sympathies que les Lagides conservent enCœlé-Syrie, voire de restaurer la grandeur de son empire, sachant qu'il aurait pu avoir pour ambition de partager le monde avec les Romains[7]. Fin, les deux belligérants dépêchent des ambassades auSénat romain sans que ce dernier décide de prendre réellement parti.Ptolémée VI est proclamé majeur mais se voit adjoindre deux corégents, sa sœur-épouseCléopâtre II et son frère, le futurPtolémée VIII, manière de renforcer l'autorité royale au moment où éclate la guerre de Syrie[7].
Prévenu des velléités belliqueuses des Lagides dès, Antiochos a eu le temps de prendre ses dispositions, son armée étant la mieux préparée au début du conflit. L'armée lagide est mise en déroute en 169 à labataille du mont Casios et Antiochos prend le contrôle dePéluse. Sa flotte s’empare deChypre[8], porte d'entrée de l'Égypte. Antiochos rencontre alorsPtolémée VI qui se voit placé sous tutelle, abandonnant probablement sa majorité au profit de son oncle. Une tradition veut qu'Antiochos ait été couronné roi deHaute et deBasse-Égypte mais elle ne repose que sur des sources isolées[9] et contestées[8]. Une émeute éclate bientôt àAlexandrie etPtolémée VIII est proclamé comme seul roi légitime. Antiochos doit renoncer à prendre la cité et il abandonne la partie à la fin 169, spéculant sur une guerre civile entre les deux Ptolémées[10]. Il quitte alors l'Égypte pour réprimer la révolte deJérusalem, voire de certaines citésphéniciennes[11].
Profitant du départ d'Antiochos,Ptolémée VI etPtolémée VIII finissent par se réconcilier et reformer une triplecorégence avecCléopâtre II. Aux yeux d'Antiochos,Ptolémée VI a trahi ses engagements et la guerre reprend[11]. LesLagides ne revendiquant plus laCœlé-Syrie, il est possible qu'Antiochos ait manifesté l'ambition d'éliminer la dynastie et d'annexer l'Égypte à son empire ; mais si on suitTite-Live, Antiochos aurait revendiqué seulementChypre et la régionpélusiaque[12]. Les Ptolémées demandent alors l'appui duSénat romain tandis qu'à cette époque leslégions romaines enMacédoine sont ravitaillées par du blé en provenance d'Égypte. Les Romains dépêchent donc une ambassade dirigée parCaius Popillius Laenas, familier d'Antiochos depuis son séjour comme otage à Rome, avec pour mission de signifier auSéleucide qu'il doit abandonner l'idée d'occuper l’Égypte[12]. Dans le même temps, début, Antiochos s'empare de Chypre et pénètre en Égypte, allant jusqu'àMemphis où selon certaines sources il se serait fait proclamerpharaon[13].
C'est durant sa marche versAlexandrie qu'il rencontre, àÉleusis à l'été, Popillius qui lui fixe un ultimatum resté fameux chez les Anciens[S 2],[N 4] : l'ambassadeur romain trace avec sa canne un cercle autour d'Antiochos lui interdisant d'en sortir tant qu'il n'aura pas accepté les décisions dusénatus-consulte. Antiochos, qui vient d'apprendre la victoire des Romains àPydna et qui a tiré la leçon de la défaite de son père àMagnésie du Sipyle, accepte d'évacuer l’Égypte et Chypre[14],[8]. Il est aussi probable que les Romains aient rappelé à Antiochos que le souverain légitime est bel et bien son neveuDémétrios Ier. Cette funeste journée d’Éleusis représente un traumatisme pour Antiochos que la tradition (issue des sources juives) dépeint comme déjà fragile psychologiquement[15]. Il a espéré pouvoir compter sur la bienveillance romaine mais se voit réduit dans sa tentative de restauration impériale. Il envoie alors une ambassade au Sénat en lui signifiant son indéfectible amitié.
La nature de ses projets après la campagne d’Égypte nous échappe ; probablement a-t-il eu pour dessein d'affirmer son autorité sur les territoires d'Iran et de faire face auxParthes. Mais une guerre civile embraseJérusalem peu de temps après, à cause de l'assassinat dugrand-prêtre d'IsraëlOnias III.
Néanmoins, il capitalise sur les succès remportés contre les Lagides en faisant frapper unstatère d'or portant, outre la titulature antérieure (Basiléôs Antiochou Théou Épiphanous, c’est-à-dire « Antiochos roi divin épiphane ») l'épithète deNikophoros, le « porteur de victoire ». Il utilise aussi le butin rapporté d’Égypte pour financer les fêtes de Daphné[8].
Revers d'une pièce datant du règne d'Antiochos IV montrant lesDioscures. La date ΘΞΡ désigne l'année 169 de l'ère séleucide, soit à 144-143 avant J.-C.
Antiochos est réputé pour avoir été un promoteur zélé de la culturehellénique à l'intérieur comme à l'extérieur de son empire ; il finance notamment la construction dutemple de Zeus Olympien àAthènes ou fait ériger un autel et des statues àDélos[16],[17]. Mais cette réputation qui a traversé les siècles est d'abord une interprétation de sa politique envers lesJuifs, sachant qu'il est considéré comme l'Antéchrist dans latradition judéo-chrétienne[18]. Sous l'influence du mathématicien et poètePhilonidès de Laodicée, il adopte la philosophieépicurienne[19].
Mais cette hellénisation de laJudée est d'abord le fait des élites juives hellénisées sous l'impulsion desgrands-prêtresJason (Joshua hellénisé) etMénélas, et provoque la réaction des Juifs traditionalistes. En effet, la culture impériale engendre un progrès politique et matériel, ce qui mène à la formation d'élites hellénisées au sein de la population juive. Cette hellénisation engendre des tensions entre les Juifs les plus orthodoxes et leurs coreligionnaires qui adoptent la culture grecque[20].
En, au moment où meurtSéleucos IV, le grand-prêtreOnias III vient àAntioche pour se justifier d’avoir refusé le prélèvement des trésors duTemple. Il est accompagné de son frère Joshua qui se fait appeler Jason. Celui-ci intrigue auprès d'Antiochos IV qui le désigne comme Grand-prêtre, à la place de son frère. Surtout, il lui accorde le droit de transformerJérusalem enpolis grecque ; en échange, Jason lui promet une augmentation du tribut. Selon l'historienÉdouard Will, la transformation de Jérusalem en cité grecque n'est pas de l’initiative du roi, mais bien des Juifs hellénisés[21]. Jason finit par être évincé par Ménélas vers. Ce dernier agit entyran, soumettant Jérusalem à une forte pression fiscale. Ménélas vient plaider sa cause à Antioche et fait assassiner Onias qui s'est réfugié dans la capitale. Cet assassinat marque profondément Antiochos qui considère l'ancien grand-prêtre comme un saint homme[22].
LesSéleucides, comme lesLagides avant eux, détiennent une suzeraineté sur laJudée : ils respectent la culture juive et ne nuisent pas aux institutions juives, ni aux autres religions locales de leur empire. Le soutien des Juifs àAntiochos III a été récompensé à travers une charte affirmant l'autonomie de la religion juive, tout en interdisant l'accès des étrangers et des animaux impurs à l'enceinte dutemple de Jérusalem, et l'attribution de fonds officiels afin de maintenir certains rituels religieux au sein du temple[S 3]. Cette politique est radicalement remise en cause par son fils Antiochos IV, après soit une dispute sur la direction dutemple de Jérusalem et la fonction degrand-prêtre, soit une révolte dont la nature a été perdue avec le temps après avoir été écrasée. Antiochos en vient en av. J.-C. à consacrer letemple de Jérusalem àBaalshamin, une divinitéphénicienne[23] et y place même un culte deZeus[24]. Les Juifs hellénisés continuent de servirYahweh dont un autel subsiste dans le temple profané, alors sous une autorité mixte de Juifs « modernistes » hellénisés, de Grecs et d'Orientaux également hellénisés. Il apparaît donc que cette transformation du temple répond à une volontésyncrétiste adaptée aux besoins des colons militaires de l'Acra, alors majoritairement syro-phéniciens, mais elle suscite une forte agitation dans une Jérusalem déjà sensibilisée par le poids des taxes et la résistance à l'hellénisation[23].
L'année suivante, en décembre, Antiochos promulgue unédit de persécution (qui concerne les Juifs de laSamarie et de la Judée mais non ceux de ladiaspora) : il ordonne d'abolir laTorah (ou la Loi dans le sens le plus large : foi, traditions, mœurs)[23]. Il impose d'offrir des porcs enholocauste au temple de Jérusalem et interdit lacirconcision. SelonÉdouard Will, cette persécution religieuse ne semble pas avoir été motivée par un fanatismeanti-judaïque (fanatisme qu'exclut sonépicurisme) ou par la volonté d'imposer les cultes grecs. Il s'agit d'abord de mettre fin à une révolte locale[23]. Là où Antiochos commet une terrible maladresse, c’est qu'il n'a pas compris qu’abolir la Torah ne revient pas seulement à priver les Juifs de leurs lois civiques, mais conduit à l’abolition dujudaïsme. Cette politique lui vaut le surnom d’Épimanès (l'« Insensé ») par jeu de mots[25]. Les érudits dujudaïsme du Second Temple se réfèrent donc parfois au règne d'Antiochos comme aux « crises d'Antioche » pour les Juifs.
Palestine à l'époque des Maccabées (168-135 av. J.-C.), carte de 1915.
Les troubles commencent àJérusalem pendant qu'Antiochos est occupé enÉgypte, début Au retour de cette campagne, le roi saisit en effet le trésor dutemple, prétextant le paiement de trois années de retard du tribut. Mais l'agitation reste à cette date d'abord un conflit interne aux Juifs. En 168, après l'ultimatum des Romains lui enjoignant de quitter l’Égypte, Antiochos revient à Jérusalem qu'il pille, alors que le summum dusacrilège est qu'un roi (païen) entre dans lesaint des saints, ce que seul le grand-prêtre est autorisé à faire une fois par an. Outre cette profanation, il massacre de nombreux Juifs et rétablit Ménélas, le grand prêtre pro-séleucide[27].
Des historiens affirment qu'Antiochos est certes responsable du pillage du temple de Jérusalem mais qu'il a été inspiré et soutenu par Ménélas[28]. D'autres historiens estiment par ailleurs qu' Antiochos a la réputation d'un pilleur de temples mais que ces actions ne sont pas le résultat de difficultés financières. Afin de financer ses objectifs militaires et diplomatiques à long terme, dans le cadre d'une politique dynastique ambitieuse, il a accepté que des parties de la population se retournent à court terme contre lui en dévalisant des temples. Finalement, cette approche n'a pas porté ses fruits en raison de la vive résistance qu'elle a provoquée[29].
Après le départ d'Antiochos, une nouvelle révolte des Juifs traditionalistes dirigée par la famille desMaccabées éclate et Antiochos fait alors détruire les murailles de la ville de Jérusalem et bâtir la forteresse de l'Acra où trouvent refuge les Juifs hellénisés. Dès 168, des habitants de Jérusalem se réfugient dans les campagnes et le désert, la révolte prenant corps après l'édit de persécution. Antiochos, occupé en Iran, envoie des stratèges qui sont battus parJudas Maccabée[30] : Apollonios àSamarie,Nicanor et Gorgias àEmmaüs etLysias àBeth Zur. Cette nouvelle insurrection de Jérusalem dépasse le cadre d'une lutte entre clans aristocratiques et paraît avoir des motivations anti-séleucides[31]. L'ambiance de la ville est aussi exacerbée par le poids de la fiscalité et la résistance aux mœurs grecques[23].
En, Antiochos met fin à la persécution et amnistie les Juifs afin qu'ils regagnent leurs foyers par l'intermédiaire de sonvizir,Lysias ; ce dernier traite avec Ménélas qui est rétabli dans ses fonctions[27]. Mais Judas Maccabée poursuit la lutte après la mort d'Antiochos et finit par s'emparer de Jérusalem ; il procède à la purification du temple et rend le sanctuaire aux Juifs pour le culte deYHWH[32]. En décembre 164, la fête de l'Édification,Hanoucca, est célébrée pour la première fois dans le temple rendu au seul culte juif.
Traditionnellement, telle qu'exprimée dans lespremier etdeuxième livres des Maccabées, la révolte des Maccabées est dépeinte comme une résistance nationale à une oppression politique, culturelle et cultuelle étrangère. Cependant les érudits modernes soutiennent qu'Antiochos intervient davantage dans une guerre civile entre les Juifs traditionalistes du pays et les Juifshellénisés de Jérusalem[34],[35].
Après la conclusion de la sixième et dernièreguerre de Syrie, en et dans le contexte de larévolte des Juifs, Antiochos a pour dessein de rétablir l'autoritéséleucide dans lessatrapies iraniennes que son pèreAntiochos III a déjà tenté de reconquérir. Cependant la nature et l'ampleur exactes de ses projets restent méconnues[36] : il aurait pu s'agir pour Antiochos de faire face à l'expansionparthe durant le règne deMithridate qui remet en cause le traité conclu avec Antiochos III et s'est emparé d'Hérat en 167, perturbant la route commerciale vers l'Inde. La présence parthe a coupé l'empire séleucide duroyaume gréco-bactrien ; or, Antiochos III, puis ses successeurs, semblent avoir renoncé à laBactriane. D'autres historiens considèrent qu'Antiochos cherche essentiellement à s'assurer le loyalisme de laPerside et de l'Élymaïde, voire à renflouer les caisses de l’État en pillant quelques sanctuaires.
Avant de mener cette nouvelle Anabase, il célèbre en 166 les fastueuses fêtes deDaphné près d'Antioche que les sources antiques estiment organisées dans le but de faire concurrence aux jeux offerts parPaul Emile àAmphipolis, alors que le souverain est soupçonné de mégalomanie pathologique[15]. Ces fêtes, témoignages d'unité hellénique avant la campagne d'Asie, se manifestent par des cortèges, des banquets et des jeux de gladiateurs (que le roi a appréciés durant son séjour à Rome) ; elles sont surtout l'occasion d'une démonstration de force militaire : 50 000 hommes sont alignés ; inquiet, leSénat romain envoie une commission à Daphnè, qui semble avoir été rassurée sur les intentions d'Antiochos. SelonÉdouard Will, ces derniers éléments indiquent que les fêtes de Daphné constituent en réalité essentiellement un prélude à la grande campagne orientale qu'il projette[37].
Début, Antiochos part pour l'Orient après avoir confié le gouvernement des régions occidentales et la garde de son fils, le futurAntiochos V, à sonvizir,Lysias. Il suit le même itinéraire que son père en passant par laGrande-Arménie : le satrape Artaxias retourne provisoirement sous la tutelle séleucide[36]. Il parvient ensuite enMédie (il est possible qu'Ecbatane ait été hellénisée en Éphiphanéa).
Certaines sources mentionnent qu'il échoue à piller un temple indigène d'Élymaïde[S 4] avant de mourir de maladie[38] ; ces circonstances rappelant la mort de son père font suspecter l'existence d'un doublet dans l'historiographie antique, qui a été considéré comme certain ou au contraire rejeté par différents auteurs[N 5],[39]. La mention par leDeuxième livre des Maccabées[S 5] qu'Antiochos aurait souhaité épouserNanaya, la divinité du lieu, a été interprétée parStig Wikander comme appartenant à une série de hiérogamies destinées à renforcer le culte royal et à justifier l'appropriation des richesses des temples concernés (en tant que dot des « épouses »), mais cette hypothèse reste controversée[40].
Si le projet d'Antiochos a été de marcher ensuite contre les Parthes, il n'en a pas l'occasion car il tombe gravement malade à la fin et meurt enPerside. Il a tout de même le temps de mettre fin à la persécution des Juifs deJudée et de confier la tutelle de son fils à Philippe en évinçant Lysias. Se repentant sur son lit de mort de son acharnement contre les Juifs, Antiochos aurait dicté ses dernières volontés à son fils,Antiochos V, le plaçant sous leur protection[S 6].
Antiochos peut être considéré comme le dernier grand souverain séleucide, malgré son tempérament excessif (largement exploité par les sources juives) et son œuvre inachevée[38].
Antiochos trouve la mort durant sa campagne orientale.Polybe etPorphyre rapportent qu'il est mort à Tabai enPerside[S 7]. Aucun lieu portant ce nom n'est cependant connu ; par conséquent, une orthographe de la lettre grecquegamma entau est supposée. Deux endroits appelés Gabai (Γάβαι /Gábai) sont discutés comme lieu de mort[41] : Gabai, l'actuelleIspahan ou Gabai, près de la frontière avec l'ancienneCarmanie.
Selon diverses sources, la mort d'Antiochos serait due à unedépression après qu'il a entendu parler des défaites de ses armées dans les batailles[S 8]. Selon2 Maccabées, Antiochos aurait été affligé par diverses maladies atroces (« douleur d'entrailles ») puis serait tombé de son char alors qu'il voyageait à vive allure (« sa chute fut si violente que tous les membres de son corps en furent meurtris »)[42]. Il est aussi rapporté qu'il se serait suicidé en se jetant dans la mer. L'historicité de ces faits porte évidemment à caution ; il s'agirait d'une combinaison de motifs grecs et juifs au sujet de l'arrogance des rois et de leurs chutes spectaculaires[43].
Dans tous les cas, la tendance à lier la mort du roi à sa politique enJudée est évidente et il n'est pas possible de déterminer historiquement si le roi est mort subitement ou non, avec les conséquences correspondantes pour le plan de succession[43],[44].
↑Kay Ehling, « Emeutes, soulèvements et mouvements de défection de la population en Phénicie, Syrie et Cilicie sous les Séleucides »,Histoire,nos 52/3,,p. 318.
↑Michael J. Taylor, « Le pillage sacré et le Proche-Orient séleucide »,Grèce & Rome,nos 61/2,,p. 237.