Ne doit pas être confondu avecAndré Martel (éditeur) ouAndré Martel (historien).
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André Martel, né le àToulon, mort le(à 82 ans) àCuers (Var), est unécrivain etpoètefrançais. Après avoir publié plusieurs recueils poétiques en français ainsi qu'un roman, il invente leparalloïdre en 1949, une langue dérivée du français avec laquelle il compose ses poèmes. André Martel se surnomme alorsLe Martélandre, Papapafol du Paralloïdre ainsi qu'il signe ses textes.
Il est faitRégent duCollège de ’Pataphysique en 1959, dans lequel il occupe la chaire de Pataphysique Matrimoniale & Verbiculture.
André Martel naît à Toulon. Alors qu'il étudie pour devenir enseignant, survient lapremière guerre mondiale. Il est mobilisé dans le112e régiment d'infanterie. Le 20 juin 1915, dans une tranchée du Bois de la Grurie (Argonne), l'explosion d'une mine l'ensevelit et le blesse[2]. S'ensuit un internement de dix-sept mois en hôpital psychiatrique. À la suite de ce traumatisme il est définitivement réformé[3].
De retour à Toulon, il se marie avec Adeline Arnaubec, avec laquelle il a un fils, Charles Martel[3].
André Martel travaille comme instituteur, puis professeur de lettres au Lycée Louis-Pairès à Toulon. À partir de 1916 il publie divers recueils poétiques en français qui lui valent la reconnaissance de l'Académie du Var. Il en devient membre en 1925[4] et secrétaire des séances en 1926[5]. Il publie également des articles dans des revues commeL’école émancipée,Le petit Var, ou dans la presse locale sur les thèmes de l'enseignement, de la pédagogie et du syndicalisme. Il édite et dirige la revueLe Mercure de Provence, et crée la revueL’instituteur dont cinq numéros ont paru, mais dont il est resté le seul contributeur[3].
Laseconde guerre mondiale éclate et ravive son traumatisme. Il est mis à la retraite, puis exerce divers métiers : jardinier, éleveur de porcins, représentant en papier d’emballage, surveillant d’examen, classeur de fiches, empoisonneur de rats[3].
C'est en 1949, qu'il compose son premier poème en langueparalloïdre : « Le Poéteupote »[note 1]. Il ne peut le présenter à l'Académie du Var[6]. Ce poème introduit son premier recueil poétique publié en cette langue, intituléLe Paralloïdre des Çorfes (ce titre est une déformation de l'expressionparallélogramme des forces[note 2]).
« Par le paralloïdre des çorfes,
Bralançant les rétricences des tamériaux,
Les cimentectes ont babellisé les lapincags,
Les génieurs ont travelardé les honts, septlieubotté les valles, herculaugiacé les vafles ;
Les caméniciens ont gancémané des chimanes à transfonter les tras, à subondir les nars, à picarifier les nieux.
Moi, j’ai fabré un dynoème,
Avec une blange
Et un yoncrai. »
— André Martel, Le Paralloïdre des Çorfes
Maurice Chapelan, qui a lu le manuscrit duParalloïdre des Çorfes à Toulon, l'emporte à Paris dans le but de lui trouver un éditeur. Il le confie àJean Paulan, qui le transmet àJean Dubuffet[6]. Ce dernier est séduit par le paralloïdre, lui qui emploie également une langue qu'il appellejargon dans ses textes poétiques. Ils entament une correspondance et se lient d'amitié. Par la suite, Dubuffet emploie Martel comme secrétaire[7]. Ils collaborent pour deux ouvrages :La Djingines du Théophélès (ouvrage illustré par la sérieLe corps des Dames) etLe Mirivis des Naturgies[note 3]. Dubuffet estSatrape duCollège de ’Pataphysique dans lequel il introduit Martel qui en est faitRégent en 1959.
À partir du recueilLe Paralloïdre des Çorfes, tous les textes poétiques écrits par Martel le sont enparalloïdre, langue dont il use également dans sa correspondance.
En 1951 il cesse d'être le secrétaire des séances de l'Académie du Var[9],[note 4].
En 1954, abandonne sa femme, son fils et Toulon pour s'installer près deParis, àVincennes[11].
André Martel publie de nombreux articles dans plusieurs revues :Ritme,Temps mêlés,La tour de feu,Bizarre,Le petit jésus, lesCahiers du Collège de ’Pataphysique, leDaily Bul,Le Canard enchaîné,l'Humidité,Le Bayou,Le Périscope,Phantomas,Cheval d'attaque.
Au milieu des années soixante il écrit une pièce de théâtre en français et en paralloïdre intituléeZoé ou le bal des chimanes[note 5]. Elle fait l'objet d'une mise en scène parGuénolé Azerthiope dans les années 1969 et 1970.
Peu de temps avant de mourir, Martel quitte Vincennes pour finir sa vie chez son fils à Cuers[13].
Publié en 1974, le numéro 10-11-12 de la revueCheval d'attaque est entièrement consacré à l'œuvre d'André Martel. Le poète et grammairienAlain Frontier rédige une première analyse sur leparalloïdre.
En 1998, Brigite Bardelot(d) publieAndré Martel : du jargon comme l'un des Beaux-Arts, retraçant la vie et l'œuvre du poète.
L'intégralité des textesparalloïdres d'André Martel ont fait l'objet d'une réédition en 2025.
L'ensemble des textes écrits en paralloïdre a été publié par Brice Liaud en février 2025, sous le titreŒuvre paralloïdre, à Limoges, éditions On verra bien.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.