Anarchisme en France | |
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Événements | Lois scélérates Procès des 66 Procès des Trente Mai 68 |
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Personnalités | Pierre-Joseph Proudhon Louise Michel Élisée Reclus Sébastien Faure Daniel Guérin Maurice Joyeux Georges Fontenis Ravachol |
Structures | Fédération anarchiste Union communiste libertaire Confédération nationale du travail |
Presse | Le Père peinard Le Libertaire Noir et Rouge L'Unique Le Monde libertaire Alternative libertaire |
Ouvrages | Jean Maitron,Le mouvement anarchiste en France Dictionnaire des anarchistes, collection duMaitron |
Anarchisme par zone géographique | |
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Mouvement politique s'opposant aux pratiques autoritaires et aux principes hiérarchiques, l'anarchisme enFrance voit cohabiter dans son histoire des figures célèbres telles queProudhon,Bakounine,Kropotkine ouPelloutier et un ensemble decourants idéologiques quelquefois inspirés par des idées duchristianisme ou dusyndicalisme révolutionnaire. Il tente de concilier le refus du pouvoir gouvernemental et la nécessité de se structurer. Cette structuration se traduit par la création de nombreuses organisations etjournaux libertaires[1].
L'histoire de l'anarchisme enFrance débute en1840, avec la publication de l'ouvrageQu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement écrit parPierre-Joseph Proudhon qui, le premier, se revendique explicitement « anarchiste »[2],[3].
En1841,L'Humanitaire deGabriel Charavay est le « premier organecommuniste libertaire et l'unique enFrance pour quarante ans » selon l'historienMax Nettlau[4].
En1850,Anselme Bellegarrigue publieL'Anarchie, journal de l'ordre. Pour leDr Sharif Gemie, ce journal constitue le tout premier manifeste anarchiste au monde[5].
Des anarchistes participent à laCommune de Paris. La répression fait 25 000 victimes et décapite le mouvement révolutionnaire enFrance.La Révolution sociale, premier journal anarchiste après la Commune, est publié en 1880 mais est une création de la police[6].
À partir de1881 l'action directe est mise en avant et favorisée au sein du mouvement anarchiste. Entre1882 et1885 la ville deMontceau-les-Mines est l'épicentre de troubles anarchistes et des attentats sont perpétués par plusieurs groupes qui se dénommaientBandes noires[7].
Mais c'est en1892 que commence la véritable période des attentats qui visent à déstabiliser le pouvoir en attaquant directement ses détenteurs. C'est la série d'attentats à la bombe perpétrés parFrançois Koënigstein, dit« Ravachol », à partir du qui déclenche la vague d'attentats anarchistes[8],[9]. Il sera condamné à mort et guillotiné àMontbrison le pour avoir fait exploser les domiciles de deux juristes parisiens, ainsi qu'une caserne. Avant de mourir il crie : « Vive l'anarchie ! ». Le,Auguste Vaillant lance de la tribune à la chambre des députés une bombe chargée de clous, qui fera un blessé ; lors de son procès il justifiera cet acte par la volonté de venger Ravachol. Il est exécuté le[10],[11]. Le le président de la RépubliqueSadi Carnot estassassiné àLyon par un jeune anarchisteitalien,Sante Geronimo Caserio[12]. Toujours à Lyon, dans la nuit du22 au23 octobre : attentat dans le restaurant l'Assommoir duthéâtre Bellecour[13],[14].
Les 11 et et le sont votées dans l'urgence une série delois réprimant le mouvement anarchiste et lui interdisant tout type de propagande. Les anarchistes s'emparent alors du motlibertaire -néologisme créé en1857 parJoseph Déjacque - pour s'identifier et poursuivre leurs activités éditoriales. Ces lois « anti-anarchistes » ne seront abrogées qu’en1992[15].
En1900, l'artisteFrancesco Giambaldi est recruté par Giuseppe Tornielli, en poste à l'ambassade d'Italie en France pour infiltrer un groupe d'anarchistes italiens réfugiés à Paris appelé « le Foulard », dont Arturo Campagnoli, Silvio Corio, Felice Vezzani et Nino Samaia, et livrer des informations surErrico Malatesta, qui vivait également à cette époque en France[16],[17],[18].
En, le9e congrès de laConfédération générale du travail définit dans laCharte d'Amiens cette théorie dusyndicalisme révolutionnaire[19] :« dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers ; l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates ; […] Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme : d'une part, il prépare l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste, et, d'autre part, il préconise comme moyen d'action lagrève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale »[20].
Création de laFédération anarchiste juive de Paris le[réf. souhaitée].
La création de l'Alliance communiste-anarchiste est annoncée dansLe Libertaire du[21]. Les structures trop distendues ne permettent pas à l'Alliance communiste-anarchiste de durer[22]. L'échec organisationnel débouche sur la création d'uneFédération communiste anarchiste le[23], puis de laFédération communiste anarchiste qui tient congrès en qui est la première véritable organisationlibertaire française d'envergure nationale.
En1911 et1912, labande à Bonnot réalise de nombreux braquages, vols et autres activités illégales. Les derniers membres,en liberté,René Valet etOctave Garnier, traqués par la police, sont assiégés et tués àNogent-sur-Marne[24],[25], dans le pavillon où ils s'étaient mis au vert puis retranchés,
le 12 mai 1912. Sur l'ensemble de la bande, vingt et un membres survivants sont jugés du 3 au[26],[27],[28].
Au cours de laPremière Guerre mondiale, certains anarchistes (dontJean Grave etPierre Kropotkine) se rallient à l'Union sacrée et publient leManifeste des Seize en soutien aux alliés contre l'Allemagne.
Le paraît un numéro clandestin duLibertaire suivi, le 19 juin, de l’arrestation des responsables de la publication[29].
En est fondée en région parisienne une Fédération anarchiste qui, le, relance l'hebdomadaireLe Libertaire.
Le 14 et, lors d'un congrès national, plusieurs fédérations régionales, dont laFédération anarchiste parisienne, constituent l'Union anarchiste (UA) sur des bases hostiles auxbolcheviks. Le marque le premier numéro duLibertaire quotidien.
En1922 naît, au Congrès inaugural de laConfédération générale du travail unitaire (CGTU), une scission de laConfédération générale du travail. Le terme d'anarcho-syndicalisme est lancé parAlexandre Lozovski, secrétaire général de l'Internationale syndicale rouge (ISR), pour tenter de discréditer la minorité rétive à l'affiliation à l'Internationale. Le: des incidents éclatent lors d'une réunion électorale duParti communiste français dans le local de laCGTU au 33,rue de la Grange-aux-Belles. Le service d'ordre communiste tire sur les anarchistes, faisant deux morts. Le lendemain,Le Libertaire appelle à la rupture avec laCGTU: des militants fondent l'Union fédérative des syndicats autonomes, qui se dédouble en 1926 enConfédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire (CGT-SR) tandis que d'autre rejoignent laCGT[30].
Des Russes en exil se retrouvent àParis en1925 et fondent avecNestor Makhno etPiotr Archinov la revueDielo Trouda (Cause Ouvrière)[31]. Le26 mars, leLibertaire cesse sa parution quotidienne et redevient hebdomadaire. L'année suivante, en juin, paraît le « Projet de plate-forme organisationnelle pour une Union générale des anarchistes », plus connu sous le nom de « plate-forme d'Archinov ».Voline répond à cette plate-forme par son projet de « synthèse anarchiste » dans son article « le problème organisationnel et l'idée de synthèse ». L'Union anarchiste se transforme en juillet, après son congrès d'Orléans, enUnion anarchiste communiste (UAC), une opposition grandissante se développe entre partisans de la plate-forme et partisans de la Synthèse. Les syndicalistes révolutionnaires quittent laConfédération générale du travail et fondent laConfédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire avec, pour secrétaire, Julien Toublet.
L'Union anarchiste communiste devient majoritairement plate-formiste au congrès d'Orléans des 30 octobre et[32]. Les synthétistes minoritaires quittent l'UAC et fondent l'Association des fédéralistes anarchistes (AFA), qui diffusera leTrait d'union libertaire puisla Voix libertaire.
En1934 l'Union anarchiste communiste prend l'initiative de convoquer un congrès en vue de réaliser l'unité de tous les anarchistes. L'antifascisme doit servir à cimenter cette union. Le congrès qui se tient àParis les 20 et21 mai décide de revenir à l'appellation « Union anarchiste », et l'AFA profite de cette occasion pour se dissoudre et réintégrer l'organisation. Une Fédération communiste libertaire se créée sur une scission de l'Union anarchiste.
Les 10 et, àSaint-Denis, l’UA et laFCL participent à un grand meeting unissant diverses composantestrotskystes,pacifistes etsyndicalistes révolutionnaires pour dénoncer les équivoques du Front populaire, la guerre et l’Union sacrée[33].
Les militantes et militants de l’Union anarchiste jouent un rôle important durant lesgrèves de juin 1936. Il se forme alors plusieurs groupes anarchistes d’usine. Les effectifs de l’organisation grimpent jusqu’à 4 000 adhérents[34].
Durant laGuerre civile espagnole, des anarchistes se sont investis dans la fédération française deSolidarité internationale antifasciste (SIA). Une Fédération anarchiste de langue française (FAF) se développe à partir d'une scission de l'Union anarchiste, qui dénonce la collusion des libertaires avec leFront populaire ainsi qu'une critique de la participation de laCNT-FAI au gouvernement républicain enEspagne. L'avant-guerre voit donc coexister deux organisations, l'Union anarchiste, qui a pour organele Libertaire, et la Fédération anarchiste française (FAF) avec pour journalTerre libre, auquel collaboreVoline. Ces deux organisations n'ayant prévu aucune structure clandestine disparaissent rapidement au début de laSeconde Guerre mondiale.
De nombreux anarchistes français s'engagent auprès desmilices républicaines face au coup d'État des troupes franquistes[35],[36]. Ils sont notamment plusieurs au sein de lacolonne Durruti, telleGeorgette Kokoczynski (dite Mimosa)[37].
Le, une réunion clandestine de militants, dite de la Fédération internationale syndicaliste révolutionnaire, se tient àToulouse.
Le, est mise au point la charte de la nouvelleFédération anarchiste (FA) approuvée à la rencontre (pré-congrès 1944) d'Agen les 29 et, où la décision est prise de faire reparaîtrele Libertaire. Le premier numéro date du 21.
En, nouvelle parution, sporadique puis mensuelle (ou bimensuelle selon les sources), duLibertaire en tant qu'organe. Les 6 et se tiennent les Assises du mouvement libertaire. Le20 octobre, débutent les travaux du congrès constitutif de laFédération anarchiste, qui se tiendra àParis le 2 décembre. Elle est composée d'une majorité de militants de l'ancienne FA (synthésiste) et quelques militants de l'ancienne Union anarchiste, qui soutenait la politique de collaboration,Confédération nationale du travail /Fédération anarchiste ibérique (CNT/FAI), au gouvernement républicain, pendant la guerre d'Espagne et de jeunes militants issus de la Résistance. Les Jeunesses libertaires, organisation satellite de la FA, voient le jour. La FA regroupe donc une grande partie des libertaires français à l'exception de certains individualistes regroupés autour d'Émile Armand (ceux-ci publientL'Unique etl'En dehors) et de certains pacifistes, avec Louvet et Maille, qui publientÀ contre-courant. Une structure confédérale est mise en place : le « mouvement libertaire », qui coordonne les efforts de publication avec le courant Louvet (journalCe qu'il faut dire), la minorité anarcho-syndicaliste de la CGT réunifiée (FSF – Fédération syndicaliste française représentant la tendance « Action syndicaliste ») etle Libertaire.
Dès le début, les tendances individualiste, anarcho-syndicaliste et communiste libertaire cohabitent mal au sein de la nouvelleFédération anarchiste. Les dissensions politiques se doublent d'un conflit de générations. Le jeuneGeorges Fontenis, considéré comme consensuel car lié à aucun clan, est élu secrétaire général de laFA au2e congrès et reconduit au3e. Le, la FSF se transforme enConfédération nationale du travail (CNT), qui adopte la Charte de Paris et fait paraîtreLe Combat syndicaliste. Des militants de la FA participent à la naissance de laConfédération générale du travail - Force ouvrière (CGT-FO) à la suite de la mainmise duParti communiste françaisstalinien sur la CGT et à l'affaiblissement de la CNT résultant des nombreuses tensions internes.
Au début de l'année1950, une partie descommunistes libertaires de laFédération anarchiste s'organisent en fraction secrète, qu'ils nommerontOrganisation Pensée Bataille (OPB), et qui a pour but d’imposer une ligne politique unique et une organisation forte et structurée. L’OPB noyaute les postes à responsabilitédésertés par les individualistes[réf. nécessaire].
Sur proposition dugroupe Louise Michel, le congrès de laFédération anarchiste, àParis, instaure le vote majoritaire dans l’organisation à la place de l'unanimisme. Les positions restent indicatives et n’engagent pas les groupes opposants[réf. souhaitée]. Néanmoins, le vote va modifier les fragiles équilibres au sein de la fédération.Les individualistes, qui considéraient cela comme conduisant à la «dictature de la majorité», ne parviennent pas à s'y opposer.[réf. nécessaire]
Après le congrès deBordeaux au mois de, une première scission va se produire au sein de laFédération anarchiste. Plusieurs militants (Aristide etPaul Lapeyre,André Arru,Maurice Joyeux,Georges Vincey, etc.) sont poussés vers la sortie, exclus ou quittent d'eux-mêmes la Fédération. La majorité de la FA décide, par 103 voix contre 45, que les votes s'effectueraient désormais par mandat, mais les opposants déclarent solennellement qu'ils ne reconnaissent aucune valeur à cette décision, et une première scission va en résulter en octobre de la même année.
Des militants qui ne se retrouvent pas dans la nouvelle orientation de la fédération vont se réunir autour d'un bulletin,l'Entente anarchiste, bulletin de relation, d'information, de coordination, et d'étude organisationnelle du mouvement anarchiste, dont le premier numéro est daté du. Émanant du congrès du Mans du,l'Entente est« un organe destiné à mettre en contact, en dehors de tout exclusivisme, les fédérations, groupes et individus, se réclamant de l'anarchisme ». Réunie notamment autour deGeorges Vincey, Tessier,Louis Louvet,André Prudhommeaux, mais aussi de deux individus qui vireront au conspirationnisme et à l'extrême droite durant la guerre d'Algérie, Raymond Beaulaton et Fernand Robert ;l'Entente anarchiste apparaît clairement comme une tentative de sauvegarde d'un certain anarchisme, « opposé » à l'anarchisme-lutte de classe porté aussi bien parGeorges Fontenis que parMaurice Joyeux.[réf. nécessaire] Dès le premier numéro, c'est à Raymond Beaulaton qu'il revient de fixer le débat et le sens des critiques :« Venons-en directement au fait. L'unité anarchiste du lendemain de la guerre fut vite brisée. Il y a deux ans, au congrès de Paris, le système de consultation par le vote fut institué. En deux ans, cette unité fut détruite ».
À la suite du congrès deParis de1953, laFédération anarchiste se transforme enFédération communiste libertaire (FCL) par un vote majoritaire de 71 mandats contre 61. (Les autres noms proposés étant « Parti communiste anarchiste » et « Parti communiste libertaire » !). La crise a cependant fortement affaibli l'organisation, car cette fédération ne regroupe qu'environ 130 à 160 militants.
Du 25 au 27 décembre 1953 se tient à Paris le congrès de la Maison Verte (Montmartre), qui organise la reconstruction d'uneFédération anarchiste synthésiste à partir des groupes exclus et d'anciens militants ayant quitté la Fédération les années précédentes au vu des pratiques jugées « léninistes » des communistes libertaires. L'Entente anarchiste se dissout et ses militants intègrent la nouvelle fédération. Des principes de base sont rédigés de façon à regrouper le plus grand nombre d'anarchistes, toutes tendances confondues.Un pari difficile à tenir, carMaurice Joyeux initiateur de cette Fédération reconstituée, est obligé de faire des compromis avec les anarchistes individualistes de l'Entente[réf. nécessaire]. Il en résulteun mode de fonctionnement que Joyeux jugeait « impossible » : la prise de décision à l'unanimité, chaque membre de la Fédération disposant d'un droit de veto sur toute orientation de l'organisation. 1953 est aussi l'année de parution duManifeste du communisme libertaire de laFédération communiste libertaire suivie du « programme ouvrier », fortement inspiré du programme revendicatif de laCGT, l'année suivante.[réf. souhaitée]
L'année1954 voie la création aParis d'une Internationale communiste libertaire (ICL), regroupant notamment les GAAP italiens, les espagnols de Ruta et le Mouvement libertaire nord-africain (MLNA),l'Internationale anarchiste étant jugée trop peu "lutte des classes"[réf. nécessaire]. L'ICL n'aura qu'une existence éphémère.
La parution duMémorandum du groupe Kronstadt, démissionnaire de laFédération communiste libertaire, dénonce l'orientation « bolchevik » de la Fédération et l'existence de l'organisme secretOrganisation Pensée Bataille. Sortie du premier numéro duMonde libertaire en octobre, il restera mensuel pendant vingt-trois ans. LeVe plénum intercontinental de la C.N.T àToulouse du 15 au. L'insurrection algérienne éclate et laFédération communiste libertaire s'engage pour l'indépendance du peuple algérien. C'est aussi le début d'une répression d'État envers cette fédération.
En1955,Gaston Leval quitte laFédération_anarchiste_(francophone) et crée lesCahiers du socialisme libertaire. En décembre, plusieurs groupes, en désaccord avec la décision de présenter des "candidats révolutionnaires" aux élections législatives, quittent laFédération communiste libertaire. La scission donne naissance aux Groupes anarchistes d'action révolutionnaire (GAAR), qui se dote du journalNoir et rouge. LaFCL définit sa ligne de soutien à l'indépendance algérienne, le « soutien critique », qui peut se résumer ainsi : combattre le colonialisme, soutenir les fractions progressistes de la résistance algérienne, œuvrer à ce que la chute du colonialisme soit synonyme de transformation révolutionnaire de la société. Concrètement, les militants de laFCL « portent des valises » pour leMouvement national algérien, la principale organisation de gauche algérienne. Un militant de laFCL,Pierre Morain, est condamné à la prison : c'est le tout premier Français incarcéré pour sa solidarité avec le peuple algérien.[réf. nécessaire]
En1956, des militants de l'ex-Entente anarchiste, regroupés autour de Robert et Beaulaton, quittent laFA et créent le 25 novembre àBruxellesl'Alliance ouvrière anarchiste (AOA). L'AOA publie le périodiquel'Anarchie, et dérivera vers l'extrême-droite au cours de laguerre d'Algérie. LaFCL présente dix candidats àParis auxÉlections législatives françaises de 1956 dontAndré Marty, un des anciens « mutins de la Mer noire » exclu duParti communiste français et surnommé le « boucher d’Albacète » pour avoir massacré des anarchistes pendant laGuerre civile espagnole et par le biais duquel laFCL espérait gagner des communistes dissidents. LaFCL obtient un score dérisoire. La répression d'État s'accélère, les procès, la censure et les saisies duLibertaire se succèdent. Une partie des militants de laFCL (Fontenis, Philippe, Morain…) entrent dans la clandestinité pour échapper à la prison. LeLibertaire cesse de paraître en juillet, la FCL se désagrège. Le Mouvement libertaire nord-africain (MLNA), lié à laFCL, en butte à une répression féroce, se saborde. Des militants sortis de laFCL en décembre 1955 (groupes Kronstadt,Mâcon,Grenoble etMaisons-Alfort) fondent les Groupes anarchistes d'action révolutionnaire (GAAR). Ces derniers se veulent « l'expression de la tendance anarchiste communiste du mouvement libertaire ». Les GAAR vont éditer la revueRouge et noir dont le premier numéro paraît en avril.
En1957, les GAAR rédigent leurs « Déclarations de principes », ils adoptent la plate-forme, c'est-à-dire l'unité tactique et idéologique, laresponsabilité collective et soutiennent et les luttes de libération nationale (soutien auFLN algérien). L'aventure de laFCL se termine définitivement avec l'arrestation des militants en cavale.
En1960, les Groupes anarchistes d'action révolutionnaire impulsent une Fédération anarchiste communiste (FAC) qui entame des négociations pour entrer dans laFédération anarchiste. À son congrès de Trélazé, laFA reconnaît la possibilité de constituer en son sein des tendances organisées. La FAC scissionne l'année suivante : les groupes Kronstadt, de Maisons-Alfort,Lille,Strasbourg etGrenoble rejoignent laFA au congrès deMontluçon où ils s'organisent en tendance, l'Union des groupes anarchistes communistes (UGAC). Ceux qui refusent d'intégrer laFA maintiennent la revueNoir et rouge, qui continuera de paraître jusqu'en 1970. L’UGAC reproduit les mêmes méthodes que l’Organisation Pensée Bataille au sein de laFA (bulletin intérieur secret,entrisme et manœuvres pour s’emparer des postes à responsabilité…), les tensions s’aggravent et conduisent l’UGAC sauf les groupes de Strasbourg et Grenoble à quitter laFA au congrès de Paris en 1964. Une deuxième tendance voit le jour en 1962 au sein de laFA : L'Union des anarcho-syndicalistes. L'UAS naît lors d'une réunion àNiort en et rassemble les groupes de Niort,Saintes,Bordeaux etNantes qui viennent de rompre avec le Clado, Comité de liaison et d'action. L'UAS tente un rapprochement avec l'UGAC.
En1965, un Comité de liaison des jeunes anarchistes (CLJA) se met en place, il regroupe à titre individuel des militants de laFA, de l'UGAC, de laFédération ibérique des jeunesses libertaires (espagnole) et des groupes autonomes. Des rencontres permettent de mettre en place les prémisses de l'Internationale des fédérations anarchistes (IFA).Maurice Fayolle édite sesRéflexions sur l'anarchisme.
En1966, l'Union des groupes anarchistes communistes produit uneLettre au mouvement anarchiste international dans laquelle elle affirme sa conviction que l'anarchisme ne peut assumer de leadership dans le mouvement révolutionnaire, et se résigner à n'être qu'une composante d'un mouvement plus large. Elle entame alors une politique frontiste qui la conduit à faire des alliances sans lendemain avec des mouvementsmaoïstes outrotskystes (tendance pabliste). Une réunion de jeunes anarchistes européens se tient à Paris la même année. UneLiaison des étudiants anarchistes (LEA) se crée également.
Une tentative de relancerl'Union fédérale anarchiste avec comme organele Libertairea lieu en 1967.La même année des communistes libertaires vont se regrouper à nouveau dans laFédération anarchiste et créent en son sein une nouvelle tendance organisée, l'Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) qui édite la feuillel'Insurgé.
Les 17 et à Paris se réunissent des militants communistes libertaires. Membres de laJeunesse anarchiste communiste (JAC), de l'Union des groupes anarchistes communistes (UGAC), de l'ex-Fédération communiste libertaire et des isolés. Ils se rencontrent à l'initiative deGeorges Fontenis. La fin de l'année verra la création duMouvement communiste libertaire (MCL) à la suite de cette rencontre. En mai, d'anciens membres du groupe Spartacus et de laFédération anarchiste créent à Paris le groupePour une critique révolutionnaire, qui se réclame tout autant deJules Bonnot et deBuenaventura Durruti que des théories situationnistes.
L'Union des groupes anarchistes communistes participe auComité d'initiative pour un mouvement révolutionnaire (CIMR) aux côtés d'Alain Krivine,Daniel Bensaïd etHenri Weber de laJeunesse communiste révolutionnaire (JCR), de militants du courant « pabliste » (trotskyste) et de militants communistes libertaire dontGeorges Fontenis.
Le congrès deCarrare enItalie réunit l'Internationale des fédérations anarchistes (IFA) en 1968, elle rassemble les Fédérations anarchistesfrançaise etitalienne ainsi que la Fédération anarchistebulgare en exil. Une fraction de la FA est pour la tenue du congrès, une autre est contre. Comme laFA ne peut pas prendre de décisions, deux délégations sont envoyées à Carrare, dont l'une expliquera simplement pourquoi une partie de la FA est contre la tenue de ce congrès. Cette année voit également la naissance officielle de l'Organisation révolutionnaire anarchiste, tendance organisée au sein de laFA.
Fin1968, on peut citer comme organisation ou revues qui se réclament de l'anarchisme : laFédération anarchiste, le Mouvement communiste libertaire, l'Union fédérale des anarchistes, l'Alliance ouvrière anarchiste, l'Union des groupes anarchistes communistes,Noir et Rouge, laConfédération nationale du travail, l'Union des anarcho-syndicalistes, l'Organisation révolutionnaire anarchiste et des groupes divers (autonomes,spontanéistes, conseillistes, situationnistes…), ainsi que lesCahiers socialistes libertaires deGaston Leval,À contre-courant deLouis Louvet,La Révolution prolétarienne, et les revues individualistes d'Émile Armand.
En1969 laFédération anarchiste-communiste d'Occitanie (FACO) est fondée parGuy Malouvier et adhère à l’Organisation révolutionnaire anarchiste. L'ORA se détache de laFédération anarchiste et se constitue en organisation spécifique. D'anciens combattants de laguerre d'Espagne appuient la scission en offrant à l'ORA l'usage de leurs locaux du 33, rue des Vignoles (Paris20e). L'Union des groupes anarchistes communistes s'autodissout. Son journal,Tribune anarchiste communiste (TAC) poursuivra sa parution jusque dans les années 1990.Pour une critique révolutionnaire diffuseLe Temps des cerises, publication sérigraphiée qui fustige toutes les formes de militantisme etDaniel Guérin écritPour un marxisme libertaire.
Le, création de l' Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste (ASRAS), à Paris. Elle deviendra plus tard l'Alliance syndicaliste avec comme organeSolidarité ouvrière. Dissolution de la premièreUnion des anarcho-syndicalistes.
En1971, leMouvement communiste libertaire et l'Organisation révolutionnaire anarchiste tentent un rapprochement qui échoue malgré l'intervention et la médiation deDaniel Guérin. En juillet, un groupe du MCL rejoint l'ORA. Quatre groupes de l'ORA rejoignent le MCL et donnent naissance à la premièreOrganisation communiste libertaire (OCL-1) lors d'un congrès constitutif àMarseille. L'OCL a des contacts avec un groupe dénommé la Gauche marxiste autour de thèmes favorables au conseillisme. À partir de juillet, création descercles Front libertaire qui représentent la structure d'accueil des sympathisants de l'ORA. Leur appartenance n'entraîne pas une adhésion systématique à l'ORA mais les cercles s’intégreront à l'organisation en 73. La même année des militants quittent l'ORA pour rejoindre l'Union communiste de France (groupe maoïste ultra-stalinien). En 1972 l'ORA exclus des militants qui appuyaient les « candidatures révolutionnaires uniques » aux législatives. Une minorité d'entre eux va renforcerLutte ouvrière, tandis que la majorité rejoint laLigue communiste. L'OCL éclate définitivement en 1974 à la suite de sa dérive conseilliste de 1971. Le reste de ses militants, renforcé par la venue de deux groupes scissionnistes de l'ORA, fonde une nouvelle organisation et revue,Rupture. Celle-ci veut contribuer à « l'élaboration du projet communiste à l'émergence d'un mouvement communiste radical ». Cette orientationultragauche va les conduire vers les groupes « autonomes ». Cette organisation disparaîtra très rapidement. À la suite des grèves de 1974 dans les banques, le rail et aux PTT, naît une tendance ouvriériste et syndicaliste révolutionnaire au sein de l'ORA. Cette tendance, baptiséeUnion des travailleurs communistes libertaires (UTCL), critique les dérives ultra-gauche de l'ORA (antisyndicalisme) et sa confusion politique. L'organisationConfrontation anarchiste (CA) se met en place à partir de militants de laFA, rejoints par l'UFA et quelques groupes autonomes. Rejoint l'année suivante par des groupes démissionnaire de laFA. Cette dernière publie un bulletin,Combat anarchiste, et un périodique,Commune libre. De 1971 à 1976, c'est la tendance non organisationnelle qui va être majoritaire dans cette organisation.
Du1er au, l'Internationale des fédérations anarchistes tient àParis son2e congrès.
Fondation en1972 de l'Union des anarcho-syndicalistes (UAS)[38]. L'UAS publieL'Anarcho-syndicaliste.
Naissance en1974 dugroupe Marge, qui cherche à rassembler tous les marginaux (délinquants, prostituées, anciens prisonniers, toxicomanes, homosexuels, travestis, squatters…). La même année création duGroupe d'action et d'études libertaires (GAEL) à partir dugroupe Poing noir (en rupture de laFA), rejoint par d'autres libertaires non organisationnels et parution deLa Lanterne noire, revue qui accueille des anciens du groupe et de la revueNoir et Rouge (disparue) et des libertaires d’Informations et correspondance ouvrières (ICO, bulletin du groupe éponyme qui a cessé de paraître à ce moment-là).
En1975, création de la secondeUnion des anarcho-syndicalistes.
En1976, Congrès de l'Organisation révolutionnaire anarchiste àOrléans, qui entérine l'exclusion de la tendanceUTCL, et se rebaptiseOrganisation communiste libertaire (OCL2e manière). L'OCL publieFront libertaire et un premier numéro dePour l'autonomie ouvrière et l'abolition du salariat. En avril, les exclus de l'ORA créent uncollectif pour une Union des travailleurs communistes libertaires. Ils se dotent d'un organe de presse :Tout le pouvoir aux travailleurs (TLPAT) au début de l'année 1977. La même annéeConfrontation anarchiste éclate et donne naissance àl'Organisation combat anarchiste (OCA) sous l'impulsion des organisationnels.
En, libération deJean-Marc Rouillan et des militants desGroupes d'action révolutionnaires internationalistes. Le, première réunion de l'Assemblée parisienne des groupes autonomes (APGA), à la suite de la mort des prisonniers de laFraction armée rouge. En décembre, l'APGA publieL'Officiel de l'autonomie. Fin octobre: Conférence nationale des travailleurs libertaires àParis. Celle-ci est convoquée à l'initiative de l'AS, du Groupe anarcho-syndicaliste (GAS) de Rouen et de l'UTCL. LaFA, laCNT et l'UAS sont présents à titre d'observateurs. ÀParis, l'Union Régionale de la rue de la Tour d'Auvergne (9e) est exclue de laCNT.Le Monde libertaire devient hebdomadaire.
Les 25 et se réunit le congrès constitutif de l'Union des travailleurs communistes libertaires. En mars,Roger Langlais etBernard Pécheur publient le premier numéro de la revueL'Assommoir : "La France stalinienne"[39]. Un deuxième numéro, "Le Futur accompli", paraîtra en octobre[40],[41],[42]. En septembre se réunit àRouen la "Conférence nationale des anarcho-syndicalistes" (CNAS) à l'initiative du GAS de Rouen et de l'AS. Y sont présents des groupesFA, laFA à titre d'observatrice, ainsi que laCNT (Vignolles), la CNT (Tour d'Auvergne), l'UTCL, l'UAS, leSyndicat autogestionnaire des travailleurs (SAT) de Lyon et des individus indépendants.
Départ de laFA de quelques militants en désaccord sur l'intégration du concept de lutte des classes dans les principes de base qui régissent le fonctionnement de la fédération. Ils fondent l'Union anarchiste (UA) avecLe Libertaire comme organe.
En1979, autodissolution deMarge. Le quinzomadaireFront libertaire disparaît.Daniel Guérin puisGeorges Fontenis sont admis au sein de l'Union des travailleurs communistes libertaires. Parution du troisième numéro deL'Assommoir : "Des progrès de l'action directe" (cf.Front libertaire des luttes de classe,, 10 ;CPCA - Centre de propagande et de culture anarchiste -,no 5, oct.-nov. 1979 ;Le Nouvel Observateur, 19 nov. 1979). Première apparition d'Action directe avec le mitraillage du siège duConseil national du patronat français le1er mai. Le : braquage à la perception deCondé-sur-l'Escaut, dans le Nord : 16,3 millions de francs de butin. Six des sept accusés sont acquittés le 26 avril 1989 par la cour d'assises du Nord, présidée par M. Didier Wacogne[43].
Les 27 et, 32 personnes sont arrêtées dans le cadre de l'enquête surAction directe. Le la librairie de laFédération anarchiste déménage au 145 rue Amelot 75011 àParis. Le travail d'infiltration d'un indicateur de police (Gabriel Chahine) permet l'arrestation le d'une dizaine de militants d'Action directe (dontJean-Marc Rouillan etNathalie Ménigon). Les contacts entre l'UTCL et l'OCA aboutissent à l'intégration de cette dernière dans l'UTCL. Le journalLutter de l'OCA deviendra par la suite le journal de l'UTCL. L'OCL publie désormais le mensuelCourant alternatif.
Le congrès de laFédération anarchiste, en, signe l'acte de naissance de « Radio libertaire », en plein boom desradios libres. Le, cinq personnes accusées du braquage de Condé-sur-l'Escaut sont arrêtées. Le, la plupart des prisonniers politiques sont amnistiés :Jean-Marc Rouillan est libéré. Le : début de la grève de la faim en prison deNathalie Ménigon et des accusés du braquage de Condé-sur-l’Escaut. Le1er septembre : début des émissions de Radio libertaire. Le 17 et :Nathalie Ménigon et la plupart des prisonniers en grève de la faim sont libérés pour raison médicale. En octobre : libération du dernier prisonnier en grève de la faim.
L'Assommoir fait paraître un quatrième numéro intitulé « Considérations sur l'état actuel de la Pologne ». « C'est pas mal expliqué et raconté comment le peuple polonais fait sa révolution contre “l'internationalisme du capital, avec sa division mondiale du travail, le seul but affirmé par les dirigeants polonais étant désormais de faire travailler les prolétaires sous la menace des chars russes pour rembourser les crédits américains, allemands ou français”. » (Delfeil de Ton,Le Nouvel Observateur,-.)
En 1982 Parution du numéro 5 deL'Assommoir : « La nuit de la métamorphose », qui s'en prend aux analyses désarmantes,dans tous les sens du terme, de l'ultra-gauche (plus ou moins) pro-situationniste à propos des événements dePologne.
Le, lesCRS investissent le studio de « Radio libertaire » et saisissent le matériel. En réaction le3 septembre, une manifestation réunie cinq mille personnes pour la liberté d'expression et obtient une fréquence pour « Radio libertaire ». La même année création de laCoordination Libertaire Étudiante (CLE).
Le : assassinat du généralAudran (revendiqué par Action directe).
Parution du numéro 7 et dernier deL'Assommoir : « Les Habits neufs de la pensée. Nécrose des idéologies et métastases de la modernité ». Allusant à l'assassinat de Jacques Mesrine, les responsables de la revue intitulent leur texte de présentation « Le poison des prochaines années ».
En 1986 des groupes antifascistes se réunissent pour constituer laCoordination nationale antifasciste (CNAF). Mouvements de jeunesse très liés à la scène durock alternatif, les Scalp auront du mal à se structurer durablement et la CNAF disparaît à la fin desannées 1980. Premières parutions de la revueREFLEXes, publiée par leRéseau d'études sur le fascisme et de lutte contre l'extrême-droite et la xénophobie (SCALP-REFLEX). Le4e congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes se tient à Paris les,1er, 2 et, il réunit une quarantaine de délégations, la FA française récupère le mandat du secrétariat IFA. À la faveur du mouvement étudiant contreDevaquet naît leCollectif jeunes libertaires (CJL) qui bientôt va s'adosser à l'UTCL. Le : assassinat du PDG de Renault, Georges Besse (revendiqué parAction directe).
Le, arrestation de quatre des principaux membres du groupe Action Directe (Jean-Marc Rouillan,Nathalie Ménigon,Joëlle Aubron etGeorges Cipriani) dans une ferme, àVitry-aux-Loges (Loiret). Ils seront par la suite condamnés à la prison à perpétuité.
En, une centaine de militants issus de l'Union des travailleurs communistes libertaires, de laFédération anarchiste, duCollectif jeunes libertaires, de l'Organisation communiste libertaire et de laTribune anarchiste communiste, lancent un « Appel pour une alternative libertaire » en vue de regrouper les communistes libertaires dans une même organisation[44].
L'année 1990 voit la formation, dans plusieurs régions, decollectifs pour une alternative libertaire (CAL) qui, à l'automne, participent au mouvement d'opposition à laguerre du Golfe.
Les 18, 19 et, assemblée générale fondatrice d'Alternative libertaire, àOrléans. Deux organisations, l'Union des travailleurs communistes libertaires et leCollectif jeunes libertaires, se dissolvent et leurs militants rejoignent AL, qui tient son congrès constitutif en septembre, àToulouse. AL publie son « Manifeste pour une alternative libertaire » et désormais le mensuelAlternative libertaire. S'inspirant des théories deDaniel Guérin, elle se réclame ducommunisme libertaire et dusyndicalisme révolutionnaire.
En1992 après une crise identitaire et politique — l'antifascisme est nécessaire mais pas suffisant — la volonté de refonder un réseau parmi les groupes antifascistes et alternatifs se matérialise par la création duréseau No pasaran. ÀParis, le groupe « Apache » quitte leSCALP et prend le nom de "SCALP-REFLEX". L'Alliance des syndicalistes anarchistes est créée, en1992, parSerge Mahé et ses compagnons rassemblés autour de la publication de laLettre anarchiste.
En1993 la CNT scissionne sur la base de désaccords sur les élections professionnelles, laCNT « Vignoles » regroupe la majeure partie des militants, une minorité reste à laCNT-AIT. Création de nouvelles sections au syndicat de l'éducation de la CNT-Vignoles : laFormation action universitaire (FAU) et laFormation action lycéenne (FAL). En, la CNT « Vignoles » est exclue de l'Association internationale des travailleurs (AIT) au congrès deMadrid : laCNT-AIT est reconnue comme la seule section française de l'AIT.
Les premiers numéros deCette Semaine sortent en 1993. À l'origine hebdomadaire, le journal paraîtra par la suite quatre fois par an.
En création à Paris de laCoordination des sans-abris (CDSA) (dont bon nombre de membres se réclament de l'anarchisme et auquel se joignent les militants de l'UA et de laCNT-AIT). Pendant un mois, la CDSA campe devant le ministère des Affaires sociales. En 1994 à Paris, la CDSA ouvre un squat avenue de Breteuil, dans le7e arrondissement. Expulsée durant l'été, elle s'installe alors au 9 rue saint-Sauveur (2e). Un collectif autonome est créé à l'occasion du mouvement anti-CIP : le « Mouvement d'action et de résistance sociale ». Naissance de TCP ("Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère") au sein de laCoordination des sans-abris. Autodissolution de la Coordination Des Sans-Abris et expulsion du squat de la rue Saint-Sauveur en 1996. À Paris en 1996, le collectif "Des papiers pour tous" multiplie les actions de solidarité avec lesétrangers en situation irrégulière en lutte, avec notamment l'occupation du siège du RPR le, la veille de l'expulsion de l’église Saint-Bernard.
En, Audry Maupin est tué à Paris au cours d'unefusillade avec la police. Sa compagne Florence Rey est arrêtée. Trouvent également la mort trois policiers et un chauffeur de taxi pris en otage par Rey et Maupin.
Le,Jacques Chirac est pris à partie par des militants de laFédération anarchiste au cours d'une émission deCanal+[réf. nécessaire]. En décembre, la CNT-FAU s'allie avec l'UNEF pour contrer l'UNEF-ID à la coordination nationale étudiante[réf. nécessaire]. Le SCALP participe à la création du CAMI (Collectif d'aide aux manifestants interpellés). Campagne de TCP contre les vigiles du métro (TRAUM, Tribune de résistance active des usagers du métro). La FA exclut l'Union des Anarchistes de Radio Libertaire. Publications deLa Dynamite, journal de la FAL, qui prend brièvement le nom de "Formation Anarchiste Lycéenne" et deTic-Tac : sept numéros jusqu'en 1996. "T...I...C, T...A...C..., T'es ici, t'en as assez, Tic-Tac, Si t'en as ta claque de tout ce mic-mac, Sois frénétique, freine pas l'attaque, Pas fanatique mais feinte l'attaque, Sois systématique, le système attaque, Pas trop plastique et place ta claque".
Le5e congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes se tient àLyon en 1997, le mandat de secrétaire de l'Internationale incombe désormais à Massimo. La même année apparition éphémère d'uneCoordination de résistance et de lutte anti-capitaliste (CRELAC) qui ne durera que quelques mois et création à laCNT-Vignoles d'un Comité d'action chômeurs qui participe durant l'été aux premières occupations desANPE et des bureaux desASSEDIC. La lutte se cristallise alors sur la question de l'augmentation duRevenu minimum d'insertion.
En1998 aParis, l'Assemblée générale des chômeurs de Jussieu organise des actions quotidiennes dans la capitale (pillage d'un magasin Cash Converter, autoréduction au restaurantLeFouquet's, occupation de laBourse du commerce…). Le, lors d'une occupation duConseil constitutionnel, un étudiant déchire un exemplaire original de laConstitution de 1958 et écrit sur la première page :« La dictature capitaliste est abolie. Le prolétariat décrète l'anarchie et le communisme ».
Création du Collectif anti-expulsion (CAE) en solidarité avec lesétrangers en situation irrégulière. Le CAE intervient chaque semaine dans les aéroports, à Roissy et Orly, pour s'opposer physiquement aux expulsions de « sans-papiers ». Disparition deApache. Parution deKaroshi, revue anti-travail contre le revenu garanti. Naissance deTiqqun, revue de métaphysique post-situationniste[45].
En2000, est diffusé le premier numéro deTout le Monde dehors !, "Feuille d'info sur les prisonniers en lutte". Le5e congrès d'Alternative libertaire décide d'un « tournant vers la visibilité »[46], après presque dix ans d'immersion dans lesmouvements sociaux, au détriment de la construction de l'organisation.L'association des amis d'AL est créée pour aider à en financer ces projets et le mensuelAlternative libertaire augmente son tirage et passe en distribution publique.
En2001, mobilisation en faveur de Werner Braeuner, un anarchiste allemand au chômage incarcéré pour le meurtre de son directeur d'ANPE : le, le consulat allemand deParis est occupé. La même année plus de 500 personnes signent unAppel à l'Unité du Mouvement Libertaire. Cette dynamique crée un climat favorable à la rencontre des différentes organisations et à la mise sur pied d'initiatives unitaires.
En, l'Union régionale du sud-ouest (Toulouse,Perpignan etMontpellier) de laFédération anarchiste scissionne lors du60e congrès deRouen, en raison de leur refus de la pratique de l'unanimité dans le processus décisionnel au sein de la fédération, jugée « source d'immobilisme » au profit d'un mode de prise de décision à la majorité[47] et se constitue enCoordination des groupes anarchistes (CGA)[48],[49]. La CGA publie le mensuelInfos et analyses libertaires. Du 19 au, un campement No Border est organisé àStrasbourg.
En2003, dissolution du collectif "Pour en finir avec toutes les prisons" dans une éphémère "Coordination anticarcérale européenne" qui disparait l'année suivante. La moitié des membres duréseau No Pasaran le quitte en mai. Une partie des membres va créer quelque temps plus tard l'Offensive libertaire et sociale (OLS) et son journal trimestrielOffensive[50]. LaCoordination des groupes anarchistes édite ses statuts et adopte notamment le vote majoritaire aux trois quarts.
LaConvergence des luttes anti-autoritaires et anticapitalistes (CLAAAC) se forme à l'initiative de laFA, d'AL, de l'OCL, de laCNT-F, laCGA, del'OSL suisse et deNo pasarán en opposition à la tenue duSommet du G8 à Évian et participe à la création duVillage Alternatif, Anticapitaliste, et Antiguerre (VAAAG), qui se tient du 26 au. Du 11 au, les mêmes organisations se joignent à l'initiative de la Fédération anarchiste d'organiser un forum social libertaire àSaint-Ouen en parallèle au Forum social européen deSaint-Denis.
Le, des affrontements ont lieu avec le cortège duParti socialiste lors de la manifestation du FSE. Le soir, 200 personnes sont arrêtées en manifestant devant la prison de la Santé à l'appel de la coordination anticarcérale.
En se réunit àBesançon le7e Congrès de l'Internationale des fédérations anarchistes qui consacre l'adhésion de l'Anarchist Federation (anglaise), de laFédération anarchiste (cs) tchèque et slovaque et del'Association des mouvements anarchistes russes. À la suite de son congrès deRennes en mai, plusieurs groupes de la FA (Lyon,Lille,Nantes,Saint-Brieuc) se défédèrent. Le même mois voit la création dugroupe libertaire Place Libre et du forum du même nom. En décembre, parution deVidange : technophobie, squats, et lutte contre la répression.
En2005 parution deOutrage : bulletin édité par Action-K (collectif de propagation de contre-culture). Autodissolution du CAE et du premier numéro duJobar : information classiste, " diffusé en banlieue, loin des organisations libertaires...".
LaConvergence des luttes anti-autoritaires et anticapitalistes (CLAAAC) et anti-nucléaires continue sur sa lancée en parallèle à lamanifestation anti-EPR àCherbourg et participe à la création duVillage anti-capitaliste, autogéré et anti-nucléaire, qui se tient du 15 au.
Durant les années 2010, le panorama libertaire est composé d'une dizaine d'organisations nationales : laFédération anarchiste etAlternative libertaire sont les deux organisations les plus structurées ; on peut y ajouterNo pasarán, l'Organisation communiste libertaire, laCoordination des groupes anarchistes, laCNT-AIT, leGroupement d'action et de réflexion anarchosyndicaliste (GARAS), laCoordination anarchiste, l'Union des anarchistes, laCNT-SO et l'Union des anarcho-syndicalistes. Il faut mettre à part laCNT-Vignoles (très structurée) qui souhaite se situer exclusivement dans le champ syndical et ne plus se voir accoler l'étiquette libertaire car il est vrai que ses adhérents peuvent ne pas être des anarchistes mais quand même agir en relation avec les statuts de l'organisation. Enfin, il est important de préciser que bon nombre de libertaires ne se reconnaissent dans aucune organisation officielle. Une bonne partie préfèrent notamment se regrouper dans descollectifs autonomes comme lesAnarchist Black Cross ouFood Not Bombs ou dans desgroupes d'affinité informel.
En, l'OLS annonce l'arrêt de l'activité du collectif. La même année lancement d'une campagne libertaire antifasciste par notammentAl, laCGA et laCNT[51].
À partir de,Alternative libertaire et laCoordination des groupes anarchistes entament un processus d'unification. À l'occasion d'un congrès conjoint, les deux organisations fusionnent le pour créer l'Union communiste libertaire[52]. D'après le journaliste duMondeAbel Mestre, il s'agit d'un« fait est assez rare pour être souligné », l'extrême gauche étant« plus habitué[e] aux scissions qu'aux fusions ». L'Union combine une implicationsyndicaliste révolutionnaire avec une présence dans les luttesantiracistes,féministes,LGBTI etécologistes, tout en défendant un « projet de société basé sur la démocratie directe, l’autogestion et le fédéralisme »[53]. Elle revendiquait environ 600 militantes et militants répartis dans 54 groupes à l'été 2020[54].L'Union communiste libertaire continue de publier le mensuelAlternative libertaire, distribué en kiosques et tiré à près de 10 000 exemplaires[55].
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