Alice Hyatt vit àSocorro auNouveau-Mexique. Cette femme au foyer de 35 ans est malheureuse en ménage. Son mari Donald, chauffeur routier, est indifférent envers elle et irascible avec leur fils d'une dizaine d'années, Tommy. Quand son mari meurt dans un accident de la route, la vie d'Alice prend un nouveau cours. Elle part alors avec son fils vers son rêve de petite fille : devenir chanteuse àMonterrey enCalifornie. Mais quelques désillusions l'attendent notamment àPhoenix.
Après avoir achevé le tournage deL'Exorciste,Warner Bros. désire faire un autre film avecEllen Burstyn sur lequel elle aurait le contrôle créatif. Elle souhaite alors faire un film différent et mettant en scène une vraie femme. Par l'intermédiaire de son agent, l'actrice découvre le script deRobert Getchell, qu'elle envoie à des producteurs du studio. Elle contacte égalementFrancis Ford Coppola pour savoir s'il connait un jeune réalisateur pouvant mettre en scène le film. Il lui dit de regarderMean Streets. Séduite par ce film, Ellen Burstyn souhaite alors queMartin Scorsese soit engagé[5],[6].
I Will Always Love You, paroles, musique et interprétation parDolly Parton (1974), chanson non créditée au générique, diffusée par le jukebox dans la scène du bar avec Alice et Ben (Harvey Keitel).
AllMovie[10],[Note 2] :« Bien qu’Alice n'est plus ici n'a pratiquement aucune des caractéristiques thématiques deMartin Scorsese, le film tire son charme et son énergie du même style réaliste d'improvisation commun à tous ses films, en particulier dans les scènes entre Alice et Flo ou avec l'énervant gesticulateur Tommy. […] Elle [Ellen Burstyn] a été récompensée par l'Oscar de la meilleure actrice. À l'époque, le film avait été critiqué pour avoir présenté à Alice le choix trop évident entre amant et carrière, et pour avoir rendu l'amantKris Kristofferson invraisemblablement attirant.Jodie Foster interprète Audrey, la nouvelle amie excentrique de Tommy. Les personnages du scénaristeRobert Getchell ont été adaptés pour lasérie téléviséeAlice[Note 3]. »
Critikat[11] :« On s’étonnerait presque de découvrir un Scorsese aussi juste dans sa peinture d’une époque par le biais de l’intime, capable de brosser en quelques scènes le portrait d’une femme qui pourrait parler pour toute une communauté invisible, celle de l’Amérique du milieu, des États que personne ne traverse. Déjà en germe, les grandes lignes de son univers visuel sont là : des personnages pris entre réalisme et théâtralité, criants de vérité et si cinématographiques, atteignant le réel en le transcendant. »
Le Monde[12] :« Sur la recommandation deFrancis Ford Coppola, elle [Ellen Burstyn] se laisse convaincre de s'en remettre àScorsese. […] Le résultat de cette collaboration, d'une étonnante fluidité, témoigne de la maturité du jeune (30 ans) cinéaste. On retrouve dans les séquences qui jettent Alice entre les griffes de Ben (Harvey Keitel), un psychopathe qui hait les femmes, tout le potentiel de violence que Scorsese a déjà manifesté. Mais les scènes d'amour entre Ellen Burstyn etKris Kristofferson respirent la tendresse et la légèreté. Le chanteur de country qui est à l'époque en train de devenir une star de cinéma — il vient de tourner dans lePat Garrett et Billy le Kid dePeckinpah — compose une figure masculine comme on n'en verra jamais plus dans les films de Scorsese : solide, rassurant, drôle. […] Avec sa bande-son qui mêle des titres rock du moment (All the Way from Memphis(en), deMott The Hoople), la country des bars dans lesquels Alice trouve du travail et les standards de Broadway qu'elle y interprète,Alice n'est plus ici continue le travail musical de Scorsese, entamé dès son premier film,Who's That Knocking at My Door ? […] Profitant du pouvoir que les metteurs en scène ont acquis de haute lutte, Scorsese a exigé que l'on construise un décor pour cette séquence sur l'enfance d'Alice, sa vocation de chanteuse. On est manifestement en studio, dans une lumière rougeoyante qui évoque irrésistiblement les productions à grand spectacle desannées 1940, à commencer parAutant en emporte le vent. Par ce geste, Martin Scorsese inscrit son récit dans la fiction et surtout dans l'histoire d'un art qu'il prétend perpétuer, le grand cinéma américain. »