Alexander Murray Palmer Haley, né le àIthaca et mort le àSeattle, est un écrivainaméricain. Il est connu notamment pour sa collaboration à l'autobiographie deMalcolm X et pour son romanRacines.
Né en 1921, Alex Haley[1] est le fils de Simon Alexander Haley, un professeur de l’université Cornell, et de Bertha George (Palmer) Haley, une institutrice[2]. Après ses études secondaires, à l'âge de 15 ans, il suit des classes de préparation pour entrer à l'université, mais, en 1939, décide d'interrompre ses études pour s'engager dans les gardes côtes des États-Unis (United States Coast Guard.)[3], il commence par l'humble poste de commis de cuisine (messboy). C'est pendant cette période qu'il commence à écrire des nouvelles[4]. Après 20 ans d'armée il prend sa retraite et entame une carrière d'auteur.
Il collabore avec plusieurs magazines[5], dontPlayboy, au sein duquel il a inauguré la rubrique "Playboy interview"[4]. Ses entretiens perspicaces et détaillés sont remarqués, et les interviews de Malcolm X le mènent à son premier livre,L'Autobiographie de Malcolm X. Ce travail traduit en huit langues a fait d'Alex Haley un auteur réputé, et lui a valu la célébrité.
Parallèlement, dès 1964, les histoires familiales qu'Alex Haley avaient entendues dans sa jeunesse le poussent à étudier son ascendance maternelle, d'origine africaine. Haley conduit sa recherche dans labibliothèque du Congrès et enGrande-Bretagne, où les compagnies maritimes affrétaient les convois esclavagistes. Il consulte deslinguistes pour mieux connaître la langue du pays dont il pense être originaire - la Gambie.
S'étant rendu au petit village deJuffureh, enGambie, il rencontre ungriot. Celui-ci lui donne un exposé oral de l'histoire tribale de Mandinka sur sept générations, jusqu'à l'histoire du jeuneKunta Kinte guerriermandingue musulman qui s'est fait piéger dans la forêt en recherchant du bois pour faire un tambour.
Pour son voyage de retour aux États-Unis, Alex Haley réserve une place sur un cargo, pour essayer de comprendre ce qu'a pu ressentir son ancêtre pendant le voyage de trois mois vers l'Amérique. Pendant dix nuits, il a dormi entre les balles de caoutchouc cru dans la cale du bateau. Il a essayé de conceptualiser ce que devait être la vie dans ces conditions, au milieu de cadavres et d'ordures, avec plus de cent autres êtres humains. Douze ans après le début de ses recherches, en 1976, Alex Haley publie son romanRacines.
En 1978, l'État duTennessee classe la maison natale de Haley, là où il puisa son inspiration pour rédigerRacines, et il en fait le premier site historique d'État consacré auxAfro-Américains. Connue aussi sous le nom deW. E. Palmer house (du nom du grand-père paternel de Haley), elle se trouve dans la petite ville de Henning, comté de Lauderdale. Elle abrite un musée consacré à Haley, et c'est dans son jardin que l'écrivain est enseveli.
En 1989, Alex Haley a reçu un titre honorifique de l'académie des garde-côtes, pour la première fois décerné à un homme de couleur. Il fut par ailleurs membre de l'Académie du royaume du Maroc[6].
Si 1977 fut l'année de la consécration pour Haley, (Prix Pulitzer, médaille Spingarn de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), sa notoriété fut ternie dès 1978 par des accusations de plagiat[7]. À l'issue de son procès, Haley accepta un arrangement à l'amiable et versa 650 000 dollars àHarold Courlander, admettant avoir repris de larges passages de son livreThe African dansRacines. Haley affirma que son appropriation des passages litigieux n'avait pas été intentionnelle. En 1988,Margaret Walker le poursuivit à son tour accusantRacines de violer les droits d'auteur de son romanJubilee. Sa plainte fut rejetée par le tribunal.
Queen: The Story of an American Family (1993), dont fut tiré l'adaptation télévisée dramatiqueQueen parJohn Erman, dans lequel le rôle de Alex Haley est joué parDanny Glover (disponible enDVD)