Albert d'Amade | ||
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Nom de naissance | Albert Gérard Léo d'Amade | |
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Naissance | Toulouse,France | |
Décès | (à 84 ans) Fronsac,France | |
Origine | ![]() | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1874 | |
Commandement | 71e régiment d'infanterie 9e division d'infanterie 13e corps d'armée 6e corps d'armée Gouverneur militaire deMarseille Commandant en chef de l'armée des Alpes (avril-août 1914) Groupement des divisions territoriales Corps expéditionnaire d'Orient 10e région militaire | |
Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | Médaille militaire Grand-croix de la légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 | |
Autres fonctions | Membre duConseil supérieur de la guerre | |
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Albert d'Amade, né le àToulouse et mort le àFronsac (Gironde), est ungénéral français[1],grand-croix de la Légion d'honneur et titulaire de lamédaille militaire.
Saint-Cyrien, il commence sa carrière enAlgérie en 1876, commesous-lieutenant au3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA) avec lequel il participe à lacampagne de Tunisie en 1881. Il sert ensuite entre 1885 et 1891 enIndochine puis àTien-Tsin.Général de brigade, il participe à lapacification du Maroc entre 1907 et 1909. Lorsque laPremière Guerre mondiale éclate, il est commandant en chef de l'armée des Alpes en août-septembre 1914 puis ducorps expéditionnaire d'Orient (CEO) entre février et avril 1915, rejoignant ainsi la coalition britannique sur lefront des Dardanelles. Cependant, un différend sur la stratégie des opérations à mener l'écarte du commandement et en avril 1915, il est remplacé par le généralGouraud.
Il est considéré comme l'initiateur desgoums marocains.
Albert d'Amade intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1874, pour en sortirsous-lieutenant après deux ans de formation.
Comme beaucoup de jeunes officiers de sa génération, il est attiré par l'Afrique française du Nord et ses promesses d'aventure. À une époque où l'armée française tout entière entamait sa réorganisation en vue de la Revanche, les vastes espaces algériens, à peine pacifiés (la dernière grande révolte deKabylie date de 1871), offraient l'occasion d'échapper à une laborieuse vie de garnison et à de pesantes réflexions doctrinales.
En 1876, le sous-lieutenant d'Amade arrive àConstantine, au3e Régiment de tirailleurs algériens. Il participe à lacampagne de Tunisie en 1881.
En décembre de cette année-là, il regagne la France et le143e R.I., nanti de son nouveau grade delieutenant.
Il reçoit son troisième galon en, avec sa mutation pour le108e R.I. Mais cette nouvelle affectation n'est que purement formelle, puisqu'il part pour l'Indochine en avril suivant, pour servir à l'état-major de la2e brigade de la division d'occupation duTonkin.
La suite de sa carrière est une suite de séjours en France et d'emplois à l'étranger. Attaché militaire auprès de la légation militaire française enChine, puis enGrande-Bretagne (1901), il ne revient en France pour une longue période qu'en 1904. Il est alorscolonel et chef de corps du71e R.I.
Nommégénéral de brigade le, il est affecté quelque temps à l'état-major général de l'armée, avant de rejoindre leMaroc.
C'est à cette période que le général d'Amade commence à être connu. Sa mission au Maroc est délicate. Il a en effet la charge de pacifier la province de laChaouïa. Si à la fin de l'année 1907, après les troubles de juillet et août, la ville deCasablanca et ses abords immédiats sont sécurisés et surveillés par les troupes du général Drude, le reste de la Chaouïa est encore très instable. Les postes français y sont fréquemment attaqués. La présence française est loin d'y être totalement assurée. D'Amade est donc chargé d'expulser de la région les forces dissidentes qui s'y trouvent encore. Celles-ci sont surtout concentrées autour de deux principaux centres de rébellion :Settat etM'Dakra.
À la tête de la colonne du littoral, il met son principe en application. Il remporte ainsi ses premiers succès entre les 2 et. Le, sa victoire deDar-Kseibat lui ouvre la voie de Settat, dont il s'empare quelques jours plus tard. Cette action lui permet de soumettre lesOulad Saïd. Se retournant ensuite contre les M'Dakra, il les combat entre les 18 et, puis exerce contre eux de violentes répressions (entre les 8 et, puis du 11 au). Cette campagne pour le moins vigoureuse aboutit à la soumission de ses adversaires.
Mais en marge de son action militaireà outrance, le général d'Amade ne néglige ni la logistique, ni l'aménagement du terrain. Dans les régions pacifiées, il fait installer des lignes téléphoniques qu'il jalonne de gîtes d'étapes et de magasins divers. Dans cette deuxième phase de sa mission, il fait preuve d'une grande activité et d'une incontestable efficacité. Après avoir été pacificateur, il se fait administrateur. Il organise ainsi les camps militaires de la région de Casablanca et se soucie du développement économique de la ville, dont il assure le rétablissement rapide des activités portuaires. En outre, il met sur pied un système d'impôt fondé à la fois sur des taxes sur les marchés et sur les deux impôts coraniques que sont l'Achour et le Zekkat (le premier frappe les productions du sol et le second porte sur le capital en animaux domestiques). Il impose également le versement d'une indemnité de 2 500 000 francs, divisée en trois tranches recouvrables en 1909, 1910 et 1911.
Dans le domaine militaire, d'Amade doit être considéré comme l'initiateur desgoums marocains, dont l'avenir devait prouver les grandes qualités guerrières. C'est lui en effet qui organise ces troupes indigènes ayant pour mission de suppléer les troupes françaises durant laguerre du Maroc, puis de les remplacer peu à peu dans certaines missions.Le, le général D’Amade signe l’ordre du journo 100 créant les six premiers goums recrutés parmi les tribus de la Chaouia. (Région de Casablanca).
Après une quinzaine de mois de présence, il quitte le Maroc le.
En revenant en France, il se montre particulièrement fier de son bilan, qu'il considère lui-même, non sans raisons, comme "la base de l'œuvre de Lyautey".Général de division depuis le, il prend le commandement de la9e D.I. en. Dès lors, sa progression dans le haut-commandement est régulière. Le succès de sa mission au Maroc n'y est sans doute pas étranger. Le, il est nommé à la tête du13e Corps d'Armée puis, le suivant, à celle du6e C.A.. Enfin, consécration d'une carrière, il entre auConseil supérieur de la guerre le et remplace le généralJoseph Galliéni comme commandant en chef de l'armée des Alpes.
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Le, après la dissolution de l'armée des Alpes, le général d'Amade est nommé commandant du « Groupe de Divisions Territoriales », et occupe une position défensive entreMaubeuge etDunkerque[2]. Après quelques combats, il bat en retraite.Legénéral Percin, gouverneur de la place deLille, qui devait le soutenir, aurait refusé de marcher, comme le lui aurait ordonné legénéral Joffre.[Information douteuse]. Quittant les Flandres, le général d'Amade mène le repli avec une certaine précipitation, traverseAmiens qu'il laisse sans défense et arrête sa course enNormandie. Là, il assure un temps la couverture deRouen puis reprend la marche en avant à la suite de labataille de la Marne. Le, Joffre le fait relever de son commandement et remplacer par le généralBrugère.
D'Amade aurait eu la faiblesse d'accéder au désir deJoseph Caillaux qui lui aurait demandé ne pas faire marcher la division où se trouvait le régiment d’infanterie territoriale de laSarthe, composé de ses fidèles électeurs. Sa disgrâce lui est très dure et il essaye même de s'engager comme officier àLégion étrangère ; n'étant pas cassé de son grade de général, il ne le peut pas. Le général Joffre le fait nommergouverneur militaire deMarseille.
Le suivant, il reçoit un nouveau commandement important : celui duCorps expéditionnaire d'Orient, chargé de combattre l'Empire ottoman aux côtés d'une armée britannique. Avec elle, il débarque àGallipoli le. Après quelques succès initiaux, lacampagne tourne court et les Alliés se retrouvent bloqués au sud de la presqu'île par des Turcs bien plus accrocheurs que prévu et solidement encadrés par les Allemands. Comme en France, une guerre de positions se met en place et le général d'Amade se retrouve impuissant à peser sur le déroulement de la bataille. Malade, il rentre en France le et cède la place augénéral Gouraud. Son action dans lesDardanelles lui vaut d'être au centre d'une polémique. On lui reproche notamment son manque d'initiative sur le terrain. Toutefois, il faut reconnaître à sa décharge que l'opération dans son ensemble souffrait de graves défauts de conception, auxquels il ne pouvait rien. D'autre part, les Britanniques, certes plus actifs et plus entreprenants que le corps expéditionnaire français, n'ont pas été plus heureux et toutes leurs tentatives pour débloquer la situation (débarquement àSuvla (el) par exemple) se sont soldées par de sanglants échecs.
Revenu définitivement en métropole, le général d'Amade termine sa carrière comme commandant de la10e Région militaire, àRennes.
Il se retire ensuite enGironde, où il meurt, àFronsac, le. Il est inhumé le au caveau des gouverneurs, auxInvalides.
Les photographies qu'il avait réalisées ou acquises pendant sa carrière, dont une importante série sur la Chine, sont déposées à l'ECPAD du ministère des Armées.
Les insignes de grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur lui sont remis le par le généralHenri Gouraud, gouverneur militaire de Paris. Il avait élevé à la dignité de grand-croix dans l'ordre le. Il avait été précédemment nommé au grade de chevalier dans l'ordre le et décoré le, promu au grade d'officier dans l'ordre le et décoré le, promu au grade de commandeur dans l'ordre le et décoré le par le généralHubert Lyautey, élevé à la dignité de grand officier dans l'ordre le etdécoré le par le président de la RépubliqueRaymond Poincaré[3].
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