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Albert Anker

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Pour les articles homonymes, voirAnker.

Albert Anker
Albert Anker en 1901.
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Anet
Période d'activité
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvements
Distinction

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Albert Anker, né le et mort le àAnet (canton de Berne), est unillustrateur etpeintresuisse. On l'appelle souvent le « peintre national » de la Suisse en raison de ses représentations populaires de la vie sociale de son pays auXIXe siècle[1].

Biographie

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Albert Anker est le deuxième enfant du vétérinaire d’Anet, Samuel Anker (1791–1860). Il va à l'école àNeuchâtel, où, en compagnie d'Auguste Bachelin, il suit ses premiers cours de dessin chezLouis Wallinger entre 1845 et 1848[2]. Il étudie ensuite augymnase de Kirchenfeld àBerne, où il obtient samaturité en 1851[2]. Anker entreprend ensuite des études dethéologie à l'université de Berne, qu'il poursuit à celle deHalle, enAllemagne. Mais il écrit à son père à Noël 1853, deIéna, qu'il se sent irrésistiblement attiré par une carrière artistique :« Toute profession est belle lorsqu'elle est accomplie avec sincérité et conscience[3] ».

Schreibunterricht (1865), médaille d'or duSalon de Paris.

Anker se rend alors àParis, pour étudier dans l'atelier du peintre suisseCharles Gleyre. Celui-ci, malgré la rigueur académique de son enseignement, a formé toute une génération d'élèves talentueux comme Renoir ou Monet. Le jeune Albert, au tempérament créatif, s'est senti bridé par cet enseignement extrêmement technique. Toutefois ses natures mortes caressées par la lumière témoignent de la maîtrise acquise chez Gleyre. Ce cercle d'artistes comprend également l'aquarellisteHenri Zuber, dont le cousin, le jugeArmand Weiss, lie amitié avec Anker[4].

Puis, entre 1855 et 1860, il suit les cours de l'École nationale supérieure des beaux-arts[2]. Il installe ensuite un studio dans la maison de ses parents et participe régulièrement à des expositions en Suisse et à Paris[1] Anker épouse, en 1864, Anna Rüfli, deLangnau. Le couple a six enfants dont deux meurent très jeunes, les quatre autres Louise, Marie, Maurice et Cécile apparaissent dans certaines de ses peintures. En 1866, Albert Anker commence à faire des maquettes pour le céramisteThéodore Deck ; au fil des ans, il va réaliser plus de 300 dessins pour desfaïences[1]. La même année, il reçoit la médaille d'or duSalon de Paris pourSchlafendes Mädchen im Walde (1865) etSchreibunterricht (1865)[1].

La famille Anker passe généralement l'hiver à Paris et l'été à Anet[1]. Entre 1870 et 1874, il est élu député auGrand Conseil du canton de Berne, où il soutient la construction duMusée des beaux-arts[2]. Anker voyage beaucoup, il se rend àBruxelles,Anvers,Gand,Lille, passe l'hiver 1883-1884 à l'Académie Colarossi où il réalise des aquarelles, puis part pour l'Italie. Anker est membre de laCommission fédérale des beaux-arts (de), une première fois de 1889 à 1893, puis de 1895 à 1898[1].

Nature morte (1896).

En 1890, il renonce à son domicile parisien pour demeurer uniquement à Anet. Il siège, dès 1891, à la commission fédérale de lafondation Gottfried Keller. Anker est membre du jury de l'Exposition internationale d'art de Munich, en 1897[2]. Il effectue, en 1899, son dernier voyage à Paris. L'université de Berne lui confère, en 1900, le titre dedocteurhonoris causa[1].

En, Anker est victime d'une attaque qui paralyse temporairement sa main droite[1]. À cause de cette invalidité, il ne lui est plus possible de travailler sur de grandes toiles. Dans une position de travail qui lui est confortable - assis sur une chaise et la feuille de papier posée sur les genoux - il peint des aquarelles, plus de 500, dont le croquis au crayon est minimaliste[2].

Albert Anker meurt le à Ins. Deux expositions commémoratives sont organisées, la première auMusée d'art et d'histoire de Neuchâtel du1er au, puis auMusée des beaux-arts de Berne du au.

Citation de Van Gogh

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« Anker est-il encore vivant ? Je pense souvent à ses œuvres, elles sont conçues avec tant d’habileté et de finesse. Il est vraiment d’un autre temps… »

Vincent Van Gogh à son frère Théo, 11.4.1883(Lettre n°336, original en néerlandais)

Récompenses

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  • 1856 : deux médailles de bronze à l’École impériale des beaux-arts à Paris.
  • 1858 : médaille d’argent à l’École impériale des beaux-arts à Paris.
  • 1866 : médaille d’or auSalon de Paris.
  • 1872 : médaille de bronze pour son tableauLes marionnettes à l’Exposition internationale deLondres.
  • 1873 : médaille pour sa peinture sur faïence à l’Exposition universelle de Vienne.

Œuvres

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Anker peint, entre autres, des portraits d'enfants, des représentations historiques et religieuses, des natures mortes et des paysages ruraux. Comme beaucoup des élèves de Gleyre, il s'évade de la présentation quasi-photographique des personnages peints par le maître, et les rend vivants, animés, chaleureux. Anker ira jusqu'aux limites de l'impressionnisme avec par exempleMarkttag im Murten (1876).

Représentations enfantines

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La petite fille aux dominos.

Dans la peinture européenne duXIXe siècle, Anker est l'un des plus importants créateurs de représentations enfantines. Il a peint environ600 huiles, dont plus de250 tableaux d'enfants, seuls ou en groupe. DansKnöchelspiel, de 1864, il peint des enfants jouant auxosselets, un jeu de groupe qui leur permet l'acquisition de compétences pour leur vie future au sein de la société.La Petite Fille aux Dominos reflète une concentration quasi-adulte de l'enfant, tout en préservant la fraîcheur de son âge.

Le talent d'Anker restitue le charme simple et attachant d'un regard juvénile. La sensibilité du peintre ressort de ses portraits d'enfants rêveurs ou graves, dont l'innocence nous interpelle. L'artiste nous renvoie au temps où nous étions nous-mêmes des « petits ».

Le monde des enfants d'Anker montre le changement éducatif en Europe auXIXe siècle, tel que nous le rencontrons dans l'esprit humaniste des SuissesJean-Jacques Rousseau (1712-1778) etJohann Heinrich Pestalozzi (1746-1827). L’œuvre d'Anker le raconte au travers de nombreuses représentations d'élèves au tableau noir, tenant une plume, lisant ou portant une ardoise. C'est un gros progrès par rapport aux générations précédentes d'enfants, placés dans les garderies des fabriques où travaillaient leurs mères. Ce n'est qu'en 1874 que l'enseignement primaire obligatoire est ancré dans laConstitution suisse[5].

Dessins

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Portrait du juge Armand Weiss.

Anker développe, à un âge précoce, ses talents artistiques de dessinateur, bien avant qu'il ne commence sa formation à Paris en 1854. Encore enfant, il utilise chaque occasion pour dessiner, à l'école, en chemin ou à la maison. En 1846, pendant ses cours de dessin privés, il réalise l'étude d'un crâne au crayon, au gymnase de Neuchâtel, qui lui vaut un prix d'excellence, ce qui lui arrive ensuite régulièrement. Cette reconnaissance de son talent donne au jeune Anker la certitude qu'il a les compétences nécessaires pour devenir peintre professionnel.

Les cours que suivait Anker chez Charles Gleyre commençaient par une solide formation au dessin, préalable obligatoire à la peinture. Anker restera marqué par la rigueur de cette formation, comme le montre le portrait de son ami Armand Weiss.

Sa gamme d'œuvres sur papier, va de croquis rapides, qui servent de variantes à ses dessins, ou d'échantillons pour ses clients, jusqu'à des travaux détaillés et élaborés, qui sont considérés comme des œuvres distinctes[6]. Il réalise230 dessins et aquarelles, pour le compte de l'éditeurneuchâtelois Frédéric Zahn (1857–1919) afin d'illustrer son édition de œuvres deJeremias Gotthelf, ainsi que pour d'autres publications populaires[7].

On connaît de lui des travaux au crayon, fusain, plume, craie, sanguine, pastel ou sépia et des mélanges de diverses techniques sur des formats variés. Le nombre d'œuvres sur papier, réalisées par Anker n'est pas connu, mais on peut supposer qu'il en existe plusieurs milliers. Le style de son langage pictural va du travail au crayon finement exécuté au dessin au noir de charbon vigoureusement tracé qui est à la base de ses aquarelles, peintures à l'huile et faïence, qui représentent une partie importante de son œuvre[8].

Principales œuvres

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  • École de village en Forêt-Noire (1858)
  • La Petite amie, 1862, huile sur toile, 64 × 46 cm, CollectionChristoph Blocher[9]
  • Le soldat de 1830 revenant au pays (retour aux pays), 1872, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
  • Femme lacustre, 1873, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
  • Thé et madeleines, 1873, huile sur toile, 33 × 48 cm, CollectionChristoph Blocher[9]
  • Louise, fille de l’artiste (1874)
  • Le petit déjeuner (1879) Musée des Beaux-Arts Bâle
  • Le Pharmacien du village (1886)
  • Le Lacustre (1886)
  • Le Mariage civil (1887)
  • Une vieille et une petite fille enfilant une aiguille (1887), huile sur toile, 63 × 78 cm, Collection privée[10]
  • La Soupe populaire d’Anet (1893)
  • Autoportrait (1895)
  • Jeune Paysan dormant (1897) Musée des Beaux-Arts Bâle
  • Jeune fille tricotant (1897)
  • Judith (1885) (céramique de Th. Deck)
  • Pestalozzi et les orphelins (1902)
  • Die Knöchelspieler 1864.
    Die Knöchelspieler 1864.
  • Melchior Römer (1853).
    Melchior Römer (1853).
  • Jeune fille épluchant des pommes de terre.
    Jeune fille épluchant des pommes de terre.
  • Jeune fille tricotant, 1884.
    Jeune fille tricotant, 1884.
  • Jeune fille tricotant, 1888.
    Jeune fille tricotant, 1888.
  • Autoportrait, 1908.
    Autoportrait, 1908.

Postérité

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Expositions :

Documentaire :

  • Heinz Bütler, Leçons de peinture chez Raphaël (titre original :Albert Anker - Malstunden bei Raphaël), Suisse, 2022, 1 h 30[14].

Notes et références

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Notes

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  1. La toileLeçon de gymnastique à Anet s'est vendue àZurich, le 21 juin 2013 pour7,5 millions defrancs suisses[11]. Albert Anker avait peint cette toile cinq ans après l'introduction en Suisse des cours d'éducation physique obligatoires pour les garçons[12].

Références

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  1. abcdefg eth(de) ThereseBhattacharya-Stettler, « Albert Anker »,SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse,Institut suisse pour l'étude de l'art,
  2. abcde etf(de) « Albert Anker – Biographie »,Albert Anker – Schöne Welt. Zum 100. Todestag. Eine Auseinandersetzung mit Albert Anker 7. Mai – 5. September 2010,Musée des beaux-arts de Berne,
  3. Anker,Albert., Comte,Rose-Marie., Montavon Gasser,Isabelle. et Mollia,Laurenzo.,La vie d'Albert Anker au fil de sa correspondance, W. Gassmann,(ISBN 3906140458,OCLC 716504733,lire en ligne)
  4. (de) Robert Meister, « Albert Anker malt kinder im Elsass »,Galerie Stuker Blätter,‎,p. 10
  5. Isabelle Messerli, « ...wenn mich dann des Nachts die Träume beständig in Ateliers führen...? »,Albert Anker – Wege zum Werk.p. 63–68.
  6. Marc Fehlmann, « Albert Anker – Dessinateur »,Albert Anker. Ausstellungskatalog Fondation Pierre Gianadda, Martigny 2003,p. 173–227.
  7. Marc Fehlmann, « Albert Ankers Babylonische Gefangenschaft. Seine Gotthelf-Illustrationen für den Neuenburger Verleger Frédéric Zahn », in: Peter Gasser und Jan Loop,Gotthelf. Interdisziplinäre Zugänge zu seinem Werk Peter Lang, Bern/Frankfurt am Main 2009,p. 77–120.
  8. Isabelle Messerli,Albert Anker – Wege zum Werk,p. 63–68.
  9. a etb« Chefs-d'œuvre suisses », surFondation Gianadda(consulté le)
  10. a etbValère Bertrand, « Actualités »,Connaissance des arts,‎,p. 30
  11. « Record du monde pour une toile d'Albert Anker »,20 minutes,
  12. Geneviève Heller,Tiens-toi droit! : l'enfant à l'école au19e siècle : espace, morale et santé : l'exemple vaudois, Lausanne, Éditions d'en bas, 1988.
  13. Therese Bhattacharya-Stettler,Albert Anker - schöne Welt: zum 100. Todestag,Stämpfli, 2010,(ISBN 9783727211294)
  14. Norbert Creutz, « Albert Anker, un petit maître devenu grand »,Le Temps,‎,p. 17(ISSN 1423-3967,lire en ligne, consulté le)

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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