Aire-sur-l'Adour est unecommune du Sud-Ouest de laFrance, située dans ledépartement desLandes (régionNouvelle-Aquitaine). La ville est reliée à l'A65 par le diffuseur Nord d'Aire-sur-l'Adour et par le demi-diffuseur Sud d'Aire-sur-l'Adour.
Aire est la plus grande commune duTursan, région qui occupe le coin sud-est du département desLandes. Elle est limitrophe du département duGers.
Elle est traversée par laD 824, au cœur duvignoble du AOC Tursan à 150 kilomètres au sud deBordeaux, 50 kilomètres au nord dePau et 30 kilomètres au sud-est deMont-de-Marsan, à l'endroit où l'Adour entre dans le département des Landes, à la jonction des régions du Tursan, de l'Armagnac et duVic-Bilh.
Le cœur de la ville est situé de part et d'autre de l'Adour. La mairie, le centre commerçant et la cathédrale se trouvent sur la rive gauche. Les deux principaux lieudits à l'écart du centre-ville sont Subéhargues, sur la rive droite, et le quartier du Mas qui surplombe la rive gauche avec l'église Sainte-Quitterie. La principale commune limitrophe estBarcelonne-du-Gers, qui fait partie de la même agglomération.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie desclimats de la France qui compte alors huit grands types de climats enmétropole[2]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie parMétéo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour lesprécipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]
Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 024 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,1 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,4 j
Avec lechangement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par laDirection générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Lastation météorologique deMétéo-France installée sur la commune et mise en service en 1991 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[8]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records AIRE MESTADE (40) -alt : 79 m43° 42′ 00″ N, 0° 15′ 18″ O Statistiques établies sur la période 1991-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1991 au 31-12-2014
Au, Aire-sur-l'Adour est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle appartient à l'unité urbaine d'Aire-sur-l'Adour[Note 4], une agglomération inter-régionale regroupant deux communes, dont elle estville-centre[Note 5],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Aire-sur-l'Adour, dont elle est la commune-centre[Note 6],[11]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (68,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (52,1 %), forêts (21,6 %), zones agricoles hétérogènes (8,2 %), zones urbanisées (7,3 %), prairies (6,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,4 %), eaux continentales[Note 7] (0,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,4 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Adour, leBroussau, le ruisseau de l'Escourre et leLourden. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1999, 2006, 2009, 2014 et 2020[17],[15].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[18].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Aire-sur-l'Adour.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 26 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 2 545 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 465 sont en aléa moyen ou fort, soit 18 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[19],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 2002 et par des mouvements de terrain en 1999[15].
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à ladirective européenne SEVESO[20].
Le risque detransport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[21].
Attestée sous la formecivitate Vicojuli ouVicus Julii en, composé latin devicus « village » et dugentilice deIulius Caesar.
Le nom complet de la commune est untoponyme pléonastique, c'est-à-dire qu'il assemble deux éléments désignant la même chose : le nom Aire (Atura) est dérivé du nom Adour, comme l'indique le nom des habitants (Aturins)[22].
Ce nom est en quelque sorte la francisation d'un toponyme basque latinisé.En effet, le nom originelAtura est la traduction latine deAturri, nom basque de l'Adour. Ce nom a évolué de la sorte : Atura > Atra > Aira > Aire, il est en effet lié au peuple aquitain desAturenses.
Le pont sur l'Adour.Le pont sur l'Adour vu de dessus.Le pont de l'autoroute A65.
Avant l'époque romaine, un oppidum du nom deAtura existait sur le site d'Aire. De ce nom, emprunté au fleuveAdour, dérivent aussi bien le nom de la ville d'Aire que celui duTursan (pagus aturensis). Il était occupé par le peupleaquitain desTarusates (Proto-basques).
Capitale des peuples soumis vers parCrassus, lieutenant de Jules César, le nom d'Aire, et notamment de son bourg, est romanisé enVicus Julii[25]. Deux autels romains dont un dédié àMars y sont découverts parÉmile Taillebois en 1884[26],[27].
Alaric II réunit à Aire, en, une assemblée d'évêques et de grands, ainsi que des jurisconsultes, qui établissent un recueil de lois destinées aux Gallo-Romains du royaume et inspirées en majorité ducode de Théodose (438), c'est-à-dire dudroit romain. Lebréviaire d'Alaric inspirera le droit romain médiéval[29]. Un an plus tard, Alaric est vaincu parClovis à labataille de Vouillé.
C'est en476 queQuitterie, princesse catholique d'Espagne, fille du « roi » Caius et fuyant son prétendant, aurait été décapitée à Aire par les Wisigoths, attachés à l'arianisme, unehérésie. Sa tête y aurait fait jaillir une source miraculeuse. Les légendes concernant sainte Quitterie sont nombreuses et font état d'origines différentes (soit l'Espagne, la Galice, le Portugal, soit le royaume wisigoth de Toulouse), en tout état de cause on ne dispose d'aucune source historique. Son culte était très répandu enVasconie (on prononce « Quitèr.i »), où on lui faisait guérir les maux de tête, la folie et la rage. Aire devient le siège d'un évêché.
La présence d'un représentant de l'évêque d'Aire, Marcellus, auconcile d'Agde de 506, fait remonter très loin l'assurance d'un siège épiscopal en ces lieux. Aire perdit sonévêché à laRévolution française. Au début duXIXe siècle, une réorganisation desdiocèses de France (Concordats de 1801 etde 1817) a réuni les diocèses d'Aire et deDax. Le siège principal de l'évêché a été officiellement transféré en 1933 à Dax, ville plus grande et mieux desservie par le train. Lacathédrale d'Aire porte le titre de Concathédrale.
C'est à Aire, mais en bas, dans la cité fortifiée bordant l'Adour, qu'un accord fut passé auXIIe siècle entre le roi d'Angleterre,ÉdouardIer, et l'évêque aturin, l'un accordant sa protection, l'autre une part de ses revenus.
Il y avait à Aire-sur-l'Adour deux hôpitaux pour les pèlerins dont l'hospital de Manso, dans le bas de la rue montant à l'église Sainte-Quitterie, aujourd'hui rue Félix-Despagnet. Ils y étaient accueillis, nourris, soignés, réconfortés.
Les hôpitaux pour pèlerins étaient tenus par des confréries jacquaires composées dans chaque ville de ceux et celles qui avaient fait le pèlerinage. Ainsi ils redonnaient ce qu'ils avaient reçu maintenant ainsi la tradition. Ils accueillaient les pèlerins qui passaient par leur ville et préparaient ceux qui voulaient partir. Ces hôpitaux étaient aussi tenus par des ordres hospitaliers de chevalerie.
Le Grand Séminaire, plus tard centre Jean-Sarrailh, avant l'incendie de 1982.
Entre1790 et1794, Aire absorbe la commune éphémère duMas[30].
Le, les troupes anglaises et portugaises deWellington, remontant d'Espagne, remportent une bataille contre celles du maréchalSoult sur les hauteurs au sud-ouest de la ville, avec un bilan de plusieurs centaines de morts. Elle entre dans l'histoire sous le nom debataille d'Aire-sur-l'Adour[31].
Le, l'incendie criminel[32] d'un établissement médico-scolaire accueillant des jeunes présentant des troubles psychiatriques, le centre Jean-Sarrailh, fit24 morts, dont21 enfants. La veille au soir, un documentaire intitulé « Faut-il brûler les hôpitaux psychiatriques ? » avait été diffusé à la télévision[33].
Dans les années 2000, une déviation a permis au trafic de longue distance d'éviter le centre-ville. Cette déviation a été intégrée dans le tracé de l'autoroute A65.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2022, la commune comptait 6 215 habitants[Note 8], en évolution de +1,65 % par rapport à 2016 (Landes : +5,78 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Pour ce qui concerne l'enseignement supérieur, Aire-sur-l'Adour regroupait181 étudiants (formation de technicien supérieur)[39] pendant l'année scolaire 2008-2009.
Aire-sur-l'Adour accueille depuis1966 un site de lancement de ballons rattaché auCNES. Des dizaines deballons stratosphériques (BSO) ont été lâchés de la ville jusqu'en2007, en raison de changement de réglementation compliquant le survol des zones peuplées du sud-ouest de la France. Le site continue de lancer des ballons plus petits[40].
Gascogne Energies Services (anciennes Régies Municipales d'Aire-sur-l'Adour fondées en 1926).Entreprise locale de distribution producteur, fournisseur et gestionnaire des réseaux de distribution gaz et électricité dans les Landes, le Gers et les Pyrénées Atlantiques.
Centre d'Aire-sur-l'Adour.Office de tourisme d'Aire-sur-l'Adour.
Le pont de pierre à cinq arches sur l'Adour date de1834, plusieurs ponts antérieurs ayant été emportés par l'Adour ; il est élargi en 1961[45]. Le quai sud et les bords de l'Adour ont été aménagés en une promenade qui mène jusqu'aux arènes.
Le réseau des médiathèques communautaires d'Aire sur l'Adour est bâti autour de trois structures : la médiathèque communautaire d'Aire sur l'Adour, la médiathèque communautaire de Barcelonne du Gers et la médiathèque communautaire d'Eugénie les Bains. Il a été couronné du Grand Prix Livres hebdo des bibliothèques francophones en 2014.
Jean-Félix Pédegert (1809-1889), religieux catholique et poète. Ordonné prêtre à Aire-sur-l’Adour en 1835, il y enseigne au petit séminaire de 1835 à 1842 puis y est chanoine de 1874 à 1889, quand il meurt dans la commune ;
Victor Lourties, homme politique, président du Sénat, ministre français né le à Aire-sur-l'Adour ;
Félix Despagnet (1854-1902), ophtalmologue né à Aire-sur-l'Adour. Un buste à son effigie a été érigé en 1902 dans la commune, où une rue porte son nom ;
Albert Bonnecaze, né le à Aire-sur-l'Adour et décédé le. Joueur derugby à XV. Finaliste du championnat de France derugby àXV avec le Stade Montois en 1949 et 1953. Arrière (1,72 m 78 kg) ;
Bernard Couralet né le à Aire-sur-l'Adour. Joueur derugby àXV. Vainqueur du championnat de France derugby àXV avec le Stade Montois en 1963. Troisième ligne aile (1,85 m 92 kg) ;
Pierre Sirgue, né en 1954, homme politique et député ;
Gérard Genette (1930-) évoque son sanatorium (1950) dans sonBardadrac (2006, rubriquesana) ;
Iván Fandiño Barros (1980-2017), matador espagnol, mortellement blessé dans les arènes d'Aire-sur-l'Adour ;
Écartelé: aux 1 et 4 d'or au lion à la queue fourchée d'azur, aux 2 et 3 de gueules au lion de pourpre ; le tout au chef d'azur chargé d'une fleur de lis d'or[53]
RenéeMussot-Goulard,Histoire de la Gascogne, Presses universitaires de France,coll. « Que sais-je ? »,
[Capdeville, Millet & Millet 1998] Jean-Pierre Capdeville, Dominique Millet (préhistoire, archéologiee) et Françoise Millet (préhistoire, archéologie),Notice explicative de la carte de géologie au 1/50000e « Aire-sur-l'Adour »no 979, Orléans,BRGM,, 41 p.(lire en ligne[PDF] surficheinfoterre.brgm.fr).
↑Les normales servent à représenter leclimat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine d'Aire-sur-l'Adour, il y a une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le).
↑a etbJean-BaptisteMaudet,Terres de taureaux : les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique, Madrid, Casa de Velasquez,, 512 p.(ISBN978-84-96820-37-1,présentation en ligne), Annexe CD-Rom, p. 83.