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Affaire des poisons

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Lamarquise de Brinvilliers soumise à laquestion, en l'occurrence lesupplice de l'eau.
Huile sur toile deJean-Baptiste Cariven, 1878,musée des Beaux-Arts de Gaillac.

L'affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre1676 et1682, sous le règne deLouis XIV, et qui secouèrent Paris et laCour. Plusieurs personnalités éminentes de la haute noblesse furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et auxempoisonneuses.

Au début de l’affaire, une cassette avec neuf lettres et des poisons

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En 1672, à la mort naturelle d'un officier de cavalerie, aventurier et couvert de dettes,Godin de Sainte-Croix, on découvrit lors de l'inventaire après décès dans ses papiers, dans un coffret, neuf lettres de sa maîtresse, lamarquise de Brinvilliers, ainsi qu'une reconnaissance de dette de la marquise, d'un montant de30 000 livres et diverses fioles qui, après avoir été analysées par un apothicaire, révèlent avoir contenu divers poisons laissant peu de traces dans l'organisme[1].

Dans ses lettres, la marquise reconnaît aussi avoir empoisonné par un mélange d'arsenic et debave de crapaud son père, la marquise ayant essayé dix fois de tuer son père avant d'y parvenir, et ses deux frères pour s'approprier leurs parts d'héritage. Dans la même cassette, la police trouve aussi une procuration du receveur général du clergé,Pierre Louis Reich de Pennautier, datée du, autorisant un marchand deCarcassonne à recevoir par l'entremise de Godin de Sainte-Croix, de la part de la marquise de Brinvilliers, une somme de10 000 livres qu'il lui aurait prêtée sous le nom de Paul Sardan[1].

Sur le paquet est écrit« papiers pour être rendus à M. de Pennautier, receveur général du clergé, et je supplie très humblement de bien vouloir les lui rendre en cas de mort, n’étant d’aucune conséquence qu’à lui seul ». Un dernier document, une quittance signée de Cusson, le marchand de Carcassonne[2], prouve que la marquise de Brinvilliers a remboursé deux mille livres à Cusson le.

Les créanciers de Godin de Sainte-Croix s'adressent au Procureur du Roi pour réclamer leurs dus, les hautes sphères de l'État s'intéressent dès le début à cette affaire puisqueColbert est un proche de Pennautier.

La fuite en Angleterre et les efforts de Colbert pour que l’enquête avance

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Gabriel-Nicolas de la Reynie (1625-1709), gravure dePierre Mignard.

Une fois la cassette découverte, lamarquise de Brinvilliers est citée à comparaître devant la justice le, mais se réfugie àLondres. Dès le, Colbert tente d'obtenir le retour en France de la marquise de Brinvilliers mais sans provoquer d'incident diplomatique avec l'Angleterre. Il écrit ainsi à l'ambassadeur de France à Londres pour tenter d'obtenir l'extradition de la marquise de Brinvilliers, en indiquant« Si le roi d’Angleterre voulait bien la faire arrêter, la faire mettre aussitôt en un bâtiment et l'envoyer promptement àCalais, cela serait fait et exécuté auparavant que personne en eût connaissance »[3]. Elle se réfugie alors à Valenciennes, en Hollande puis à Liège, dans un couvent.

Jean Hamelin dit « La Chaussée », valet deGodin de Sainte-Croix, est, lui, arrêté dès le. Jugé en, il est condamné à être rompu vif fin mars, enplace de Grève, car il est considéré comme le complice de la marquise de Brinvilliers, ayant servi d'abord son frère. Il est également soupçonné d'avoir voulu empoisonner le Roi à l'instigation de Godin de Sainte-Croix qui avait cherché à obtenir pour lui une charge d'officier du gobelet avec la caution dePierre Louis Reich de Pennautier. Enfin, après avoir subi laquestion préalable, La Chaussée a reconnu avoir servi detueur à gages à Sainte-Croix.

L’arrestation de la marquise et celle de son ami Pennautier

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Après avoir été jugée parcontumace en 1673, la marquise de Brinvilliers est retrouvée dans un couvent àLiège et arrêtée le par la ruse d’un exempt de police déguisé en prêtre,François Desgrez, le plus fin limier du lieutenant-général de police deLa Reynie. Lors de son arrestation sont retrouvées dans sa chambre des lettres de confession dans lesquelles elle s'accuse d'homicides, d'avortement, depyromanie mais relate aussi une enfance dévastée par un viol à l'âge de 7 ans et des actes incestueux de la part d'un de ses frères. Il n'est pas possible pour l'historien de démêler la part de vérité et de fantasme dans ces confessions.

La marquise de Brinvilliers est extradée et ramenée en France. Elle est soumise à un premier interrogatoire le et écrouée à laConciergerie le, alors qu’elle refuse d’avouer et déclare que ses lettres de confession ont été écrites lors d'un acte de folie. Sa tentative de suicide échoue. Son long procès (-), sa condamnation et son exécution sont rapportés dans la correspondance deMadame de Sévigné (« Cette affaire occupe tout Paris. ») et romancés dans lesCrimes célèbres d’Alexandre Dumas.

Pierre Louis Reich de Pennautier fut emprisonné le à laConciergerie[4], après avoir été mis en cause par la marquise de Brinvilliers, qui déclare aux enquêteurs lors de nouveaux interrogatoires :« s’il dégoutte sur moi, il pleuvra sur Pennautier »[4]. Ce dernier est alors cité dans une autre affaire d’empoisonnement :Mme Hanivel de Saint Laurens, aliasMarie Vosser, veuve de l’ancien receveur du Clergé de France, l’accuse d’avoir empoisonné son mari le[4], pour pouvoir prendre possession de sa charge, ce qu’il fit effectivement le[4]. Pennautier fera intervenir de nombreux ecclésiastiques et sera libéré de prison le après treize mois dans les geôles[4].

Le,Louis XIV écrit àColbert :« sur l’affaire deMme de Brinvilliers, je crois qu’il est important que vous disiez au premier président et au procureur général, de ma part, tout ce que de gens de biens comme eux doivent faire pour déconcerter tous ceux de quelque qualité qu’ils soient qui sont mêlés dans un si vilain commerce »[5].

La « Chambre ardente »

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La Voisin, estampe duXVIIe.
La marquise de Brinvilliers en 1676 après son emprisonnement, parCharles Le Brun.
L'abbéÉtienne Guibourg célébrant unemesse noire sur le corps nu deMadame de Montespan, en présence deLa Voisin. Gravure de la fin duXIXe siècle.

Dans un second temps, sept ans après les faits et trois ans après l'exécution de la marquise et de son valet La Chaussée, l'affaire rebondit sur le terrain desmesses noires. Maître Perrin, petit avocat sans clientèle, entendit lors d'un dîner arrosé une certaineMarie Bosse réputée devineresse, cette dernière avinée se vantant de ses profits de son métier d'empoisonneuse. Perrin qui connaissait bien Desgrez, rapporta cette affaire à ce dernier. En 1679, l'enquête menée par Desgrez révéla que Marie Bosse avait fourni des poisons à certaines épouses de membres du Parlement voulant empoisonner leur mari. Marie Bosse dénonça une autre empoisonneuse, la femme Montvoisin, dite « la Voisin » qui fut arrêtée le[6].

Les révélations des inculpés portant sur des personnes de qualité, il fut créé un tribunal spécial : la « Chambre ardente ». De grands personnages, surtout des femmes, furent alors cités :Madame de Vivonne (belle-sœur deMadame de Montespan),Madame de La Mothe, Mesdemoisellesdes Œillets etCato (femmes de chambre de Madame de Montespan), lacomtesse de Soissons, lacomtesse du Roure, lacomtesse de Polignac, lemaréchal de Luxembourg, et d'autres encore.

Le lieutenant de policeLa Reynie peina à trouver des preuves autres que des témoignages parfois farfelus. À l'accusation d’empoisonnement s'ajoutèrent d'autres : meurtres d’enfants lors de messes noires dites par des prêtres débauchés (dontÉtienne Guibourg), profanations d’hosties ou même fabrication de fausse monnaie.

Ce zèle de la part de La Reynie pourrait venir en partie de la lutte entreLouvois, ministre de la Guerre, etJean-Baptiste Colbert, Louvois menant une enquête secrète pour le compte du roi, tandis que certains des nouveaux accusés illustres étaient présentés comme des proches de Colbert, dont l'influence sur le roi avait fortement chuté, après avoir été contestée par les milieux catholiques ou économiques dès 1669. Cette contestation s'était amplifiée après la faillite en 1674 de laCompagnie des Indes occidentales puis la liaison entre le roi et lamarquise de Maintenon, qui reproche par écrit à Colbert de n’être pas assez attentif à la religion.

Après l'exécution de sa mère, Marie-Marguerite Monvoisin mit en cause Madame de Montespan, déjà en disgrâce auprès du roi : celle-ci aurait eu des relations avec la Voisin, sans doute pour obtenir des poudres propres à lui ramener l'amour du roi, et aurait participé à des cérémonies de conjuration. Il n'existe cependant aucune preuve qu’elle ait pris part à des messes noires ou ait organisé l'empoisonnement de ses rivales, telleMarie Angélique de Fontanges, décédée de mort naturelle mais dans des circonstances jugées à l'époque étranges. Madame de Montespan, mère des enfants du roi, resta à laCour. Malgré les rumeurs concernant son ancienne favorite, le roi continua à la voir chaque jour, lorsqu'il visitait ses enfants. On sait maintenant queMlle de Fontanges est morte d'uneéclampsie, malgré des tentatives d'assassinat qui viennent peut-être réellement de Madame de Montespan.

En trois ans, la Chambre ardente auditionna 442 accusés, ordonna 319 prises de corps (125 inculpés en fuite ne seront pas arrêtés), rendit 104 jugements dont 30 acquittements, 36 condamnations à mort, 34 bannissements du royaume ou amendes et quatre condamnations auxgalères[7]. Elle fut dissoute en1682 par ordre deLouis XIV, sans qu’aient été jugés les accusateurs de Madame de Montespan[8], qui furent enfermés dans des forteresses royales, comme laforteresse du Saint-André, àSalins-les-Bains[9].

La Voisin fut brûlée vive enplace de Grève le. Plusieurs femmes ayant accusé Madame de Montespan furent enfermées par lettre de cachet dans diverses forteresses du royaume, par exemple à la citadelle Vauban duPalais (Belle-Île-en-Mer) et à Besançon.Marguerite Joly est également condamnée et brûlée vive le.

Trente-deux personnes, en majorité des femmes, furent envoyées dans laprovince du Roussillon et enfermées à laforteresse de Salses, aufort Libéria deVillefranche-de-Conflent et àFort-les-Bains. La dernière prisonnière roussillonnaise liée à cette affaire meurt en 1725 après quarante-deux ans de captivité[10].

Épilogue

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Après avoir relu les pièces une à une de tout le dossier de cette « Affaire des Poisons » contenu dans un coffre scellé,Louis XIV promeut un édit intituléDéclaration du Roi contre les magiciens, sorciers et empoisonneurs[11], qui fut publié avec l’arrêt du registre du Parlement de Toulouse, le 29 août 1682. Il décide ensuite que cette affaire doit rester dans un« éternel oubli » : un arrêt duConseil du roi daté du ordonne de faire brûler les« vingt-neuf gros paquets de divers registres », procès-verbaux et rapports de police.Ceux-ci furent confiés à Nicolas GAUDION (Greffier des Commissions Extraordinaires du Conseil, qui travaillait avec La REYNIE, surintendant de la Police de Louis XIV)[12]qui les jeta au feu.

Il reste néanmoins des traces écrites de la procédure inquisitoire (copies des actes détenues par le lieutenant de policeLa Reynie et par la magistrature de laChambre ardente) qui ont permis aux historiens de reconstituer précisément cetteaffaire d'État[13].

Le 13 juillet 1709, Louis XIV fit brûler les papiers dans sa cheminée en présence de M. le chancelier Gaudion (Nicolas), en demeurera bien et valablement déchargé ».

Protagonistes

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Dans cette affaire, 442 personnes ont été inculpées, 104 jugements ont été prononcés dont 36 condamnations à mort, 5 condamnations aux galères à perpétuité et 23bannissements.

Exécuté ou mort sous la torture

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Bannissement

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Détention à perpétuité

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Emprisonnement et amende

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En fuite ou mort naturelle

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  • Louis de Guilhem de Castelnau-Caylus, marquis de Saissac, maître de la garde-robe du roi. Il partit en Angleterre pour éviter le procès et revint en France en 1692 (il meurt en 1705).
  • Jean Baptiste Godin de Sainte-Croix, amant de lamarquise de Brinvilliers, escroc, faux-monnayeur et empoisonneur. L'affaire des poisons éclate après son décès, de mort naturelle, en 1672.

Acquittement

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Dans la fiction

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Musique

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Le groupe de speed-métalADX dédie la chansonPoison d'État à l'affaire des poisons, dans son albumDivision blindée (2008).

Le groupe de black/speed Hellripper dédie l'intégralité de son albumThe Affair of the Poisons (2020) à cette affaire.

Films

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La trame historique a été reprise, de manière légèrement romancée, par le cinéasteHenri Decoin, dans son filmL'Affaire des poisons (1955), avecViviane Romance (Catherine Deshayes dite la Voisin) etDanielle Darrieux (Madame de Montespan),Maurice Teynac (La Reynie),Pierre Mondy (François Desgrez, officier de police aux ordres de La Reynie) ainsi quePaul Meurisse en abbé démoniaque.

Un téléfilm franco-belgeLa Marquise des ombres d'Édouard Niermans, avecAnne Parillaud, a été tourné en2009[18] pour adapter le romanLa Marquise des ombres, deCatherine Hermary-Vieille.

L'affaire des poisons est évoquée dans les filmsSi Versailles m'était conté, deSacha Guitry (1954),Angélique et le Roy, deBernard Borderie (1966), etOn connaît la chanson, d'Alain Resnais (1997).

Séries télévisées

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L'épisode 13 deLa caméra explore le temps est consacré à l'affaire des poisons.

La sérieVersailles dans sa seconde saison traite majoritairement de l'affaire des poisons.

Au théâtre

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Illustration d'Yves Marevéry pourL'affaire des poisons, drame historique deVictorien Sardou (1907).

En1960, une version théâtrale avecRosy Varte (La Voisin) etPhilippe Clay (Abbé Griffard) basée sur la création deVictorien Sardou (1907), est jouée à Paris, auThéâtre Sarah Bernhardt. Un extrait est d'ailleurs visible sur le site de l'INA[19].

Romans historiques

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Notes et références

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  1. a etbMichel Vergé-Franceschi,Colbert : la politique du bon sens, Petite Bibliothèque Payot, 2003,p. 280.
  2. « Histoire générale de Languedoc : avec des notes et les pièces justificatives … par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Du Mège. », surGoogle(consulté le)
  3. Michel Vergé-Franceschi,Colbert, la politique du bon sens, Petite Bibliothèque Payot, 2003,p. 282.
  4. abcd eteColbert, la politique du bon sens, Michel Vergé-Franceschi, Petite Bibliothèque Payot (2003),p. 291.
  5. Michel Vergé-Franceschi,Colbert, la politique du bon sens, Petite Bibliothèque Payot (2003),p. 292.
  6. Georges Mongrédien,Madame de Montespan et l'Affaire des Poisons, Hachette,,p. 38
  7. Claude Quétel,L'Affaire des Poisons, Perrin,,p. 287
  8. Les pièces pouvant accuser celle-ci, appelées les « faits particuliers », sont retirées de la procédure par La Reynie à la demande du roi.
  9. L'affaire des poisons
  10. Fabricio Cárdenas,66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan,Ultima Necat,coll. « Les vieux papiers »,, 141 p.(ISBN 978-2-36771-006-8,BNF 43886275)
  11. Bertrand Galimard Flavigny, « Poison et magie sous Louis XIV »,Lextenso, 6 avril 2022 —en ligne.
  12. DanielBoulmier, « BUREAU DE CONCILIATION. Procès verbal de conciliation – Office du juge – Information des parties sur leurs droits respectifs – Défaut – Nullité du procès-verbal »,Le Droit Ouvrier,vol. N° 788,no 3,‎,p. 238–240(ISSN 0222-4194,DOI 10.3917/drou.788.0238,lire en ligne, consulté le)
  13. Charles Diaz, « L'affaire des Poisons », émissionL'heure du crime sur RTL, 3 janvier 2013
  14. Marie de Rabutin-Chantal SévignéLettres de Madame de Sévigné, Volume 6, page 279
  15. Originaire deLyon, lieutenant durégiment de Picardie, forçat sur lagalèreLa Fidèle.
  16. âgé de 32-33 ans en 1673
  17. Archives de la Bastille Tome 4, Règne de Louis XIV (1663 à 1678) page 193
  18. « Anne Parillaud empoisonne », surtoutlecine.com(consulté le)
  19. « Philippe Clay et Rosy VarteL'affaire des poisons »[vidéo],INA,(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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