L'affaire Siné est une polémique fondée sur une accusation d'antisémitisme à l'encontre dudessinateur etcaricaturiste politique françaisSiné, de son vrai nom Maurice Sinet.
L'affaire débute le avec une chronique[1] de Siné parue dans l'hebdomadaireCharlie Hebdo. Le dessinateur y critique l'arrivisme deJean Sarkozy, fils duprésident nouvellement élu,Nicolas Sarkozy. Il s'y moque particulièrement de la possible conversion au judaïsme de Jean Sarkozy.
Le 8 juillet 2008, lors d'une émission sur RTL, le journalisteClaude Askolovitch qualifie au micro cette chronique d'« antisémite dans un journal qui ne l'est pas », engageant ainsi la polémique. Ledirecteur de la publication du journal,Philippe Val, annonce alors au dessinateur sonlicenciement le.
De nombreuxintellectuels français prennent parti dans la controverse, qui mêle plusieurs thèmes dont ceux de l'antisémitisme — et de l'accusation d'antisémitisme — mais aussi les rapports présumés de l'antisémitisme avec l'antisionisme et la critique de l'État d'Israël, et enfin laliberté d'expression, thème particulier pour l'hebdomadaire satirique qu'estCharlie Hebdo, lequel a publié peu de temps auparavant lescaricatures de Mahomet du journal danoisJyllands-Posten. Quelques semaines plus tard, Siné fondeSiné Hebdo.
Pour beaucoup de ses soutiens, la situation interne de l'hebdomadaire satirique explique une bonne part de la controverse, qui donne lieu notamment à unepétition de soutien en faveur de Siné ainsi qu'à une tribune à charge rassemblant une vingtaine de signatures dans le journalLe Monde.
L'affaire donne lieu à plusieurs procès :
Dans une chronique publiée le dans l'hebdomadaireCharlie Hebdo, Siné écrit à propos deJean Sarkozy :
« Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! »
Ce texte, basé sur une information donnée parPatrick Gaubert, président de laLicra, au journalLibération[7],[8] ne suscite aucune réaction particulière jusqu'à ce que six jours plus tard,Claude Askolovitch, alerté par l'entourage de Jean Sarkozy, dénonce surRTL « un articleantisémite dans un journal qui ne l’est pas », après quoiPhilippe Val condamne le texte de Siné dans son journal.
Siné, après avoir rédigé une lettre d'explications et d'excuses à paraître, se rend compte que Philippe Val voulait publier conjointement un texte qu'il voulait faire signer par toute la rédaction — une partie refusera, dontMichel Polac, et le texte ne sera pas publié —, ce qu'il considère comme« une pétition contre lui ». Il trouve cela« dégueulasse » et refuse donc de publier ses excuses. Dans sa lettre d'excuses non publiée, il explique que c'est la conversion à une religion, quelle qu'elle soit, qu'il condamne, ainsi que« la fascination de la famille Sarkozy pour le fric ». Il déclare aussi comprendre que son billet puisse être mal interprété, reconnaissant qu'il pouvait y avoir ambiguïté et s'excuse en conséquence auprès des lecteurs qui l'auraient compris ainsi[9].
Philippe Val lui annonce alors sonlicenciement, le[10].
Philippe Val explique la vigueur de sa réponse et le renvoi de Siné comme une nécessité afin d'éviter unprocès qu'aurait pu intenter la familleDarty contreCharlie Hebdo, un collaborateur de Jean Sarkozy lui ayant téléphoné pour lui signifier cette intention de procès[11]. L'entourage de Jean Sarkozy assure de son côté n'avoir jamais contactéCharlie Hebdo et n'avoir jamais menacé le journal de procès[12]. Un journaliste deMarianne explique que cette affaire est en partie due au mauvais climat qui règne àCharlie Hebdo, évoquant des conflits éditoriaux entre Philippe Val,Cavanna, Michel Polac et Siné sur le soutien qu'a affiché Philippe Val pour l'avocat du groupeClearstream,Richard Malka, qui est aussi l'avocat du journal[13]. Siné annonce le son intention de porter plainte pourdiffamation à l'encontre de ceux qui l'ont accusé d'antisémitisme[14].
Siné affirme avoir eu vent de la rumeur concernant la conversion de Jean Sarkozy par les propos de Patrick Gaubert, président de laLICRA. On peut lire à son propos dansLibération du : « Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient », s’amuse-t-il. »[7] De son côté, l'hebdomadaireMarianne considère que la rumeur de conversion de Jean Sarkozy au judaïsme est infondée[15].
Dans une chronique publiée non pas parCharlie Hebdo mais parle Nouvel Observateur, il se présente le poing levé, un « Siné et Mirabeau » annonce qu'il ne partira « que par la force des baïonnettes »[16].
Pour avoir annoncé le licenciement de Siné bien avant qu'il ne reçoive sa lettre de rupture et sans période de préavis, la société éditrice deCharlie Hebdo, les Éditions Rotatives, est condamnée par le tribunal de grande instance à verser 40 000 euros de dommages et intérêts à Siné pour rupture abusive de contrat. Le communiqué judiciaire doit être publié sur un bandeau de 15 centimètres en une de l'hebdo[17].Charlie Hebdo fait appel, et en, la cour d’appel de Paris confirme la condamnation et augmente le montant des dommages et intérêts à 90 000 euros[6].
En, peu de temps après lafusillade de la rue des Rosiers et dans le contexte de l'intervention de l'armée israélienne auLiban de, Siné est invité parJean-Yves Lafesse à une discussion sur les ondes de laradio libreRadio Carbone 14[18], au cours de laquelle il déclare :« Je suis antisémite depuis qu’Israël bombarde. Je suis antisémite et je n’ai plus peur de l’avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs… Rue des Rosiers, contre Rosenberg-Goldenberg, je suis pour… On en a plein le cul. Je veux que chaque Juif vive dans la peur, sauf s’il est pro-palestinien… Qu’ils meurent ! Ils me font chier… Ça fait deux mille ans qu’ils nous font chier… ces enfoirés… Il faut les euthanasier… Soi-disant les Juifs qui ont un folklore à la con, à la Chagall de merde… Y a qu’une race au monde… Tu sais que ça se reproduit entre eux, les Juifs… C’est quand même fou… Ce sont des cons congénitaux. » À la suite de ces propos – tenus manifestement en état d'ébriété, et dont Siné ne contestera pas l'exactitude –, la LICRA dépose plainte pour antisémitisme. Siné publie une lettre d'excuses, et la LICRA accepte de retirer sa plainte. Mais l'action en justice est maintenue par d'autres parties civiles, et Siné est condamné, le, pour « provocation à la discrimination, la haine ou la violence raciale ».
La lettre d'excuses de Siné et la réponse de Jouanneau seront amplement citées lors de la polémique suscitée par l'éviction de Siné deCharlie Hebdo. Siné affirmera notamment que la non-publication de sa lettre d'excuses par la LICRA avait causé le départ deMe Jouanneau de cette organisation. Une version démentie parMe Jouanneau dans une réponse publiée le parLibération, où il précise qu'il a quitté la LICRA dix ans plus tard et pour des motifs qui n'avaient rien à voir avec l'affaire Siné. L'avocat ajoute, à cette occasion :« J’ai cru à votre sincérité du moment, aujourd’hui, je m’interroge... Car le tollé provoqué par votre sortie sur Jean Sarkozy, qui ne semble pas, cette fois, provenir des effluves du whisky consommé en abondance, révèle, quoi qu’on en dise, à tout le moins un arrière goût de ce fameux "antisémitisme à la française" qui ressurgit malheureusement sous votre plume. Pour reprendre l’expression d’Edwy Plenel qui fait le point sur Mediapart dans son papier intitulé "la Vérité des faits contre la folie des opinions" il relèverait seulement du "subliminal" et non de "l’explicite". Je ne vous tiens toujours pas pour un "antisémite" et je doute que l’on puisse vous en convaincre ; mais pourtant, je ne signerai pas la pétition de soutien qui circule en votre faveur. […] On ne peut sans doute pas vous taxer "d’antisémitisme" au regard de votre passé et de la place que vous avez occupée dans la presse de ce pays. Pas plus qu’on ne pouvait le faire des magistrats français qui en 1952 ont pourtant relaxé un journaliste d’Aspects de la France, qui "préconisait une saine méfiance envers les juifs, au nom d’un antisémitisme à la française, qualifié de "mesuré et raisonnable" simplement, parce qu’il n’était pas établi qu’il ait eu l’intention d’exciter ses lecteurs à un sentiment passionné tel que la haine envers les juifs"[19]. »
Cet épisode sera plus tard repris comme « preuve » dansla polémique opposant partisans de la thèse d'un Siné antisémite et défenseurs de Siné, bien que plusieurs proches du dessinateur aient affirmé qu'il n'y a pas, malgré les propos, d'antisémitisme chez le dessinateur, mais seulement de la provocation[18]. Le dessinateurCharb déclarera notamment :« Si un avion d’Africains s’était écrasé la veille, il aurait dit : "Bien fait pour leur gueule" sur Carbone 14. Son truc, c’est de choquer ou d’être du côté de l’opprimé. PourEuropalestine, je lui avais déconseillé, mais il me disait : "Mais si, ça va faire chier !" »
Dans une chronique humoristique pour l'émissionle Tribunal des flagrants délires surFrance Inter,Pierre Desproges, dans le rôle du procureur, déclarait à propos de Siné (dans le rôle de l'accusé)[20] :« ce morne quinquagénaire gorgé devin rouge et boursouflé d'idées reçues, présente à nos yeux blasés […] la particularité singulière, bonjour les pléonasmes, d’être le seul gauchiste d’extrême droite de France. Xénophobe même avec les étrangers, rebonjour, masquant tant bien que mal un antisémitisme de garçon de bain poujadiste sous le masque ambigu de l’antisionisme pro-palestinien […]. »SelonDelfeil de Ton, Desproges et Siné auraient travaillé ensemble pour l'hebdomadaireCharlie Hebdo[21] et se seraient prêtés à ce sketch au second degré. Ces propos ont été cependant repris dans la presse[22] sans que la nature parodique de l'émission soit précisée, laissant entendre que Desproges tenait réellement Siné pour antisémite[21].
Ce débat a déclenché à travers les médias unepolémique entre intellectuels français sur le thème de l'antisémitisme. Ainsi,Bernard-Henri Lévy analyse l'affaire Siné, sous le titre « De quoi Siné est-il le nom ? » dans le quotidienle Monde du et la situe dans un contexte politique plus large, affirmant que l'antisarkozysme peut être aujourd'hui un véhicule autorisant certains à des dérives antisémites[23].
Laurent Joffrin, directeur du journalLibération et ami de Philippe Val, prend part à cette polémique en apportant son soutien à Philippe Val dans un article publié dans les pagesRebonds du quotidien le[24]. Toutefois, si le directeur dénonce les propos de Siné qu'il juge antisémites, son article déclenche de nombreuses réactions critiques chez les internautes en raison de l'utilisation non fortuite du terme « race » pour désigner les juifs, à tel point qu'il modifie la version électronique de son éditorial[25]. En outre, cet article colporte plusieurs inexactitudes, dénoncées comme mensonges parAcrimed, par exemple l'accusation selon laquelle Siné n'aurait pas tenté de dissiper le malentendu[26].Laurent Joffrin persistera en publiant un nouvel article dans les pages « Rebonds », le, sous le titre « Siné, suite… », également accusé d'« omissions et insinuations » par Acrimed[27].
La veille, l'historienneEsther Benbassa affirme, dans une tribune intitulée « Siné, nous aurais-tu tous rendus fous ? » :« Ce qu’a écrit Siné n’est pas tout à fait net. Qualifier Siné d’antisémite l’est aussi peu. On accuse aujourd’hui avec de plus en plus de légèreté d’antisémitisme ceux avec qui on n’est pas d’accord. Surtout lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. À force de brandir à tout bout de champ cet épouvantail, on ne sait plus qui est vraiment antisémite et qui ne l’est pas. Un brouillage qui au lieu d’éradiquer le mal l’entretient, en occultant les vrais antisémites. Qui donc est à l’abri ? Qui peut prétendre aujourd’hui qu’il ne sera pas un jour taxé d’antisémitisme ? Tout glissement de langage peut charger d’infamie celui qui l’a commis. Est-ce qu’on dira de Laurent Joffrin, directeur deLibération, qu’il est antisémite parce qu’il utilise le mot de "race" en parlant des Juifs dans son article publié le 25 juillet dans son journal, pour défendre Philippe Val[28] ? »
Une pétition[29] déclarant « Nous apportons notre soutien inconditionnel à Siné » a été signée par plus de 26 000 internautes[30], parmi lesquels des dessinateurs dontJacques Tardi,Jihel (auteur de nombreuses cartes postales de soutien),Barbe,Tignous,Diego Aranega,Willem,Jacques Lardie,Pétillon,Pichon,Philippe Geluck,Desclozeaux, des écrivains telsGilles Perrault,Annie Ernaux,François Maspero,Régine Deforges etRaphaël Confiant, des philosophes commeMichel Onfray etDaniel Bensaïd, les humoristesGuy Bedos[31] etChristophe Alévêque, l'écrivain et cinéasteFernando Arrabal, les réalisateursJean-Luc Godard,Pierre Carles,Lionel Soukaz, des enseignants, des journalistes (Denis Robert,Denis Sieffert), l'acteurGérard Depardieu, les comédiennesMarina Vlady etYolande Moreau, le porte-parole de laLCRAlain Krivine,Olivier Besancenot, l'entarteurNoël Godin[32], le vice-président de l'Union juive française pour la paix Pierre Stambul, le musicienFrançois Hadji-Lazaro, leDAL ou encoreRony Brauman, ex-président deMédecins sans frontières[33].
Une vingtaine de personnalités se prononcent en faveur de Philippe Val dans une tribune publiée dansle Monde du[34], et rappellent un certain nombre de propos du dessinateur, dont ses propos d' (voir ci-avant) et des propos qualifiés d'homophobes datant du (« Siné écrivait à propos de la Gay Pride : "Loin d'être un empêcheur d'enculer en rond, je dois avouer que les gousses et les fiottes qui clament à tue-tête leur fierté d'en être me hérissent un peu les poils du cul" »). Parmi les signataires :Alexandre Adler (journaliste et historien) ;Élisabeth Badinter (publicitaire et philosophe) ;Robert Badinter (sénateur) ;Pascal Bruckner (écrivain et philosophe) ;Hélène Cixous ;Bertrand Delanoë (maire de Paris) ;Jean-Claude Gayssot (vice-président de la région Languedoc-Roussillon) ;Blandine Kriegel (philosophe et présidente du Haut Conseil à l'intégration) ;Claude Lanzmann (cinéaste) ;Daniel Leconte ;Pierre Lescure (directeur du Théâtre Marigny) ;Bernard-Henri Lévy ;Daniel Mesguich (directeur du Conservatoire national supérieur d'art dramatique) ;Ariane Mnouchkine (metteur en scène) ;Élisabeth Roudinesco (historienne) ;Joann Sfar (dessinateur) ;Dominique Sopo (président de SOS-racisme) ;Fred Vargas (écrivain) ;Dominique Voynet (sénatrice) ;Elie Wiesel (Prix Nobel de la paix).
LeNouvel Observateur publie un article intitulé « Quand Siné appelait la France à reconnaître son rôle dans la Shoah »[35], rappelant que Siné avait signé en 1992 une pétition demandant à l'État de reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des juifs au cours de l'Occupation.
L'inspecteur du travailGérard Filoche, dans une tribune intitulée « Ô combien je soutiens mon pote Siné contre les 20 que vous êtes ! »[36], dénonce la courte vue des critiques contre Siné, « qui n’a commis d’autre "crime" récent que de s’en prendre au fils Sarkozy », oubliant les années de courage de Siné. Il décrie avec colère un « autodafé » de l'œuvre de Siné réalisé à partir de citations tronquées. L'historienMaurice Rajsfus publie aussi une tribune soutenant Siné[37], ainsi que l'avocateGisèle Halimi, ayant participé à la fondation deCharlie Hebdo[38].
Pierre Rimbert, duMonde diplomatique, publie un article intituléL’« affaire Siné » Antisémitisme : l’échec d’un chantage[39] dans lequel il conclut que l'utilisation de l'accusation d'antisémitisme relève d'une stratégie maintes fois utilisée pour écarter un opposant, un indésirable. Selon cet article, seul « un tribunal de l’Inquisition et ses juges inamovibles (Alain Finkielkraut,Ivan Rioufol,Alexandre Adler,Philippe Val,Bernard-Henri Lévy) » pourraient argumenter dans la sphère publique, tandis qu'y sont mentionnés « leurs dérapages sur, par exemple, la couleur des joueurs de l’équipe de France ou l’assimilation de l’islam au terrorisme. ». Le même article cite « Edgar Morin,Pierre Péan etPhilippe Cohen,Daniel Mermet,Hugo Chávez,Pascal Boniface,Jacques Bouveresse,Charles Enderlin,Pierre Bourdieu,José Bové… sans oublierLe Monde diplomatique » qui ont aussi été soupçonnés ou accusés d'antisémitisme selon les mêmes principes par les mêmes. L'article conclut en assurant que « cette fois, l’affaire semble se retourner contre ses instigateurs ».
L'écrivain controverséMarc-Édouard Nabe publie untract qui revient sur l'affaire, intitulé « Sauver Siné »[40], très critique envers le dessinateur.
Cette affaire donne également lieu à une mobilisation très importante sur internet (blogs, réactions de lecteurs, forums…), dont l'opinion penche majoritairement en faveur de Siné[41]. Fort de ces soutiens, le dessinateur créera un nouveau journal intituléSiné Hebdo. Le premier numéro remporte un grand succès commercial (150 000 exemplaires vendus, plus des retirages[42]).
LaLICRA juge les propos de Siné « indignes » et « appelle la plus vive et méprisante indignation »[43], puis dépose une plainte contre Siné. Ce dernier est cité à comparaître le devant la6e chambre correctionnelle (presse) du tribunal de grande instance de Lyon par la Licra pour « incitation à la haine raciale ». Cette citation à comparaître vise deux chroniques de Siné dans lesCharlie Hebdo du et du. D'après la Licra « (...) Maurice Sinet a délibérément incité ses lecteurs à la haine vis-à-vis des musulmans et des juifs »[44]. L'audience sur le fond a été fixée au. Elle se tient finalement les 27 et[45].
Siné a été relaxé par le tribunal correctionnel de Lyon le mardi[46]. « Le tribunal considère que [Siné] s'est autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique. » La LICRA a fait appel de cette décision et a été déboutée par la cour d'appel de Lyon, qui juge la citation irrecevable en sa forme le[47]. LaCour de cassation annule cette décision (la citation était régulière, selon la cour), et renvoie l'affaire devant la cour d'appel de Lyon, qui acquitte cette fois Siné sur le fond[48].
En, Siné est débouté d'une action en diffamation intentée à Paris contre Claude Askolovitch[5]. Le juge a estimé que les propos poursuivis n'étaient pas diffamatoires et « participaient au débat d'idées, consubstantiel à toute société démocratique ».