Sa profondeur moyenne est de 252 mètres inégalement répartie entre la partie nord-ouest peu profonde et la partie sud-est qui atteint 1 233 m au point le plus profond[2].
L'Adriatique compte plus de 1 300 îles, pour la plupart situées sur son flanc est, près de lacôte dalmate, etappartenant à la Croatie. Elle est divisée en trois bassins, celui du nord étant le moins profond et celui du sud présentant la plus grande profondeur (1 233 mètres). Les courants circulent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, à partir du canal d'Otrante en remontant vers le nord en suivant la côte est avant de redescendre le long de la côte italienne à l'ouest. Lesmarées sont modérées même si des amplitudes plus élevées sont parfois observées. Lasalinité de l'Adriatique est plus basse que celle de Méditerranée, elle forme unbassin versant qui collecte un tiers de l'eau douce arrivant dans la Méditerranée. Latempérature à sa surface s'élève à environ24 °C en été et12 °C en hiver, ce qui a pour effet de rendre le climat autour du bassin adriatique assez doux.
L'Adriatique se trouve sur laplaque adriatique qui s'estséparée de l'Afrique durant leMésozoïque. Les mouvements de la plaque contribuèrent à la formation desApennins. Durant l'Oligocène, lapéninsule italique se forma en premier, séparant le bassin adriatique du reste de la Méditerranée. L'Adriatique présente une grande diversité en termes de sédiments avec notamment les eaux du Pô qui drainent des alluvions depuis lesAlpes et les plaines situées au nord de l'Italie. La partie ouest de la mer est alluviale avec de longues plages et des côtes assez rectilignes, tandis que la côte sur son flanc est s'avère beaucoup plus morcelée, avec des îles, des golfes et des presqu'îles rocheuses, et souventkarstiques.
Un seul grand fleuve, lePô, se jette dans l'Adriatique. Il génère une pollution importante[3].
Il y a une dizaine de sites protégés sur l'Adriatique qui garantissent labiodiversité : plus de 7 000 espèces sont présentes dans l'Adriatique, dont certaines sontendémiques, rares et menacées.
L'époque médiévale voit l'affirmation d'unethalassocratie : larépublique de Venise. Pendant longtemps, l'Adriatique a été à tel point dominée par la« Sérénissime République », qu'elle est souvent appelée« golfe de Venise ». Laquatrième croisade (1202–1204) permet à Venise d'étendre son hégémonie sur laDalmatie et les îles grecques même si elle doit compter avec l'archiduché d'Autriche, qui tientTrieste au nord, et leroyaume de Naples, avec les ports desPouilles, au sud. AuxXVe et XVIe siècles, Venise est menacée par trois vastes empires continentaux : au nord lamonarchie de Habsbourg dont la branche autrichienne tient Trieste, au sud labranche espagnole qui occupe les possessions napolitaines, et à l'est l'Empire ottoman, qui domine lesBalkans. Mais elle résiste grâce à sapuissante flotte.Ancône, la ville desÉtats pontificaux, ne joue qu'un rôle modeste jusqu'à son érection en port franc en 1734. Basés dans les îles dalmates, lespiratesuscoques etmorlaques représentent une nuisance mineure pour le trafic vénitien, tandis que la petiterépublique de Raguse (aujourd'huiDubrovnik) maintient sa neutralité entre Ottomans et puissances chrétiennes[8].
Un des innombrablesbunkers frontaliers construits en Albanie à l'époquetotalitaire, quand le pays était hermétiquement fermé sous la férule d'Enver Hoxha.
Les côtes de l'Adriatique sont peuplées par plus de 3,5 millions d'habitants. Les plus grandes villes sontAncône,Bari,Venise,Trieste etSplit. L'Italie et la Yougoslavie se sont accordées sur leurs limites maritimes en 1975 et ces frontières entre l'ouest et l'est sont reconnues après 1992 par les états issus de la dislocation de la Yougoslavie : laSlovénie, laCroatie, laBosnie-Herzégovine, leMonténégro. Lesiège de Dubrovnik en 1991–1992, pendant laguerre croato-yougoslave, est la dernière bataille livrée sur l'Adriatique et où la marine (Marine militaire yougoslave) ait joué un rôle important. Les États héritiers de la Yougoslavie n'ont pas totalement fixé leurs frontières réciproques.
Les accords entre l'Italie et l'Albanie concernant leurs limites maritimes datent, eux, de 1992. Les difficultés dues à la chute durégime communiste albanais et à lacrise albanaise de 1997 entraînent unexode maritime de dizaines de milliers d'Albanais vers les ports italiens[9].
La pêche et le tourisme sont les activités économiques principales le long des côtes adriatiques. Le tourisme en Croatie s'est développé plus rapidement que dans le reste du bassin. Le transport maritime est également une branche vitale de l'économie de la région : on dénombre 19 ports qui prennent en charge plus d'un million de tonnes de fret chaque année. Le plus grand port detransport de marchandises est celui deTrieste enItalie, tandis queSplit (enCroatie) accueille le plus grand nombre de passagers.
Une soupe de poisson, lebrudet, à l'origine plat de pêcheurs, est cuisinée sous diverses appellations sur les côtes de l'Adriatique, duMonténégro auxMarches en passant par laCroatie.