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Action | |
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Pays | ![]() |
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Langue | Français |
Genre | presse alternative |
Date de fondation | 7 mai 1968 |
Date du dernier numéro | 3 juin 1969 |
Ville d’édition | Paris |
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Action est un journal militant créé au début deMai 68 par le journalisteJean Schalit. Le premier numéro, sorti le, lance un appel à la « grève générale et à l'insurrection permanente »[1]. De à, le journal publie 47 numéros[2]
Reprenant le nom d'un hebdomadaire résistant,Action, disparu en 1952, il sert de relais aux revendications de plusieurs mouvements étudiants dont leMouvement du 22-Mars, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et lesComités d’action lycéens (CAL).
Jean Schalit, ex-dirigeant de l'Union des étudiants communistes (UEC) avait rénové la revueClarté, organe de presse de l'UEC[3]. Dès le, il propose à l'« état-major » étudiant (l'UNEF, laJCR, leMouvement du 22-Mars) la création d'un journal. L'idée, lancée parLaurent Jézéquel, est acceptée. Le journal, encore en projet, porte déjà un nom de code:Guérilla. Schalit travaille avec des camarades exclus comme lui de l'UEC,Laurent Jézéquel, qui avait fondé leCentre de recherche et d'intervention révolutionnaire avecAndré Sénik,Henri Nallet etNicolas Boulte, le président laJeunesse universitaire chrétienne[4]
André Sénik,Laurent Jézéquel etJean Schalit proposent à l'état-major informel du mouvement (représenté par l'UNEF, la JCR, le Mouvement du, les maoïstes et le Comité national d'action lycéen) d'éditer un journal qui va ensuite devenir brièvement quotidien. Parmi les autres rédacteurs,Michel-Antoine Burnier,Frédéric Bon[5], Serge Bosc,Jean-Marcel Bouguereau,Bernard Kouchner,Jean-Paul Dollé, Guy Tissier,Marc Kravetz, ainsi queJérôme Savary,André Glucksmann[6] (alors assistant deRaymond Aron à laSorbonne), et les dessinateursSiné,Jean Bosc,Jean-Pierre Desclozeaux,Reiser,Wolinski,Willem.Jean-Pierre Vigier occupe le poste de directeur de la publication.
Les 50 000 exemplaires duno 1 du journal, sont vendus à la criée dans la rue[3] au cours de la manifestation du mardi. Dans ce premier numéro,Guy Hocquenghem a écrit un article, intitulé « Pourquoi nous nous battons ».
Le dimanche 12 mai, lequotidienCombat envisage de faire distribuer aux participants à la manifestation du lendemain 13 mai, par des lecteurs volontaires[7], un numéro spécial gratuit. Simultanément, des étudiants demandèrent à l'imprimerie de Combat de tirer le journalAction[7]. Puis le lundi 13 mai au matin: communiqué de la direction duquotidienCombat:« des personnes se disant mandées par une organisation syndicale affiliée à la CGT se sont rendues à l'imprimerie de Médan. Elles ont exigé l'arrêt immédiat de l'impression d'Action et, bien sûr, refusé celle du numéro spécial de Combat. Après au moins trois heures de palabres, ces mêmes représentants ont fini par accepter l'impression du journal Action, tout en continuant de refuser obstinément celle de notre numéro spécial »[7].
Le deuxième numéro deAction ne sort que le.Action, journal hebdomadaire « réalisé au service des Comités d'action », devient rapidement quotidien, tirant jusqu'à 100 000 exemplaires. Le journal, très graphique, adopte le principe des « unes-affiches », souvent composées par le graphisteRoman Cieslewicz.
PourMichel-Antoine Burnier,« les trois premiers numéros d'Action, sortis dans l'effervescence de Mai 68, sont des journaux militants assez classiques qui expriment un cri. C'est un journal porte-parole qui veut diffuser le récit gauchiste de la révolte. Le journal ne trouve son allure et son style qu'à partir du 5 juin 1968, quand les imprimeurs reprennent le travail, avec des unes-affiches faites par les types des Beaux-Arts ».
La parution d'Action s'interrompt en juillet 1968. Une tentative de relance du titre sous forme d'un quotidien diffusé par lesNMPP a lieu en mai1969, au moment de l'élection présidentielle, mais elle ne rencontre pas le succès.Action disparait définitivement le, après 46 numéros parus.