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Surnom | Germain de la Flèche |
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Achille Germain, né le àBeaupréau (Maine-et-Loire) et mort le àLa Flèche (Sarthe), est uncyclistefrançais, spécialiste des épreuvessur piste.
Professionnel de 1905 à 1919, il remporte de nombreuses épreuves au niveau local, mais brille également sur lesvélodromes parisiens où il acquiert une grande renommée sur les courses dedemi-fond, prenant notamment la troisième place duchampionnat de France en 1914. Deuxième desSix Jours de Toulouse en 1906, associé àJean Gauban, il compte également deux participations auxSix Jours de New York, et s'engage sur les premiersSix Jours de Paris en 1913.
Achille Germain, surnommé « Germain de la Flèche » par les suiveurs, dispute aussi des épreuvessur route et participe auTour de France 1908, dont il se classe seizième, obtenant son meilleur résultat avec une huitième place dans la dixième étape versBordeaux. L'année suivante, il gagne une étape du Circuit de la Loire et termine deuxième au classement général de cette épreuve.
Mobilisé comme caporal cycliste au317e régiment d'infanterie lors de laPremière Guerre mondiale, il prend sa retraite sportive en 1919 à la suite d'une blessure contractée pendant le conflit. Il se retire àLa Flèche pour assurer la gestion d'un atelier de réparation de cycles, et s'implique dans la vie locale au point d'être éluconseiller municipal dans les dernières années de sa vie.
Achille Germain naît àBeaupréau, enMaine-et-Loire, le, mais sa famille s'installe àLa Flèche, dans le département de laSarthe, alors qu'il est encore très jeune[1]. Ses débuts dans lecyclisme sont assez modestes. Il participe à ses premières épreuves dans sa ville d'adoption en 1902, à l'occasion des courses du disputées sur la promenade du Pré. Il se classe notamment deuxième de lacourse de primes[2].
L'année suivante, il intègre l'Union vélocipédique fléchoise (UVF), une association nouvellement créée, et lors de cette même réunion du, se classe deuxième de la finale de vitesse et troisième de la course de primes. Le, il termine deuxième de l'épreuve de 100 kilomètres de la Coupe de l'UVF derrière le Manceau Mareau, licencié de l'Union Auto-Cycliste de la Sarthe[2].
Comme de nombreux coureurs de cette époque, Achille Germain participe tant à des épreuvessur route quesur piste. Le, lors de l'ouverture duvélodrome fléchois de la rue Belleborde, il obtient sa première victoire dans la course dedemi-fond, qu'il gagne avec un demi-tour d'avance sur ses concurrents. Le même jour, il atteint la finale de l'épreuve de vitesse dans laquelle il est battu de peu par le coureur manceau Tubières[3]. Il obtient ensuite de bons résultats sur la piste fléchoise, se classant notamment troisième du championnat départemental de laSarthe puis du championnat deLa Flèche au mois de juin, et quatrième de la finale régionale le mois suivant, une épreuve remportée par le coureur nantais Hardy[3].
Le, Germain remporte un succès de prestige sur la piste duvélodrome Buffalo àNeuilly en dominant nettement la course de primes de 10 kilomètres. Pendant l'épreuve, il gagne les cinq derniers des dix sprints intermédiaires, empochant à chaque fois une prime de dix francs[4]. De retour àLa Flèche en septembre, il prend la deuxième place du championnat de vitesse de l'UVF derrière son camarade de club Albert Leroy, qui vient de participer auTour de France[3].
En 1905, Achille Germain, désormais coureur professionnel de3e catégorie, s'affirme comme l'un des meilleurs cyclistes de sa région. Sur le vélodrome fléchois, le, il remporte à la fois l'épreuve de vitesse, l'épreuve de 45 tours derrièremoto et la course de primes, une domination qu'il exerce de nouveau le en gagnant le championnat départemental de vitesse de laSarthe, disputé sur la même piste, de même que la course de 25 km et lacourse de primes[3]. Il obtient deux nouveaux succès à la fin de l'été, avec le Grand Prix deTours le puis le Grand Prix deMontluçon le lendemain, à chaque fois sur l'épreuve dedemi-fond[5]. Il se distingue également dans des compétitions plus modestes, comme la course cantonale de 4 kilomètres qu'il gagne àVerron au début du mois d'octobre[5], ou lors d'évènements folkloriques : lecirque Pinder étant de passage àLa Flèche, Achille Germain concourt avec plusieurs amateurs fléchois sur la« piste canadienne », une construction de 6,5 mètres de diamètre composée de barreaux en bois espacés de dix centimètres et inclinés à75 degrés. Après un premier essai infructueux, il réalise la meilleure performance des participants en effectuant huit tours de piste[6].
Durant l'hiver 1905-1906, Achille Germain s'entraîne aux côtés des meilleurs spécialistes de l'époque sur la piste duVélodrome d'Hiver àParis. Il peut alors constater l'écart qui le sépare encore des principaux coureurs mais son obstination à l'entraînement est remarquée. Il est choisi avecGeorges Parent pour intégrer l'équipe des entraîneurs d'Henri Cornet, vainqueur duTour de France 1904, dans un match de 50 kilomètres derrière tandems[Note 1] qui l'oppose àKarl Ingold. La victoire est sans appel : Cornet s'impose avec neuf tours d'avance. À titre individuel, Germain se signale lors de la même réunion dans la course de 15 kilomètres derrière motos. Troisième derrièrePaul Rugère et Anton Jaeck, son comportement offensif tout au long de la course est salué par les spectateurs[7]. Le, il est associé au Danois Axel Hansen sur l'épreuve des Douze Heures à l'américaine, dans laquelle les deux concurrents se relayent à volonté. Au terme de la course, quatorze équipes sont encore classées dans le même tour : la victoire se joue donc sur six tours entre les meilleurs sprinteurs de chaque formation. Hansen se classe initialement quatrième, mais les commissaires tardent à valider les résultats alors qu'une chute s'est produite dans le dernier tour. L'épreuve est finalement annulée[7]. Le, une réunion regroupe plusieurs coureurs de renom sur le vélodrome deLa Flèche. À domicile, Achille Germain prend la troisième place de la course de primes derrière Charles Vanoni etVictor Thuau, puis s'incline sur 10 kilomètres derrière moto face àCésar Simar, médaillé olympiquedeux ans plus tôt[8].
La saison de plein air lui apporte de nombreux succès. Le, il gagne àLa Flèche le 15 kilomètres derrière motos devantArthur Pasquier, puis établit le record de la piste sur 10 kilomètres[8]. La semaine suivante, àTours, il remporte le 50 kilomètres derrière motos, toujours devant Pasquier, puis partage la victoire avecJean Gougoltz dans le Grand Prix du Conseil Général àNantes le. Ses performances attirent la bienveillance du journalL'Auto, qui déjà le surnomme « Germain de la Flèche » :« La course de demi-fond est revenue très aisément au crack fléchois, Germain. Ce gaillard-là s'apprête à jouer les grands rôles[8] ». Le, il découvre la piste duParc des Princes et prend la troisième place du 30 kilomètres derrièreAntoine Dussot et Henri Lautier, ce qui lui vaut d'être sélectionné par les organisateurs duGrand Prix de Paris. Grâce à l'aide financière du vicomte de Lesseville, dirigeant de l'Union Vélocipédique Fléchoise, il peut employer plusieurs entraîneurs pour disputer la course sur une heure derrière tandems. Opposé à deux des meilleurs cyclistes de cette époque,Henri Cornet etRené Pottier, il est largement battu mais comme lors de chacune de ses sorties, son attitude est largement saluée par les spécialistes et Germain devient l'un des coureurs les plus appréciés du public[9],[10]. Au début du mois de juillet, auVélodrome Buffalo, il échoue dans sa tentative de battre le record du monde des 10 kilomètres sans entraîneurs, détenu parLucien Petit-Breton[11],[12], mais il obtient quelques jours plus tard un net succès sur 15 kilomètres derrière motos sur la même piste[9]. Le, àLa Flèche, devant un public tout acquis à sa cause, il remporte deux des trois épreuves organisées et s'impose au classement général[9]. Fin août, il est le seul à tenir tête àCésar Simar sur 30 kilomètres au Buffalo, puis il domine nettementÉmile Bouhours sur la même distance àTours au début du mois de septembre[13].
Achille Germain participe ensuite auxSix Jours de Toulouse, première coursedu genre en Europe, disputée sur le vélodrome de Bazacle où il est associé au coureur localJean Gauban. Le duo y obtient une prometteuse deuxième place, seulement devancé par les frèresÉmile etLéon Georget. Tout au long de l'épreuve, le coureur fléchois fait preuve d'une activité intense et remporte de nombreuses primes, dont celles des47e et49e heures[14],[15]. À son retour, il est accueilli triomphalement àLa Flèche. Quelques jours plus tard, il rejoint la caserne deToul où il doit effectuer sonservice militaire au sein du153e régiment d'infanterie[16],[17].
Achille Germain n'obtient que rarement des permissions mais parvient tout de même à disputer quelques courses en 1907 : battu parArthur Pasquier sur 40 kilomètres àTours le, il prend sa revanche et le devance la semaine plus tard àLa Flèche à l'occasion du Grand Prix du Printemps[17].
Libéré du service militaire le, Achille Germain souhaite participer davantage aux épreuvessur route : il envisage de prendre le départ deParis-Roubaix, mais doit finalement y renoncer[18]. Sur la piste du vélodrome deLa Flèche, début avril, il remporte le championnat de la Sarthe de vitesse puis finit deuxième du Grand Prix du Printemps derrièrePasquier. En mai, sur la même piste, il remporte nettement une course de 12 heures avec 16 tours d'avance sur son plus proche poursuivant. Quelques jours plus tard, il est deuxième du Grand Prix d'Angers sur 40 kilomètres avec entraîneurs et annonce son engagement dans leTour de France[18],[19]. C'est du reste le seul Tour qu'il dispute au cours de sa carrière[18].
Ses débuts sur la course sont difficiles : il n'obtient au mieux qu'une22e place lors de la cinquième étape Lyon-Grenoble et pointe au25e rang du classement général au soir de la sixième étape àNice. Pour autant, les conditions de course sont très rudes en ce début de Tour et seuls 45 des 114 engagés sont encore en lice. Il obtient ensuite des résultats probants :19e à Nîmes et15e à Toulouse, il se classe17e à Bayonne et surtout8e à Bordeaux, ayant fait toute la course parmi les hommes de tête. Achille Germain achève le Tour de France par trois12e places et une14e place. Il se classe finalement16e de l'épreuve avec 236 points, à 200 points du vainqueurLucien Petit-Breton[Note 2]. Cette participation encourageante lui vaut les félicitations de nombreux spécialistes, à l'image du journaliste deL'Auto Charles Ravaud qui l'estime capable d'obtenir d'excellents résultats s'il choisit de s'adonner plus encore à la route[20]. Sa participation à la Grande Boucle renforce encore sa popularité : il est porté en triomphe à son retour en gare deLa Flèche et accueilli en ville par plus de 2 000 personnes[1].
Au mois d'octobre, Achille Germain se marie àLa Flèche avec Suzanne Bruon, la fille d'un couple d'épicier de la place du Marché-au-Blé[1],[21].
Au repos pendant l'hiver, il effectue sa rentrée le au vélodrome deLa Flèche et conserve son titre de champion de la Sarthe de vitesse[21]. Battu à Angers parDaniel Lavalade sur 40 kilomètres derrière motos[21], il se distingue fin mai en prenant la deuxième place du Circuit de la Loire sur route, couru sur deux étapes, en ayant remporté la première àLoudun[22]. Invité à prendre le départ de la huitième étape du Grand Prix Wolber, organisé parPeugeot le entre Paris et La Flèche, Achille Germain se classe sixième et acquiert, selonL'Auto,« ses galons de grand routier »[23]. Également invité sur la neuvième étape en direction deNantes, il y termine quatrième avant d'être déclassé pour une erreur de parcours[21].
Durant l'été, il choisit de ne pas s'engager sur leTour de France pour disputer une série de courses sur piste, très lucratives. Contraint à l'abandon à Marseille sur une épreuve de 24 heures, il est associé à Bouteiller sur 12 heures à Toulouse et prend la deuxième place après un rude combat face àJean-Baptiste Dortignacq[21]. Au mois de septembre, il figure parmi les principaux favoris duBol d'or, couru sur la piste duvélodrome Buffalo. En tête après les quatre premières heures de course, disputées sans entraîneurs, il connaît une sérieuse défaillance et perd le contact : il pointe seulement au septième et dernier rang après sept heures. Dans le dernier quart de la course, Achille Germain dépasse deux concurrents et se classe finalement cinquième de l'épreuve avec un total de 681,6 kilomètres, bien loin du triple vainqueurLéon Georget[24].
Achille Germain fait son retour sur route fin septembre en disputantParis-Tours. Sa dix-huitième place est anecdotique, de même que ses dernières sorties sur piste ne sont guère concluantes : il échoue à deux reprises dans sa tentative d'établir lerecord de l'heure sans entraîneur àLa Flèche[24]. Il est pourtant sélectionné début décembre pour lesSix Jours de New York, l'une des plus célèbres courses du monde, où il est associé au coureur britannique Reginald Shirley. Dès la50e minute de course, celui-ci provoque une lourde chute en passant le relais à Germain, touché à la jambe droite. Le duo concède un tour de retard aux autres équipes et ne parvient pas à le reprendre malgré les efforts de Germain. À l'issue du premier jour de course, Shirley abandonne, souffrant de maux d'estomac. Achille Germain est alors associé à l'Italien Egisto Carapezzi dont le partenaire a lui aussi été contraint de se retirer. Conformément au règlement, le nouvel équipage reçoit un tour de pénalité, mais ce n'est rien par rapport à ceux que concède régulièrement Carapezzi lors de ses relais. Le duo accuse 21 tours de retard après 34 heures de course. Redoublant d'efforts pour surmonter leur retard, les deux hommes connaissent une défaillance au même moment et interrompent leur course pendant deux heures. À bout de forces au cinquième jour, Carapezzi abandonne et malgré la volonté d'Achille Germain de poursuivre la course, les juges estiment qu'il est trop attardé pour continuer, son retard s'élevant alors à près de 900 tours[25].
Au début de l'année 1910, Achille Germain donne une nouvelle fois sa priorité à lapiste. Il obtient des résultats probants au niveau local mais peine à confirmer dans les grandes épreuves parisiennes. En mai, il dispute néanmoins lechampionnat de France sur route, couru avec entraîneurs. Lâché dès les premiers kilomètres, il se classe finalement dixième[26]. Après un détour par la piste et un succès àBrest sur 25 kilomètres aux dépens deCésar Simar, il revient sur route pour prendre la dixième place de Paris-Le Mans[27]. Durant l'été, Achille Germain obtient plusieurs places d'honneur sur les vélodromes, se classant notamment deuxième du Grand prix d'inauguration du vélodrome d'Angers, du Challenge Cointreau dans la même ville, ainsi que des Huit heures de Tours, ce qui lui vaut sa sélection pour leBol d'or. Malmené par le rythme imposé parLéon Georget et malade, il abandonne peu après la mi-course. Comme l'année précédente, il est retenu pour participer auxSix Jours de New York, associé cette fois au Belge Verlinden. Les deux hommes ne se trouvent jamais dans le rythme et se retirent après seulement huit heures de course[27].
En 1911, Achille Germain ouvre àLa Flèche un atelier de réparation pour les vélos de toutes marques[1]. En parallèle, l'équipeJ.B. Louvet l'engage pour courir sur route, mais après son abandon surParis-Tours, il renonce à s'engager surParis-Roubaix et préfère s'aligner sur une épreuve sur piste à Angers. Germain devient également organisateur de course en mettant sur pied le Grand Prix Jean-Baptiste Louvet, disputé àLa Flèche le. Le parcours de cette épreuve sur route de 130 kilomètres, ouverte aux seuls licenciés de l'Union vélocipédique de France, sillonne les routes de la région en passant notamment parLe Lude etBaugé[1].
Après plusieurs succès endemi-fond à Angers puis Nantes, notamment aux dépens de l'AméricainWoody Headspeth, il revient sur route à l'occasion deParis-Brest-Paris dans la catégorie des touristes-routiers. Une chute avantRennes détruit son vélo et Germain parcourt à pied les 14 kilomètres qui le séparent de la ville. Dans l'impossibilité de réparer, il abandonne[28]. Sa saison d'hiver débute par plusieurs places d'honneur mais c'est le, auVélodrome d'Hiver, qu'il remporte un succès convaincant dans le Prix Robl, une course de demi-fond courue sur 25 kilomètres et organisée en hommage au champion allemandThaddäus Robl, mort dans un accident d'avion[28]. Germain ne court pas seulement pour son propre compte mais officie régulièrement comme entraîneur pour d'autres coureurs, comme sur le Prix de Madison Square au début du mois de janvier suivant dans lequel l'AméricainJoe Fogler lui doit en partie la victoire[28].
Lors de lasaison 1912, Achille Germain se consacre principalement audemi-fond. Il accumule les succès à Rouen, Paris ou Angers, le plus souvent contre des adversaires de second rang. Le, sur la piste duParc des Princes, il prend la quatrième place du championnat de France de demi-fond, couru sur 100 kilomètres, en pointant à quinze tours du vainqueurPaul Guignard et à sept tours du podium[29]. Une semaine plus tard, à Nantes, il s'impose enfin contre des adversaires de valeur, à savoirÉmile Bouhours etCésar Simar, dans une épreuve de 50 kilomètres. En août, il se classe troisième du Critérium de demi-fond auBuffalo, puis remporte la réunion du Mans sur le vélodrome des Jacobins. Le, il connait un sévère échec dans le Grand Prix de France de vitesse au Parc de Princes, échouant dès les séries, mais revient sur le devant de la scène en fin d'année en obtenant une victoire convaincante dans le Prix Stocks, couru sur 40 kilomètres auVélodrome d'Hiver. Le coureur danois Herman Kjeldsen est le seul à lui tenir tête dans cette épreuve, mais Germain est bien le plus fort et affiche une forme rayonnante qui lui vaut d'être sélectionné pour les premiersSix Jours de Paris, le[29].
Sur la piste duVel' d'hiv', lors des deux premiers jours, Achille Germain, associé àÉdouard Léonard, anime la course en se plaçant constamment en tête du peloton, mais les deux coureurs commencent à perdre le contact après la50e heure de course. Le duo se classe neuvième à six tours des vainqueurs mais Germain et Léonard figurent parmi ceux qui ont remporté le plus de primes au cours de l'épreuve[30]. À l'issue de l'épreuve, la popularité d'Achille Germain croît de nouveau, ce qui lui permet de négocier à la hausse ses participations aux différentes réunions organisées sur les vélodromes. Après des succès à Angers en mars, il fait forte impression le en remportant un 30 kilomètres devantDaniel Lavalade etCésar Simar auBuffalo[31]. Un journaliste deL'Auto déclare :« La course de demi-fond est revenue au coureur au courage personnifié. J'ai nommé Achille Germain[32]. » Considéré comme un outsider pour le championnat de France de demi-fond, il y prend la quatrième place, assez loin du vainqueurPaul Guignard. Au Grand Prix de Paris, il est deuxième du 50 kilomètres, largement devancé parGeorges Sérès mais en contenant le retour de plusieurs coureurs de renom. Il conclut la saison avec une nouvelle place d'honneur, terminant deuxième du Grand Prix de clôture deRoubaix[31].
Comme l'année précédente, Achille Germain est associé àÉdouard Léonard pour lesSix Jours de Paris, dont le départ est donné le. Après l'abandon de Léonard au deuxième jour de course, Germain fait équipe avec Charles Meurger, et pointe à deux tours des leaders. Le Fléchois maintient le duo à flot mais Meurger, plutôt spécialiste du sprint, concède plusieurs tours de retard et finit par abandonner après la61e heure. Germain poursuit l'épreuve avec un troisième coéquipier,Alfred Beyl, mais c'est finalement lui qui se retire après 102 heures et en ayant remporté de nombreuses primes[33]. Auteur de belles prestations lors des réunions parisiennes et d'un large succès au Grand Prix du Printemps de Limoges, il obtient le meilleur résultat de sa carrière au championnat de France de demi-fond, le, en terminant troisième de l'épreuve remportée une nouvelle fois parPaul Guignard[34].
Quelques jours plus tard, laPremière Guerre mondiale éclate et, comme ses concurrents, Achille Germain est mobilisé. Affecté comme caporal cycliste au317e régiment d'infanterie, il y est chargé du transport du courrier à vélo. Pendant la guerre, il participe néanmoins à certaines courses au gré de ses permissions. Ainsi, il se produit auVélodrome d'Hiver le pour une épreuve de 400 toursà l'américaine. Associé à Marius Chocque, il se classe dixième[35]. En, sur la même piste, il gagne le Prix de la Capitale sur 30 kilomètres et l'année suivante, il est vainqueur du Prix d'Avril de demi-fond duVel' d'Hiv'[35]. Il bat ensuite un coureur belge dans un match de demi-fond organisé au vélodrome Beaulieu duMans[35].
Démobilisé au début de l'année 1919, Achille Germain reprend la compétition de façon plus intensive. Troisième du Trophée de Paris sur une heure en mai, il remporte le le Grand Handicap de demi-fond auParc des Princes. Alors qu'il semble en pleine possession de ses moyens, il doit cependant mettre un terme à sa carrière à cause d'une blessure à l'aine, contractée pendant la guerre et qui finit par se rouvrir[35],[36].
Achille Germain se retire alors àLa Flèche pour s'occuper de son atelier de réparation de cycles. Très impliqué dans la vie locale, il invite son amiRobert Spears, champion du monde de vitesse sur piste, à déposer une gerbe au cimetière à l'occasion de la commémoration de l'armistice le[37]. Soucieux de rendre hommage aux anciens combattants de laGrande Guerre, il inaugure en 1922 une plaque commémorative sur la maison natale de l'aviateur fléchoisCharles Godefroy, rendu célèbre par son vol sous l'Arc de triomphe à Paris le[37],[38]. Deux ans plus tard, un banquet desPoilus est organisé à son initiative dans la salle de bal de l'Hôtel du Cheval Blanc. À cette occasion, il fait don d'un de ses vélos de course, offert au gagnant d'une tombola organisée au profit des Anciens Combattants[37]. Achille Germain est élu vice-président du Comité des Fêtes de la ville en[39].
Il n'abandonne pas pour autant le sport cycliste. En 1920, il officie comme entraîneur à moto du TunisienAli Neffati et, la même année, crée avec ses amis un nouveau club multisports,« La Flèche-Sportive »[36]. Entre autres réalisations, ce club organise une course sur route,Paris-La Flèche, qui connaît trois éditions consécutives[40]. Dans le même temps, Germain s'implique dans la construction d'un nouveau stade-vélodrome destiné à remplacer celui de Belleborde. Après plusieurs mois de négociation, les travaux débutent sur un terrain qui jouxte la route d'Angers : le stade est inauguré en à l'occasion d'un match de football, tandis que la piste est édifiée au début de l'année 1922 grâce au concours financier de plusieurs grands champions tels queRobert Spears,Oscar Egg,Maurice Brocco, l'aviateurGeorges Kirsch ou encore le boxeurGeorges Carpentier[36]. En 1925, Achille Germain installe face au nouveau stade le restaurant-dancing Printania, qui devient rapidement l'un des lieux de distraction les plus courus de la ville[41].
En, il se présente auxélections municipales partielles deLa Flèche en tant que candidat républicain indépendant. En obtenant 1 111 voix, soit le meilleur total, il figure parmi les cinq nouveaux élus. Il se porte également candidat auxélections législatives de 1932. Avec 4 108 voix, il arrive en troisième position, avec plus de 5 600 voix de retard sur le candidat radical sortantJean Montigny, élu dès le premier tour[42].
Réélu au conseil municipal deLa Flèche en, toujours sous l'étiquette d'indépendant, il y siège jusqu'à son décès le, à l'âge de 54 ans[43]. Il est inhumé au cimetière Saint-Thomas. Le, la ville deLa Flèche lui rend hommage en donnant son nom à la rue d'un lotissement nouvellement construit[43].
Tout au long de sa carrière, Achille Germain a remporté de nombreux succès dans des courses de plus ou moins grandes importances organisées par les différents vélodromes. Seuls figurent ici ses résultats les plus notables[44].
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