Abbaye Saint-Martin-de-Mondaye | |
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Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye |
Rattachement | Prémontrés |
Début de la construction | 1200 |
Fin des travaux | XIXe siècle |
Style dominant | Classique |
Protection | ![]() ![]() |
Site web | www.mondaye.com |
Géographie | |
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Ville | Juaye-Mondaye |
Coordonnées | 49° 12′ 25″ nord, 0° 41′ 15″ ouest |
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L'abbaye Saint-Martin de Mondaye est unmonastère de l'ordre des Prémontrés, qui se dresse sur le territoire de la commune française deJuaye-Mondaye dans ledépartement du Calvados, enrégion Normandie. Fondée en 1200, elle est la seule abbaye canoniale de l'ordre des Prémontrés encore en activité enNormandie, et comprend plus de quarante frères, de toutes les générations, répartis entre Mondaye et ses trois prieurés, àConques,Sarrance etTarbes.
L'abbaye est située dans la campagne duBessin, à neuf kilomètres au sud deBayeux, sur la commune deJuaye-Mondaye dans le département français duCalvados.
Au milieu duXIIe siècle, le prêtre Turstin se retire dans une colline dubocage normand pour y vivre enermite et se voit vite rejoint par des disciples. En 1200, Turstin meurt et l'évêque de Bayeux donne à la petite communauté larègle de saint Augustin tandis que Raoul de Percy, son beau-frère, leur cède le terrain où ils vivent.
L'abbaye, sous la protection de l'abbaye de La Lucerne, se voit agrégée à l'ordre de Saint-Norbert en 1210. Elle reçoit les dons généreux des familles deVassy, dePercy[1], ainsi que de nombreux petits seigneurs et agriculteurs aisés.
À la fin duXIIIe siècle, une église et un bâtiment conventuel sont construits pour remplacer l'ermitage.
En 1343, les dons à l'abbaye sont compromis par laguerre de Cent Ans et les rivalités entre seigneurs dont les uns sont fidèles au roi de France et les autres au roi d'Angleterre. En 1347, lapeste noire réduit d'un tiers la population, les terres de l'abbaye sont sans culture et leBessin est ravagé par des bandes armées. L'abbaye est ravagée parRichard,comte d'Arundel, en 1389.
Mondaye redevient florissante sous l'abbatiat de Jean Feray (1512-1557). Les frères fréquentent l'université de Caen et comptent parmi eux plusieurs docteurs enthéologie.
Cependant, lesguerres de Religion stoppent cet élan. L'abbaye est incendiée, dispersée, et l'abbé Julien Guichard tué par leshuguenots le. Après leconcile de Trente (1545-1563), le calme revient et l'église est restaurée grâce au soutien d'Anne deMédavy.
En 1631, un abbécommendataire, qui tiendra l'abbaye pendant75 ans : Claude Philippe Le Clerc du Tremblay (v. 1613-1704), est nommé par le roi. Laréforme de Lorraine, révisant la règle de Saint-Norbert en la rendant plus stricte et conforme aux origines, est adoptée à l'abbaye de Mondaye en 1655. Le choix duprieur par le chapitre de la congrégation évite en partie les inconvénients de la commende.
Sous l'égide de trois abbés réguliers nommés parLouis XIV etLouis XV et dirigeant l'abbaye entre 1704 et 1763, une reconstruction totale est menée, dans l'élan du nouveaustyle classique. Le besoin de grandeur prévaut alors en France et leclassicisme répond à cette exigence. L'architecte de la reconstruction estEustache Restout, lui-même prieur et sous-prieur de Mondaye, oncle du peintreJean Restout. On refait l'église, le bâtiment conventuel, le pavillon d'entrée et la ferme où une trentaine de personnes travaillent. L'austérité est néanmoins conservée, les cellules sont petites et les rares cheminées se trouvent chez le prieur, au chauffoir et à l'infirmerie. De 1706 à 1743, E. Restout supervise les travaux. Ses dernières années sont consacrées à la décoration de l'église.
En 1763, l'abbaye retombe sous lerégime de la commende et les constructions cessent.À laRévolution, l'ordre de Prémontré est dépouillé de ses biens et les dix-sept religieux de Mondaye se dispersent ou sont emprisonnés. L'un d'eux, le père Paynel,curé deJuaye,prête le serment constitutionnel puis abandonne la prêtrise en devenant maire. Il se réconciliera néanmoins avec l’Église puisqu'il sauve l'abbatiale de la destruction et abrite chez lui jusqu'à neufprêtres réfractaires à laConstitution civile du clergé[2].
La tourmente révolutionnaire passée, le P. Goujon, après avoir été prieur clandestin, rassemble les paroisses de Juaye, Couvert et Bernières-le-Bocage. C'est à cette époque que naît la commune deJuaye-Mondaye.
De 1806 à 1812, les bâtiments conventuels abritent un collège. En 1815, lestrappistines de Valenton s'installent à Mondaye mais la quittent en 1854, l'entretien des bâtiments étant trop onéreux pour elles.
L'abbaye se trouve à nouveau occupée par l'ordre des Prémontrés le, lorsque l'évêque de Bayeux en remet solennellement les clefs à des chanoines venus de l'abbaye de Grimbergen, en Belgique. La communauté prend un essor important et multiplie les missions paroissiales, les actions de prêches et de retraites. Elle reprend également la construction des ailes nord et sud des bâtiments, en respectant le style classique.
Une nouvelle crise survient quand les autorités de laIIIe république veulent réduire l'influence des religieux sur la société. En 1880, l'abbé Joseph Willekens est expulsé comme étranger et les chanoines, d'abord dispersés, se regroupent au château deCottun, non loin de l'abbaye.
Après un retour à l'abbaye en 1894, les membres de la communauté en sontexpulsés en 1902 et partent en exil. Ils s'installent àBois-Seigneur-Isaac, dans le Brabant wallon, en Belgique.
En 1921, les religieux sont autorisés à regagner l'abbaye et de nouveaux novices se présentent.
En, le débarquement allié fait subir à l'abbaye plusieurs jours de bombardement. Malgré de complètes restaurations, les murs de l'abbaye sont encore marqués des combats qui se déroulèrent aux alentours. Des travaux de réfection d'une partie de l'église ayant particulièrement souffert ont commencé en 2007.
Le chapitre général deWilten, en 1968-1970, s'efforce d'accorder les constitutions de l'ordre et les directives duconcile Vatican II. À partir de cette époque, les échanges d'information, la participation du monde laïc augmentent. La place du travail augmente aussi avec la taille de la ferme. L'abbaye est classée au titre desmonuments historiques en 1947 et 1999[3].
L'ancienne ferme de l'abbaye, vendue séparément à la Révolution, a été rachetée par le monastère en 2007 en partie grâce à trois mille donateurs[4]. Une première tranche de restauration de cellui-ci s'est achevée en, recréant notamment la perspective d'entrée entre lapoterne, ancienne entrée principale, et l'abbatiale.
Les chanoines de Mondaye, comme tous leschanoines réguliers vivent en communauté tout en se livrant à un ministère extérieur (curés et vicaires de plusieurs paroisses, aumôniers d'hôpitaux ou de prison, aumôniers scouts et de mouvements de jeunesse, …).
L'accueil des retraitants et des visiteurs tient de nos jours une part importante dans l'activité de l'abbaye. La communauté dispose d'une grande infrastructure, permettant d'accueillir les groupes et les individuels en nombre important. Il est possible de visiter une partie de l'abbaye, dont la bibliothèque[note 1].
Une importante campagne de travaux a permis de refaire à neuf l'abbatiale, ainsi que la ferme. L'unité architecturale de l'abbaye a ainsi été retrouvée, ce qui contribue au rayonnement de Mondaye.
Au titre desmonuments historiques[3] :
D'azur, à une marmite d'argent[5].
L'abbaye est dans sa plus grande partie de style classique, cependant une chapelle de l'église est baroque. Le principal architecte estEustache Restout, un frère de Mondaye.
Elle a été entièrement conçue par Eustache Restout. L'artiste est l'auteur des peintures et du dessin des boiseries duchœur.
D'une longueur de soixante mètres, l'édifice présente un portail aveugle, la place étant laissée à l'orgue. Lanef a cinq travées, de gros piliers soutenant des arcs en plein cintre. Le côté sud est illuminé par deux fois plus d'ouverture que le côté nord. L'autel est au centre et les bras detransept sont grands, selon la tradition prémontrée. Au-dessus de l'autel, la coupole est une copie de celle de la chapelle duchâteau de Sceaux, peinte parCharles Le Brun. La chapelle de Sceaux ayant disparu, il ne reste que cette copie à admirer.
L'orgue de Mondaye, bel exemple de l'art au temps de Louis XV, est du facteur lorrainClaude Parisot. Le buffet de l'orgue a été sculpté par l'artiste flamand Melchior Verly. Réalisé en 1741, l'instrument a été restauré en 1965 et en 2004 par les facteurs d'orgues Jean-BaptisteBoisseau et Jean-Marie Gaborit. Fait de vingt-sept jeux, il est régulièrement utilisé pour des concerts.
Le cloître, commencé auXVIIIe siècle par l'aile est et une partie de l'aile sud, fut continué et vitré auXIXe siècle mais reste inachevé. Il ne donne donc pas cette impression bien connue de jardin fermé. L'escalier menant à la bibliothèque et aux cellules a des rampes enfer forgé.
La salle des pas-perdus comporte un autoportrait d'Eustache Restout.
Elle contient environ 65 000 volumes dont quelques-uns duXVIe siècle[12].
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