Entre environ100 et 200mètres, ce sont les coteaux de la montagne de Reims qui accueillent les429 hectares devignes classées 100 % Grand cru que compte la commune[4]. Juste au nord du village, entre ladépression, au lieu-dit la Chevrue, et la vallée du Cubray, s’élèvent deux sommets légèrement séparés du reste du massif. Ils atteignent169 et 113mètres[5].
En dessous des 100 mètres, on atteint la vallée de la Marne, où se trouve le bourg[5]. Au sud du village, une fois lecanal latéral à la Marne passé, s’étend la plaine d’Aÿ, entre Aÿ et le quartiersparnacien deLa Villa. Elle se compose d'une centaine de jardins privés ainsi que de terres cultivées (plus de60 hectares) où il est projeté d’y établir unebase de loisirs dénommée « Île bleue »[7],[8]. L’altitude y descend jusqu'à 68 mètres[6], en bord de laMarne, qui traverse la commune et sert de frontière avecChouilly etMareuil-sur-Ay. À l’est d'Aÿ, cette dernière, et plus particulièrement le quartier des Carelles, prolonge la zone urbaine agéenne[5].
Le climat agéen estocéanique dégradé. Du fait de sa situation en contrebas du vignoble, la ville est fréquemment envahie par des sarments et des copeaux provenant de celui-ci. En 2009, de violents orages ont entrainé des coulées de boue inondant la commune, phénomène rare mais pas inédit[9]. La station météorologique la plus proche est celle de Reims-Courcy, située à 91 mètres d’altitude et à une vingtaine de kilomètres au nord de la commune, de l'autre côté de lamontagne de Reims.
Aÿ est desservie par la RD 1, entre Châlons-en-Champagne etDormans et par la RD 201 en provenance d’Épernay ; elle est aussi traversée par laroute touristique du Champagne. La ville est reliée par voie ferroviaire à lagare d'Épernay, en direction deParis-Est et deChâlons, ainsi qu'à celle d’Avenay en direction de lagare de Reims. La commune est traversée par lecanal latéral à la Marne et le ruisseau du Cubray et est séparée de Chouilly par laMarne. Elle n’accueille pas d’aérodrome mais elle se situe à moins de 10 km decelui d’Épernay - Plivot. L’artère principale d’Aÿ, le boulevard Charles-de-Gaulle (RD 1), est équipée de pistes cyclables.
En2007, la ville d'Aÿ comptait 1 921 logements dont 113 vacants, pour 1 799 ménages. 93,6 % des logements sont des résidences principales et seulement 9 sont desrésidences secondaires.
Lesmaisons représentaient 57,6 % des logements et lesappartements 42,0 %. 52,8 % des Agéens étaientpropriétaires de leur logement alors que 44,4 % en étaientlocataires.
37,5 % desrésidences principales que comptait la commune dataient d'avant1949, 56,5 % ont été construites entre 1949 et 1999 et 6 % après1999.
Les premières traces d’habitation sur le sol de la commune remontent à la préhistoire. En effet, en1967, lors de travaux réalisés au hameau de Warmery-Haut, par la maison deChampagne Veuve Clicquot Ponsardin, a été découverte unhypogée où furent enterrés une centaine d’individus[12].
Aux alentours de 344, levignoble agéen était déjà connu desGallo-romains. À ses débuts, Ay était sûrement unevilla au sens latin du terme et aurait été fondée par un dénommé Ageius, d’où le gentilé agéen.
« Ay » sur la carte de Cassini.
Le village était situé entre lesponts romains deMareuil-sur-Ay et deDizy et n’était donc pas un carrefour. Il s’est donc développé grâce aux voies de communication longeant laMarne qui la traversaient.
Après être passée auroyaume de France, elle obtient, en 1312, de la part deLouis X, roi de France, unecharte, confirmée parHenri IV, qui lui donne droit à une administration autonome. Dorénavant, tous les ans, les Agéens élisent leur maire et deuxéchevins, un prestigieux privilège à l'époque et qui dura cinq siècles. Le village subit plusieurs pillages durant laguerre de Cent Ans.
Août 1472, naissance de jumeaux siamois dont « les ii. dos tenoient ensemble »[13].
Même si Aÿ était acquise aux idées de laRévolution française, aucune exécution ni autre débordement n’y fut déploré. À la suite de celle-ci, la commune fut rattachée aucanton d'Aÿ, dont elle est devenue le chef-lieu, dans le district d’Épernay, lui-même incorporé au département de la Marne, créé le. En1801, le nouveau canton d'Aÿ est rattaché à l’arrondissement de Reims[6].
Après la demande, faite le par leSénat, de la suppression de l’appellation « Champagne », précédée de révélations quant au coupage duchampagne avec d’autres vins moins coûteux, par les négociants,les vignerons se révoltent. Le, 6 000 personnes se rendent à Aÿ et incendient puis pillent de nombreuses maisons de négoce réputées, dont la commune est le siège[16]. Le94e régiment d'infanterie de ligne est envoyé à Aÿ pour calmer la situation.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, Aÿ est touchée par des bombardements meurtriers, durant lesquels le centre-ville est totalement détruit. Le, un bombardement tue plus de60 Agéens[17]. La commune estlibérée de l’occupation allemande le[18].
L'usine PTPM, au bord du canal.
En1965, une partie de son territoire, le quartier deLa Villa, situé à l'entrée d'Épernay, est cédé à cette ville.
De nos jours, la commune fait face à la désindustrialisation et auxdélocalisations. En 2009 notamment, la PTPM, ancien premier employeur de la commune, annonce la fermeture de son usine après un premierplan social, qui avait déjà été précédée par la fermeture de l’entreprise Judez, en 2007[19]. Dès lors, et pour la première fois enFrance, plus d’un millier de contribuables, dont la sénatriceFrançoise Férat et la députéeMarie-Georges Buffet, décident de porter plainte contre le groupe Trèves, propriétaire de l’usine pour « utilisation frauduleuse de leurs impôts »[20].
Afin de sauvegarder les finances de leurs communes dans un contexte de baisse des dotations d'Etat, les maires des trois communes d'Aÿ,Bisseuil etMareuil-sur-Aÿ ont proposé à leurs conseils municipaux de fusionner leurs collectivités, permettant la création d'une nouvelle entité, lacommune nouvelle d'Aÿ-Champagne qui les réunit[21],[22].
Parallèlement, la droite est en progression depuis le début des années 2000. En effet, en2007, la ville vote à 51,2 % pourNicolas Sarkozy[30] alors qu'elle choisissait à 52,9 %Lionel Jospin[25] douze ans plus tôt. La même année, ladroite et lecentre rassemblent plus de 56 % des voix au premier tour des élections législatives (dont 43,5 % au députéUMPPhilippe Martin)[29], alors que la candidatedes Verts l'emportait avec 51 % des suffrages en 2002 face au député sortant[28].
Aux échelons locaux, la gauche conserve cependant sa suprématie. Ainsi, auxélections municipales de 2008, le maire socialiste Dominique Lévêque l'emporte face à une liste communiste. Auxcantonales simultanées, il obtient près de 66 % des voix contre 20,6 % à Martine Tuffin-Lévèque (PCF), 8 % à Alain Gorlier (MoDem) et 5,7 % à Franck Rivière (FN)[31]. Lors des élections régionales de2004 et2010, la gauche derrièreJean-Paul Bachy l'emporte avec respectivement 51,7 % et 55,4 % des bulletins, dans des triangulaires avec la droite et l'extrême droite[32],[33].
Lors desélections municipales de mars 2008, Dominique Lévêque, maire de la commune depuis 1989[34] a été réélu dès le premier tour avec 73,15 % des suffrages soit 1 193 voix contre 26,85 % des suffrages (438 voix) à la listecommuniste menée par Martine Tuffin-Lévèque. Sur les 2 788 inscrits, 1 797 personnes se sont déplacées aux urnes, soit une participation de 64,45 %. D’autre part, 9,24 % des électeurs (166) ont votéblanc, probablement en raison de l’absence d’une liste dedroite[35].
Lors des électionsélections municipales de 2014 dans la Marne, une seule liste était candidate, celle PS du maire sortant, Dominique Lévêque, qui obtient donc la totalité des 1 052 suffrages exprimés et dont des 27 sièges de conseillers municipaux (dont 6 communautaires). Lors de ce scrutin, 50,36 % des électeurs se sont abstenus et 19,82 des votants ont déposé un bulletin blanc ou nul dans l'urne[36].
À l'aube duXIXe siècle, la population agéenne stagnait, puis elle s'est peu à peu mise à croître jusqu'auxannées 1870. À cette époque, grâce aux débuts de l'industrialisation, Aÿ devint une ville ouvrière, sa population doubla en trente ans, passant ainsi de 3 573 en1866 à 7 061 en1896. Par la suite, elle continua d'augmenter légèrement jusqu'au pic de1921, on dénombrait alors 7 911 Agéens. Depuis, la population ne cesse de décroître. Cette chute démographique s'accentua en 1965, lorsque la commune céda le quartier deLa Villa, jusqu'alors appelé La Villa d'Aÿ, et ses quelque 1 500 habitants à la ville d'Épernay.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du, lespopulations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[49],[Note 2].
En 2013, la commune comptait 3 978 habitants, en évolution de −3,77 % par rapport à 2008 (Marne : +0,83 %,France horsMayotte : +2,49 %).
Au vu de la pyramide des âges de2006, la population agéenne apparaît comme plus âgée et plus féminine en comparaison avec la populationmarnaise. En effet, les principales catégories sont, à Aÿ, les30-44 et les45-59 ans alors que du point de vue départemental ce sont les catégories des15-29 et30-44 ans qui sont les plus représentées. De plus, alors que les personnes âgées de75 ans et plus ne représentent au sein du département que 7,6 % de la population, dans la commune ce chiffre atteint les 13,2 %. Enfin, quand le pourcentage départemental de femme est de 51,4 % il est de 53,8 % à Aÿ.
Les ménages agéens sont, quant à eux, assez proches de la moyenne nationale quant à leur répartition.
Pyramide des âges d'Aÿ en 2006 en nombre d'habitants[51]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
153
75 à plus
399
306
60 à 74
327
408
45 à 59
437
425
30 à 44
434
314
15 à 29
335
329
0 à 14
321
Pour comparaison avec la population de la Marne[52]
Tous les deux ans, le premier week-end de juillet, Aÿ fête le roiHenri IV qui écrivait à l'époque : « Si je n’estois roy de France, je voudrais estre sire d’Aÿ ». Lors de cette manifestation, défilé, dégustations, expositions et animations sont proposés aux 25 000 visiteurs[57].
La commune met en place chaque année « Le Mai Musical », durant lequel un concert demusique classique a lieu, chaque vendredi soir, en l'église Saint-Brice. Toujours dans le domaine musical, la communauté de communes organise son festival « Musiques en Champagne » pendant le mois d'août, chaque année dans l'une des différentes communes qui la composent, ainsi qu'une « fête de la musique intercommunale »[58].
Une « fête duCheval » y est organisée en juin et la fête patronale agéenne a lieu le deuxième dimanche de septembre. La « Saint-Vincent », le 22 janvier, est la fête du saint-patron desvignerons, au cours de laquelle un défilé est mis en place, comme àÉpernay et dans d'autres communes du vignoble champenois.
La ville accueille également le « Festival Francophone des Mots Croisés », tous les trois ans durant le mois d'octobre, en alternance avec les villes d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or) etEu (Seine-Maritime)[59].
En2000, Aÿ comptait187 exploitations, dont185 spécialisées dans leslégumes,fruits etviticulture, démontrant à nouveau l'importance duchampagne dans l'économie locale.
Au, la commune comptait227 établissements actifs et185entreprises, dont 58 % dans lesservices, pour 1 338 emplois. Seules 21 d'entre elles avaient10 salariés ou plus[51], en raison du nombre important de commerces de proximité en centre-ville.
La commune d’Aÿ fait partie de la zone d’emploi d’Épernay.
Lapopulation active totale de la commune s’élève à 1 924 (en 2006). Letaux d'activité entre 15 et64 ans est de 73,9 %. On dénombre171 chômeurs, cette même année. En 1999, Aÿ a untaux de chômage s’élevant à 8,7 %, inférieur à la moyenne nationale qui était de 12,9 % ; sept ans plus tard, le taux de 8,9 %[51].
Bâtiment d'une ancienne imprimerie reprenant la structure de la gendarmerie[72] aujourd'hui une maison de champagne au 84 du boulevard Charles de Gaulle.
De plus, il existe, au cœur de la ville, le sentier des Musardises, inauguré le, qui permet aux touristes de découvrir la ville, son histoire, ses maisons de Champagne (etc.) grâce à des panneaux explicatifs. Il existe deux itinéraires distincts : le premier dure 1 h 30 pour 3,3 km et passe par levignoble tandis que le second, d’une heure pour 2,1 km, reste en ville[76].
Aÿ est intégralement située, ainsi que l'ensemble de soncanton (exception faite de la commune deMagenta), au sein duparc naturel régional de la Montagne de Reims depuis sa création, en1976. L'établissement public, dont le but est de mettre en valeur et protéger la patrimoine naturel, culturel et social du territoire de laMontagne de Reims, rassemble 69 communes réparties sur54 000 hectares (dont 9 000 devignes[77]). En2006, le parc était peuplé de 34 757 habitants, soit une densité de population d'environ 65 hab./km2.
« D'azur à la bande d'argent accompagnée de deux cotices potencées et contrepotencées d'or de treize pièces, au franc quartier de gueules chargé d'un lion d'argent. »
↑Ay était le nom donné à la commune par l'INSEE et l'État.Aÿ est toutefois le nom généralement employé, par les médias par exemple, l'ancienne commune utilisait également l'orthographeAÿ auquel elle ajoutait-Champagne dans sa communication. C'est devenu le nom de la nouvelle commune d'Aÿ-Champagne.
↑« Trois communes de la Marne fusionnent pour devenir Aÿ Champagne dès le 1er janvier 2016 : Au la commune nouvelle "Aÿ Champagne" verra le jour. Un acte de naissance décrété par arrêté préfectoral. Face à la baisse des dotations de l'Etat, trois communes : Aÿ, Mareuil-sur-Aÿ et Bisseuil ont décidé de s'unir pour éviter la baisse infernale de leur budget »,France 3 Grand Est, 11/10/2015 mis à jour le 11/6/2020(lire en ligne, consulté le).
↑Fanny Lattach, « Aÿ, Mareuil-sur-Aÿ et Bisseuil fusionnent : La décision est inédite dans le département. Les trois communes ont décidé de ne former plus qu’une pour peser financièrement et politiquement au moment où les réformes vident les caisses et remanient les frontières des collectivités. »,L'Hebdo du vendredi,(lire en ligne, consulté le)« Un bref communiqué de presse de quelques lignes, faisait état de l’accord entre le maire d’Aÿ Dominique Lévêque celui de Bisseuil Gabriel Bierel et celui de Mareuil-sur-Aÿ Christian Drouin. À la suite de délibérations, « leurs conseils ont décidé de procéder à une fusion afin de créer une commune nouvelle du nom de Aÿ-Champagne ».
↑Almanach économique, historique & administratif la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine de 1879, p225.
↑Il fut conseiller de 1869 à 1904, Conseiller général de 1895 à 1901.
↑Almanach Matot-Braine des trois départements de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes, historique, littéraire administratif, commercial fondé en 1858...1922 1923, Matot-Braine, Reims, 1923