Dans les semaines qui ont précédé et suivi sa sortie, le film a soulevé une controverse portant sur la représentation desPerses dans le contexte international des tensions entre lesÉtats-Unis et l'Iran. Malgré cette controverse et des critiques partagées, le film a été un très grand succès commercial.
En 489av. J.-C.,Léonidas est devenuroi deSparte à la suite des épreuves rituelles spartiates, dont il a triomphé. 9 ans plus tard, il apprend d'un messagerperse que le roiXerxès envisage d'envahir laGrèce et de soumettre sa cité, mais refuse de négocier un quelconque arrangement. Contre l'avis deséphores corrompus par l'or perse, il part à la rencontre de l'ennemi avec les 300 meilleurs soldats de sa cité, et est rejoint sur la route par Daxos et sesArcadiens. Léonidas choisit de combattre l'armée perse dans le passage étroit et rocheux desThermopyles, appelées les Portes chaudes dans le film. Il refuse d'enrôlerÉphialtès, un Spartiate exilé, car celui-ci, bossu, ne peut lever convenablement son bouclier à cause de son handicap au dos et au cou.
Face à l'armée gigantesque conduite par le roi Xerxès en personne, la résistance est héroïque mais désespérée. Xerxès, frappé par les importantes pertes subies par son armée lors des premiers assauts, tente de gagner Léonidas à sa cause mais essuie un échec. Il envoie alors ses meilleurs guerriers, lesImmortels, ceux-ci étant également repoussés par les Spartiates. Mais Éphialtès, meurtri par le refus de Léonidas, révèle à Xerxès l'existence d'un sentier secret qui contourne les Thermopyles. Les Arcadiens battent en retraite en apprenant la nouvelle et Léonidas, conscient que son destin est désormais scellé, envoie Dilios, un de ses guerriers, à Sparte avec ordre de narrer l'histoire du sacrifice de ses camarades.
Pendant ce temps à Sparte, la reineGorgô, épouse de Léonidas, doit faire face aux machinations de Théron, un homme politique à la solde des Perses qui cherche à faire destituer Léonidas de son titre pour avoir contrecarré les éphores. Théron fait chanter Gorgô et abuse d'elle en échange de la promesse de son soutien quand elle plaidera la cause de son époux devant le Conseil de la cité. Mais, le moment venu, il l'accuse au contraire d'adultère et Gorgô le poignarde à mort. La dague perce au passage la bourse de Théron, et l'or perse qui en tombe révèle sa trahison.
Aux Thermopyles, les Perses ont encerclé les Spartiates survivants et Xerxès exige leur soumission. Léonidas feint d'accepter avant de blesser Xerxès à la joue avec sa lance. Léonidas et ses hommes sont ensuite massacrés. Un an plus tard, Dilios conclut son récit devant une armée de Spartiates, expliquant comment cette résistance valeureuse a touché le moral de l'armée perse et poussé les cités grecques à s'unir, 40 000 Grecs faisant désormais face à 100 000 Perses sur le champ debataille de Platées.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent dugénérique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.
Si toutes les scènes présentes dans labande dessinée sont fidèlement reconstituées à l'écran, le film a ajouté plusieurs personnages et scènes supplémentaires :
dans la bande dessinée, Éphialtès, qui finit par trahir les Spartiates (et qui est une sorte de monstre difforme dans le film), tente de se suicider lorsque Léonidas refuse de faire de lui un guerrier. Bien que la scène fut tournée, elle fut coupée au montage ;[réf. nécessaire]
toutes les scènes se déroulant à Sparte impliquant la reine et montrant les intrigues politiques au sein de la cité ont été ajoutées pour renforcer l'unique rôle féminin ;[réf. nécessaire]
des éléments fantastiques et divers bêtes comme les rhinocéros ont été ajoutés.[réf. nécessaire]
Le film a été presque entièrement tourné sur fond bleu et vert, aux Ice Storm Studios de Montréal. Seule la scène de chevauchée des messagers au début du film, impossible à réaliser en studio, a été tournée en extérieur.
Près de 1 300 effets visuels ont été nécessaires, soit une moyenne d'un effet visuel par plan.
Les acteurs ont suivi un entraînement sportif intensif de plus de huit semaines avant le début du tournage.
Dans ce film, les acteurs Gerard Butler et Andrew Pleavin jouent à nouveau ensemble, cinq ans après leur collaboration dans Attila le Hun de Dick Lowry. Gerard Butler avait là encore le rôle principal, tandis qu'Andrew Pleavin interprétait Flavius Oreste, un fidèle général d'Attila.
En France, les critiques sont totalement divisés. Le siteAllociné propose une note moyenne de2,9⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de25 titres de presse[6].Le Figaroscope évoque un défi relevé« avec intelligence et brio »,L'Écran fantastique une« adaptation époustouflante de la bande dessinée éponyme »,Paris Match« une œuvre d'une beauté visuelle à couper le souffle mais d'une violence inouïe »,Ouest-France« un délire de kitsch et de baroque d'une extrême sophistication »,Première« un triomphe de direction artistique »,Rolling Stone« des scènes de bataille admirablement rendues et surréalistes mais des scènes intimistes inutiles et absurdes »,Le Parisien« un bide artistique »,L'Humanité« une esthétique proche du fantastique plombée par des dialogues pompeux »,Les Inrockuptibles un résultat« saisissant de laideur »,Libération« un atroce film de propagande », etPositif un film« sans scénario, ni personnages »[6].
En effet, la représentation qui est faite desPerses à la périodeachéménide est fausse. Cette période est considérée comme unâge d'or dans l'histoire de l'Iran, avec en particulier l'écriture sur leCylindre de Cyrus de ce qui est considéré comme la première charte desdroits de l'homme. Dans le roman graphique dont est inspiré le film, les Perses sont dépeints comme une horde barbare, décadente, opposés aux nobles grecs. De manière générale, le film ne respecte ni les costumes ni les coiffures perses de l'époque achéménide.
D'un point de vue plus politique, Javad Shamghadri, conseiller culturel du présidentMahmoud Ahmadinejad, a déclaré que les États-Unis essayaient de modifier la réalité historique afin d'humilier l'Iran, présentant l'empire comme une contrée barbare et stupide.
Le quotidienĀyande No a dit dans ses pages que « le film dépeint les Iraniens comme des démons sans culture, sans sentiments et sans humanité, qui ne pensent à rien d'autre qu'à attaquer les autres nations et à tuer », ce que le journal assimile à « un nouvel effort pour discréditer le peuple iranien et sa civilisation vis-à-vis de l'opinion publique internationale à un moment où les menaces américaines contre l'Iran s'intensifient »[15].
D'autres critiques ont été émises sur divers aspects de ce film :
Le journalThe Arab American News parle d'« une propagande guerrière irréfléchie » (mindless war propaganda)[16].
Ephraim Lytle, professeur d'histoire hellénique à l'université de Toronto, écrit que « la manière dont le film idéalise sélectivement les Spartiates est troublante »[17], notamment sur le fait queXerxèsIer est dépeint commebisexuel ; et que lesPerses sont montrés sous un aspect monstrueux, tandis que les Spartiates sont des hommes au physique avantageux (sauf le traîtreÉphialtès, un monstre difforme aussi). LesÉphores, qui s'opposent à l'action héroïque de Léonidas, sont eux aussi hideux.
L'idéalisation de certains éléments dans le film est également critiquée par Touraj Daryāi, professeur d'histoire antique à l'Université de Californie àFullerton. Il critique le thème central du film, à savoir l'opposition entre le monde « libre » et « aimant la démocratie », représenté par les Spartiates, et le monde guerrier perse[18].
On peut ajouter que les Athéniens, que le film décrit comme des philosophes pédérastes, ont également joué un rôle majeur dans les guerres médiques, aspect qui est laissé dans l'ombre.
En réponse à ces critiques, leréalisateur, lesproducteurs du film et l'auteur de labande dessinée ont souligné[réf. nécessaire] que cette adaptation cinématographique d'une bande dessinée n'est qu'une versionheroic fantasy de labataille des Thermopyles et qu'il n'y avait aucun aspect historique à retenir du film[21]. Dans une interview en,Frank Miller, interrogé au sujet de la situation politique des États-Unis, fait remarquer que les États-Unis se comportent comme un empire en déclin, et que les grandes civilisations ne sont jamais conquises mais qu'elles se désagrègent de l'intérieur. Il affirme aussi que la guerre de l'empire américain contre l'Irak, tout comme laSeconde Guerre mondiale, s'inscrit dans une lutte contre unfascisme global[22],[23].
De nombreuses parodies de300 ont vu le jour, généralement basées sur l'affiche du film ou les deux phrases emblématiques« This is Sparta! » et« Tonight, we dine in Hell! »[27]. Le film a été à l'origine d'unmème internet consistant à incruster la tête de Leonidas dans des images ou des vidéos accompagnées d'une version souvent modifiée de la phrase« This is Sparta! », notamment la musiquetechnoSparta Remix dont l'instrumental a été lui-même repris dans d'autres vidéos[28],[29]. D'autres médias ont également parodié le film, tel que le court-métrageUnited 300 qui a obtenu leMovie Spoof Award auMTV Movie Awards de2007.300 a également inspiré de nombreux sketches à latélévision, tels que dans l'émissionSaturday Night Live, la sérieRobot Chicken, et dansG-Win !, un épisode deSouth Park. Des films parodiques ont également été réalisés :Spartatouille en2008 etNational Lampoon's 301: The Legend of Awesomest Maximus en2009.Plusieurs allusions au film300 existent dans le filmYes Man : Carl Allen loue cette vidéo, et plus tard rend visite à son ancien patron Norman, durant une fête costumée ayant pour thème300.
Il y a une allusion à300 dans le filmAstérix et Obélix : Au service de Sa Majesté. Les Bretons poussent les Romains du haut de la falaise, comme les Spartiates le font avec les Perses.
Dans le filmLes Profs, Polochon fait reconstituer par ses élèves laretraite de Russie dans la salle de classe. Un élève se lève et crie en levant le poing « Vive l'Empereur ! ». Les autres élèves l'imitent. L'un d'eux crie « Ahou ! » (le cri de guerre des Spartiates) à la surprise générale. Le mouvement des Gilets jaunes s'était réapproprié ce cri. Lorsqu'un manifestant demandait « Gilets jaunes quel est votre métier ? », beaucoup d'autres répondaient « Ahou ! Ahou ! Ahou ! »[30].
Ces célèbres citations du film ont été reprises par les supporters desSpartans, surnom des équipes de sports de l'Université d'État du Michigan, avec le chantSpartans, what is your profession?[31].
Dans le filmThe King's Man : Première Mission, Arthur se protège d'un bouclier pour contrer une explosion de grenade comme dans la scène du film.
Le film présente plusieurs incohérences historiques[25],[33],[34].
La première scène présente l'examen des jeunes enfants par les anciens de la cité sur lemont Taygète. D'après le narrateur, ceux qui n'étaient pas acceptés étaient jetés dans une fosse depuis le sommet du mont. En réalité, ceux qui n'étaient pas acceptés étaient exposés sur le mont et pouvaient être adoptés par des familles d'hilotes.
Le film semble montrer queLéonidas était seul à régner dans lacité de Sparte. Pourtant, la cité de Sparte fonctionnait selon un système particulier : ladiarchie. Il y avait donc deux rois issus de familles aristocratiques. L'un était issu de la famille desAgiades, ce qui est le cas de LéonidasIer et l'autre faisait partie de la famille desEurypontides. Depuis la querelle entreCléomène etDémarate en 506 avant notre ère, il n'y avait plus qu'un seul roi qui partait en campagne militaire.
Lors des campagnes, le roi était accompagné par deux magistrats, leséphores qui, une fois le conflit terminé, lui demandaient de justifier ses actions. Dans le film, Léonidas part en campagne uniquement accompagné de ses 300hoplites, contournant l'interdiction de faire la guerre en faisant passer son expédition pour une partie de chasse. De plus, avant chaque action, le roi devait demander l'accord auxdieux, ce qui est étrangement représenté dans le film par la consultation de prêtres reclus du monde et au physique difforme, appelés « éphores » (sans aucun rapport avec les éphores spartiates historiques), corrompus par les Perses. C'est à cette fin que les troupes emmenaient avec elles des troupeaux d'animaux afin de réaliser les sacrifices alimentaires.
Dans le film, le conseil restreint de Sparte est appelé Sénat, alors qu'il s'agissait en réalité de laGérousie. D'ailleurs, leSénat est une institution absente dumonde grec, qui apparait beaucoup plus tardivement dans lemonde romain.
L'une des dernières scènes montre la mort de Léonidas, transpercé par une pluie de flèches. En réalité, il serait mort décapité. Sa dépouille aurait ensuite été rapatriée à Sparte.
Les costumes sont souvent faux, surtout ceux des deux armées.
300 a été parodié au cinéma, à la télévision et dans d’autres médias.
La parodie la plus connue est une vidéo mise en ligne sur Youtube, parodiant la réplique de Léonidas « This is Sparta ! », vidéo devenue unmème Internet[35].
Des sketches basés sur le film ont été réalisés pour leSaturday Night Live[36] etRobot Chicken, ce dernier imitant le style visuel de300 dans une parodie se déroulant pendant la guerre d’indépendance américaine, intitulée « 1776 »[37].
FlorentPallares,« Représentations de la guerre et de la paix dans le cinéma à sujet antique hollywoodien » in Images de guerre, guerre des images, paix en images : la guerre dans l’art, l’art dans la guerre, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan (PUP),coll. « Études »,, 357 p.(ISBN978-2-35412-176-1,présentation en ligne)