LesÉtats de Hollande et de Frise-Occidentale est le nom d'un corps représentatif et législatif des villes, de la noblesse ainsi que des communautés rurales néerlandaises jusqu'en 1795, année où les Français envahissent lesProvinces-Unies. Mieux structurée, plus populeuse et plus riche que les autres provinces, laHollande se révèle être, à certains moments de l'histoire de la République néerlandaise, le pivot des décisions politiques, les États de Hollande supplantantde facto la suprématie de la Généralité (États généraux) à la tête de l'Union.
Après le départ ducomte de Leicester (1588), la Hollande en vient à prendre en charge la destinée de la nouvelle nation en révolte ouverte contre la couronne espagnole, et ce jusqu'au coup d'État deMaurice de Nassau (1618) et l'exécution deJohan van Oldenbarnevelt (1619). Trop divisées, les autres provinces ne peuvent monter une opposition concertée contre la prépondérante Hollande. Selon les dispositions du moment, les États généraux étaient utilisés comme un outil de l'hégémonie des États de Hollande sur les autres assemblées représentatives provinciales.
Les pouvoirs réels détenus par les États de Hollande évoluent grandement avec le temps. Depuis l'annexion du comté de Hollande du temps duPays-Bas bourguignons jusqu'à la scission de laguerre de Quatre-Vingts Ans avec lesPays-Bas méridionaux, les États de Hollande en viennent à devenir théoriquement le dépositaire unique de la souveraineté sur ses territoires.
Sous l’administration desHabsbourg, les États de Hollande n’ont qu’un rôle de second ordre, voire consultatif pour Bruxelles ; leHof de Hollande (en) conservant parallèlement un rôle partiellement plus décisif.
Avec la révolte en cours, et plus particulièrement entre1572 et1576,Guillaume d'Orange-Nassau et les États assument de façon conjointe les charges administratives et militaires de la nouvelle nation même si, constitutionnellement, les États demeurent dépositaires de la souveraineté hollandaise.
Si auparavant, les États ne peuvent s’assembler sans être convoqués, après 1572, rares sont les années où les États ne siègent pas au moins deux cents jours. De plus, le nombre de villes admises à siéger est considérablement augmenté. Aux six villes initiales (Delft,Gouda,Amsterdam,Haarlem,Dordrecht etLeyde) se rajoutent plus d’une douzaine d’autres communes dontEnkhuizen,Alkmaar,Hoorn,Rotterdam,Brielle,Gorinchem (Gorcum),Schiedam,Schoonhoven,Medemblik,Monnickendam,Edam etPurmerend jusqu’au début duXVIIe siècle. Chacune des villes avait ainsi un droit de vote et les autorités municipales étaient les premières à se saisir des débats avant de les transposer aux États.