Épehy est un village rural de la Somme limitrophe du département duNord desservi par la route départementale 58 situé une vingtaine de kilomètres au nord-est dePéronne par la route et16 km à vol d'oiseau, à une vingtaine de kilomètres au sud deCambrai et à la même distance au nord-ouest deSaint-Quentin.
Vue panoramique du village depuis le cimetière militaire.
Le village fait partie de l'aire linguistique dupicard, et est appeléeÉpy dans cette langue[1].
Statistiques 1991-2020 et records EPEHY_SAPC (80) - alt : 117m, lat : 50°00'04"N, lon : 3°07'17"E Records établis sur la période du 01-01-1988 au 03-12-2023
Au, Épehy est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (94 %), zones urbanisées (5,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,4 %)[11]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
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Le nom de la localité est attesté sous les formesDespauhi en 1080 ;Spechiæ en 1081 ;Espainacus en 1214 ;Espehy en 1554 ;Espehi en 1592 ;Espechy en 1607 ;Despesy en 1648 ;Epelu en 1733 ;Espechy-Espezière en 1753 ;Epehy en 1757 ;Epchi en 1778 ;Espechie en 1787 ;Eppehy en 1824 et 1827 ;Spehiacum ;Espanhy[12].
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En 1862, on signalait les vestiges d'unevoie romaine reliantReims àArras, section d'un itinéraire plus vaste reliant Lyon à la Grande Bretagne par lePortus Itius. À la sortie nord du village était signalé aucarrefour de Revelon les vestiges d'une bourgadegalloromaine où furent trouvées de nombreuses monnaies romaines[13].
Épehy était situé au croisement de deux lignes de chemin de fer, ce qui a contribué à son développement, ainsi qu'à celui de la sucrerie de Sainte-Emilie, avant laPremière Guerre mondiale, mais causé sa destruction pendant le conflit[16] :
Extrait de la Carte spéciale des régions dévastées, montrant, en tramé rouge, l'étendue des destructions du secteur d'Épehy lors de la guerre 14-18.
Comme d'autres villages de la région, Épehy est sorti meurtri de la Grande Guerre car il fut entièrement détruit.
Le, soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Épehy : « Dans la matinée du 27 août, les Allemands arrivent près d'Épehy.Quelques pelotons de dragons se portèrent au-devant de l'ennemi qu'ils rencontrèrent à 2 km du village... de 10 h du matin à 3 h de l'après-midi, nos dragons défendirent héroïquement chaque rue d'Épehy, mais accablés par le nombre, ils durent se retirer : les Allemands étaient maître du bourg; plus de cent des leurs avaient trouvé la mort...»
Dans les jours qui suivirent, les Allemands se livrent à de nombreuses exactions sur les biens et les habitants dont plusieurs furent tués sans raison[17]. Dès lors commence l'occupation allemande qui dure jusqu'en mars 1917. Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture.
Des arrêtés de lakommandantur obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides doivent alors effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
La gare d'Épehy est bombardée le, puis le. Les voies sont détruites par les Allemands en toute fin d'année 1917[16].
En 1916, après laBataille de la Somme, les Allemands font construire par 165 prisonniers, deux embranchements ferroviaires. Le premier, à l'est, conduit vers la ferme Malassise, transformée en lieu de stockage de matériel et nourriture. Le second amène à la ferme Vaucelette, qui devient à partir du, un point d'artillerie mobile destiné à bombarder les lignes alliées depuis un canon hors-norme : long de 17 mètres, son chariot de 270 tonnes et 42 mètres de long était posé sur 18 essieux. Il a tiré 245 obus de 150 kg sur la ligne de front anglaise, deThiepval àLa Boisselle, puis surGinchy etCombles[16].
En février 1917, legénéral Hindenburg décide de la création d'une ligne de défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seront détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Les habitants sont évacués. En mars 1917, avant le retrait des troupes allemandes sur laligne Hindenburg, le long ducanal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église[18], la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à un mètre de hauteur[19].
Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est le théâtre de nombreux combats en mars, avril et août 1917[20].
Le village est le site de laBataille d'Épehy, qui, le, oppose 12 divisions alliée, à au moins 6 divisions allemande. La Bataille d'Épehy s'inscrivait dans le cadre de l'offensive alliée desCent-Jours[21].
Les ruines du village sont plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est que le, lors de labataille de la ligne Hindenburg qu'Épehy est définitivement libéré par les Britanniques[22].
La gare d'Épehy permet également d'acheminer 476 tanks alliés qui prirent part à la Bataille de Cambrai, du 20 novembre au[16].
Peu à peu, les habitants reviennent s'installer dans le village et alors débute lareconstruction qui durera une dizaine d'années. De 1847 habitants avant la guerre en 1911, Épehy n'en comptait plus que 930 en 1921, soit pratiquement la moitié.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].
En 2022, la commune comptait 1 108 habitants[Note 2], en évolution de −5,78 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
C'est le plus petit village de France à posséder un orchestre d'harmonie d'une telle qualité, adhérent à la Confédération Musicale de France (C.M.F.)[35].
Vainqueur du concours international de Schladming en 2000, Grand prix d'honneur en 2003 à Amiens et apparition dans le cadre du prestigieux festival de Saint-Riquier en 2005. En 2008 à Strasbourg, l'orchestre obtient pour la seconde fois un Grand prix d'Honneur et accède à la très restreinte catégorie « Prestige ».
Il fait aujourd'hui[Quand ?] partie des 15 meilleurs orchestres amateurs de France.
L'Amicale des anciens élèves, association au profit des œuvres scolaires, sous l'animation de son président Michel Delaire, est connue localement pour ses saisons annuelles de théâtre en languepicarde.
Les panneaux d'entrée et de sortie du village sont mentionnés dans la langue picarde[36].
Monument aux morts Sur le Monument aux Morts sont écrits les noms des 59 soldats épéhiens Morts pour la France ainsi que celui de 5 victimes civiles[37]. Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[38], la commune s'est vu décerner laCroix de guerre 1914-1918 (France) le 27 octobre 1920[39].
Les trois cimetières militaires britanniques situés sur le territoire de la commune:
Domino British Cemetery, Épehy situé en pleine campagne près de la ferme La Vaucellette. Ces cimetières comportent les tombes des soldats tombés lors de labataille d'Épehy du 18 septembre 1918.
D'argent diapré de sinople sur le parti, à deux écussons ovales, accolés en chevron renversé, celui de dextre d'azur à trois lionceaux d'or armés et lampassés de gueules, celui de senestre de gueules à l'aigle bicéphale d'argent[41]. Différences entre dessin et blasonnement : L'argent est dit "diapré sur le parti" alors que non seulement le champ n'est pas parti, mais qu'en plus le parti ne désigne pas une zone susceptible de recevoir un diapré..
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Jacques Garnier,Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 327 (lire en ligne surDicoTopo)[1].
↑Henri Lempereur, « Notice sur la voie romaine qui passe à Épehy (Somme) et les découvertes auxquelles les fouilles exécutées dans cette localité et dans les localités avoisinantes ont donné lieu »,Bulletins de la société des antiquaires de Picardie,t. VIII, 1862-1864,p. 318-326(lire en ligne, consulté le), lire en ligne surGallica.
↑abcde etfVincent Fouquet, « Épehy, au cœur de l'expansion du rail : Nous vous proposons de suivre, de Chaulnes à Épehy, une partie du tracé historique de l'ancienne ligne de chemin de fer. Sixième et dernière étape, l'arrivée à Épehy, village devenu prospère grâce au rail. Mais qui en a grandement souffert durant la Première Guerre mondiale »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le).
↑« Un régime de terreur à Épehy », dans La guerre en Picardie, 1914-1918,Maurice Thiéry, Paris, Bloud et Gay,, 186 p.(lire en ligne),p. 15-25, lire en ligne surGallica.
↑Jules Laurent, « Un beau geste : Le village d'Épehy adopté par le Sixième arrondissement de Paris »,La Liberté,no 21795,,p. 4(lire en ligne, consulté le).
↑« Liste de fonctionnaires et citoyens qui se sont particulièrement distingués pendant les hostilités : JO du 11 février 1921 »,Bulletin des régions libérées,no 10,,p. 83-88(lire en ligne, consulté le)« M. Trocme (Charles-Adrien-Joseph-Gabriel), maire d'Epehy (Somme) : a assuré dans des conditions difficiles et souvent dangereuses, l'administration de sa commune occupée par l'ennemi et le ravitaillement des habitants. A fait preuve en toutes circonstances d'un patriotisme et d'un dévouement dignes des plus grande éloges. », lire en ligne surGallica.
↑« Quatrième mandat pour Jean-Michel Martin, qui sera élu samedi 23 mai à Épehy »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« Avec 67 % des suffrages exprimés, la liste du maire sortant, Jean-Michel Martin, avait conquis 13 sièges, les deux autres étant attribués à la liste d'opposition ».
↑« Jean-Michel Martin officiellement élu à Épehy »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« Par 13 voix contre 2 à la candidate d'opposition, Lise Andryjaskiewicz, Jean Michel Martin, sexagénaire dans quelques jours, a débuté officiellement samedi 23 mai son quatrième mandat à la tête de la commune d'Épehy ».
↑a etb« La nouvelle cantine scolaire d'Epehy va investir la Maison des associations : Les élus ont acté le projet de transformer la Maison des associations en cantine scolaire »,Le Parisien,(lire en ligne, consulté le).
↑« L'Orchestre d'harmonie d'Épehy se prépare pour le Festival de musique de Saint-Riquier »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le).
↑« Quand le picard fait causer dans l'est de la Somme »,Courrier picard,,p. 7