Pour les articles homonymes, voirHachette etLouis Hachette Group.
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Repères historiques | ||
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Création | 1826 (il y a199 ans) | |
Fiche d’identité | ||
Statut | Groupe d'édition | |
Siège social | 58,rue Jean-Bleuzen,Vanves (France) | |
Dirigée par | Arnaud Lagardère[1] | |
Collections | Hachette Tourisme, Hachette Littératures, Hachette Pratique, Hachette Education, Hachette Collection | |
Langues de publication | français | |
Société mère | Louis Hachette Group(viaLagardère et Lagardère Publishing) | |
Filiales | Dilibel, Diffulivre,Marabout,Larousse,Armand Colin,Stock,JC Lattès,Hatier,Grasset,Fayard,Dunod,Calmann-Lévy,Mille et une nuits,Hachette Jeunesse,Pika Édition, LGF (à 60 %,Le Livre de poche etAudiolib). | |
Effectif | 1 587 (2018) | |
Site web | hachette.com | |
Préfixe ISBN | 978-2-01![]() | |
Données financières | ||
Chiffre d'affaires | 2,4 milliards d’euros (2021)[2] | |
Résultat net | 246 millions d’euros (2020)[2] | |
Environnement sectoriel | ||
Principaux concurrents | Humensis,Groupe Madrigall,Editis,Média participations | |
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Hachette Livre, ou simplementHachette, est ungroupe d'éditionfrançais fondé en 1826 parLouis Hachette. Au fil de ses acquisitions, il est le premier éditeur en France depuis 2004, et le deuxième éditeur enEspagne.
Outre sa propre marque, Hachette contrôle les éditionsArmand Colin,Calmann-Lévy,Chêne,Dunod,Harrap's,Hatier,Fayard,Foucher,Grasset,Larousse,JC Lattès etStock.
Il fait partie des 10 principauxconglomérats d'édition avec 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel en 2020.
Hachette est détenu par Lagardère Publishing, une filiale dugroupe Lagardère depuis 1981, lui-même détenu parLouis Hachette Group, le conglomérat issu de la scission deVivendi, depuis décembre 2024. En 2023, la Commission européenne autorise le rachat de Lagardère par le groupeBolloré, qui avait annoncé son intention de prendre le contrôle du groupe Lagardère en 2021via une OPA. En revanche, la fusion prévue par Bolloré de sa filialeEditis avec Hachette pour créer un géant de l'édition est avortée, Bolloré étant obligé de céder Editis pour racheter Hachette[3].
Alors qu'il désirait devenir enseignant, Louis Hachette rachète le brevet delibraire (et sous-entendu d'éditeur) et le fonds de Jean-François Brédif situé à Paris, au 1rue Serpente, puis ouvre boutique au 12rue Pierre-Sarrazin, qu'il nomme la « Librairie L. Hachette »[4]. Située près de l’École de médecine, elle reçoit en 1832, des commandes du ministère de l’Instruction publique pour des manuels d'éducation élémentaire. À la suite de laloi Guizot, il est nommé en 1836, « libraire de l'Université ». En 1840, le notaire Henri Breton, devenu son beau-frère par alliance, injecte des capitaux dans l'entreprise. Il fonde ses premiers périodiques, laRevue de l'instruction publique, leJournal des Lycées et leManuel général de l'instruction primaire. Il se positionne comme un éditeur scolaire par excellence.
Avant 1850, Louis Hachette, s'inspirant du modèle britannique, fait installer dans chaque gare ferroviaire un point de vente de livres, qui non seulement propose sa production mais aussi celles de ses concurrents : la « Bibliothèques des Chemins de fer » est née. Il met au point un premier système de messagerie et d'office[5]. En 1855, il lance leJournal pour tous, périodique delittérature populaire enfeuilletons illustrés qui connaît un succès immédiat. Il lance également des guides de voyages, en rachetant lefonds Joanne (1850), qui accompagne le développement du réseau ferré, puis dans cette lignée, en 1860, le périodiqueLe Tour du monde. En 1856, il signe un contrat d'exclusivité avec lacomtesse de Ségur et fonde dans la foulée laBibliothèque rose. En 1864, la librairie Louis Hachette devient le premier éditeur européen spécialisé dans l'ouvrage scolaire et les guides, mais l'édition de fictions commence à gagner du terrain.
Après la mort du fondateur, la « Librairie L. Hachette et Cie » est en situation de quasi-monopole pour les manuels scolaires, mais leslois Jules Ferry (1881-1882) l'obligent à se diversifier, ce qui permet à d'autres éditeurs scolaires d'émerger[6].
Jusqu'en 1896, Hachette possédait 1 200 bibliothèques de gare, soit un quasi-monopole, mais là encore, le Gouvernement français, viaAdolphe Turrel, intervient et oblige les compagnies privées de chemin de fer à ne pas renouveler leurs contrats avec Hachette, qui décide alors de renforcer son pôle distribution, et fonde lesMessageries Hachette, devenant en quelques années, après avoir racheté ses principaux concurrents, le plus gros distributeur français d'ouvrages[7]. En 1900, la maison reprend àArmand Colin ses collections scolaires. En 1902, c'est le lancement deLa Vie heureuse, un magazine très inspiré des productions de l'éditeurPierre Lafitte, et qui va donner naissance auprix littéraire du même nom[8]. En 1914, la maison dePierre-Jules Hetzel, l'éditeur deJules Verne, est intégrée au groupe. Le chiffre d'affaires atteint 60 millions defrancs-or. Les locaux s'étendent entre la rue Pierre-Sarrazin, les boulevardsSaint-Germain etSaint-Michel (ces bâtiments existent toujours mais ont changé de propriétaires). En 1917, le rachat d'une partie des actifs desÉditions Pierre Lafitte est entériné : Hachette devient alors un acteur important de l'édition de journaux[9].
En 1919, Hachette devient unesociété anonyme, puis, en 1922, grâce àParibas, entre en bourse avec un capital émis de 33 millions. Durant les années 1920-1930, la production de livres triple, car Hachette investit la littérature générale et le secteur jeunesse, puis reprend la distribution en exclusive deGallimard (1932) et deFasquelle (1935), à travers un département de plus en plus central, lesMessageries Hachette, qui comprend également des titres de presse. En 1934, l'éditeur s'associe àPaul Winkler pour le lancement duJournal de Mickey. Durant la Seconde Guerre mondiale, la famille Hachette perd le contrôle de ses filiales à l'étranger et de sa distribution, mais reprend la tête de son groupe en 1945, ainsi que du monopole de distribution, pourtant brisé par leGouvernement provisoire : avant 1950, lesNMPP passe sous le contrôle du groupe Hachette[10].
Surnommé « la pieuvre verte[11] », Hachette assume, depuis la fin duXIXe siècle, la distribution des livres et de la presse en France. En 1953, en créant avecHenri Filipacchi la collectionLe Livre de poche à travers sa filiale la Librairie générale française, elle fédère les fonds de plus de 37 maisons d'éditions jusqu'au début des années 1970. Elle finit par racheterTallandier, puisGrasset (1954),Fayard (1958),Fasquelle (1959) etStock (1961). En 1972,Gallimard décide d'assurer sa propre distribution et pocketisation. Dans les années qui suivent, le cours de l'action Hachette s'effrite. En novembre 1976, l'un des derniers héritiers de Louis Hachette, Ithier de Roquemaurel (1914-1996)[12], quitte la présidence, et est remplacé parJacques Marchandise-Franquet (1908-2002)[13]. Après une vague de licenciements, Hachette est racheté en par un groupe industriel d'armement,Matra, ce qui est une première en France, puis passe sous la direction deJean-Luc Lagardère en 1981, qui baptise le nouveau groupe Matra-Hachette. En 1987, ce dernier crée l'entité Groupe Livre Hachette, et entame une reconversion de laholding en la spécialisant dans les médias[14].
Une vague d'acquisition a lieu à l'international en 1988 : c'est d'abord le groupe espagnol Salvat, puis l'AméricainGrolier, et enfin les Britanniques Orion, Cassell, et Octopus.
En 1992, la holding prend le nom deLagardère. En 1996, Groupe Livre Hachette fusionne avecHatier[15], le chiffre d'affaires monte à 4,6 milliards de francs, mais l'année suivante, Havas Publications Édition, via le groupePresses de la Cité, devient le numéro un français du livre et de la presse.
En 2004, à la suite de l'éclatement de la holdingVivendi, Hachette acquiert lesÉditions Larousse,Dunod,Dalloz,Armand Colin, le Britannique Hodder Headline, puis en 2006, l'activité d'édition papier deTime Warner.
Le, Hachette et Phoenix Publishing & Media Group (PPMG), un important éditeur chinois (son chiffre d'affaires dépasse 1 milliard d'euros en 2008), annoncent la mise en place d'une joint-venture commune en Chine détenue à 50 % pour PPMG, 1 % par Yilin (une filiale de PPMG) et 49 % par Hachette[16].
En, le projet d'achat de l'éditeur américain indépendant ThePerseus Books Group est suspendu[17].
Hachette reste le premier distributeur de livres en France et dans le monde francophone. À partir de son Centre de distribution du livre (CDL) deMaurepas jugé « très performant »[18], et de ses centres régionaux àNantes,Lyon et enSuisse,Belgique etCanada, il distribue environ 250 millions de livres par an.
Sesarchives, accessibles jusqu'en 1984 sont, fait rare, classées « archives historiques » depuis unarrêté du[19] et sont conservées depuis 1995 à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine[20].
Hachette, parmi d'autres éditeurs delivres numériques, est accusé de s'être entendu avecApple pour « pouvoir fixer eux-mêmes les prix des livres numériques, par le biais du "contrat d'agence" » imposé à d'autres distributeurs commeAmazon.com augmentant le prix de chaque livre de 1 à 3 dollars pour l'acheteur. Le, Hachette trouve un accord avec ledépartement de la Justice des États-Unis, permettant aux distributeurs de choisir leurs prix et imposant aux éditeurs de cesser leur accord avec Apple.
En 2011,Google et Hachette Livre annoncent la signature d'un accord sur lanumérisation d’œuvres épuisées de la maison d’édition française par le géant américain[21].
Hachette Livre est signataire de la Charte de l’édition en format accessible de l’Accessible Books Consortium[22].
Le,Disney revend le catalogue de titres adultes et hors fiction deHyperion àHachette Book Group et reprend les franchises et publications internes[23].
En, Hachette annonce l'acquisition de l'activité édition dePerseus Books, le sixième éditeur généraliste américain[24], éditant 700 livres par an pour un montant inconnu[25]. En, Hachette abandonne l'acquisition de Perseus Books, dans un contexte de grande tension avecAmazon.com[26]. En, une seconde tentative d'acquisition de cette entreprise réussit[27].
En, Hachette acquiert 24 % de l'éditeur russe Azbooka-Atticus, après avoir déjà acquis 25 % de cet éditeur en 2011[28].
Le, Hachette Livre quitte son ancien siège duquai de Grenelle pour emménager dans un nouvel ensemble conçu parJacques Ferrier àVanves (Hauts-de-Seine). Ce déménagement clôt la rationalisation des implantations immobilières du groupe démarrée en 2014 avec le déménagement d'Hachette Book Group USA à New York et celui deHachette UK à Londres en 2015[29].
Le, Hachette Livre annonce la signature d'un protocole d'accord portant sur l’acquisition des Éditions Kero qui a publié plusieurs best-sellers depuis sa création en 2012[30].
En, Hachette Livre fait l'acquisition d'une participation majoritaire dans la société britannique d'applications mobiles Brainbow Ltd.
En février 2021, Hachette annonce avoir acquis la société française d'édition de jeux de sociétéSorry we are French. Cette acquisition confirme la volonté du groupe d'édition d'investir dans le monde des jeux de société[31]. En août 2021, Hachette annonce l'acquisition deWorkman Publishing pour 240 millions de dollars[32],[33].
En février 2022, le Groupe Hachette absorbe l'éditeurBragelonne, spécialiste de la science-fiction et de la littérature fantasy[34].
Yannick Bolloré fin 2021[35] puisVincent Bolloré début 2022[36] annoncent leur intention de racheter le groupe Hachette pour le faire fusionner avec le groupeEditis[36]. L'intention de Vincent Bolloré suscite plusieurs inquiétudes, liées à la concentration importante de l'édition française en un groupe unique qui en résulterait[37]. Plusieurs acteurs du monde du livre expriment par ailleurs leur crainte que Vincent Bolloré se serve des maisons d'éditions du groupe pour contribuer au déploiement d'idées réactionnaires et promouvoir des auteurs d'extrême-droite, comme cela avait été fait dans les médias rachetés par le groupe Bolloré, depuis le rachat d'I-Télé en 2016[38],[39].
En février 2022 se monte le collectifStopBolloré, réunissant plusieurs acteurs du monde du livre opposés au rachat d'Hachette[40]. Début 2023, les représentants des librairies, auteurs et éditeurs opposés au projet rencontrentPhilippe Bélaval, conseiller culture d'Emmanuel Macron, à l’Élysée[41].
Le 9 juin 2023[3], laCommission européenne valide le projet de rachat du groupe Hachette[42], en fixant plusieurs conditions, en particulier la cession d'Editis afin d'éviter la concentration de l'industrie française du livre en un groupe unique[3]. La fin de l'opération de rachat est annoncée le 21 novembre 2023[43] ;Arnaud Lagardère devient PDG d'Hachette Livre[44].
En mars 2024, la direction du groupe Hachette imposeLise Boëll, éditrice proche de l'extrême-droite[45], chez la maison d'éditionFayard. La directrice générale de Fayard,Isabelle Saporta, s'oppose à cette arrivée et est licenciée le mois suivant[46]. L'affaire est interprétée comme étant en lien avec le projet politique de « combat civilisationnel » porté par Vincent Bolloré[47], et laisse craindre une autocensure de la part des autres éditeurs du groupe Hachette[45].
Hachette Livre enregistre en 2000 un chiffre d'affaires de 830 millions d'euros. Le chiffre d'affaires connaît une forte croissance au milieu et à la fin des années 2000 et tout particulièrement en 2004. Il passe ainsi de 959 millions d'euros en 2003 à 1,644 milliards en 2005.
La décomposition de cette forte hausse montre qu'elle est marginalement due à la croissance organique du groupe (qui représente 104 millions d'euros sur les 685 millions d'euros de croissance du chiffre d'affaires) mais surtout aux acquisitions de plusieurs branches d'Editis (qui en représente 346 millions) et Hodder Headline (235 millions).Time Warner Book Group qui est définitivement incorporé au groupe Hachette Livre en 2006 avait aussi un chiffre d'affaires estimé à 460 millions d'euros pour l'année 2005[50],[51].
Depuis 2009, le chiffre d'affaires de Hachette Livre tend à stagner, voire à reculer : selonPublishers Weekly, il accuserait une contraction de plus de 10 % entre 2013 et 2014[52]. De fait, après un pic à 2,273 milliards d'euros en 2009, il recule dans les années suivantes (sauf en 2012) et atteint 2,004 milliards d'euros en 2014. Il faut attendre 2015 pour que le chiffre d'affaires d'Hachette Livre connaisse un vigoureux rebond (+ 10 % par rapport à 2014).
Si le chiffre d'affaires de Hachette ne croît pas particulièrement entre 2000 et 2003, la marge opérationnelle du groupe connaît une forte augmentation et passe de 7 % en 2000 à 11,1 % en 2003 et est relativement stable jusqu'en 2008 inclus. L'année 2009 est exceptionnelle de ce point de vue avec une marge opérationnelle qui monte à 13,2 % avant de rechuter en 2010 au même niveau qu'en 2008. Ainsi, le résultat opérationnel atteint un niveau record de 301 millions d'euros pour l'année 2009.
Jean-Luc Lagardère contrôle Hachette depuis 1980 ; il en est leprésident-directeur général de 1981 à 1992. Par Hachette, il entre en au capital deLa Cinq et en prend le contrôle total. L’opération se termine par la liquidation de la chaîne, qui engloutit tous les fonds propres du groupe[53]. La facture totale pour Hachette s'élève à plus de 3,5 milliards de francs[54]. J.-L. Lagardère est convaincu que la solution pour éviter la faillite et le dépeçage d'Hachette passe par la fusion avecMatra[54]. Il parvient à ses fins et Matra-Hachette, qui deviendra plus tardLagardère SCA, est créé. Pour bénéficier d’une réduction d’impôt considérable sur ses bénéfices futurs, c’est Hachette qui absorbe juridiquement Matra. Grâce au statut desociété en commandite par actions, Jean-Luc Lagardère conserve le contrôle de la gestion avec quelque 10 à 13 % des actions[55].
En 1981,Jean-Claude Lattès, après avoir cédé samaison d'édition au groupe Hachette, devient directeur général du groupe Livre qu’il redresse et internationalise, notamment par l'achat des encyclopédies américainesGrolier. Il quitte le groupe en 1991, etJean-Luc Lagardère nomme à sa place Jean-Louis Lisimachio.
En 2003, c'estArnaud Nourry qui est nommé président d'Hachette Livre parArnaud Lagardère en remplacement de Jean-Louis Lisimachio[2]. Depuis cette date, Hachette Livre est devenu un groupe international, réalisant 70 % de son chiffre d’affaires en dehors de la France, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni[56].
Le 29 mars 2021, Arnaud Nourry est démis de ses fonctions par Arnaud Lagardère et quitte le groupe. Les mois précédents, il s'était opposé à tout éventuel démantèlement du groupe ou à un rapprochement avec son concurrentEditis, dont la maison mère,Vivendi, est détenue parVincent Bolloré[56].
Arnaud Nourry est remplacé à la tête de Lagardère Publishing par le secrétaire général et cogérant dugroupe Lagardère,Pierre Leroy[56], un proche d’Arnaud Lagardère[2],[57].
Le 8 novembre 2023, le conseil d'administration d'Hachette Livre nommeArnaud Lagardère président-directeur général d'Hachette Livre, en remplacement dePierre Leroy, qui (re)devient directeur général délégué dugroupe Lagardère. Arnaud Lagardère reste de surcroît PD-G du groupe à son nom[1]. Le 13 novembre 2023,Stéphanie Ferran est nommée directrice générale d'Hachette-Livre[58].
Hachette UK Company, dont :
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Référence :(en) Jim Milliot dePublishers Weekly, « RLX Remained the World's Largest Publisher in 2024 », |