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Edirne

41° 40′ 28″ nord, 26° 33′ 39″ est
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Andrinople

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Pour les articles homonymes, voirAndrinople (homonymie).

Page d’aide sur l’homonymie

Pour la province, voirEdirne (province).

Edirne
Andrinople
Administration
PaysDrapeau de la TurquieTurquie
RégionRégion de Marmara
ProvinceEdirne
Maire
Mandat
Filiz Gencan Akin (CHP)
2024-2029
PréfetEkrem Canalp
2018
Indicatif téléphonique international+(90)
Plaque minéralogique22
Démographie
GentiléAndrinopolitain
Population143 459 hab.
Géographie
Coordonnées41° 40′ 28″ nord, 26° 33′ 39″ est
Altitude42 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte :Turquie
Voir sur la carte topographique de Turquie
Edirne
Géolocalisation sur la carte :région de Marmara
Voir sur la carte administrative de la région de Marmara
Edirne
Géolocalisation sur la carte :province d'Edirne
Voir sur la carte topographique de la province d'Edirne
Edirne
Liens
Site de la mairiehttp://www.edirne.bel.tr
Site de la provincehttp://www.edirne.gov.tr
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Edirne (prononcé :/ediɾˈne/), ouAndrinople selon l'ancienne forme francisée (dugrec ancienἉδριανούπολις /Hadrianoúpolis),О̀дрин/Odrin enbulgare est la préfecture de la provinceturque du même nom, limitrophe de laBulgarie et de laGrèce. La ville compte environ 143 000 habitants. Elle est traversée par laMaritsa, l'Hèbre des Anciens (Meriç enturc). Ses habitants sont les Adrianopolitains.

Histoire

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À cause de sa situation de point de passage, la ville fut le théâtre de nombreux affrontements militaires (voir les divers articles sur lesbatailles d'Andrinople). Dans sonHistoire de la guerre,John Keegan indique que la ville a connu une quinzaine de sièges ou de batailles importantes. Sa position géographique explique largement cette particularité puisqu'elle se trouve à la confluence de trois fleuves et d'autant de vallées, dans une région accidentée où les lieux de passage sont donc restreints, la ville constituant un verrou stratégique sur le chemin deConstantinople[1].

Antiquité

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La ville fut fondée en125 par l’empereur romainHadrien (d'où son nom grecHadrianoúpolis) sur le site d'une agglomération thrace plus ancienne nomméeOrestias,Oscodama ouOdrysia. Il y eut plusieurs batailles d'Andrinople auIVe siècle : dans l'une, Constantin défitLicinius, en 324 ; dans l'autre, en378, l'armée romaine, commandée par l'empereurValens, affronta lesenvahisseurs germaniques (principalementWisigoths ou Thervingues etOstrogoths ou Greuthungues) commandés parFritigern ; l'empereur romain y fut blessé et en mourut le 9 août.

Moyen Âge

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Le, Andrinople fut le théâtre d'une autrebataille entre lesBulgaro-Valaques et l'armée de l'empereur latin deConstantinople,Baudouin de Flandres, qui y fut fait prisonnier.Geoffroi de Villehardouin, sénéchal de Champagne et chroniqueur de la4e croisade, y montra ses talents de stratège en sauvant l'armée de Baudouin de la déroute.

La ville revint en1261 à l'Empire byzantin puis, en1361 ou en1369, elle fut prise par lesOttomans ; plus tard, le sultanMouradIer en fera sa capitale. La date et les circonstances exactes de la prise d'Andrinople, désormaisEdirne enturc etOdrin enbulgare, ne sont pas connues avec certitude et font l'objet de débats[2],[3]. La ville resta la capitale ottomane jusqu’à laprise de Constantinople en1453.

Population 100-2012.

Période moderne et époque contemporaine

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C'est à Andrinople queSabbataï Tsevi est arrêté et jugé par le sultanMehmed IV en. Pour échapper à la condamnation à mort, cekabbalistejuif qui affirmait être lemessie, embrasse l'islam, suivi par une partie de ses disciples, ce qui donne naissance au mouvement dessabbatéens oudönme.

Sous l'Empire ottoman, la ville est le chef-lieu d'unsandjak (district) et une des résidences dubeylerbey, gouverneur dupachalik deRoumélie qui regroupe la plus grande partie desprovinces balkaniques ; elle est abandonnée pourBitola (Manastir en turc) auXVIIIe siècle. AuXIXe siècle, elle devient en 1826 la capitale dupachalik d'Andrinople, transformé envilayet en 1865-1867.

Les Russes et les Ottomans signent en 1829 letraité d'Andrinople par lequel ces derniers reconnaissaient l'indépendance des Grecs et l'autonomie des Serbes, rendent à laMoldavie le libre usage du port deGalatsi et à laValachie lesrayas deTurnu Măgurele,Djurdjouk etIbrahil, mais surtout cèdent à laRussie elle-même lesbouches du Danube, laCircassie, laGéorgie et une grande partie du territoire actuel de l'Arménie, lui accordant en outre la libre navigation sur leDanube, dans lamer Noire et dans lesdétroits[4],[5].

LeMirzaHusayn Ali Nuri vécut quatre ans à Andrinople, entre1864 et1868. La maison qu'il occupa (connue sous le nom deBeyaz ev, littéralement « maison blanche ») est un haut lieu de pèlerinagebaha’i, religionmonothéiste dont il est l'un des fondateurs.

La ville est l'objet d'un siège de laguerre russo-turque de 1877-1878, qui aboutit à sa prise par les armées russes, bulgares et roumaines. Vaincus, les Turcs doivent signer letraité de San Stefano, qui donne la ville à la Bulgarie (sous le nom d’Odrin). Selon les statistiques ottomanes de 1908, la population d'Andrinople se composait alors de 30 000 musulmans (Turcs, Circassiens, Albanais, Tziganes et autres), de 22 000 Grecs ou hellénophones, de 12 000 Juifs, de 10 000 Bulgares, de 4 000 Arméniens, et de 2 000 « non classés ». LeCongrès de Berlin rend la ville à l'Empire ottoman.

Pendant laPremière Guerre balkanique (-), Andrinople est à nouveau prise par lesBulgares lors dusiège de 1913 ; mais une fois encore elle est reprise par les Ottomans durant laDeuxième Guerre balkanique (juin-). Deux tiers de ses habitants, soit environ 60 000 personnes de langue bulgare, doivent alors quitter la ville et sont remplacés par des colons anatoliens appelésKonyariotes (de la région deKonya).

En1918, l'Empire ottoman se trouve aux côtés desEmpires centraux vaincus de laPremière Guerre mondiale. Letraité de Sèvres () cède Edirne — redevenue Andrinople — à laGrèce. Mais, à l'issue de laguerre gréco-turque de 1919-1922, Andrinople — redevenue Edirne — fait une troisième fois retour à l'Empire ottoman, devenu laTurquie, par letraité de Lausanne ().

Edirne a été la « destination européenne d’excellence » sélectionnée pour la Turquie, à l'issue de la session2008 du concours européen pour l’excellence dans le domaine touristique, organisé dans le cadre du projetEDEN, et qui récompense une destination par pays participant. Le thème du concours cette année-là était « tourisme et patrimoine immatériel local »[6].

Vue panoramique prise du sommet du minaret de la mosquée de Selim (2012).

Monuments

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  • Lepalais d'Edirne (Edirne Sarayı) était la résidence officielle dusultan ottoman du milieu duXIVe siècle jusqu'à la prise de Constantinople, en 1453.
  • Lamosquée de Selim (Selimiye Camii) fut construite par l’architecteMimar Sinan à plus de 80 ans entre1568 et1574 sous le règne du sultan ottomanSélim II. Il était enfin parvenu à relever le défi que lui avait toujours posé la coupole deSainte-Sophie de Constantinople : faire une coupole encore plus large. Son dôme fait deux mètres de plus en diamètre, mais Sainte-Sophie garde près d’un millénaire d'avance. Cette mosquée est sans doute un des chefs-d’œuvre de l’art ottoman.
  • Lamosquée aux Trois Balcons (Üç Şerefeli Cami) construite entre1443 et1447 sous le règne deMurad II. Son plan est celui que Sinan reprendra dans ses propres constructions.
  • LaVieille Mosquée (Eski Cami) qui est le plus ancien monument ottoman de la ville, commencée sousSuleyman (frère et rival deMehmedIer Çelebi) en1403 et terminée par MehmedIer en1414. Sur ses murs, deux calligraphies arabes proclament « Allah est grand » et « Mahomet est son prophète ».
  • La mosquée de Mourad (Muradiye Camii) construite pendant le règne deMourad II (1421-1451). Son mirhab est décoré de magnifiques carreaux de céramique blancs et bleus de forme hexagonale.
Façade de la mosquée de Mourad II.

Le rouge d'Andrinople

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Dans le domaine de la couleur et des teintures, il existe unrouge qui s'appelle le rouge d'Andrinople.

C'est un composé de chromate de plomb et d'oxyde de plomb, un pigment toxique en voie avancée d'élimination. Sa composition actuelle est exactement la même que la version du défunt jaune de chrome orangé. En fait, le terme de « rouge » d'Andrinople correspond à une ancienne lacune linguistique. Aujourd'hui, il serait plutôt classé parmi les orangés. Il contenait de l'éosine (comme le jaune de chrome précité).

Le rouge d'Andrinople, ou rouge turc, ou rouge des Indes, désigne à la fois un procédé de teinture en rouge du coton, et le résultat de cette opération. Contrairement à ce qui se passe avec la laine, il est extrêmement difficile de teindre en rouge le coton avec la garance. Or un procédé extrêmement complexe existait. L’Inde en garde le monopole jusqu'auXVIIe siècle. De là, il passe au Moyen-Orient, et atteint l'Europe occidentale auXVIIIe siècle. Il s'implante d'abord en France, à Rouen et Nîmes, puis en Alsace, Suisse et pays germaniques. De leur côté, l'Angleterre (Manchester) et la Hollande ne restent pas inactives. Le processus traditionnel, qui utilise une très longue succession d'opérations particulièrement nauséabondes (bains de graisses rances, huiles, urine et excréments, sangs d'animaux) est progressivement simplifié. Le rouge d'Andrinople est très à la mode auXIXe siècle, et constitue une des spécialités des teintureries de Mulhouse[7],[8].

Citations

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« Mrs Parker connaît un épicier roumain, nommé Popesco Rosenfeld, qui vient d'arriver de Constantinople. C'est un grand spécialiste en yaourt. Il est diplômé de l'école des fabricants de yaourt d'Andrinople. »

  • Paul Nizan, "Antoine Bloyé" (1933), chapitre VI : "Au fond de la salle, un escalier tournant, tendu d’andrinople rouge, conduisait à l’étage : Antoine la regardait monter. Il attendait. Les pas de Marcelle frappaient le plancher au-dessus de sa tête."

Galerie

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  • Mosquée de Selim
    Mosquée de Selim
  • Vitrail dans la mosquée de Selim
    Vitrail dans la mosquée de Selim
  • Intérieur de la vieille mosquée
    Intérieur de la vieille mosquée
  • Mosquée de Mourad II
    Mosquée de Mourad II
  • Pont sur la Maritsa
    Pont sur laMaritsa
  • Tour d'Adalet
    Tour d'Adalet
  • Cimetière
    Cimetière
  • Mairie
    Mairie

Personnalités liées

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Notes et références

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  1. John Keegan (trad. Régina Langer),Histoire de la guerre,Éditions Perrin,coll. « Tempus »,,p. 120-121.
  2. Revue des études byzantines,no 25, 1967,p. 345[lire en ligne]
  3. Gilles Veinstein,Les esclaves de la Porte dans l'Empire ottoman. II : recrutement, formation, carrières[lire en ligne].
  4. MichelHeller,Histoire de la Russie et de son empire, Paris,Perrin,coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p.(ISBN 2081235331), « Les guerres de Nicolas Ier »,p. 1078
  5. Robert J. Kerner,(en) « Russia's New Policy in the near East after the Peace of Adrianople; Including the Text of the Protocol of 16 September 1829 » inCambridge Historical Journal n° 5.3, IV, 1937, p. 280–290.
  6. http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/tourism/eden/destinations-2008/index_fr.htm.
  7. Andrinople, le rouge magnifique, ouvrage rédigé sous la direction de J. Jacqué, La Martinière, Paris, 1995.
  8. D. Cardon,Le monde des teintures naturelles, Belin, 2003, sp.p. 106-108.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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