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Æthelflæd

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Æthelflæd
Illustration.
Portrait d'Æthelflæd dans lecartulaire de l'abbaye d'Abingdon, vers 1220 (British Library, Cotton MS Claudius BVI, f.14).
Titre
Dame de Mercie

(7 ans)
PrédécesseurÆthelred
SuccesseurÆlfwynn
Biographie
Date de naissancevers 870 ?
Lieu de naissanceWessex
Date de décès
Lieu de décèsTamworth (Mercie)
SépulturePrieuré Saint-Oswald (Gloucester)
PèreAlfred le Grand
MèreEalhswith
FratrieÉdouard l'Ancien
Æthelgifu
Ælfthryth
Æthelweard
ConjointÆthelred
EnfantsÆlfwynn
Religionchristianisme
Liste des souverains de Mercie
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Æthelflæd ouEthelfleda, probablement née dans lesannées 870 et morte en918, est une princesseanglo-saxonne, fille aînée du roi deWessexAlfred le Grand.

Épouse de l'ealdormanÆthelred de Mercie, elle règne à ses côtés jusqu'à sa mort, en911, après quoi elle gouverne seule laMercie, cas extraordinaire pour l'époque. Elle poursuit avec succès la lutte contre lesVikings en collaboration avec son frèreÉdouard l'Ancien et fonde plusieurs forteresses dans lesMidlands pour défendre son pays contre les Vikings. Elle dirige également une campagne contre les Gallois.

Après s'être emparée des forteresses vikings deDerby etLeicester, Æthelflæd meurt àTamworth le. Elle ne laisse qu'une fille,Ælfwynn, qui est rapidement déposée par Édouard. Celui-ci unit ainsi la Mercie au Wessex, préparant la naissance duroyaume d'Angleterre.

Sources

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La vie d'Æthelflæd est principalement connue grâce à laChronique anglo-saxonne, nom donné à un ensemble d'annales manuscrites rédigées auWessex à partir de la fin duIXe siècle et jusqu'au milieu duXIIe siècle. LaChronique s'intéresse principalement aux événements qui concernent le Wessex, mais les manuscrits [B] et [C] contiennent, insérée entre les années 915 et 934, une interpolation connue sous le nom de « Registre mercien » (Mercian Register), qui consiste en une série d'annales couvrant l'histoire de laMercie sur la période 902-924. Le manuscrit [D] reprend également les informations du Registre, mais son rédacteur a tenté de les intégrer aux annales ouest-saxonnes, avec plus ou moins de bonheur : certaines entrées manquent par rapport à [B] et [C], tandis que d'autres apparaissent en double[1]. Æthelflæd apparaît également sur plusieurschartes, d'abord aux côtés de son époux, puis seule[2].

Il existe également des sources plus éloignées dans l'espace et le temps. Æthelflæd apparaît ainsi sous le nom d'Edelfrida dans lesAnnales fragmentaires d'Irlande, compilées au début duXIe siècle. Des chroniqueurs anglais écrivant après laconquête normande se sont également intéressés à l'histoire de leur pays avant cette date, notammentFlorence de Worcester,Guillaume de Malmesbury etHenri de Huntingdon. En particulier, ce dernier a consacré quelques vers en latin à Æthelflæd dans sonHistoria Anglorum, rédigée entre 1123 et 1130[3],[4].

Contexte : Anglo-Saxons et Vikings

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L'Angleterre en 878.

L'histoire de l'Angleterre durant la seconde moitié duIXe siècle est rythmée par les vagues d'invasionsvikings que subit la Grande-Bretagne. La plus importante est celle de laGrande Armée païenne, principalement composée de Danois, qui débarque en865 et conquiert les royaumes deNorthumbrie et d'Est-Anglie dans les années qui suivent[5]. Confronté à cette menace, le roiBurgred deMercie requiert en868 l'assistance de son voisin du sud, le souverain duWessex,Æthelred, qui est également son beau-frère. Leur alliance connaît des fortunes diverses jusqu'à ce que les Vikings chassent Burgred de son royaume, en874, et le remplacent par un certainCeolwulf II[6]. Le Wessex, gouverné depuis871 par le frère cadet d'Æthelred,Alfred, est alors le dernier royaume anglo-saxon qui ne soit pas soumis à la domination des Vikings[7].

Monarque énergique, Alfred réorganise la défense du Wessex autour de nouvelles places fortifiées, lesburhs, et porte un coup d'arrêt aux conquêtes danoises en remportant labataille d'Ethandun en mai878[8]. Il conclut untraité avec le chef danoisGuthrum qui fixe la frontière entre leurs domaines respectifs : d'un côté, le Wessex et la partie occidentale de la Mercie, apparemment inféodée à Alfred ; de l'autre, les possessions danoises, qui prennent par la suite le nom deDanelaw[9].

L'état de paix qui s'ensuit est précaire et continue à être marqué par des coups de main des deux côtés : ainsi, Alfred reprend la ville deLondres en886 et relève ses fortifications[10]. Signe de bonnes relations continues avec son voisin septentrional, il remet aussitôt la ville, dépendance traditionnelle de la Mercie, à l'ealdormanÆthelred de Mercie. D'origine inconnue, ce dernier a remplacé Ceolwulf II entre-temps, mais on ignore quand exactement ; il est mentionné pour la première fois en881[11].

Biographie

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Origines et mariage

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La famille proche d'Æthelflæd
« Alfled la sage la fille alured », miniature dans une généalogie royale duXIIIe siècle (British Library Royal MS 14 BV).

La biographie d'Alfred le Grand rédigée par le moineAsser en893 donne la liste des cinq enfants d'Alfred et de son épouseEalhswith : Æthelflæd, l'aînée,Édouard,Æthelgifu,Æthelweard etÆlfthryth[12]. Par sa mère, elle est à demi-mercienne : Ealhswith est la fille d'Æthelred, ealdorman desGaini, et d'une certaine Eadburh, apparentée à la famille royale de Mercie[13]. Asser mentionne également le mariage d'Æthelflæd avecÆthelred, qui a probablement eu lieu vers887-888 : les chartes d'Æthelred ne commencent à mentionner son épouse qu'à partir de cette période[14]. Pour être en âge d'être mariée à cette date, elle pourrait être née vers 870, Alfred ayant épousé Ealhswith en868[3],[13].

Æthelflæd joue un rôle important dans le gouvernement de la Mercie, apparaissant à égalité avec son époux sur les chartes. Du reste, Æthelred a certainement gagné en légitimité grâce aux origines merciennes de son épouse[14]. Leur statut exact est incertain : les sources littéraires anglo-saxonnes insistent sur la soumission d'Æthelred à Alfred, et ne lui attribuent jamais le titre de roi, mais seulement celui dedux ouealdorman. Æthelflæd partage quant à elle généralement les titres de son époux, voire n'en porte aucun[15]. Cependant, les chartes du couple ne mentionnent pas toutes le consentement du roi Alfred, et après sa mort, en899, seules quatre chartes, vraisemblablement de903, font apparaître celui de son successeurÉdouard, le frère d'Æthelflæd. Ces chartes témoignent peut-être d'une volonté d'unité familiale au sein de la fratrie en réaction à la rébellion de leur cousinÆthelwold, survenue l'année précédente[16]. En dehors de ce cas particulier, Æthelred et Æthelflæd agissent en souverains parfaitement indépendants et, si les sources anglo-saxonnes se refusent à le reconnaître explicitement, ce n'est pas le cas desAnnales fragmentaires d'Irlande, qui n'hésitent pas à appeler Æthelflæd « reine »,riogan[15].

Æthelflæd dirige sa première campagne militaire connue en907. Cette année-là, des Norvégiens chassés d'Irlande font appel à elle pour obtenir un endroit où s'installer et elle leur concède des terres dans lapéninsule de Wirral, près deChester. Ingimund, le chef des nouveaux arrivants, souhaite s'emparer de la ville et s'allie avec des Danois et d'autres Norvégiens, mais Æthelflæd la lui refuse et les envahisseurs sont massacrés par les Anglo-Saxons. Cet événement est détaillé dans lesAnnales fragmentaires d'Irlande, tandis que le « Registre mercien » se contente d'indiquer que les fortifications de Chester sont relevées[17],[18].

LesAnnales expliquent également qu'Æthelflæd dirige les opérations parce qu'Æthelred est victime, au moins depuis 902[19], d'une maladie qui l'empêche de gouverner. Cette maladie n'est pas mentionnée explicitement dans le « Registre mercien », mais elle y figure en creux : les campagnes d'Édouard en 909-910 se font sans concertation avec la Mercie et la fondation de la forteresse deBremesbyrig (d'identification incertaine : il pourrait s'agir deBromsberrow ou deBromsgrove), en 910, est explicitement attribuée à Æthelflæd[20]. Quoi qu'il en soit, Æthelred meurt en 911. Il est inhumé àGloucester, dans leprieuré Saint-Oswald qu'il a fondé avec son épouse quelques années auparavant.

Dame des Merciens

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LesMidlands à l'époque d'Æthelflæd.

Après la mort d'Æthelred, Æthelflæd reste à la tête de la Mercie, avec le titre deMyrcna hlæfdige, « Dame des Merciens », selon le Registre. La passation de pouvoir se fait sans heurt : les Merciens semblent n'avoir eu aucun mal à l'accepter comme souveraine, vraisemblablement en raison de son ascendance à moitié mercienne, mais aussi parce qu'elle a fait ses preuves durant la maladie de son époux[21]. SelonPauline Stafford, c'est également parce qu'elle s'inscrit dans une tendance d'accroissement du pouvoir des consorts merciennes qui remonte à la fin duVIIIe siècle etCynethryth, l'épouse d'Offa[22]. Édouard l'Ancien profite néanmoins de la mort d'Æthelred pour occuper les villes deLondres et d'Oxford, ainsi que les terres attenantes[23].

Le « Registre mercien » retrace de manière détaillée les déplacements d'Æthelflæd dans les années qui suivent. En912, elle fonde deux forteresses, àScergeat (emplacement inconnu)« la veille de l'Invention de la Croix », c'est-à-dire le[24], puis àBricge (Bridgnorth). Cette dernière coupe aux Danois la traversée de laSevern[17]. En913, Æthelflæd fortifieTamworth et,« avantLammas[25] »,Stæfforda (Stafford), vraisemblablement en réponse à un raid danois survenu après Pâques[26]. En914, c'est au tour d'Eadesbyrig (Eddisbury) au début de l'été, puis deWæringwicum (Warwick) au début de l'automne[25]. Enfin, en915, trois forteresses sont fondées par ses soins, àCyricbyrig (Chirbury),Weardbyrig (peut-êtreWarburton) etRumcofan (Runcorn). Bien que le Registre ne les mentionne pas, les fortifications deGloucester etHereford ont sans doute été également relevées durant cette période[3].

Au terme de ce programme de fortifications, Æthelflæd passe à l'offensive. En916, elle dirige une campagne contre les Gallois duroyaume de Brycheiniog, en représailles de l'assassinat d'un abbé mercien nommé Egbert le[27]. La reine galloise et plusieurs de ses sujets sont capturés lors du sac de leur capitale, près dulac de Llangorse[28].

L'année917 voit se dérouler une vaste offensive menée de concert par Æthelflæd et Édouard. Les Merciens s'emparent de la ville deDerby en juillet, profitant vraisemblablement du fait qu'une grande partie de ses défenseurs soit partie vers le Sud pour y affronter les armées d'Édouard. Derby est le premier desCinq Bourgs à tomber entre les mains des Anglo-Saxons[29]. Cette victoire coûte néanmoins la vie à« quatre de sesthegns, qui lui étaient chers[30] ». En918, une nouvelle campagne conjointe permet à Æthelflæd d'obtenir la reddition deLeicester. D'après lesAnnales fragmentaires d'Irlande, elle participe également à labataille de Corbridge, affrontement indécis contre les Norvégiens d'Irlande menés parRagnall Uí Ímair, puis conclut une alliance défensive avec les Scots et les Bretons. Bien que le récit des annales soit très embrouillé et comporte certainement des éléments légendaires, il illustre néanmoins la stature acquise par Æthelflæd dans le Nord de l'Angleterre. C'est ainsi que la même année, les habitants deYork font appel à elle pour les défendre contre Ragnall[3]. Cependant, elle meurt avant de pouvoir agir dans cette direction,« douze jours avantMidsummer[31] », c'est-à-dire le12 juin.

Postérité

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« Alfled la Sage », miniature dans une généalogie royale duXIVe siècle (British Library Royal MS 14 BVI).

Æthelflæd est inhumée auprès de son époux dans leprieuré Saint-Oswald deGloucester. Elle ne laisse qu'une fille,Ælfwynn. Avant que les Merciens n'aient le temps de la reconnaître comme souveraine, son oncle Édouard l'Ancien abandonne sa campagne militaire contre les Danois et se rend à Tamworth pour obtenir leur soumission. Ælfwynn est envoyée au Wessex quelques mois plus tard, et son sort est inconnu[32]. Au Nord, plus rien n'empêche Ragnall Uí Ímair de s'emparer d'York[33].

Un certain ressentiment subsiste en Mercie après la prise de pouvoir d'Édouard, d'autant que l'écartement de la menace viking fait disparaître la raison première de l'alliance avec le Wessex. La fin de son règne est troublée, et notamment marquée par une révolte àChester en 924. Le rapprochement des deux royaumes est facilité par l'avènement de son filsÆthelstan plus tard la même année. En effet, celui-ci a grandi à la cour d'Æthelflæd, et donc au contact de la noblesse mercienne[34].

Hommages

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La statue d'Æthelflæd à Tamworth.

Références

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  1. Swanton 1996,p. xxiv-xxv.
  2. (en)« The Electronic Sawyer – Rulers of the Mercians: Æthelred and Æthelflæd (S 217-25) », British Academy - Royal Historical Society(consulté le).
  3. abc etdCostambeys 2004.
  4. (en) ThomasForester (trad.),The Chronicle of Henry of Huntingdon, Henry G. Bohn,(lire en ligne),p. 168.
  5. Kirby 2000,p. 173-175.
  6. Yorke 2003,p. 123.
  7. Kirby 2000,p. 178.
  8. Stenton 2001,p. 255-257.
  9. Stenton 2001,p. 260.
  10. Yorke 2003,p. 151.
  11. Keynes 1998,p. 19.
  12. Whitelock 1996,p. 292.
  13. a etbWainwright 1975,p. 307.
  14. a etbStafford 2001,p. 44.
  15. a etbDockray-Miller 2000,p. 59-62.
  16. Stafford 2001,p. 45-46.
  17. a etbStenton 2001,p. 326.
  18. Dockray-Miller 2000,p. 66-67.
  19. Wainwright 1975,p. 309.
  20. Wainwright 1948,p. 152.
  21. Wainwright 1975,p. 308.
  22. Stafford 2001,p. 49.
  23. Stenton 2001,p. 324.
  24. Whitelock 1996,p. 211.
  25. a etbWhitelock 1996,p. 212.
  26. Wainwright 1975,p. 313.
  27. Whitelock 1996,p. 213.
  28. Stenton 2001,p. 327.
  29. Wainwright 1975,p. 314-315.
  30. Whitelock 1996,p. 214.
  31. Whitelock 1996,p. 216.
  32. Wainwright 1975,p. 323.
  33. Stenton 2001,p. 329.
  34. Stenton 2001,p. 339.
  35. (en)Working Group for Planetary System Nomenclature,Gazetteer of Planetary Nomenclature 1994, Washington, International Astronomical Union, United States Government Printing Office,, 295 p.(lire en ligne),p. 12.

Bibliographie

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Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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En italiques, les « seigneurs de Mercie » reconnaissant la suzeraineté du Wessex. Voir aussi lescomtes de Mercie.
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