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Âge du bronze

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(Redirigé depuisÂge du Bronze)

L’âge du bronze[a] est la période de laProtohistoire et de l'Histoire caractérisée par l'existence de lamétallurgie dubronze, nom générique desalliages decuivre et d'étain. L'âge du bronze succède auNéolithique final et précède l'âge du fer dans de nombreuses régions de l'Ancien Monde.

Il a laissé des monuments importants comme ceux de laCulture nuragique enSardaigne, la forteresse deCucuruzzu et lesstatues-menhir deFilitosa enCorse, ceux de lacivilisation des Cyclades enGrèce continentale et de lacivilisation minoenne enCrète, ou encore une étape de celui deStonehenge en Angleterre, appeléStonehenge III. Lesgrandes pyramides et letemple de Karnak de l'Égypte ancienne peuvent également s'y rattacher[1].

Schématiquement, dans les régions du monde où il est significatif et étudié (Moyen-Orient,Europe,Afrique du Nord,Asie), l'âge du bronze s'étend sur une période de près de deux mille ans, de 2700 à, mais avec de grandes variations selon les aires géographiques considérées. EnAmérique, lescivilisations précolombiennes connurent unemétallurgie des métaux ductiles natifs (chalcolithique) jusqu'à la conquête espagnole, mais peu de métallurgie du bronze.

Archéologie

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Parure en bronze dePenne (Tarn) -Muséum de Toulouse.

Les précurseurs

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Antoine de Jussieu

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En1723,Antoine de Jussieu fut le premier à publier ses travaux de recherche sur lesartéfacts archéologiques intitulésDe l'Origine et des usages de la Pierre de Foudre.

Nicolas Mahudel et la théorie des trois âges

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Le préhistorienNicolas Mahudel, par ses travaux declassification archéologique, élargit les concepts émis par Antoine de Jussieu. Le 12 novembre1734, il lut un exposé de ses travaux de recherche, lors d'une audience publique à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dans lequel il définit trois « âges » : l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge du fer dans un ordre chronologique. Il présenta ses travaux à plusieurs reprises cette année-là, mais ils furent rejetés jusqu'en novembre où ils furent finalement acceptés et publiés par l'Académie en1740, sous le titreLes Monuments les plus anciens de l'industrie des hommes, des Arts et reconnus dans les pierres de Foudre[2].

Christian Jürgensen Thomsen

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Char solaire de Trundholm
aumusée national du Danemark.

Le chercheurdanoisChristian Jürgensen Thomsen réinvente la notion d'« âge du bronze ». Sans formation spécifique, Thomsen se voit confier en 1816 le classement des collections d'antiquités danoises aumusée national du Danemark. Il se retrouve à la tête d'un amoncellement d'objets de toutes sortes et de toutes origines[3]. Se fondant sur les idées de l’historienLauritz Schebye Vedel Simonsen, professeur à l’université deCopenhague, qui avait envisagé en1813 que les outils des peuples antiques scandinaves avaient d'abord été de bois et de pierre avant d'être de cuivre et de fer[4],[5], et influencé par les travaux deNicolas Mahudel, Thomsen classe par matière première les collections. Il les présente au public, dans trois cabinets différents, en1819. Le premier regroupe les objets de la pierre, le deuxième les objets en cuivre et en bronze et le dernier les objets en fer. Devenu le premier directeur des musées archéologiques et ethnographiques deCopenhague, il formalise sa théorie des trois périodes préhistoriques, l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge du fer, en1836 dansLedetraad til nordisk Oldkyndighed (Guide des antiquités nordiques). Son successeur à la tête du musée,Jens Jacob Asmussen Worsaae, ira sur le terrain faire des fouilles pour prouver, grâce à lastratigraphie, la véracité de l'intuition de l'emploi successif par l'humanité de la pierre, du bronze et du fer[6]. Avant eux, le moine bénédictinBernard de Montfaucon, en publiant auXVIIIe siècle la sépulture mégalithique découverte près d'Évreux en1685 par monsieur de Cocherel, avait initié les étudespaléographiques. Il avait relevé dans l'étude des textes anciens quePausanias le Périégète ouHomère citaient l'utilisation par les hommes ducuivre avant l'utilisation dufer[7].

Naissance de la métallurgie

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Diffusion ducuivre natif à l'âge du cuivre.

Des objets réalisés encuivre natif travaillé à froid ou à faible température sont attestés dès leNéolithique précéramique B (VIIIe millénaire av. J.-C.) auProche-Orient[8]. Lamétallurgie du cuivre, avec fonte duminerai, se développe fortement enBulgarie durant leVe millénaire av. J.-C. Des objets assez massifs, notamment des haches, sont produites. À cette même époque, l'or était également travaillé. La métallurgie du cuivre se développe ensuite dans toute l'Europe. Dans plusieurs régions, on a découvert des objets réalisés dans un alliage de cuivre et d'arsenic, parfois désignébronze arsénié.

Le véritable bronze, alliage de cuivre et d'étain, apparaît dans le Nord-Ouest de l'Anatolie (région deÇanakkale) au début duIIIe millénaire av. J.-C.[9]. En Europe, c'est dans laculture d'Unétice que l'on trouve les plus anciennes productions d'objets en bronze à partir de la fin de ce même millénaire[8]. Il s'agit de poinçons, d'alênes, de poignards, de haches et dehallebardes. Cependant, durant cette phase ancienne les éléments en bronze demeurent rares puisqu'ils ne sont attestés que dans une centaine de sites répartis desBalkans jusqu'à l'Inde[10].

La métallurgie du bronze, notamment en Europe, ne se développe vraiment qu'au cours duIIe millénaire av. J.-C., période correspondant aux premières phases de l'âge du bronze.

Cuivre natif.

La caractéristique première de l'âge du bronze n'est donc pas l'utilisation des métaux mais la découverte et le développement de lamétallurgie, technique nécessaire pour l'obtention dubronze,alliage à 90/10 decuivre et d'étain. La métallurgie se définit comme un traitement thermique permettant l'extraction de métaux à partir deminerai. Elle nécessite un savoir-faire parfait de l'art du feu, acquis avec la cuisson de lacéramique. Il existe d'ailleurs une parenté certaine entre lefour dupotier et le four du bronzier. Pour extraire un métal d'un minerai, il faut la maîtrise de fours à haute température (le cuivre fond à1 084 °C[11] ; son addition avec l'étain abaisse légèrement le point de fusion).

Conséquences sociales de la métallurgie

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Diffusion de lamétallurgie à l'âge du bronze enEurope.

Si la premièremétallurgie ducuivre ne s'est développée que dans les zones disposant degisements de cuivre, l'âge du bronze se développe dans des régions dépourvues deminerais de cuivre ou d'étain. C'est le cas de laMésopotamie (Sumer etUr) où sont très certainement coulés les premiers outils en bronze[12].

Lefaçonnage des outils lithiques, la confection dutissage ou la fabrication de lapoterie nécessitent des produits et des compétences qui ne relèvent que d'une économie locale. Avec la métallurgie, naît la première économie complexe basée sur une production et une distribution couvrant de vastes territoires. Même si les échanges lithiques ou decéramique existent depuis longtemps, ils n'ont jamais atteint un tel niveau de complexité que les échanges de minéraux et d'objets métalliques. L'âge du cuivre, durant lequel n'est produit qu'un nombre limité d'objets métalliques, ne marque encore aucune rupture sociale dans le mode de vie duNéolithique. L'apparition d'échanges à grandes distances, les propriétés particulières du bronze, qui est utilisé pour produire desarmes tandis que lesoutils domestiques restent souvent lithiques, et la convoitise de nouvelles richesses non périssables, entraînent l'apparition d'une différenciation économique qui n'est pas directement productive (celle des armes) et l'apparition d'une hiérarchisation sociale marquée[13].

Collection de bronzes antiques.

Spécialisation sociale

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Si des indices de spécialisation sont perceptibles avec certaines productions lithiques très particulières de l'âge du cuivre (poignards duGrand-Pressigny), avant le développement de lamétallurgie, laproduction se faisait généralement au sein de lafamille élargie, d'unclan ou d'unvillage. Avec la métallurgie, les activités deproduction vont se spécialiser. Elle nécessite dorénavant desartisans,mineurs ouforgerons, et desmarchands qui, du fait de la complexité ou de la durée, exercent leur activité à plein temps. Il faut donc que d'autres personnes leur fournissent en échange subsistance et bientôt protection[13]. Cette spécialisation se lit dans l'organisation des sites tels queFort Harrouard, sur la commune deSorel-Moussel où, au sein d'un site protégé, un quartier des bronziers a pu être localisé avec une production spécifique et différente par artisan[14].[réf. incomplète]

Développement économique

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Ambre, un des moyens d'échange contre desminerais.
Desfigures du Valcamonica peuvent être interprétées comme des scènes de labour avec des bovins attelés à unaraire[15].

L'innovation de l'industrie du bronze est son développement hors zone degisements métallifères. L'approvisionnement, laproduction et ladistribution élargissent leur horizon. Les centres d'extraction sont parfois très éloignés des centres de production, eux-mêmes éloignés des centres d'échange. Cela implique la création d'un mouvement commercial qui semble avoir eu un développement important.

Si aujourd’hui latypologie mais aussi les analyses chimiques permettent de tracer des voies d'échanges économiques, - comme lesroutes de l'ambre décrites quelques dizaines de siècles plus tard, parPline l'Ancien à qui l'on doit le nom de cette route - les conditions de commercialisation comme les mécanismes de distribution (colportage,marchés, diffusion, grand commerce, etc.) ou les moyens d'échanges (ambre,fourrures,poterie,nourritureetc.) restent encore largement ignorés[13]. L'archéologie sous-marine a apporté une contribution précieuse à la connaissance de ces circuits économiques, notamment grâce aux fouilles de l'épave d'Uluburun.

L'économie de subsistance des populations de l'âge du bronze apparaît peu différente de celle des sociétésnéolithiques et de l'âge du cuivre qui les ont précédées : utilisation des meules à va-et-vient de type néolithique, de matériel de broyage, de lames en silex portant le « lustré des moissons ». Les couteaux à moissonner et les faucilles sont encore confectionnées à la fin de l'âge du bronze avec des éléments de silex. L'apparition de nombreuses faucilles en bronze, parfois minuscules, est attestée mais leur fonction précise reste inconnue[16]. Cette économie reste ainsi essentiellement basée sur les pratiques de l'agriculture de labour et de l'élevage, complétées par les apports de la cueillette et de la chasse, ainsi que despêcheries (barrages pour retenir poissons et crustacés, au moment du retrait de la mer)[17].

Accroissement d'une insécurité

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La mise en place progressive d'échanges économiques dans lesquelles lavaleur d'usage, base du troc, est accompagnée de notions nouvelles devaleur d'échange. Lacompétence nécessaire à la production, la relativerareté des produits semi-finis (haches-lingots) et finis vont donc générer desprofits. Les scientifiques mettent ces notions en parallèle avec les témoignages archéologiques (retranchements,fortifications,armesetc.) d'uneinsécurité grandissante à partir duIIIe millénaire av. J.-C. Lesgisements deminerais et les dépôts de métaux entraînent la convoitise, nécessitant une protection comme celle des voies commerciales[18] ; « c'est alors que laguerre fait une apparition non déguisée parmi les communautés paysannes d'Occident »[19][réf. incomplète] (voir le massacre deRoaix).

Organisation sociale

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Une source deprofits, desproduits non périssables et la possibilité nouvelle d'accumuler desrichesses alliés à unespécialisation du travail entraînent une nouvelleorganisation sociale qui débouchera sur l'économie palatiale. Cette organisation est lisible dans les habitudes funéraires. Lestombes et lemobilier funéraire témoignent d’une hiérarchisation sociale liée à uneconfiscation des richesses au profit de potentats. Dans lanécropole de Varna, datant du milieu duVe millénaire av. J.-C., les chercheurs ont trouvé dans un endroit spécifique de la nécropole des sépultures contenant un riche mobilier en or dont une hache de pierre au manche de bois décorée d'or et considérée comme unsceptre par les spécialistes. Ces tombes sont interprétées comme celles d'une petiteélite riche et puissante[20],[21]. Un peu partout, l'âge du bronze voit apparaître les tombes individuelles, jusqu'aux tombesmégalithiques, distinguant les puissants, et non plus les tombes collectives duNéolithique final[18].

Une étude portant sur des communautés (pré-) proto-celtique du Sud de l'Allemagne montre une continuité sociologique et génétique majeure dans le temps avec des familles patrilinéaires dérivées de population de laculture campaniforme et deYamna. Cette continuité de l'âge du bronze en Europe centrale est particulièrement visible dans de nombreuses générations de différentes familles patrilocales pratiquant l’exogamie féminine, montrant un héritage patrilinéaire principalement dans les lignées de l'haplogroupe R1b-P312 (principalement U152 +), toutes suivant apparemment un système sociopolitique similaire s'étendant sur plus de sept cents ans, depuis l'arrivée des populations de laculture campaniforme d'Europe centrale/ ou orientale dans la région (vers) jusqu'à au moins la fin de l'âge du bronze moyen (versav. J.-C.)[22],[23]. On observe un type d'inégalité sociale basée sur plusieurs facteurs. Premièrement, les ménages complexes sont constitués d'une famille de base jouissant d'un statut supérieur, transmettant richesse et statut aux descendants. Deuxièmement, les femmes ne sont pas liées à leur famille de naissance ni à une localité, elles peuvent être riches et avoir un statut élevé. Et troisièmement, d'autres personnes ont un statut inférieur. Sur la base de comparaisons de biens funéraires, plusieurs des femmes non locales de statut élevé pourraient provenir de zones habitées par laculture d'Unétice, c’est-à-dire d'une distance d'au moins350 km. Les ménages de l'âge du bronze ancien semblent être similaires à l'oikos, la sphère familiale de la Grèce classique, et à lafamilia romaine, deux modèles qui comprennent à la fois la famille de sang et les esclaves[22].

L'âge du bronze dans le monde

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Le monde en2000 av. J.-C. avec à l’intérieur des lignes rouges, les régions du monde entrées dans l'âge du bronze. En bleu et orange, les états etsociétés hiérarchisés ; en vert, les agriculteurs sédentaires et semi nomades isolés ; en violet, les éleveurs nomades ; en jaune, les chasseurs cueilleurs.

Afrique

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Égypte

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L'usage dubronze est connu enÉgypte dès laIVe dynastie (XXVIIe – XXVe siècleav. J.-C.), et restera courant jusqu’à la généralisation dufer, apparu sous laXVIIIe dynastie et couramment répandu à partir de laXXVIe dynastie[24].

L'épave d'Uluburun, découverte au large de laTurquie, témoigne des échanges entre l'Égypte et d'autres contrées méditerranéennes à l'âge du bronze récent (XIVe – XIIIe siècle av. J.-C.).

Soudan

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L'usage dubronze est attesté enNubie avec leroyaume de Koush (XXVe siècle av. J.-C.).

Asie

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Asie du Sud-Est

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EnAsie du Sud-Est, avec laculture Dong Son (nommée ainsi d'après le villageéponyme dans le Nord duViêt Nam), la métallurgie du bronze remonte auxVe – IIIe siècles av. J.-C., voire peut-être auVIIe – VIe siècles av. J.-C.[25].

Chine et Asie centrale – Sibérie méridionale

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EnChine, la métallurgie du bronze est introduite progressivement dans l'Ouest et le Nord de la Chine, dans des cultures néolithiques qui ont pratiqué la culture et l'élevage en complément des pratiques dechasseurs-cueilleurs. Cette introduction du bronze apparaît en particulier dans laculture de Qijia (2200-), auGansu, peut-être par lecorridor du Hexi, et dans celles de Zhukaigou (2000-) et duXiajiadian inférieur (2000-), par des contacts permanents avec despasteursnomades d'Asie centrale ou deSibérie du Sud, avec en particulier la famille descultures d'Afanaseivo (3300-3200 à 2600-) et d'Andronovo (2100-)[26], voire avec les « cultures Seima-Turbino » (1700-). Ce sont des techniques de fonte à deux moules ou de forge, voire àcire perdue. L'expansion de la fonte du bronze à multiples moules se développe ensuite àErlitou (1900-1800 à) et à lapériode d'Erligang (1600-1500 à 1400-) puis avec ladynastie Shang (1570-). La cultureSanxingdui, dans leSichuan lui est contemporaine (2800 à), mais développe d'autres techniques métallurgiques. Cette dernière culture n'est documentée que par l'archéologie, les écrits chinois ne semblant jamais la mentionner. Le bronze est progressivement utilisé avec le fer à partir de ladynastie Zhou.

Corée et Japon

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En Corée, l'âge du bronze (environ 1500-) qui correspond sur le plan historique à lapériode Gojoseon, en partie légendaire (2333 à), et sur le plan archéologique à lapériode de la céramique Mumun (1500 à), est caractérisé par l'abondance desdolmens : plus de 30 000 ont été recensés dans les deuxCorées. Laculture du poignard de bronze s'est développée à la fin de l'âge du bronze dans cette région, dans l'espace qui recouvre les actuellesMandchourie et Corée, entre environ etapr. J.-C. Une seconde phase de migration de nombreux Coréens, après la première de lapériode Yayoi (vers), au nord deKyūshū apporte la technologie du bronze dans l'archipel et détermine la période Yayoi Ancien (vers 400-300 à).

Inde et Pakistan

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Lacivilisation de la vallée de l'Indus connaît son apogée à l'âge du bronze. La cité deMohenjo-daro en est le site archéologique le plus célèbre.

Iran

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Lacivilisation proto-élamite, puisÉlam, de même que lacivilisation de Jiroft, employaient le bronze comme métal. Pour cette dernière, on peut citer les sites deTepe Yahya et deKonar Sandal.

Mésopotamie

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« Masque de Sargon », tête d'un roi deNinive (alliage cuivreux,Rijksmuseum van Oudheden,).

L'âge du bronze correspond, enMésopotamie, à plusieurs périodes historiques : lacivilisation sumérienne (la métallurgie du bronze y est pratiquée vers), l'empire d'Akkad (de la fin duXXIVe au début du XXIIe siècleav. J.-C.) : une célèbre représentation de la tête d'un roi deNinive, dans l'empire d'Akkad, en alliage cuivreux et réalisée à lacire perdue date de Cet âge du bronze correspond donc à lapériode des dynasties archaïques, ainsi qu'aux périodespaléo-babylonienne etassyrienne.

Proche-Orient

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L'Empire Hittite fait partie des grandes civilisations de l'âge du bronze avec l'Égypte et l'Empire néo-babylonien. Il était appelé « Heta » par les Égyptiens et en relation avec ceux-ci comme le montrent les premiers textes traduits parJean-François Champollion[27]. L'utilisation du bronze prend forme dans des statues de dieux, de rois, des bijoux et ornements, ainsi que des tablettes gravées.

La cité d'Ougarit est le lieu où a été découvert un des plus ancienssystèmes d'écritures alphabétiques. Le siteMinet el-Beida, enSyrie, était l'avant-port d'Ougarit.

Des hommes préhistoriques ayant vécu dans les premières zones minières de l'actuelleJordanie ont été victimes desaturnisme et d'une forte augmentation des tauxosseux de cuivre. Des contaminations humaines et animales sont connues dès l'âge du bronze dans cette région[28].

L'archéologue américainEric H. Cline a synthétisé les circonstances additionnant causes systémiques et événements ou accidents plus conjoncturels (mais cumulés) ayant mis fin à l'âge du bronze auxXIIe et XIe sièclesav. J.-C.[29], au cours de ce que de nombreux historiens nomment « l'Effondrement de l'Âge du Bronze en Méditerranée orientale »[1].

Europe

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Peintures rupestres de l'âge du bronze sur le rocher de l'idole de Peña Tú, dans lesAsturies (Espagne).
Lingot decuivre trouvé dans les eaux au large deHeligoland en 1981.

Espagne et Portugal

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Laculture des castros se développe dans lapéninsule Ibérique durant l'âge du bronze final (IXe siècle av. J.-C.) et se poursuit à l'âge du fer jusqu'à la conquête romaine. Laculture d'El Argar (site d'El Argar) fait également partie de l'âge du bronze espagnol.

Europe centrale

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L'âge du bronze débute en Europe centrale avec laculture d'Unétice, vers 2300- Cette culture doit son nom à la ville d'Únětice, située au nord-ouest dePrague en région deBohême (Tchéquie). Elle s'étend sur tout le territoire de l'actuelle Tchéquie, le Centre et le Sud de l'Allemagne, et l'Ouest de laPologne. Exploitant lesgisements d'étain desmonts Métallifères, laculture d'Unétice a largement exporté ses productions dans les régions voisines, où elles ont parfois été imitées[30].

Généralement bâtis sur des collines, les villages de laculture d'Unétice sont entourés de palissades en bois. Les maisons, longues de 5 à 10 m, sont en bois et torchis, avec un plancher en bois ou un sol en terre battue. Parfois, les murs sont décorés d'un motif géométrique. Dans les plus grands ensembles, comme à Barca enSlovaquie, de véritables rues larges de 2,50 m séparent les maisons, qui ont parfois plusieurs pièces[30].

Du point de vue économique, laculture d'Unétice est caractérisée par la pratique de l'élevage dumouton, duporc et dubœuf, ainsi que par la chasse ducerf et dusanglier. Lecheval est domestiqué, comme en témoignent de nombreuxmors de bride. Pour l'agriculture, on travaille la terre à l'araire en bois, parfois avec un soc en pierre polie[30].

France

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La forteresse deCucuruzzu (Corse).

EnCorse, la forteresse deCucuruzzu et lesstatues-menhir deFilitosa illustrent les spécificités de l'âge du bronze dans l'île. Dans le Sud de laFrance, l'âge du bronze commence vers (par exemple le site deSaint-Véran, Hautes-Alpes) lorsque les communautés paysannes intègrent un mouvement d'unification européenne, et dure jusque vers leIXe siècle av. J.-C., alors que des bouleversements sociaux venus de l'Est amènent la montée en puissance d'une aristocratie guerrière.

Découverte de la pirogue deChalain (âge du bronze final,).

La production d'outils et d’autres objets en bronze permet aux archéologues d’individualiser les groupes humains d’alors, à côté du reste de laculture matérielle (essentiellement constituée par lescéramiques). La production en bronze permet également d’établir des chronologies et des délimitations de populations, à défaut d’autres indices.

Lavallée des Merveilles est une vallée dumassif du Mercantour dans lesAlpes où ont été découvertes plus de 40 000 gravures, datées pour la plupart de l’âge du bronze.

Grèce

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Article détaillé :Art égéen.

Lacivilisation des Cyclades (de 3200 à), présente dans lesCyclades, mais aussi enGrèce continentale, fait partie de l'âge du bronze. EnCrète, se développe lacivilisation minoenne (de 2700 à). Enfin, lacivilisation mycénienne correspond à la fin de l'âge du bronze en Grèce continentale et en Crète.

Lesâges obscurs, première des quatre périodes de laGrèce antique, débutent vers1200 av. J.-C., et voient le passage de la Grèce de l'âge du bronze à l'âge du fer, qui eut lieu durant la seconde moitié duXIe siècle av. J.-C.

Bulgarie

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Grande-Bretagne

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Le célèbre sanctuaire deStonehenge existait bien avant l'âge du bronze dans lesÎles britanniques, mais il a été transformé et étendu durant cette période (voirStonehenge III). Le site deFlag Fen est également considéré comme un sanctuaire probable. Lecercle de Brodgar est un cercle mégalithique situé dans lesOrcades.

Irlande

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Article détaillé :Histoire de l'Irlande primitive.

Italie continentale

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Les culturesprotovillanovienne et deTerramare font partie de l'âge du bronzeitalien. L'art rupestre du Valcamonica relève essentiellement de cette période.

Sardaigne

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Il se développe uneCulture prénuragique,Culture nuragique, notamment avec la création deBronze nuragique

Corse et Baléares

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Culture torréenne et laCulture talayotique

Scandinavie

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L'âge du bronze danois commence en et se termine enav. J.-C. Lechar solaire de Trundholm, daté du premier âge du bronze (vers), en est l'une des productions célèbres. En Norvège, l'étude desgravures rupestres joue un rôle important dans la connaissance de l'âge du bronze. EnSuède, lesgravures rupestres de Tanum sont inscrites sur laliste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis1994.

Lesite funéraire de Sammallahdenmäki, constitué de 33cairns funéraires engranite, édifiés entre1500 et, est le premier site archéologiquefinlandais à être intégré à la liste dupatrimoine mondial de l'Unesco.

Amérique

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Article détaillé :Métallurgie dans l'Amérique précolombienne.

Amérique du Nord

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L'Amérique du Nord a connu l'usage ducuivre natif, celui-ci étant très abondant dans la région desGrands Lacs, mais les tribus amérindiennes n'y ont jamais développé l'usage d'alliages.

Amérique du Sud

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Article détaillé :Métallurgie dans l'Amérique précolombienne.

LesAmérindiens d'Amérique du Sud ont connu l'usage du cuivre et de ses alliages de nombreux siècles avant l'arrivée des Espagnols. Les Amérindiens de laculture Moche, sur la côte péruvienne, maîtrisaient le coulage du bronze[31] vers leVIIe siècleapr. J.-C.. La technique de coulée du bronze fut reprise par lesIncas, qui en tirèrent aussi bien des ustensiles que des statues[32],[33]. LesCalchaquí, dans le Nord-Ouest de l'Argentine, ont également connu la fabrication du bronze[34].

Mésoamérique

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L'usage du cuivre a été introduit au Mexique depuis l'Amérique du Sud il y a 1500 ans. Vers 1200, l'influence maritime desIncas y a introduit l'usage de divers alliages de cuivre, dont le bronze mais aussi letumbaga.

Notes et références

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Notes

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  1. Graphie conforme auxConventions typographiques générales, en référence à l'ensemble des dictionnaires et des guides généraux de typographie.

Références

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  1. a etb(fr + en + es + de + ch + el) Joshua J. Mark (trad. Jérôme Couturier), « Effondrement de l'Âge du Bronze », surEncyclopédie de l'Histoire du Monde (worldhistory.org)(consulté le).
  2. [Hamy & Mahudel 1906]Ernest-Théodore Hamy etNicolas Mahudel, « Matériaux pour servir à l'histoire de l'archéologie préhistorique »,Revue archéologique,no 7,4e série,‎ mars–avril 1906,p. 239–259(lire en ligne [surgallica], consulté en). Voir notammentp. 251.
  3. [Boorstin 1985] DanielBoorstin,Les Découvreurs [« The Discoverers »], éd.Robert Laffont,coll. « Bouquins », (réimpr. 1988)(ISBN 2-221-05587-X), « La découverte de la Préhistoire ».
  4. Trigger 1990,p. 75.
  5. Maisels 1999,p. 11.
  6. Hansen 2001,p. 10-23.
  7. Blondy 2001,p. 8.
  8. a etb[Strahm 2007] Christian Strahm,« L'introduction de la métallurgie en Europe », dansJ. Guilaine (dir.),Le Chalcolithique et la construction des inégalités,t. 1 :Le continent européen (compte-rendu du séminaire du Collège de France), Paris, éd. Errance,coll. « Les Hespérides »,, 228 p., sur Persée(ISBN 978-2-87772-351-0,SUDOC 116366664,résumé),p. 49-71.
  9. [Strahm & Hauptmann 2009](en) Christian Strahm et Andreas Hauptmann,« The metallurgical developmental phases in the Old World », dans Tobias L. Kienlin & Ben W. Roberts (Eds),Metals and Societies: studies in honour of Barbara S. Ottaway, Bonn, éd. Rudolf Habelt,, suracademia.edu(ISBN 978-3-7749-3631-7,SUDOC 142801100,lire en ligne),p. 116-128,p. 119.
  10. [Wilkinsonet al. 2011] Toby B. Wilkinson, Susan Sherrat, John Bennetet al.,Interweaving Worlds. Systemic Interactions in Eurasia, 7th to the1st Millennia BC, Oxford, ed. Oxbow,, 308 p.(ISBN 1842179985 et978-1842179987).
  11. Louboutin 1988,p. 1.
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Voir aussi

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Bibliographie

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Monographies spécialisées

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