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N. Éd.: Une ébauchede ce texte figure en annexe de ma thèse de doctorat (1993).
Deux siècles séparentl'Uranie(1697) d'Eustache Lenoble (voir10lenob.html)des premiers traités de Fomalhaut (1897), Selva (1900) et Choisnard(1901), deux siècles au cours desquels l'astrologie française,à défaut d'avoir été sciemment déboutéedu champ de la connaissance, a néanmoins glissé dans "l'occultisme",faute de pouvoir s'aligner sur les modèles sécularisésdu savoir ou de se conformer aux canons technico-scientistes du siècledes Lumières.
Le tableau qui suit a pour objetl'analyse des principaux courants qui ont marqué le réveilpuis l'expansion de la pensée astrologique de langue françaiseau cours du XXème siècle. Les astrologues sont-ils réellementdétenteurs d'un savoir, d'une culture ? Certains d'entre eux figureront-ilsdans les encyclopédies de demain ? Les parti-pris idéologiquesconcernant l'astrologie seront-ils amenés à décliner? Je réponds "oui" à ces diverses questions. D'oùl'intérêt d'un tel recensement.
Certes l'astrologue contemporainapparaît comme marginalisé, en raison de la particularitéde son savoir, mais aussi parce qu'il reste très désengagédans la recherche intellectuelle développée dans d'autresbranches de la connaissance. Trop peu de ponts sont dressés entrel'astrologie et les sciences humaines, la philosophie, et l'épistémologie.Les astrologues restent très en retard par rapport aux avancéesdes différents domaines de la recherche. J'en ai donné lesraisons dans la seconde partie de monManifeste (voir01manif.html).
L'astrologue ignoregénéralement non seulement l'histoire ancienne, mais encorela plus proche. Les fabricateurs de manuels de cuisine pseudo-astrologiqueet de vulgarisation ne citent pas leurs sources. Certains se contententd'une courte bibliographie de circonstance. Même les astrologuessérieux répugnent à citer leurs prédécesseurs: par exemple Nicola dont on pourrait croire, à la lecture de sestraités de 1964 et de 1977, qu'il a inventé l'astrologieà lui seul.
Certains déploreront l'absencede leur instructeur préféré à ce recensementdes astrologues d'expression française. Pourtant on peut penserque les astrologues susceptibles d'être encore lus dans quelquesdécennies est en-deça du nombre d'astrologues que je présentedans cette étude. J'ai introduit des auteurs dont l'originalitéest discutable et dont la présence ne se justifie que par leur influence.Je ne crois pas avoir écarté un seul astrologue digne d'intérêt.A vrai dire, on peut considérer que seuls deux ou trois d'entreeux pourront encore intéresser les générations futures.
Si les années 60 et 70peuvent être considérées comme l'âge d'or del'astrologie française, on constate un certain vide dans les deuxdernières décennies du XXè siècle. Mêmesi l'influence française a décliné pendant cette périodeau profit des anglais notamment, je ne crois pas que les talents et lesvocations soient en cause, mais plutôt le durcissement idéologique dela politique éditoriale vis-à-vis de l'astrologie. Choisnardpouvait publier ses ouvrages au début du siècle chez ErnestLeroux, l'éditeur des historiens Bouché-Leclercq et Cumont,ou encore dans la prestigieuse maison d'édition des philosopheset psychologues, Alcan. Volguine est encore édité chez Flammarion,Gauquelin chez Denoël, Barbault au Seuil, Verney chez Fayard. Lesastrologues de la fin de ce siècle sont refoulés chez deséditeurs de second plan dont les collections sont contrôléespar des incapables. On cherche à vendre de l'astrologie, et nonplus à en faire. C'est ainsi que la logique idéologique duMarché aura eu raison, au cours de ce dernier quart de siècle,des efforts de la recherche (voir09ed1tem.html).
1. FOMALHAUT (pseudonyme de Charles Nicoullaud)
- né le 3 mai 1854 à 9h, Paris (+ 1925)
(source De Herbais de Thun, 1944)
(né le 3 mars 1854 et + en 1923 selon d'autres sources)
- auteur d'un classique, leManuel d'astrologie sphériqueet judiciaire(Paris, Vigot, 1897), dans lequel le nom de la trans-neptunienne Plutonest signalé (mais voir06syssol.html).
- l'ouvrage est appréciépar Choisnard, mais Bouché-Leclercq écrit dans sonAstrologiegrecque (Paris, 1899, p.XIX) : "Les noms d'étoiles dont ils[ces Pétosiris attardés] s'affublent ne garantissent pasplus leur science que leur foi."
2. F. Charles BARLET (pseudonyme de Albert Faucheux)
- né le 12 octobre 1838 à 13h35, Paris (+ 1921)
(source De Herbais de Thun, 1944)
- occultiste, érudit,bibliophile, fondateur de la revueLa Science Astrale (1904-1907)
- a peu publié sur l'astrologie: son principal ouvrage,Les génies planétaires (Paris,Le Voile d'Isis, 1921), a d'abord été publié dansles revuesL'InitiationpuisLa Science Astrale.
- son élève AbelHaatan (pseudonyme de Abel Thomas) est l'auteur d'unTraité d'astrologiejudiciaire (Paris, Chamuel, 1895)
3. Henri SELVA (pseudonyme de Arthur Herrmann Vlès)
- né le 8 juin 1861 à 23h, Baden Baden (+ en Juillet 1944 à Paris)
(source De Herbais de Thun, 1944 ; & P. Guinard : courrier d'un descendant reçu le 9 mai 2008)
- auteur d'origine juive, pionnierde la recherche rationnelle et statistique avec Choisnard, fondateur dela revue éphémèreLe Déterminisme Astral (1904-1905)
- auteur d'une adaptation deMorin,La théorie des déterminations astrologiques deMorin de Villefranche (Paris, Bodin [1902]; éd. Traditionnelles,1976; 1981) et deLa domification ou construction du thème célesteen astrologie (Paris, Vigot, 1917), qui étudie une dizaine deméthodes de domification.
- son ouvrage principal resteleTraité théorique et pratique d'astrologie généthliaque(Paris, Chamuel, 1900). Les "influences astrales" serait dues àl'intégration par le système nerveux de forces suprasensibles,sous forme de rythmes dont la lumière serait l'indicateur. Selvapréconise le calcul des positions apparentes des planètespar rapport au lieu d'observation (et non leur projection sur l'écliptique)et rejette du corpus astrologique les facteurs fictifs (noeuds, parts,planètes hypothétiques...) comme ceux qui n'obéissentpas à un cycle périodique significatif.
- influence décisive sur Nicola
4. Paul CHOISNARD (pseudonyme Paul Flambart)
- né le 13 février 1867 à 23h, Tours, 47N23 0E41 (+ 9 février1930 dans la fameuse 63è année climatérique)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via Luc de Marré)
- polytechnicien, auteur d'unetrentaine d'ouvrages, fondateur de la revue éphémèreL'Influence Astrale (1913-1914), et incontestable maître àpenser de l'astrologie française du début du siècle.Ses ouvrages recouvrent les trois branches principales de la rechercheastrologique (ouvrages techniques et statistiques, réflexion d'ordreépistémologique, histoire de l'astrologie).
- auteur deInfluence astrale (Essai d'astrologie expérimentale), Paris, Chacornac, 1901;1913; 1926) : "Pour les astrologues anti-scientifiques, l'astrologie nepeut consister qu'àappliquer avec plus ou moins d'habiletéles aphorismes incohérents qui se trouvent dans les ouvragesanciens et qu'ils décorent du nom detradition, sans aucunsouci de vérification positive." (préface de l'éd.de 1913, p.31)
- auteur deLangage astral (Paris, Chacornac, 1902; 1921; 1928; 1930;5è éd. rev. 1941). Cet ouvrage, plus pratique que le précédent,contient des thèmes commentés et près de 275 données denaissance (état civil pour la plupart, ou biographies).Choisnard réinvente la représentation, zodiacale (et circulaire) du thèmenatal (cf. Otto Neugebauer & Henry Van Hoesen,Greek horoscopes, Philadelphia,American Philosophical Society, 1959, p.18) : "Je trace un cercle à douze secteurs égaux figurant,par sa circonférence, l'Écliptique(ou orbite apparentedu Soleil) avec sesdouze signes du Zodiaque." (p.68)
- auteur deLa loi d'héréditéastrale (Paris, Chacornac, 1919), qui avance l'hypothèse delois d'hérédité de nature astrale, et stipule la transmissionpar les parents d'une certaine sensibilisation planétaire, marquéepar les Angles du thème, et par suite une tendance du nouveau-néà naître sous un ciel conforme à celui de ses géniteurs.
- influence sur Michel Gauquelin qui reprendra ces hypothèses et leur donnera une nouvelle légitimité.

MON AVIS: Choisnard est le pionnierde l'astrologie empirique, "démonstrative", à prétentionscientifique, fondée sur la recherche des "faits". L'astrologieserait la seule discipline à établir des correspondancesentre les facultés humaines et les objets extérieurs.L'astro-statistique moderne naît avec lui (parmi ses prédécesseurs:Luca Gaurico et sonTractatus astrologicus, John Goad et sonAstro-Meteorologica). Cent ans après, on peut estimer que cette approche restenaïve, enracinée dans le contexte positiviste du débutdu siècle, et que les "preuves expérimentales" des "influences"planétaires suscitent bien des questionnements. Restent àl'actif de cet astrologue: sa méfiance envers toute applicationpratique de ses "résultats", sa critique de la prédictionastrologique (qu'elle soit individuelle ou collective), et son sentimentqu'il faut rester circonspect dans le domaine de la consultation, allantmême jusqu'à envisager sa suspension.
5. JULEVNO (pseudonyme de JulesEvenot)
- né le 16 mars 1845 à15h, Vannes, 47N39 2W46 (+ 1915)
(source De Herbais de Thun,1944)
(né à 16h, àQuestemberg, Morbihan, selon sa femme)
- helléniste et latiniste,traducteur de Ptolémée et de l'américain Thomas Burgoyne,auteur d'une compilation classique, leTraité d'astrologie pratique(Paris, Chacornac, 1912-1921-1927, 3 vol.)
6. Eugène CASLANT
- né le 1 décembre1865 à 22h, Nanteuil-le-Haudouin (près de Senlis), 49N08 2E48 (+ 1940)
(source De Herbais de Thun,1944)
- polytechnicien, colonel, auteurd'éphémérides perpétuelles.
- dans son principal ouvrage,Les bases élémentaires de l'astrologie, éditéà titre posthume (Paris, Éd. Traditionnelles, 1976-1978,2 vol.), Caslant se réclame d'une astrologie "scientifique" maisnon statistique. Cet ouvrage au style ampoulé reste difficile àlire.
7. Gustave-Lambert BRAHY
- né le 1 février1894 à 23h, Grivegnée (banlieue de Liège), 50N38 5E34 (+ 1989)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via Luc de Marré)
- conférencier, leaderde l'astrologie belge, fondateur en 1926 de laRevue Belge d'Astrologie,qui devientDemainen 1930.
- auteur de prédictions(astrologie mondiale) et de bulletins financiers.
- son ouvrage le plus célèbre,Fluctuations boursières et influences cosmiques (InstitutAstrologique de Belgique, 1933; 2è éd. Bruxelles, Demain,1941) est une étude des cycles économiques et boursiers.
8. Karl Ernst KRAFFT
- né le 10 mai 1900 à 12h45, Bâle, 47N33 7E35 (+ 1945)
(source état civil ; Krafft inCahiers Astrologiques, 10, Nice, 1939, p.162, etinTraité d'astro-biologie, p.172)
- conférencier international,auteur de nombreux articles et ouvrages, tant en allemand qu'en français.Soutient l'idée d'une influence de radiations d'ordre cosmique surles glandes endocrines.
- auteur desInfluences solaireset lunaires sur la naissance humaine (Paris, Maloine, 1928).
- dans son "ouvrage-culte",écrit en français, leTraité d'astro-biologie(Paris, Legrand & Lausanne, Porchet, 1939), il généralise(échantillons importants) les recherches statistiques de Choisnard,à la fois sur les activités sociales et sur l'hérédité.
- fondateur de latypocosmie,adoptée par son aîné, le psychologue suisse AdolpheFerrière (1879-1960), qui est une réflexion sur les archétypesastraux dont les combinaisons caractérisent les phénomènesdu monde visible. Il répudie l'approche statistique dont il montreles limites et les insuffisances (et dont il a été l'un desleaders), pour en revenir à une réflexion sur les symboles.
- saCorrespondence (ms University of London, Ann Arbor) offre quelques réflexions intéressantessur sa vie et sur sa pensée: cf. par exemple ses spéculationsfinancières malheureuses ("Fi pour les cours de la Bourse de NewYork ; leur dégringolade récente m'a coûté toutce que j'avais gagné cet automne, et encore de l'argent par dessus!",lettre du 28 déc. 1931) et son sentiment (sept. 1939) que ce seraientles Juifs qui ont voulu la guerre. Krafft est décédélors de son transfert au camp de Buchenwald.
- Une moitié de l'ouvrage d'Ellic Howe,Urania's children.The strange world of the astrologers(London, William Kimber, 1967)lui est consacrée (traduction française approximative en1968 ; nouvelle édition anglaise corrigée en 1984).

9. André BOUDINEAU
- né le 4 février 1891 à 7h, Villeneuve-St-Georges, 48N44 2E27 (+ 1989)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via revueL'Astrologue, 85, 1989)
- ingénieur, disciple de Choisnard, rédacteur en chef de la revueAstrologie (fondéeen 1934), vice-président de laSociété Astrologiquede France (1934-1937), président du 4è congrèsinternational d'astrologie (Paris, 1937).
- auteur desBases scientifiquesde l'astrologie (Paris, Chacornac, 1937; éd. Traditionnelles,1966; 1976), manuel technique classique à l'usage des astrologues.
10. Dom NÉROMAN (pseudonymede Pierre Rougié)
- né le 18 juin 1884 le soir, Gramat (Lot), 44N47 1E43 (+ 1953)
(source Patrice Guinard, état civil)
(né à 23h selon lui-même)
- ingénieur des mines,fondateur de l'association duCollège Astrologique de France(C.A.F.) en 1933, éditeur de la revueSous le Ciel (1936-1940),principal théoricien de l'astrologie française aprèsla disparition de Choisnard, esprit critique et vindicatif, personnalitéattachante quoiqu'en pense De Herbais de Thun.
- auteur d'une vingtaine d'ouvrages(dont certains philosophiques), parmi lesquels:Grandeur et pitiéde l'astrologie(Paris, Sorlot, 1940) [cf.09placm.html]et leTraité d'astrologie rationnelle (Paris, Sous le Ciel,1943; Paris, La Table d'Emeraude, 1982), dans lequelon peut trouver le terme "impression astrale" (p.387).

MON AVIS: L'astrologie de Néroman,spéculative, extrêmement complexe dans le détail (etpar suite impraticable), multiplie les structures, forge de nouveaux concepts,développe de nouvelles techniques (le Domigraphe), et systématiseles problématiques, tout en recherchant la cohérence internedu corpus astrologique. Les Maîtrises (Domiciles et Exaltations),qui apparaissent comme la pierre angulaire de la théorie, sont établiesd'après l'adéquation des 12 signes zodiacaux avec les "12facteurs planétaires" (incluant la Terre et les astéroïdes).Néroman veut faire table rase du passé et de la "tradition",et invite à ne pas se payer de mots eu égard à l'astrologiedite "scientifique". Il est le premier astrologue français àavoir compris l'intérêt d'une restructuration logique du corpusastrologique, qui soit indépendante à la fois d'une "tradition"à laquelle on ne se fie plus aveuglément, et de méthodesdites scientifiques (essentiellement statistiques) qui le privent de l'essentiel- sacohérence systémique. Nicola suivra la mêmevoie, avec des outils très différents.
11. Henri GOUCHON
- né le 1 mars 1898 à7h30, Roreto Chisone (près de Pinerolo, Italie), 44N59 7E06 (+ 1978)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via revueCahiers Astrologiques, 195)
- auteur, en collaboration avec Jacques Reverchon, du fameuxDictionnaire astrologique (Paris 1935-1937-1940,3 vol.; Paris, Dervy, 1975). Adepte de la triple dominante (élémentale,zodiacale et planétaire).
12. Léon LASSON
- né le 17 septembre 1901à 14h51, Saint-Bueil (près de Chambéry), 45N29 5E41 (+ 1989)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via Patrice Louaisel, in revueAstrolabe, 16)
- auteur deAstrologie mondiale: Quinze ans de paix sur l'Europe (Bruxelles, Demain, 1938). Cettetentative de réhabiliter la "prédiction" en astrologie mondialeest un véritable fiasco (Cf. de même Gabriel Trarieux d'Egmont:Que sera 1939 ? (Paris, Flammarion, 1938) et01qqa2.html, note 31)
- son meilleur ouvrage,Ceux qui nous guident (Paris, René Debresse, 1946), contenantplus de 500 données de naissance, influencera lestravaux de Michel Gauquelin. Les recherches statistiques de Lasson, appliquésau cycle journalier des planètes, et non plus au cycle annuel commesouvent chez Choisnard et Krafft, annoncent les "courbes Gauquelin" etsoulignent la présence, plus fréquente que la moyenne, auxangles du thème, d'une planète spécifique selon l'activitédu natif : Mars chez les militaires, Saturne chez les savants, mais aussiVénus chez les artistes ou encore Neptune chez les mystiques...
13. Alexandre VOLGUINE
- né le 3 mars 1903 (Grégorien)à 5h45, Novaja Praga (près de Kirovograd, Ukraine), 48N33 32E54 (+ 1976)
(source Jacques de Lescaut,600 personnalités des Poissons, Bruxelles, 1982)
- érudit, historien,et instigateur de traductions de textes anciens, fondateur desCahiersAstrologiques (Nice) en 1938, probablement la meilleure revue astrologiquefrançaise, qui paraît jusqu'en 1983.
- réhabilite le "maîtrede nativité" et développe la technique des "encadrementsplanétaires" (proche des mi-points de l'allemand Witte).
- auteur deAstrologie lunaire(Nice, Cahiers Astrologiques, 1936; Paris, Dervy, 1972) et surtout deL'ésotérismede l'astrologie (Paris, Dangles, 1953). Hostile aux recherches statistiques,étriquées et réductrices, Volguine dénonceles compromissions et concessions faites par une astrologie dévoyéeet bâtarde "à la mentalité moderne que borne le matérialisme"(p.18), et revendique une conception métaphysique, trans-historiqueet trans-culturelle, de l'astrologie, qui intègrerait les apportsindiens, chinois et mexicains.
- son meilleur texte resteL'astrologiechez les Mayas et les Aztèques (Nice, Cahiers Astrologiques,1946), encore cité par Lester Ness dans la bibliographie commentéede son ouvrage, Written in the stars: Ancient zodiac mosaics(WarrenCenter (Pennsylvania), Shangri-La Publications, 1999, p.220), lequel faitsuite à sa thèse doctorale de 1990.
- l'astrologie de Volguine abien vieilli, et sa grille de valorisation des facteurs planétaires,qui continue à être utilisée, donne des dominantessouvent fantaisistes.
14. Jean-Gaston VERDIER
- né le 6 août 1886 à 5h27, Tourcoing, 50N43 3E09 (+ ?)
(source De Herbais de Thun, 1944)
- ingénieur, auteur deCe que disent les astres (Paris, Stock, 1940; Stock,1970), manuel classique, qui s'inspire essentiellement des travaux de l'allemand Herbertvon Klöckler.
15. Jacques REVERCHON
- né le 27 mars 1909 à 0h43, Paris (+ 1985?)
(source De Herbais de Thun, 1944)
(né à 12h30, Paris 6è, selon Jacques Halbronn)
- pilier desCahiers Astrologiques (sous son nom, commesous divers pseudonymes dont Gerson-Lacroix, Brûlard, J. R., Scribe,Scrutator), collabore au 2e volume duDictionnaire astrologiquedeGouchon, ainsi qu'à son supplément, auteur d'éphéméridescycliques (1938) admirées de Krafft
- auteur d'une brochure bilingue,Valeurdes jugements et pronostics astrologiques(Yerres, 1971, cf.25rvchon.html), qui est unecritique radicale des prédictions astrologiques (et notamment destravaux d'André Barbault), participe à la vérification des donnéespour le laboratoire (L.E.R.R.C.P.) des Gauquelin, et en 1983 à la revue deFrançoise Schneider-Gauquelin.
- conclut dans son ouvrage de recherche statistique,La véritésur l'astrologie(Paris, Cahiers Astrologiques, 1978, p.70), que "l'astrologie constitueun immense champ de recherches laissé en friche depuis des siècles,au grand profit des rêveurs et des charlatans. (...) il est stupéfiantqu'à l'époque où l'on mobilise des moyens gigantesquespour l'exploration des banlieues terrestres, on se refuse, sur le mêmeplan, à consacrer ne serait-ce qu'un peu de temps (à partcelui gaspillé en sarcasmes et en jugements téméraires,doctoralement énoncés - et qui vaudront un jour ce que valentles sentences de la défunte Inquisition -), à l'étude(praticable d'emblée), de cette fascinante et mystérieuseconnexion entre l'homme et son milieu cosmique."
- son ouvrage principal reste lesNotions d'astrologie (Paris, Dangles, 1946): "Il fautrepenser l'Astrologie avant de commencer sa vérification." (p.9)
16. Armand BARBAULT (pseudonyme : Rumélius)
- né le 2 avril 1906 à 9h51, Champoulet (près de Briare), 47N40 2E55 (+ 1974)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via revueCahiers Astrologiques, 149)
- frère aînéd'André Barbault, ingénieur et alchimiste, auteur deL'ordu millième matin (Paris, J'ai Lu, 1970).
- ses premiers articles astrologiquesparaissent en 1936 dans la revueConsolation.
- auteur du traitéTechniquede l'interprétation: Les bases naturelles de l'astrologie(Paris, France-Belgique, 1947; Dervy, 1986)
17. Claire SANTAGOSTINI
- née le 9 mai 1898 à 7h, Paris (+ 1986)
(source Jacques de Lescaut, 1994, via Patrice Louaisel, in revueAstrolabe, 16)
- directrice de collège, influencée par l'anthropologie de Marcel Jousse,auteur de plusieurs ouvrages didactiques, très accessiblesau débutant, parmi lesquelsInitiation à l'astrologieglobale (Paris, éd. Traditionnelles, 1976), d'après sescours professés durant l'hiver 1953-54), etAssimil astrologique,Paris, éd. Traditionnelles, 1969; 1977).
- dans son principal ouvragethéorique,L'horoscopie cartésienne (Paris, éd.Traditionnelles, 1965), elle engage une réflexion sur l'analogie,laquelle devrait exprimer "unrapport, non une ressemblance." (p.41),et sur le symbole : "Nous ne sommes pas d'accord avec les astrologues quipensent que le Symbole (uniquement traditionnel, et d'ailleurs nondéfini) suffit pour fonder l'Astrologie, ce qui lui donnerait valeur,non seulement de concept à valeur universelle, mais aussi de cause.Ceci, du point de vue de la pensée, est inadmissible." (p.159-160).Elle se place sur "le terrain de la pensée pure (philosophique)"qu'elle oppose à la "pensée scientifique" de Nicola (p.58),comme à la recherche empirique d'André Barbault (p.25).

MON AVIS: "Santa" préconise,à l'instar de Dom Néroman et de Descartes(!), de faire tablerase du passé, afin de reconstruire l'astrologie. Astrologue-philosophe,elle avance l'idée selon laquelle l'exercice astrologique est essentiellementréflexif (à la fois théorique et pratique),ce qui suppose une confrontation permanente du discours astrologique auréel, et critique la stérilité d'un empirisme brutqui ne déboucherait pas sur une modélisation. Une autre deses idées, tout aussi importante, concerne la nécessitéd'une approche constructiviste du thème par soninterprétationglobale, laquelle nécessite une hiérarchisation des facteurs(valorisations planétaires), une subordination des planètesles unes aux autres (notion de "chaîne planétaire"), et finalementunesimplification du thème, faute de quoi cette globalisationresterait hors de portée des capacités de l'esprit. Il enrésulte une critique des manuels standard : "Toutes ces significations[planètes dans les signes, planètes dans les maisons, aspects...]ont une valeur certaine dedocumentation, mais seulement de documentation."(inCahiers Astrologiques, 104, 1963, p.175). Ces excellentes idéesont eu une influence décisive sur toute une générationde praticiens et donné naissance à une sorte de spécificitéfrançaise. Claire Santagostini est la première grande damede l'astrologie française, et l'intérêt des travauxde son aînée Janduz, alias Jeanne Duzéa (1874-1954),reste moindre.
18. Alexander RUPERTI
- né le 23 mai 1913 à22h08, Stuttgart, 48N46 9E11 (+ 1998)
(source Jacques de Lescaut,1994, via Lois Rodden,AstroData News, 3, 1986)
- conférencier international,naturalisé anglais, disciple de Dane Rudhyar dont il diffuse l'enseignement(astrologie dite humaniste et transpersonnelle) au sein de sonRéseaud'Astrologie Humaniste, auteur de nombreux articles.
- ses ouvrages principaux sontleCours sur l'astrologie psychologique de Rudhyar(Bruxelles,1948-49, 2 vol.), et son ouvrageLes cycles du devenir (Cyclesof becoming); tr. fr. Marief Cavaignac, Monaco, Le Rocher, 1981).
19. André BARBAULT
- né le 1 octobre 1921à 17h, Champignelles (Yonne), 47N47 3E03.
(source lui-même, dans divers ouvrages)
- auteur d'une cinquantained'ouvrages. Pionnier, avec Nicola, de l'interprétation astrologique"prêt-à-porter" (Astroflash 1967), fondateur de la revueL'Astrologueen 1968. Il est devenu au fil du temps une autorité en astrologiemondiale.
- a bénéficiédes enseignements de son frère Armand, de son "maître" Jean Carteretet de Claire Santagostini.
- son ouvrageDe la psychanalyseà l'astrologie (Paris, Le Seuil, 1961) a pour ambition de "rehausserl'astrologie au niveau de la psychologie" (p.30), en la parant d'assimilationsfreudiennes et néo-freudiennes discutables (Soleil-Père,Lune-Mère, Mars-Fils ...), en explorant les stades de l'enfanceoedipienne, et en réinterprétant la diversité caractérielleà travers des "types" et "complexes" (Icare, Prométhée,Caïn...) hérités du philosophe Gaston Bachelard.
- dans son principal ouvrage,Les astres et l'histoire (Paris, Pauvert, 1967), Barbault proposeune lecture astrologique de l'histoire récente à partir descycles combinés des planètes lentes (de Jupiter àPluton).
MON AVIS: André Barbaulta la corde "philosophique" en dépit de son approche nettement empiriste,même si son interprétation caractérologique et "symboliste"des facteurs astrologiques doit beaucoup à ses confrères.Au fil des années, il s'est spécialisé dans la prévision,notamment collective, selon lui le seul moyen de faire valoir le fait astrologique.Malheureusement l'indice de concentration planétaire, qu'il a héritéde Gouchon, indique des minimas pour 1914-18, 1942-45, mais aussi pour1954-57 et 1981-85, années annoncées d'un bouleversementmajeur qui ne s'est pas produit. Les cycles combinés des planèteslentes semblent avoir donné au moins un résultat conséquent:celui de la chute du régime soviétique pour la conjonctionSaturne-Neptune de 1989. Reste à savoir si ce "résultat expérimental"n'est pas l'arbre qui cache la forêt. On peut rester sceptique surla question de savoir si les cycles planétaires peuvent prêterà un pronostic de nature événementielle, et s'interrogersur les raisons qui font que telle puissance géopolitique se trouveraitassociée à tel moment de son histoire à un cycle donnéplutôt qu'à un autre. L'approche empiriste ne fournit aucundébut de réponse, ni même une quelconque tentative de formalisationdu modèle.
Cf.Valeur des Jugements et Pronostics Astrologiques
20. Michel GAUQUELIN
- né le 13 novembre 1928à 22h15, Paris 14 (+ 20 mai 1991 (suicide) dans la 63è annéeclimatérique)
(source Jacques de Lescaut, 1994)
- marié de 1954 à1985 à Marie Schneider (Françoise Gauquelin) qui déclare: "He was something ofa medieval tyrant, not easy to live with."
- auteur de nombreux ouvrageset articles, publiés en plusieurs langues (une bibliographie comprenant150 références a été publiée par SuitbertErtel dansAstro-Psychological Problems, 8.2, 1992)
- ses premiers ouvrages,L'influence des astres (Paris, Dauphin, 1955, contenant les donnéesde naissance de 5756 individus) etLes hommes et les astres (Paris, Denoël, 1960) restentles plus significatifs (cf. ma critique in01qapa1.html , vers la note 56,&02domi2.html , vers la note 40).
-La vérité sur l'astrologie(Oxford, 1983; trad.fr., Monaco, Le Rocher, 1985), à la fois bilan et testament, d'abord écrit enanglais, reprend le titre d'un ouvrage de Reverchon.

MON AVIS: Cet astrologue "malgrélui", à l'influence considérable au-delà mêmedes milieux astrologiques, a critiqué la méthodologie désuètede ses prédécesseurs (Choisnard, von Klöckler, Krafft,Lasson) et introduit les corrections astronomiques et démographiquesnécessaires à la fiabilité de la recherche psycho-statistique.Les influences astrales ne concernerait que 4 puis 5 planètes (Mars,Lune, Saturne, Jupiter et Vénus): les "planètes Gauquelin"qui sont les planètes "médianes" (niveau "Existence" du R.E.T.de Nicola: cf. infra), répondent aux présupposés existentielsconcrets (catégories socio-professionnelles, traits de caractèrespatents) mis en oeuvre par la statistique pour les tester.
L'effet planétaire "découvert" par Gauquelin, réelou imaginaire, produit avec probité ou légèrementtronqué (qu'importe!), continue à alimenter les débatsinterminables des sceptiques et zététiciens neuro-pyrrhonisés,et de leurs adversaires, rehaussés d'appareillages de complexitétechnique croissante pour aboutir à des constats toujours plus indécis.Le mérite de Michel Gauquelin, et de Françoise, aura au moinsété de relancer le pavé de l'astrologie dans la mareétale de la foi rationaliste, dont les dévots ne peuventplus désormais s'attaquer avec la même légèretéque celle portée à d'autres produits de l'irrationnel penchantde l'esprit humain, sans ressentir quelques sueurs froides remonter ausiège de leur raison impériale.
21. Jean-Pierre NICOLA
- né le 8 mai 1929 à 8h, Nice, 43N42 7E15
(sources : Patrice Guinard (r.p.: 1979) et Jacques de Lescaut, 1994)
- a eu une influence décisive sur de nombreux astrologues, et pourélèves Yves Lenoble, Max Lejbowicz, les belges Yves Thieffry et JacquesVanaise, Françoise Hardy, Catherine Aubier, Jean-Pierre Vezien, BernardBlanchet, Jean-Paul Citron, etc
- rédacteur en chef des revuesCarré,Astrologique(1976-1979), et lesCahiers Conditionalistes (depuis 1980).
- auteur de recherches astrométriquessur le système solaire en 1971 et 1992: (cf.06syssol.html)et d'une tentative de rationalisation du corpus astrologique.
- ses deux principaux ouvragesrestentLa condition solaire (Paris, éd. Traditionnelles,1965) etPour une astrologie moderne (Paris, Le Seuil, 1977).
- a élaboré uncertain nombre de modèles ayant pour fonction d'assainir le corpusastrologique et d'automatiser l'interprétation: "Nous créerons un jour desrobots à comportement-type. La voie est ouverte à un ingénieur habile, ilsuffit de concevoir des machines réagissant à des signaux combinant le simpleet le complexe, l'intense et le faible. (...) L'horoscope d'un Êtreconcerne strictement la partie robot." ("Harmonie du monde" inCahiersAstrologiques, 108, Nice, 1964, p.31-32). Ces modèles sontlargement analysés et discutés dans ma thèse: le zodiaqueréflexologique (cf.16zodi.html), d'aprèsles travaux du psychologue russe Ivan Pavlov (cf.16pavlov.html), la grille planétairedu R.E.T. (cf.08planet.html), le système S.O.R.I.appliqué aux 12 maisons classiques (cf.02domi2.html, note 46) et la théorie des Ages planétaires d'aprèsleurs révolutions sidérales (cf.24cyclas.html).
MON AVIS: Cette réinterprétationdu corpus débouche moins sur une véritable cohérencesystémique, que sur une utilisation ostentatoire des outils classiquesde l'astrologue, non exempte d'un jargon qui redouble celui déjàutilisé par l'interprète de cabinet face à son clientprofane. Le discours conditionaliste est présenté comme unerévélation intouchable. Nicola admet difficilement la critiqueet préfère fonctionner en circuit fermé, plutôtque de se mêler aux autres astrologues. C'est ainsi qu'au fil dutemps, il s'est séparé, comme Freud quelques décenniesauparavant, de ses meilleurs collaborateurs. Il reste l'éternelennemi d'André Barbault dont il critique le laxisme, et l'hostilitéà son égard. Leurs querelles stériles et sempiternellessont légendaires dans le milieu astrologique français. Cequi est pitoyable, c'est que Nicola a usé des mêmes agissementset procédés d'intimidation vis-à-vis de ses premierscollaborateurs que ceux qu'il dénonce chez son rival. Ce qui estamusant, c'est que leurs approches, en dépit de leurs divergences,et avec le recul que peut donner la connaissance des pratiques en vigueurhors de l'hexagone, restent assez proches: utilisation du même corpusastrologique, importance comparable donnée aux planètes età leurs cycles par rapport aux autres facteurs, une certaine méfiancevis-à-vis des maisons, une extrême prudence à l'égardde l'astrologie horaire...
22. Françoise SCHNEIDER-GAUQUELIN (née Marie Schneider)
- née le 19 juin 1929 à 4h30, Lignières (Suisse), 47N05, 7E04 (source Patrice Guinard)
(lieu et heure de naissance rectifiés par elle-même via sa mère)
- décédée le 10 août 2007 à Joigny,47N59, 3E24. Enterrée au cimetière de Joigny.
(source : Patrice Guinard : )
- mariée le 6 novembre 1954 à Michel Gauquelin (divorcéele 26 septembre 1985)
- dirige une revue (en anglais) de recherche psycho-statistique,Astro-PsychologicalProblems (1982-1995), peu connue en France, mais très appréciéepar les Anglo-saxons.
- auteur d'ouvrages de psychologie appliquée, desMéthodespour étudier la répartition des astres dans le mouvementdiurne (Paris, 1957, en collaboration avec Michel Gauquelin), de Psychologyof the Planets (San Diego, ACS Publications, 1982 ; trad. fr. Paris, Astro-PsychologicalPublications, 1985 ; trad. all. Freiburg, 1987), desProblèmesde l'heure résolus pour le monde entier(Paris, Trédaniel,1987), et avec son mari, des célèbresCoordonnées natales et planétaires. Collaboratrice et amie du CURA.
MON AVIS: Son apport dans les travaux "Gauquelin" a étéconsidérable, notamment dans la recherche des données denaissance et la mise en place technique des procédures statistiques,alors que reviennent à son mari Michel les intuitions initiales(qui sont d'ailleurs celles de ses prédécesseurs, notammentde Lasson), la volonté d'obtenir des résultats, et l'écriturede la plupart des ouvrages. Françoise Gauquelin a montréà travers son journal qu'elle était un chercheur de premierplan, un chercheur "dans l'âme". Elle ne croit qu'aux résultatsqu'elle a mis en place, et conserve une attitude très sceptique,si ce n'est hostile, vis-à-vis des pratiques courantes. Elle resteraprobablement l'autre grande dame de l'astrologie française du XXesiècle.



23. Daniel VERNEY
- né le 6 avril 1935 à 12h30, Brest, 48N24 4W29
(source Patrice Guinard, r.p.)
- polytechnicien, fonde une école d'astrologie avant de prendre ses distances vis-à-visdu milieu astrologique, sans doute pour des raisons qu'on devinera aisément(cf. mon éditorial de nov. 2000:09ed1tem.html).
- dans son premier ouvrage,Fondements et avenir de l'astrologie (Paris, Fayard, 1974), lequelfigure en vedette de la rubrique "Astrologie" dans une des bibles des post-soixante-huitards(Le catalogue des ressources, vol. 3, Paris, Librairies Alternative& Parallèles, 1977, p.791), il tente de modéliser leréel astronomique selon une certaine logique intrinsèqueau Septénaire, élargi aux trois trans-saturniennes et auxastéroïdes, en accord avec la "structure absolue" (àbase sénaire) mise en place par Raymond Abellio dans son ouvragede 1965. Ainsi les planètes à elles seules suffiraient àrendre compte du corpus astrologique dans sa totalité.
- son second ouvrage,L'astrologieet la science future du psychisme (Monaco, Le Rocher, 1987), est uneréflexion philosophique sur l'astrologie, placée sur le terraindes structures (et non plus de l'énergie, comme dans l'ouvrage précédent)et du psychique (et non du psychologique ou du psycho-mental). Le psychiqueétant la réalité infra-mentale "sans laquelle nousne serions rien" (p.277). On pourra cependant regretter l'orientation lacanienne de l'auteur.

24. Jacques HALBRONN
- né le 1 décembre 1947 à 11h25, Paris 17 (à 12h30 selon sa mère)
(source Patrice Guinard, r.p.)
- docteur de l'université(plusieurs thèses), historien et ethnologue du milieu astrologique,organisateur de congrès d'astrologues depuis 1975.
- auteur d'une dizaine d'ouvrages et de plus de trente articles. SonGuideastrologique (1981; 1984; 1992; 1994; 1995; 1996; 1997) reprend l'idée de De Herbais De Thund'un répertoire des astrologues et de leurs activités (cf. le compte-rendu deDominique Devie sur la version 1994, inCahiersde Recherches et d'Études Traditionnelles, 6, 1994).
- a réussi "la gageure" dans la bibliographie de son article"Astrologie" de l'EncyclopaediaUniversalis (1992) à ne citer, parmi la vingtaine d'ouvragesmentionnés, que 3 ouvrages pour lesquels il n'est pas directementconcerné en tant qu'auteur ou éditeur. C'est dire le sérieuxde l'intelligentsia académique en ce qui concerne le sujet.
- dans sa longue introduction à la réédition tronquéede l'Histoire de l'astrologiede Serge Hutin (Paris, Artefact, 1986),il considère l'astrologie comme une réalité essentiellementculturelle: la relation entre les astres et les hommes se limiterait à"Un lien déclenché par l'homme lui-même." (p.144).On attend toujours les analyses historiques qui pourraient justifierce "lamarckisme culturel".
- son ouvrage le plus utileresteLa vie astrologique il y a cent ans (d'Alan Leo à F. Ch.Barlet), Paris, Grande Conjonction & Trédaniel, 1992.
- s'intéresse au phénomène prophétique.
MON AVIS: chercheur solitaire,historien et sociologue intempestif, organisateur colériquede colloques, observateur querelleur de la vie astrologique, personnagecaractériel et mégalomane, Halbronn est une sorte de Socratedu milieu astrologique français. Il cherche à accoucher lesconsciences et exerce une sorte de maïeutique dualiste qui resteignorée par la plupart des astrologues et incompréhensiblepour le "croyant": "L'astrologie serait donc, au bout du compte, une chosetrop sérieuse pour être confiée à des astrologueset la consultation une rencontre trop importante pour ne pas êtrerepensée au deuxième degré." (inL'astrologue faceà son client (Les ficelles du métier), Paris, GrandeConjonction, 1995, p.46). Il soutient successivement dans ses ouvragesles thèses les plus contradictoires: de "l'astrologie sensorielle" (1977) àla "cosmothérapie" (1995), ou de "l'astrologie du Tarot" (1983) à "l'astrologiestellaire" (2000); il approfondit le superficiel,donne de l'éclat au plus banal. Au fil du temps il a acquis le sentimentd'être devenu une sorte de directeur d'un hôpital de fous.Souvent en rapport (et par réaction) avec certaines discussionsqu'il a eu avec moi depuis 1983, il a développé des problématiquestoujours plus complexes. Halbronn est meilleur orateur qu'écrivain. Ilbrille dans la confrontation, et a atteintdernièrement (en décembre 2000, lors du colloque CURA-MAUde Paris) le sommet de son art. En élaborant de nouvellesthéories "quasi-astrologiques", il a peaufiné sa machinedialectique et déplacé la frontière entreastrologie et anti-astrologie. Il apparaît à présentque toute l'argumentation anti-astrologique commune (d'abord celle desastronomes, mais surtout celle issue des milieux universitaires, d'orientationsociologique ou historiciste) reste à un niveau très en-deçàdes problématiques qu'il a su mettre en place, insidieuses et alambiquées,mais néanmoins salutaires et viviviantes pour toute réflexionportant sur le fait astrologique.
Il semble cependant qu'avec l'âge, Halbronn soit devenu incapablede soutenir des discussions adultes et argumentées : irrespect deses interlocuteurs, rejet par principe de l'argumentation adverse, réorientationdu débat quand ses observations se révèlent caduques, manipulationd'erreurs extérieures au débat, accumulation de contradictions sansgarde-fous, logorrhée d'opinions spécieuses et d'extravagances dogmatiques ...L'essentiel, à ce stade aggravé, n'est pas la vérité,mais la joute de nature "politicienne". Ce qui compte pour lui n'est pas laréalité, mais l'effet produit par son discours sur un public d'autant pluscrédule qu'il ignore en grande partie les exigences techniques du débat.C'est ainsi que son récent canular relatif aux centuries de Nostradamus(qui auraient été fabriquées par des faussaires duXVIIe siècle) ne peut se développer qu'en s'adressant àdes interlocuteurs qui ignorent presque tout des premières éditions.Halbronn en est ainsi amené à s'adresser à un publicde moins en moins mûr pour asseoir des spéculations farfelues quirelèvent essentiellement de la mystification.
25. Autres textes importants
Jean MAVÉRIC (pseudonymede Petitjean),La réforme des bases de l'astrologie traditionnelle,(Paris, Alfred Leclerc, 1912)
- un des rares ouvrages françaisà proposer un modèle original des Maîtrises.
Louis HORICKS (1900-1992) &Henriette MICHAUX,Traité pratique d'astrologie mondiale(Nice,Les Soirées Astrologiques, 1941)
- cet ouvrage (avant ceux deMichel de Socoa, Dane Rudhyar, Robert Doolaard, André Barbault,San Miguel de Pablos...) avance la possibilité d'une analyse desgrandes mutations historiques en fonction des conjonctions des planèteslentes, et notamment des cycles Pluton-Neptune et Neptune-Uranus.
Charles DE HERBAIS DE THUN (1862-1946),Encyclopédie du mouvement astrologique de langue françaiseau XXème siècle (Bruxelles, Demain, 1944)
- document unique sur la vieastrologique du début du siècle, préfacé parson compatriote Brahy, comprenant un précieux répertoired'astrologues (dates et heures de naissance, carrières, activités,publications, opinions...)
- on peut cependant regretterle penchant de l'auteur pour l'anecdote au détriment du contenudes ouvrages, ainsi que son esprit étriqué et partisan (notammenten ce qui concerne Néroman).
- influence sur Halbronn quisera le deuxième observateur de la vie astrologique française.
Marcelle SENARD (1879-1971),Le Zodiaque, clef de l'ontologie, appliqué à la psychologie(Lausanne, 1948; Paris, éd. Traditionnelles, 1967; 1984)
- cet ouvrage très documentétente de lier la connaissance des mythes occidentaux et orientaux àl'interprétation psychologique des signes zodiacaux: "C'est en approfondissantlepsychisme jusqu'à ses origines les plus archaïquesque se trouve la source commune des énergiesastrales etmythiques, ce qui explique leur concordance." (p.XII)
Robert DAX (1902-1982),Psychologiezodiacale (Vichy, 1950; Paris, Arista, 1983)
- ces remarquables portraitsdes 12 signes zodiacaux, de la "documentation" (Santagostini) de premierchoix, ont fortement influencé ceux de Nicola.
Michel AUPHAN,L'astrologie confirmée par la science (Neuchâtel, LaColombe, 1956)
- Une tentative de modélisation théorique des "influencesastrales": un rayonnement vibratoire (dont on ignore la nature et le moded'interaction avec la matière vivante), émis par le Soleil,serait à la fois réfléchi par chaque planète,et réfracté en formant à l'intérieur dechacune d'elles un système d'ondes stationnaires.
Jacques de LESCAUT (1939-1995),Encyclopédiemondiale des astrologues (série A, volume 1), Blonay-sur-Vevey(Suisse), 1994
- Ce recueil de 1225 donnéesa servi de base, avec l'ouvrage de De Herbais de Thun, pour les donnéesde naissance des astrologues présentés dans cette étude.
Didier BÉTOURNÉ& Zoé FACHAN,Traité d'astrologie contemporaine(Paris, P.U.F., 1990)
- le thème natal renfermeun conte propre à chacun, que l'habileté de l'interprète-astrologuerestitue plus ou moins bien : "L'astrologue fait le pari que la mythologiequ'il lit dans une carte du ciel fera écho sur celui qui est néà cet instant du temps, que le natif osera se faire démiurgeet renouveler le mythe qu'on a représenté pour lui." (p.286)Les facteurs astrologiques sont des mots, et le zodiaque une combinatoire.L'interprétation du thème est une dramaturgie. L'astrologuedoit tenter de raconter et de mettre en scène l'histoire de son patient.L'imagination de l'interprète fait le reste. Mais on peut s'interroger si cene sont pas les auteurs qui nous racontent des histoires.
Patrice GUINARD,L'astrologie: Fondements, logique et perspectives (Paris, Sorbonne, Thèsede doctorat, 1993)
- thèse d'astro-philosophiediffusée sur le site du CURA (nouvelle version 1999-2004, cf.pg.html).
Épilogue
On pourrait être tentéde regrouper les astrologues en 4 écoles:
L'astrologie empirique àorientation prédictive (Brahy, Lasson, André Barbault) quiconcerne essentiellement l'astrologie mondiale, mais peut être l'objetd'applications individuelles. Elle s'appuie essentiellement sur l'observationdes phénomènes visibles et sur les "faits".
L'astrologie psycho-symbolique(Julevno, Volguine, Ruperti, Gouchon) qui raisonne à partir d'unesaisie directe des symboles supposés et de leur confrontation àla diversité psychologique. Elle s'applique essentiellement àl'interprétation du thème et s'appuie sur l'analogie et lerespect d'une certaine tradition.
L'astrologie constructiviste(Selva, Dom Néroman, Nicola, Verney) qui s'interroge sur la possibilitéet le fonctionnement du phénomène astrologique, et essayed'en rendre compte par un nouveau modèle. Elle s'attache àdéfinir une certaine logique derrière les faits, àretrouver la cohérence interne des structures astrologiques, età reformuler le corpus.
L'astro-statistique (Choisnard,le premier Krafft, Michel et Françoise Gauquelin) cherche àvalider ou à invalider certains postulats classiques de l'astrologie,ou encore à en trouver de nouveaux. Elle s'appuie sur une psychologieempirique (traits de caractères) et sur la notion de catégoriesocio-professionnelle.
Les trois premières catégoriesrecouvrent plus ou moins les trois courants principaux (astromantic, typologic,soteriologic) analysés par Brad Kochunas, lequel ne rend pas comptedes recherches psycho-statistiques, dans "The Practice of ContemporaryAstrology" (cf.06kochu1.html ). Je croisque l'astrologue de demain devra tirer les conséquences des apportsrespectifs de chacun de ces courants.
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