Le 13 décembre 2007, je recevais d'un inconnu le message suivant: "Vous serait-il possible de mettre à la disposition des chercheurs,l'intégralité de l'oeuvre de Nostradamus recomposéepar vos soins, avec l'ensemble des quatrains?" (cf. forum du ). Le31 mai 1985, il y a tout juste 23 ans, se tenait à Salon uncolloque consacré au projet d'une "édition critique des Centuries"-- modeste projet et de peu d'envergure compte tenu des récentesdécouvertes de textes essentiels qu'on avait cru perdus, et de l'importancedécisive des supposées "oeuvres annexes" de Nostradamus,almanachs et pronostications notamment, et des perles qu'on peut y trouverpour la compréhension du projet prophétique de Nostradamus,de son écriture, et des relations avec ses détracteurs de l'époque.
A Salon, le comité auto-missionné de spécialistesréunissait, outre l'invité et regretté Daniel Ruzo (†), Jean Céard,Michel Simonin (†), Jean Dupèbe, Robert Amadou (†) et Michel Chomarat.Le projet d'établissement du texte n'a jamais vu le jour. Et 23ans après, on en est toujours au point mort. Certains de ces spécialistes,malgré leurs entrées dans les officines académiqueset chez divers éditeurs, ont semble-t-il depuis bien longtemps cesséde s'intéresser au prophète astrophile provençal, à supposer chezcertains qu'ils s'y soient jamais intéressés.Noverunt isti locum sibi habere, qui tamen ad eum colendum constant esseinhabiles, sachant occuper le terrain, mais s'avèrant incapables de le cultiver.
Où en est-on aujourd'hui ? : une édition critique assezmédiocre des 353 premiers quatrains des centuries (Brind'Amour,1996), une édition partielle des "présages"de Nostradamus (de 1550 à 1559 seulement) à partir d'un recueil de Chavigny, avectoutes les transformations que ce compilateur a fait subir aux textes originaux(Chevignard, 1999), et l'édition insuffisante et fautivedes seules sept premières centuries par le seiziémiste parisienBruno Petey-Girard (2003) d'après l'une des quatre ou cinq éditionsRigaud datées de 1568 (l'édition A), excluant arbitrairement les centuries VIII, IX etX, parues en 1558 et que l'éditeur croit posthumes ! C'est bien peu (cf. maProposition en forme d'épilogue auCN 59).
Plus récemment, une édition corrompue et caduque des Prophéties, ignorante des recherches récentes sur le texte nostradamien (Penguin Books, 2012), et publiée à New York,a reçu l'aide et l'appui du ministère français des affaires étrangères (cf.CN 200) ! Leniveau d'obscurantisme semble indécrottable et définitif. Ala Pléiade, en cette Mecque de l'édition parisienne devant laquelle même Céline avait baissé saculotte, des nullités littéraires ont réussi à s'introduire, et les auteurs mineurs des siècles antérieurs, que nul ne lit vraiment, sont collectésà la pelle, alors que Nostradamus dont la modernité, l'acuité et le génie verbal surpassent largement ceux de la plupart des classiques et dont la voix continue de hanter laconscience collective internationale hors tutelle institutionnelle depuis quatre à cinq siècles, est toujours lamentablement ignoré.
Depuis 2006, j'ai édité au ,sans soutien d'aucune sorte et parallèlement àmes recherches bibliographiques, philologiques, herméneutiques etcryptographiques, partiellement ou totalement -- et si partiellement, pardéfiance envers les pilleurs (blogueurs et wikipèdes, pop-nostradamistes, ou mêmeuniversitaires), la quasi totalité de la quarantaine d'ouvrages et opusculesnostradamiens (cf. les textes édités autableau du CN 190). Alorsje demande aux éditeurs enthousiastes s'il en existe, aux courageux et aux inconscients, aux cupides comme aux désintéressés: A quand une édition aussi complète que possible des oeuvres de Nostradamus ?
Salon de Provence, ce 31 mai 2008 (et toujours d'actualité en mai 2018 après 10 ans)
Dr. Patrice Guinard, Mensa since 1978,Vectigal minimum habens laboris gaudio compensans.
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01-06-2008 ; updated 12-05-2018
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