Les mondes de l’écrit à l’époque moderne renvoient à la vitalité profuse de pratiques scripturaires présentes dans toutes les activités sociales. Les nouveaux formats imprimés – qui ne font pas disparaître, tant s’en faut, le manuscrit – démultiplient les informations. La factualité, le renseignement, l’argument, l’observation sont désormais stabilisés en caractères typographiques. De nouveaux publics, de nouvelles situations de lecture et de nouveaux médias (la presse notamment) supportent et donnent corps à cette mutation profonde de l’information à l’époque moderne.
The worlds of the writing word in the early modern age are a reference to the profuse vitality of scriptural practices present in all social activities. The new printed forms – which do not make the manuscript disappear – multiply the information. The fact, the data, the ideas, the observation are stabilized in typographic characters. New publics, reading situations and media (like the press) support and give substance to this deep mutation of early modern information.
1L’invention de l’imprimerie à caractères mobiles par Gutenberg au 15e siècle a longtemps été considérée comme un des marqueurs principaux du début de l’époque moderne en Europe occidentale, avec la prise – ou la chute – de Constantinople en 1453 ou encore la « découverte » des Amériques par Christophe Colomb. Point d’inflexion majeure dans l’histoire des savoirs, du livre et de la culture, l’imprimerie a considérablement transformé les façons d’informer et de communiquer. Cette révolution technologique s’adosse à un changement d’échelle quant à la diffusion et l’usage du papier en Europe depuis la « révolution du papier » du 13e siècle, elle-même enracinée dans celle, « documentaire » cette fois, amorcée au siècle précédent1.
2Que l’imprimé ait opéré à partir du 15e siècle comme un puissant « agent de transformation » des cultures européennes et extra-européennes relève désormais de l’évidence, comme l’atteste le succès de la notion, pourtant discutée, de « révolution de l’imprimé2 ». Élément de rupture sur le plan technologique tout autant que produit de mutations antérieures, l’imprimé se trouve historiquement investi d’une force politique, sociale, économique et technique incomparable. L’invention de l’imprimerie est-elle à l’origine de la première société de l’information ? Pour prendre pleinement la mesure de ce qui se passe et se transforme dans cette Europe de la première modernité documentaire, il faut enrichir le questionnaire de la convergence des écrits qui structurent des mises en forme très variées de l’information, le surgissement de l’impression en Europe à la fin du Moyen Âge ne signifiant nullement la disparition des pratiques manuscrites3.
3Nous mettons ici nos pas dans ceux de l’archéologie du texte, et particulièrement de l’archéologie du texte médiéval, dont l’approche a fortement été influencée par la réception des travaux des anthropologues britanniques, lesquels ont notamment conduit à interroger à nouveaux frais le « développement de modes d’accumulation et de traitements spécifiques de l’information, qui permettent de lier l’émergence de formes de rationalité et de domination sociale à l’évolution historique du système communicationnel4 ». Cette démarche, que nous souhaitons étendre dans ces pages à l’époque dite « moderne », invite à « faire une histoire de l’écrit qui ne se réduise pas à retracer l’évolution des formes, des techniques et des savoir-faire, mais qui replace cette question au cœur d’une histoire culturelle et sociale des savoirs et des pouvoirs5 ».
4Il nous faut pour commencer mieux définir le terme « information ». Dans les différents dictionnaires de langue, il apparaît comme synonyme de renseignement, sur quelqu’un ou quelque chose, et prend généralement le sens de fait ou d’événement porté à la connaissance d’un public plus ou moins large. Et, par extension, il peut renvoyer aussi aux nouvelles communiquées par l’intermédiaire d’un média dit « d’information » : presse, télévision, etc. Des mêmes dictionnaires n’est pas complètement absente l’idée selon laquelle l’information constitue également une action, celle d’informer, c’est-à-dire de tenir quelqu’un au courant de quelque chose.
5Qu’il renvoie donc au fait porté à la connaissance d’un public au moyen d’un support particulier ou au processus qui mène à la construction et à la communication de ce fait, le mot lui-même est peu présent dans les sources de l’époque moderne. Celles-ci lui préfèrent d’autres termes, comme « avis » et « aviser » par exemple6. Dans leDictionnaire de Furetière, l’« information » apparaît de prime abord comme un « terme de Palais », qui désigne un moment particulier de la procédure. Mais, à l’entrée « informer », l’auteur constate qu’une nouvelle acception s’est progressivement imposée depuis la fin du Moyen Âge. Et informer de signifier alors de manière de plus en plus « ordinaire » : « descouvrir, connoistre, apprendre la verité de quelque chose ». Furetière complète en affirmant aussi qu’un « Prince doit estre informé des moindres choses qui se passent dans son Estat… de la verité avant que d’asseoir son jugement7 ». Il contribue de la sorte à lier, de façon moderne peut-être, l’information et la prise de décision politique, l’information et le bon gouvernement.
6S’intéresser à l’information à l’époque moderne implique de suivre, en contexte, les formes scripturaires des relations, ce qui permet de croiser profitablement les questions relatives aux circuits postaux, aux médias, aux manières de structurer les données et de diffuser les contenus, aux techniques d’impression ou de production et d’usage du papier, aux pratiques d’écriture, de réécriture et de lecture. On le voit, si le concept d’information est distinct de celui de communication – davantage centré sur les modalités instrumentales de l’échange8 –, les deux demeurent toutefois irrémédiablement enchâssés.
7Alors que la plupart des historien·nes ont tendance à assimiler l’information au renseignement ou à la nouvelle, et donc en quelque sorte l’information aux informations, et que l’on trouve souvent comme hypertrophié le résultat (le support, l’information-fait) au détriment des pratiques et du processus (l’information-action, la factualisation, les usages), ces dernières dimensions s’avèrent particulièrement intéressantes sur le plan heuristique. En ce sens, le dossier que nous présentons ici ne porte pas tant sur les nouvelles et leur circulation, les renseignements, les connaissances médiatisées, que sur les processus et les procédés, qui ont mené, dans des contextes sociaux et institutionnels distincts mais comparables, à transformer en profondeur le rapport des uns et des autres à l’information, ainsi que l’idée d’information elle-même.
8Sur le plan historiographique, méthodologique et épistémique, l’histoire de l’information appelle au décloisonnement. La structuration progressive des États, la régulation des flux de courriers, l’organisation nouvelle des relations internationales, plus régulières également suite à l’envoi de résidents permanents, la stabilisation des relations commerciales et bancaires à l’échelle du continent et au-delà, les nervures discernables d’une République des lettres, l’affirmation d’institutions productrices (ou reproductrices) de normes, de règlements et de procédures, la progressive élaboration de circuits médiatiques stabilisés, tous ces phénomènes contemporains ont souvent été étudiés de manière isolée alors que, dans de nombreux cas, ils se révèlent étroitement associés. Ces différentes dynamiques sociales, culturelles ou politiques participent de la configuration conjointe – et parfois commune – de l’autorité politique moderne, du premier âge capitaliste et d’une distinction sociale nouvelle, dont l’histoire comme les moyens sont en grande partie mutualisés, connectés, similaires même dans certains cas.
9Dans cette perspective, imprimés et manuscrits participent d’une même articulation des pratiques discursives et de l’agentivité modernes. S’étend et se ramifie alors en Europe une société de l’écrit, d’un écrit en mutation, à partir des ruptures technologiques nouvellement opérées autant que des structures, normes et pratiques héritées des siècles précédents. Émerge donc une société hybride sur le plan scriptural et plurielle sur le plan sociologique, une première société de l’information.
10L’invention de l’imprimerie à caractères mobiles a trop souvent été considérée comme une rupture radicale, comme une révolution, comme l’indispensable étape intermédiaire entre une civilisation de l’oral, nécessairement primaire, et celle, résolument moderne cette fois, du numérique. Incontestablement les nouvelles techniques d’impression ont démultiplié les possibilités de diffusion des textes. L’information est solidaire des modalités d’appréhension des écrits ; elle circule d’autant mieux que le nombre de lectrices et de lecteurs est plus important ; elle nourrit la vie sociale à la fois dans sa saisie collective comme dans les premiers développements d’une lecture pour soi, dans l’intimité, relative, d’un bureau ou d’une bibliothèque. Mais c’est alors la pluralisation des occasions de lecture qui semble surtout progressivement instaurer l’information comme un élément structurant de la vie quotidienne des sociétés européennes.
11De nouveaux médias sont inventés tout au long de l’époque moderne, visant à satisfaire (ou à susciter) les demandes de groupes sociaux plus ou moins connectés, cherchant, triant et diffusant des informations spécifiques. Longtemps, en matière d’histoire de l’information, l’entreprise généalogique a prévalu. Il s’agissait alors, non sans arrière-pensées campanilistes, d’affirmer que telle ville, telle région ou telle nation avait été la première à se doter de tel ou tel média, et particulièrement des journaux modernes. Les approches ont été ensuite enrichies par l’analyse des milieux dans lesquels ces médias avaient pris forme et circulé. C’est particulièrement le cas pour l’histoire des premiers médias d’information périodique, dont il a pu être montré qu’ils avaient d’abord été formés dans les milieux du négoce, de la banque et de la marchandise, via les lettres et les bulletins d’information adressés directement, puis de plus en plus de manière circulaire à l’intérieur comme sur les marges des groupes concernés9. L’histoire de l’information publique serait alors autant celle d’une grande connexion10, que d’une vaste contagion. La circulation dans l’espace et la diffusion au sein de la société des nouveaux médias et de leurs contenus se seraient ainsi réalisées à partir de foyers spécifiques, c’est-à-dire via des lieux, des moments et des agents particuliers, soit par contact (par les lectures publiques par exemple, dans la rue comme chez le barbier11), soit par mimétisme entre les milieux de négoce, de chancellerie, le monde diplomatique en cours d’ossification, la société de cour, l’univers émergeant des nouvellistes et autres gazetiers européens.
12L’approche par les supports a également été renouvelée. L’histoire du livre et de l’imprimé forment ainsi une matrice historiographique à partir de laquelle toute une série de décalages successifs ont permis d’orienter les recherches en direction de l’histoire de l’information. On sait par exemple l’importance, depuis les années 1970, des travaux que Jean Sgard et ses équipes ont consacrés à la presse d’Ancien Régime en langue française12. Cette histoire de la presse est fille de l’histoire du livre et de l’édition, et mère – en France du moins – de celle de l’information. Néanmoins, d’autres approches sont possibles et même souhaitables. L’échelle locale, et particulièrement l’échelle urbaine, a donné aux historiens et aux historiennes de la première modernité un terrain d’étude privilégié pour aborder de manière transversale, particulièrement en Italie, plusieurs formes d’information et différents milieux au sein d’un environnement médiatique circonscrit mais complexe13.
13Les entreprises de généalogie médiatique et les études portant sur l’édition, la circulation ou la diffusion des médias, ont par ailleurs été complétées par de nouvelles questions, d’abord liées aux usages de l’information, et tout particulièrement à l’étude des mécanismes de prise de décision, politique comme économique. Ce paradigme a produit des pages importantes, notamment en histoire politique, qui ont permis d’étudier à nouveaux frais les logiques administratives, en complétant la connaissance des institutions d’Ancien Régime par une approche des pratiques et en particulier celles, peu étudiées encore pour la période moderne, de collecte et d’exploitation du renseignement14. Mais c’est davantage dans le champ des études d’histoire économique que la question de l’usage de l’information s’est avérée la plus décisive, et la plus discutée, notamment parce qu’elle invite à réévaluer empiriquement le fonctionnement des marchés à l’aune d’une incertitude qui n’est que peu ou pas pensée par les théories traditionnelles15.
14Néanmoins, il appert de travaux récents, connectés notamment à l’univers des sciences de l’information et des bibliothèques, que l’information gagne à être moins considérée comme une ressource, afin notamment de la distinguer des données comme des médias qui les supportent. Ce nouveau paradigme consiste à envisager pleinement l’information comme une construction, comme le fruit du processus par lequel ces données sont traitées pour être organisées, communiquées, utilisées, apprises, classées, etc. Il suppose de confronter finement le contenant et les contenus, de faire dialoguer le médium et le message, de repenser ensemble le milieu et l’usage. L’information naît de mises en rapport qui refusent de délaisser une dimension, sociale ou formelle par exemple, au profit d’une autre.
15De ce rapide panorama historiographique ressort l’image d’une société moderne, ou prémoderne, travaillée en profondeur par une information aussi labile que décisive. Nous proposons d’utiliser la notion de « société de l’information » pour réunir, comparer et repenser empiriquement différents mondes de l’écrit propres à la première modernité européenne.
16La thèse soutenue par Paul Dover dans l’article que nous publions en ouverture de notre dossier est que l’abondance des données, cettecopia verborum caractéristique de la fin du Moyen Âge dont il détaille la nature et les effets, a produit un saut quantitatif et qualitatif tel qu’il est possible de parler de « révolution de l’information » pour le qualifier. Sur le plan historiographique également, le paradigme de l’information peut être considéré comme révolutionnaire. Ou, à tout le moins, comme un « tournant » important. En effet, en sus de permettre de rendre compte à nouveaux frais de cette période qui couvre la fin du Moyen Âge et le début de la modernité – avec ses effets de rupture mais aussi ses continuités –, la notion heuristique d’information permet de décloisonner et de penser de manière différente et convergente nombre de champs de la connaissance historique. Dialoguent notamment ainsi, à plusieurs niveaux comme à différentes échelles, les informations de type politique et les informations savantes. Informations politiques que Gautier Mingous étudie dans les pages qui suivent à l’échelle municipale à partir du cas de Lyon au 16e siècle. En remontant le long des « chaînes d’information » politiques d’une ville de province, il est possible de mieux cerner les modalités d’une publicisation de l’action publique. Marion Brétéché travaille, elle, à l’échelle de cette Europe de la presse en langue française qui prend forme au cours du siècle suivant et embrasse des publics de nature et de dimensions différentes. Dans les flux de nouvelles s’esquissent une certaine manière de dire le monde et surtout de dire le vrai. Publics, formats et journalistes se façonnent donc mutuellement. Les informations sont prises dans des jeux de reprises et de copies qui les démultiplient. Ann Blair analyse de multiples cas de manuscrits composés à partir de volumes imprimés afin d’en interroger notamment les usages (parfois luxueux, parfois plus prosaïques, comme l’obtention d’un imprimé rare) et de recomposer les soubassements des pratiques de copie. L’ensemble des textes ici réunis vise tous à travailler sur la coexistence et les complémentarités d’usage entre le « monde de l’imprimé » – thème qui a donné à l’agrégation d’histoire son beau programme pour les années 2020-2022 – et des univers de l’écrit manuscrit alors bien loin de disparaître.
17Si la première modernité a bien été profondément travaillée par l’invention de l’imprimerie, le manuscrit est toutefois resté essentiel pour nombre d’activités, au point d’être adapté, hybridé même au contact des imprimés en circulation. Il nous a semblé que c’était bien dans ce terreau composite qu’il fallait chercher les structures documentaires et les développements initiaux de la première société de l’information.
1 . Pierre Guichard, « Du parchemin au papier », dans Pierre Guichard, Danièle Alexandre-Bidon (dir.),Comprendre le XIIIe siècle : études offertes à Marie-Thérèse Lorcin, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1995, p. 185-199. Des précisions, nombreuses, sont apportées dans Isabelle Heullant-Dona et Henri Bresc, « Pour une réévaluation de la “révolution du papier” dans l’Occident médiéval »,Scriptorium, t. 61, n° 2, 2007, p. 354-383. Pour une nouvelle approche de la fabrication, de la diffusion et des usages du papier dans l’Europe de la première modernité : Daniel Bellingradt, Anna Reynolds (dir.),The Paper Trade in Early Modern Europe. Practices, Materials, Networks, Leyde, Brill, 2021, et en particulier Daniel Bellingradt, « The paper trade in early modern Europe : an introduction », p. 1-27.
2 . Elizabeth L. Eiseinstein,The Printing Press as an Agent of Change. Communications and Cultural Transformations in Early-modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1979. Parmi les discussions, voir Sabrina A. Baron, Eric N. Lindquist, Eleanor F. Shevlin (dir.),Agent of Change : Print Culture Studies after Elizabeth L. Eisenstein, Amherst-Boston, University of Massachusetts Press, 2007. On se reportera aussi au compte rendu de Paul Needham paru dansFine Print : the Review for the Arts of the Book, vol. 6, n° 1, 1980, p. 23-35, ainsi qu’aux échanges, parfois vifs, publiés par l’AHR et notamment les interventions d’Adrian Johns, « How to acknowledge a Revolution ? »,American Historical Review, vol. 107, n° 1, 2002, p. 106-125 et « AHR Conversation : Historical Perspectives on the Circulation of Information ». Participants : Paul N. Edwards, Lisa Gitelman, Gabrielle Hecht, Adrian Johns, Brian Larkin, Neil Safier,The American Historical Review, vol. 116, n° 5, 2011, p. 1395-1396. Aux pages suivantes, voir aussi les interventions de Gabrielle Hecht et Paul Edwards quant aux résistances et discordances suscitées par l’imprimé,Ibidem., p. 1396-1398. Pour une approche constructiviste, et plus continuiste, de l’émergence de l’imprimé : Adrian Johns,The Nature of the Book. Print and Knowledge in the Making, Chicago, University of Chicago Press, 1998.
3 . David McKitterick,Textes imprimés et textes manuscrits. La quête de l’ordre, 1450-1830, Lyon, ENS Éditions, 2018.
4 . Pierre Chastang, « L’archéologie du texte médiéval. Autour de travaux récents sur l’écrit au Moyen Âge », Annales. Histoire, Sciences sociales, 63, 2, 2008, p. 245-269.
5 .Ibidem.
6 . Un essai de sémantique historique ici : Johann Petitjean, « Mots et pratiques de l’information. Ce queaviserveut dire (XVIe-XVIIe siècles »,Mélanges de l’École française de Rome - Italie et Méditerranée modernes et contemporaines, t. 122, n° 1, 2010, p. 107-121.
7 . À l’époque moderne, comme au Moyen Âge, le terme continue de recouvrir une dimension juridique, par laquelle il convient de commencer, puisque sous la plume de Furetière par exemple, il renvoie encore à cet « acte par lequel un Juge redige par escrit les depositions des tesmoins qui sont assignez par devant luy pour certifier de la vérité de quelques faits », c’est-à-dire à une étape de la procédure. Antoine Furetière, « information »,Dictionnaire universel, t. II, La Haye, Rotterdam, chez Arnout & Reinier Leers, 1690, p. 147. Voir aussi l’entrée « informer » qui suit. Au 18e siècle encore, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dans la notice qu’elle consacre au terme « information », renvoie exactement à la même aire lexicale du juridique :Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, t. VIII, Neufchastel, chez Samuel Faulche, 1765, p. 738-739. Sur les acceptions médiévales de la notion d’information et ses évolutions, voir Claire Boudreau, Kouki Fianu, Claude Gauvard, Michel Herbert (éd.),Information et société en Occident à la fin du Moyen Âge. Actes du colloque international tenu à l’université du Québec à Montréal et à l’université d’Ottawa (9-11 mai 2002), Paris, Publications de la Sorbonne, 2004.
8 . Armand Mattelard considère la communication « dans une vision (…) large, englobant les multiples circuits d’échange et de circulation des biens, des personnes et des messages », dansL’Invention de la communication, Paris, La Découverte, 2011, p. 8. Les enjeux historiographiques du concept de communication sont parfaitement exposés dans Wolfgang Behringer, « Communication revolutions : a historiographical concept »,German History, vol. 24, n° 3, 2006, p. 333-374. Pour une histoire moderne de la communication en langue française, voir Pierre-Yves Beaurepaire (dir.),La Communication en Europe. De l’âge classique au siècle des Lumières, Paris, Belin, 2014.
9 . Mario Infelise, « From merchants’letters to handwritten politicalavvisi : notes on the origins of public information », dans Francisco Bethencourt, Florike Egmond (dir.),Cultural Exchange in Early-modern Europe, vol. 3 :Correspondence and Cultural Exchange in Europe, 1400-1700, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 33-52 ; John J. McCusker, « The Demise of Distance : the Business Press and the Origins of the Information Revolution in the Early-modern Atlantic World »,American Historical Review, n° 110, 2, 2005, p. 295-321 ; Jérôme Hayez, « Avviso,informazione,novella,nuova : la notion d’information dans les correspondances toscanes vers 1400 », dans Claire Boudreau, Kouky Fianu, Claude Gauvard, Michel Hébert (dir.),Information et société en Occident à la fin du Moyen Âge, op. cit., p. 113-134.
10 . Paola Molino, « Connected News »,Media History, vol. 22, n° 3/4, 2016, p. 267-295.
11 . Filippo De Vivo,Patrizi, informatori, barbieri : politica e comunicazione a Venezia nella prima età moderna, Milan, Feltrinelli, 2012, traduit de :Information and Communication in Venice : rethinking Early-modern Politics, Oxford, Oxford University Press, 2007. On trouvera une discussion stimulante de la notion d’espace public et de ses limites pour l’historien de la première modernité dans Massimo Rospocher, « Beyond the Public Sphere : A Historiographical Transition », dans Massimo Rospocher (dir.),Beyond the Public Sphere. Opinions, Publics, Spaces in Early-modern Europe, Bologne, Berlin, Il Mulino-Duncker & Humbolt, 2012, p. 9-28.
12 . Jean Sgard (dir.),Dictionnaire des journaux : 1600-1789, 2 vol., Paris, Universitas, 1991, <http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr> ; Jean Sgard (dir.),Dictionnaire des journalistes : 1600-1789, 2 vol., Oxford, Voltaire foundation, 1999, <http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/>.
13 . Par exemple : Rosa Salzberg,Ephemeral City : Cheap Print and Urban Culture in Renaissance Venice, Manchester, Manchester University Press, 2014.
14 . Pour la France : Jacob Soll,The Information Master : Jean-Baptiste Colbert’s Secret State Intelligence System, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2011 ; John C. Rule, Ben S. Trotter,A World of Paper : Louis XIV, Colbert de Torcy, and the Rise of the Information State, Montréal-Londres-Ithaca, McGill-Queen’s University Press, 2014. L’histoire impériale est, dans ce sous-domaine de l’histoire de l’information comme dans d’autres, tout à fait essentielle. Voir Arndt Brendecke,Imperium und Empirie : Funktionen des Wissens in der spanischen Kolonialherrschaft, Cologne, Böhlau, 2009 ; Guillaume Gaudin,Penser et gouverner le Nouveau Monde au XVIIe siècle : l’empire de papier de Juan Diez de la Calle, commis du Conseil des Indes, Paris, L’Harmattan, 2013.
15 . Alessandro Stanziani, « Information économique et institutions. Analyses historiques et modèles économiques », dans Dominique Margairaz, Philippe Minard (dir.),L’Information économique, XVIe-XIXe siècles (21 juin 2004-25 avril 2006), Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2008, p. 17-35.
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JérômeLamy et JohannPetitjean,« Mondes de l’écrit et société de l’information à l’époque moderne », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 149 | 2021, mis en ligne le01 juillet 2021, consulté le05 juin 2025.URL : http://journals.openedition.org/chrhc/16179 ;DOI : https://doi.org/10.4000/chrhc.16179
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