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(4, 1-2). En1, 712ss, Cupidon, sous les traits d'Ascagne et agissant selon les ordres de sa mère Vénus, avait installé la passion dans le coeur de Didon.

(4, 6). Le Soleil (cfr3, 637).

(4, 8). La tradition primitive ne semble pas attribuer à Elissa / Didon une soeur confidente. Toutefois le thème de l'amoureuse qui se confie à un proche est ancien. Le personnage d'Anne pourrait être rapproché par certains aspects, notamment structuraux, de celui de Chalciopé, la soeur de Médée chez Apollonius de Rhodes (par exempleArgonautiques, 3, 669-739), mais les différences restent grandes, ne serait-ce que parce que Médée ne se confie pas vraiment à sa soeur. On ne peut cependant pas exclure que Virgile ait imaginé, sur le modèle d'Apollonius, le personnage d'une soeur de la reine qui aurait porté le nom d'Anna et qui en serait la confidente. Mais la question n'est pas simple, car Anna peut avoir fait partie de la légende d'Énée avant Virgile. En effet Varron faisait intervenir à Carthage, une Anna qui, amoureuse d'Énée, serait morte sur le bûcher. Nous devons l'information au commentaire de Servius : « Selon Varron, ce ne serait pas Didon, mais Anna, qui, poussée par son amour pour Énée, aurait trouvé la mort dans le bûcher » (Servius, 4, 682) et « Il faut savoir que, pour Varron, Énée avait été aimé par Anna » (Servius, 5, 4). Mais on ne connaît rien des rapports que Varron établissait entre cette Anna et Didon. Rien en tout cas ne dit que l'Anna de Varron était la soeur de Didon. Peut-être la version varronienne était-elle assez différente de celle de Virgile. Quoi qu'il en soit, l'histoire d'Anna ne se terminera pas avec Virgile. Ovide en imaginera la suite dans sesFastes,3, 545-655 : après la mort de Didon, Carthage est attaquée par Iarbas et Anna doit fuir. Après un long périple, la soeur de Didon rejoint le Latium et retrouve Énée, mais victime de la jalousie de Lavinia et craignant pour sa propre vie, elle se jette dans les eaux du Numicus et, sous le nom d'Anna Perenna, devient une nymphe du fleuve.

(4, 9). Ce vers évoque le problème de conscience qui partage Didon entre sa passion pour Énée et son voeu de fidélité à Sychée ; son dilemme sera clairement expliqué aux vers4, 15-19.

(4, 12-14). Didon est fixée sur ce point depuis l'instant où Énée s'est présenté à elle (1, 615-618). Mais elle se complaît à évoquer la noblesse et la valeur d'Énée, telles qu'elles ressortent des récits des chants 2 et 3.

(4, 17-23). Cfr1, 340ss et les notes de commentaire. Sychée, l'époux tyrien de Didon, avait été tué parPygmalion, frère de Didon.

(4, 18). Comme les torches (en latintaedae) servaient régulièrement dans les noces à Rome, elles symbolisent souvent le mariage.

(4, 26). L'Érèbe, synonyme du monde souterrain ou des Enfers (cfr4, 510 ;6, 247 ;6, 404 ;6, 671 ;7, 140). Dans la mythologie grecque, l'Érèbe, fils du Chaos et de la Nuit, père du Jour, aurait été précipité par Zeus dans les Enfers, pour avoir aidé les Titans révoltés. Il aurait été transformé en fleuve.

(4, 27). Rome connaissait une divinité Pudeur (en latinPudicitia) qui était vénérée par les matronesunivirae, c'est-à-dire les femmes qui n'avaient eu qu'un seul mari. Cependant il ne s'agit pas nécessairement ici de la divinité (avec la majuscule), mais du sentiment depudor (avec la minuscule) de Didon qui avait juré fidélité au souvenir de Sychée et qui s'estimerait deshonorée de ne pas respecter son serment. Cfr4, 55 et4, 321.

(4, 34). Pour A. Bellessort,Virgile. Énéide, I, Paris, 1952, p. 100, n. 2, ce vers prête à Anna une opinion épicurienne : les morts n'ont plus aucune forme d'existence et ne peuvent donc plus se soucier des vivants.

(4, 36). La Libye où a abouti Didon après s'être sauvée de Tyr en Phénicie (cfr1, 340ss et les notes).

(4, 36). Iarbas, roi des Gétules (cfr 4, 40), que Virgile présentera plus loin (4, 196ss et4, 326) comme le fils de Jupiter Hammon et d'une nymphe du pays des Garamantes. Toujours selon Virgile, il aurait, comme d'autres chefs africains, demandé Didon en mariage, mais celle-ci avait repoussé toutes les propositions. Dans la version prévirgilienne de la légende, rapportée notamment par Macrobe (Saturnales,5, 17, 5-6), Iarbas aurait menacé Didon de lui faire la guerre, si elle refusait de l'épouser. Ayant horreur de cette nouvelle union, Didon aurait demandé un délai de trois mois, sous prétexte de calmer, par des sacrifices, l'ombre de son premier mari. À l'expiration de ce délai, elle serait montée sur le bûcher et se serait donné elle-même la mort. Dans ce récit ancien, Énée n'avait donc aucune responsabilité dans le suicide de Didon. Dans la suite à l'Énéide que constitue le récit d'Ovide (Fastes, 3, 545-655 ; cfrsupra), Iarbas vient attaquer Carthage après la mort de Didon et s'empare de la ville.

(4, 40). Si rien ne permet de penser que Iarbas est un personnage historique, les Gétules furent dans l'histoire une peuplade nomade d'Afrique du Nord, installée au sud du pays des Numides (cfr aussi5, 51). Ils aidèrent notamment les Romains dans leurs guerres contre Jugurtha et Juba II, deux rois numides. On les retrouve aussi, toujours comme auxiliaires, dans les troupes de Marius et de César.

(4, 40). Autre population d'Afrique, également à l'ouest de Carthage, les Numides occupaient l'Algérie actuelle et furent à plusieurs reprises en guerre contre les Romains. Virgile les qualifie en latin deinfreni, ce qui impliquerait, au sens propre, qu'ils ne se servaient pas de freins pour leurs montures (cfr Tite-Live, 21, 44, 1), mais l'adjectif peut avoir une valeur plus générale : « indomptables, sauvages ».

(4, 41). Cfr1, 111 ;5, 51 ;6, 60et7, 302.

(4, 42). Barcé, aujourd'hui Barca, est un port de Cyrénaïque, qui ne sera fondé qu'au 6ème siècle avant Jésus-Christ. Ce n'est vraisemblablement pas aux habitants de cette ville lointaine que Virgile songeait, mais plutôt à la famille carthaginoise des Barca, à laquelle appartenaient Hamilcar et Hannibal, qui firent tant souffrir les Romains.

(4, 43-44). Le frère de Didon est Pygmalion. On verra leur histoire en1, 340-367 (avec les notes). En4, 325-326, Didon fera également allusion à des menaces de Iarbas et de Pygmalion.

(4, 45). Junon, présentée ici par Anna comme la principale déesse de Carthage. Cfr aussi1, 15 et la note.

(4, 49). Ce passage imaginant la gloire future de Carthage devait paraître particulièrement piquant aux lecteurs de Virgile.

(4, 52). Sur la constellation d'Orion dont le coucher (en hiver) était marqué par des tempêtes, cfr notamment1, 535 et3, 517.

(4, 54).Nous suivons (comme A. Bellessort et J. Perret) la lectureimpenso... amore, plutôt queincensum animum. Servius connaissait déjà les deux textes.

(4, 57).Il est aussi question de brebis de deux ans (bidentes en latin) en5, 96.

(4, 58). Cérès, la Déméter grecque, est la divinité de la terre cultivée, et essentiellement la déesse du blé. Elle est qualifiée de « législatrice » (en latinlegifera), parce que la découverte du blé est associée aux débuts de la vie sédentaire. Ovide (Mét.,5, 343) dit d'elle qu'elle fut la première à donner des lois. D'après un vers de Calvus, un poète latin contemporain de Cicéron, Cérès aurait également institué le mariage.

(4, 58). Phébus-Apollon passait pour le dieu de la médecine, celui qui envoyait les maladies et les guérissait. L'amour serait-il considéré ici comme une maladie, dont il faut se guérir ?

(4, 58). Ce surnom du dieu du vin, Bacchus, en latinLiber, veut dire en grec « qui délivre des soucis » (cfr1, 686). R.D. Williams,The Aeneid of Virgil, I, 1972, pense que les trois divinités ici invoquées le sont probablement à cause de leurs liens avec la fondation des cités. On pourrait aussi penser que leur point commun est le mariage, l'amour, et les soucis qu'ils entraînent.

(4, 59). On a vu (cfrnote 4, 45) que Junon était la grande divinité de Carthage. À Rome, elle passait pour la déesse du mariage, protégeant les unions légitimes (Iuno pronuba). Cfr aussi1, 15 et la note.

(4, 61). C'est la libation de vin faite sur la tête de l'animal qui va être immolé. Elle fait partie du rituel romain du sacrifice.

(4, 62). Elle fait rituellement le tour de l'autel (ou des autels, si le pluriel du texte latin doit être pris au sens strict).

(4, 63). Le sens précis de l'expression latine (instaurat diem donis) n'est pas très clair. L'usage à Rome était de recommencer (instaurare) une cérémonie religieuse qui avait été interrompue ou célébrée de manière irrégulière. De la même manière, lors de la prise des auspices, on pouvait considérer les réponses négatives comme nulles et recommencer l'opération jusqu'au moment où on recevait des auspices favorables. Que faisait exactement Didon ?

(4, 64). Autre détail du rituel romain du sacrifice. Une fois l'animal tué, son corps est ouvert pour permettre au sacrifiant d'inspecter les organes internes (inspicere exta). Cet examen, conforme aux prescriptions de la liturgie romaine, ne vise qu'à vérifier le bon état de ces organes pour s'assurer de l'agrément des dieux (litatio). Il n'a rien à voir avec les procédures de divination qui relèvent de l'haruspicine étrusque. Dans la description virgilienne, Didon accomplit des gestes qui normalement appartiennent au prêtre ou à ses assistants.

(4, 69-74). Cette comparaison, de type homérique, est particulièrement bien adaptée au cas de Didon.

(4, 69). Les Crétois étaient réputés comme archers (cfr5, 306).

(4, 73). Une montagne de Crète, cfr3, 171.

(4, 75). Sidon, colonie de Tyr, ville de Phénicie, que Didon avait dû quitter. Virgile utilise indifféremment Tyr ou Sidon pour désigner la patrie d'origine de Didon.

(4, 75). Carthage est déjà bien installée. Didon a donc terminé son installation, ce qu'Énée doit encore faire. S'il décidait de rester, il serait dispensé de commencer à zéro une ville nouvelle.

(4, 74-79). Ces vers évoquent la situation décrite à la fin du chant1, 695-756. C'est au cours de ce banquet qu'Énée avait fait le récit de la prise de Troie (chant 2) et des voyages en Méditerranée (chant 3).

(4, 81). La fin du vers est reprise de2, 9.

(4, 81). Les lits du banquet, où Énée et elle avaient pris place.

(4, 92). C'est Junon (cfr1, 23).

(4, 93-97). Les paroles de Junon semblent faire allusion au rôle joué par les deux divinités Vénus et Cupidon à la fin du chant1, 657-722 Vénus redoutant l'inimitié des Carthaginois avait fait naître l'amour chez Didon afin de protéger Énée.

(4, 99). On l'a dit plus haut (4, 59), Junon était la déesse des mariages à Rome. Elle suggère ici à Vénus d'envisager l'union de Didon et d'Énée, ce qui entraînera la fusion de leurs peuples.

(4, 102-104). C'est-à-dire avec une autorité égale (cfr7, 256 n.). Les magistrats romains avaient le droit de prendre les auspices (ius auspiciorum), c'est-à-dire d'interroger les dieux. Mais la qualité et l'importance de ce droit étaient fonction de leur position dans la hiérarchie ; les consuls par exemple avaient desauspicia plus élevés que des préteurs. L'expression « sous des auspices égaux » signifie donc « avec des pouvoirs égaux ». En d'autres termes, Junon propose que les Tyriens de Didon et les Troyens d'Énée fusionnent sur un pied d'égalité. On retrouvera la même expression en7, 256, lorsque Latinus offre à Énée de partager avec lui le pouvoir. Les deux chefs seront associés dans la royauté sur un pied d'égalité. Le rôle de soumission que Junon réserve ici à Didon doit éveiller les soupçons de Vénus (vers 105-6), qui n'ignore rien de la haine de Junon pour Énée et les Troyens.

(4, 103-104). Junon veille à réserver le beau rôle à Énée et aux Troyens (Didon servira un mari phrygien ; les Tyriens seront donnés en dot à Vénus, considérée comme chef de famille). Mais ces précautions rhétoriques n'empêchent pas Vénus de rester sur ses gardes (4, 105-6).

(4, 105-106). Cfr1, 19.

(4, 107-114). Vénus, dissimulant elle aussi ses pensées, ne s'oppose pas ouvertement à Junon ; forte des promesses de Jupiter, elle sait que son protégé atteindra un jour l'Italie. Dans ces conditions, la perspective d'une idylle plus ou moins brève entre Énée et Didon pourrait ne pas déplaire à la déesse de l'amour. Par ailleurs, on peut voir dans les doutes de Vénus (vers 110ss) une allusion à la rivalité historique entre Rome et Carthage.

(4, 119-120). Le Soleil est le fils du Titan Hypérion. Hypérion était un des rares Titans à ne pas s'être révolté contre Jupiter. Il est également le père de la Lune et de l'Aurore.

(4, 121). Le texte latin ditalae, c'est-à-dire au sens propre les ailes d'une armée, constituées par la cavalerie. Il s'agit donc d'une image empruntée à la vie militaire. À la chasse, les bêtes sauvages étaient attirées dans des zones fermées par des filets.

(4, 126). Le vers est le même que1, 73. Ici encore Junon se présente en déesse du mariage (cfr4, 59 et4, 99).

(4, 125-127). Hymen ou Hyménée, nom grec, désigne le dieu du mariage. Mais il s'emploie aussi comme synonyme de « mariage ».

(4, 128). Épiclèse de Vénus, adorée à Cythère, une île au sud du Péloponnèse, où elle avait un temple magnifique (cfr1, 257).

(4, 128). Chez Homère, une des épithètes d'Aphrodite estphilomeides, « qui aime les sourires ». Horace (Odes, 3, 27, 67) la présente souriant d'un malicieux plaisir lorsqu'elle trompe son monde.

(4, 128). La ruse imaginée par Junon et sans doute aussi celle de Vénus, qui n'est pas dupe et est confiante dans les prédictions de Jupiter.

(4, 129-130). Déesse aux doigts couleur de rose (c'est ainsi qu'elle est souvent qualifiée chez Homère), Aurore (Éos en grec) est la fille du Titan Hypérion, et donc la soeur du Soleil/Hélios et de la Lune/Séléné. Chaque matin, « elle quittait la couche de son époux Tithon, montait sur son char et surgissait de l'Océan, précédant dans les airs le Soleil, tandis que devant elle volait l'Étoile du matin, Lucifer » (M. Rat). Il en a déjà été question en3, 521 ;3, 589 ;4, 6 ;4, 585.

(4, 130). C'est Lucifer, Vénus.

(4, 132). Peuple africain, à l'ouest de Carthage (cfr4, 483 et6, 60).

(4, 136). Didon apparaît vêtue comme Diane (cfr1, 498-502), de même qu'Énée sera comparé à Apollon (4, 143-149).

(4, 137). La chlamyde, comme vêtement, a été présentée en3, 484. La référence à Sidon peut faire allusion à la patrie d'origine de Didon (1, 339ss) ; elle peut aussi évoquer une caractéristique du vêtement (par exemple l'utilisation de la pourpre, une spécialité phénicienne).

(4, 138). Virgile affectionne l'or dans les descriptions de parures. Le terme est répété ici trois fois. Cfr aussi en7, 278-279 pour les montures offertes par Latinus ; en8, 659-661, pour les Gaulois représentés sur le bouclier d'Énée ; en11, 774-776, pour la parure de Chlorée.

(4, 142). Les Carthaginois (Tyriens et Massyles) et les Troyens (Phrygiens).

(4, 143). Selon Servius, Apollon rendait des oracles durant l'hiver en Lycie, au sud de l'Asie mineure, dans la ville de Patara, où il avait un temple et un oracle célèbre. Cfr4, 345.

(4, 144). Fleuve qui coulait près de Patara, en Lycie. On ne le confondra pas avec le fleuve troyen du même nom.

(4, 144). Durant l'été, Apollon résidait à Délos, où il était né. Cfr3, 75-76.

(4, 146). Trois peuples aux origines fort diverses, qui participaient au culte d'Apollon. Les Dryopes venaient de Thessalie, et les Agathyrses, de Scythie, sur la rive gauche du Danube ; ces derniers avaient la réputation de se peindre le corps en bleu (Ammien Marcellin, 31, 2, 14).

(4, 147). La montagne la plus élevée de Délos. Cfr1, 498.

(4, 162). Ascagne est le petit-fils troyen de Vénus, par son père Énée.

(4, 166). Est évoquée d'abord Tellus ou la Terre-mère, la plus ancienne des divinités (cfr7, 137), que les Latins confondaient avec Cérès-Déméter, laquelle, en tant que déesse de la fécondité, intervenait dans les noces : c'est par elle que naissaient « les beaux enfants et les fruits savoureux ». On trouve ensuite Junon dans ses attributions de déesse présidant aux mariages.

(4, 167). L'intervention des forces de la nature peut donner l'illusion de la cérémonie nuptiale, les éclairs dans le ciel remplaçent les torches nuptiales, et les hurlements des Nymphes, les chants de mariage. Ce semblant de mariage pouvait-il abuser Didon et lui faire prendre ses désirs pour la réalité ? Mais tout reste ambigu. Les signes peuvent être positifs ou négatifs.

(4, 172). Didon est-elle coupable aux yeux de Virgile (parce qu'elle veut détourner Énée de sa mission) ou à ses propres yeux (pour avoir trahi son serment envers Sychée) ?



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